The Butterfly Murders Tsui Hark - 1979
Dans la Chine ancienne, au milieu de guerres des clans, le château d'un grand seigneur subit les assauts de papillons tueurs. Un historien, un clan et une mystérieuse jeune femme vont y pénétrer pour dénouer l'intrigue.
Pour son premier film ( il avait jusque là oeuvrer sur des documentaires et des séries TV ) Tsui Hark démontre déjà tout son coté touche à tout et sa cinéphilie pioche autant dans la cinéma de sabre chinois qu'il adore mais aussi un cinéma dit classique et ici on se retrouve devant un métrage qui évoque aussi bien Chu Yuan, Hitchcock que Sherlock Holmes, ce qui donne un drôle de mélange entre film d'aventure, de kung fu, de monstre ( avec le corbeau et les papillons tueurs ), enquête ( cluedo stylz ) et même SF ( ça c'est Tsui Hark qui nous l'apprend dans les bonus ), le tout sous forme de fable un brin social où dès son premier film il nous montre son regard sans concession vis à vis de la violence ( enfin ce sujet sera bien plus approfondit dans l'enfer des armes ).
Bon ça manque de rigueur narrative, c'est pas toujours passionnant et ce malgré une durée assez courte (1h25), le film souffre de coup de mou évident. De plus la partie enquête est pas superbement écrit, on peut même dire que par moment c'est tellement nawak qu'on comprend pas tout ce qui se passe, d'ailleurs Hark le dit lui même il ne savait pas trop quoi faire de cette histoire, il était pas capable d'écrire quelque chose de concret, ça servait juste de base pour faire de jolies scènes car il visualisait sans soucis les scènes de combat ( bien sympa ).
Hark contourne facilement la manque de budget en cloisonnant son intrigue dans un huis clos labyrinthique où on se promène dans une grotte en carton et dans une courre vide, sans que ça donne un aspect spécialement cheap car Hark est un génie de la mise en scène et qu'avec 2 murs en carton et 2 ficelles il sait faire des scènes visuellement travaillé et intéressant, les scènes avec les papillons tueurs, sur le papier c'est casse gueule parce que ça peut être vite ringard et là ça reste plutôt bien traité et ça donne lieu à de belles scènes ( et ce malgré tout les soucis que Hark a subit sur le tournage avec ces papillons qui ne volaient jamais ).
Et puis on a toute les idées de mise en scène habituel d'un Hark, ici on a notamment les personnages apparaissant et disparaissant de l'écran via une mise en scène énergique qui nous montre que ces persos ont des pouvoirs spéciaux, bon ça manque encore de maturité pour crier au grand film et pour que ce soit conseiller à la plèbe tout de même.
L'intérêt du film est sa galerie de personnage imprévisible, ne disposant pas d'un casting spécialement haut de gamme ( on ne retiendra que Eddie Ko ), on a aucun préjugé sur qui va trahir ou pas et du coup on se fait promener par cette enquête où tout le monde est suspect et dès ce premier film on voit le gout de Hark pour les personnages féminin qui ont la classe ici c'est l'Ombre Verte, best perso du film.
La BO pop déjà entendu quelque part ( j'en suis sur ) est bien sympa.
Ce premier film annonce tout un pan de la filmo de Hark : Zu, Green Snake et même Dee. Et dès son premier film Hark se posait comme le leader de la nouvelle HK ( Tam, Wong, Hui et plus tard Woo ) qui allait révolutionné le cinéma local ( et mondial, fuck yeah !! ) avec la rage qu'on lui connait, un génie était né, un génie qui allait devenir le plus grand réalisateur au monde.
6,5/10