De retour avec le "Shining" pétrolier d'Anderson :
There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson : 10/10
Lorsque Daniel Plainview entend parler d'une petite ville de Californie où l'on dit qu'un océan de pétrole coulerait littéralement du sol, il décide d'aller tenter sa chance et part avec son fils H.W. à Little Boston. Dans cet endroit perdu où chacun lutte pour survivre et où l'unique distraction est l'église animée par le charismatique prêtre Eli Sunday, Plainview et son fils voient le sort leur sourire.
Même si le pétrole comble leurs attentes et fait leur fortune, plus rien ne sera comme avant : les tensions s'intensifient, les conflits éclatent et les valeurs humaines comme l'amour, l'espoir, le sens de la communauté, les croyances, l'ambition et même les liens entre père et fils sont mis en péril par la corruption, la trahison... Et le pétrole.Deuxième vision pour ma part et c’est encore mieux que la première fois, signe des grands films. En le revoyant, je l’ai, je pense, plus compris. L’interprétation de Daniel Day-Lewis est magistrale comme tout le monde l’a déjà dit et Paul Dano s’en sort très bien. La musique est parfaite et obsédante. Dans ce film, Paul Thomas Anderson remet en cause les fondements même de l’Amérique en interrogeant le capitalisme symbolisé par Daniel Plainview. L’Eglise, bien qu’en en prenant aussi pour son grade, symbolise l’amour du prochain, la solidarité et tout ces concepts très politiquement corrects. Le film montre donc comment le capitalisme va couper les gens des autres et leurs faires oublier les valeurs simples citées plus tôt. Ceci est donc symbolisé par la descente vers la folie progressive de Plainview qui en aura atteint les sommets lorsqu’il abandonnera son fils et déclarera que « plus il observe les hommes, plus ils les détestent ». Le dernier acte (1927), que j’avais trouvé plus faible lors de la première vision, est donc à ce sens essentiel, puisqu’il se situe aux débuts de ce qui deviendra la crise de 1929, le début de la fin du capitalisme. Dans cet acte, le pessimisme règne puisque même l’église est rentrée dans le jeu capitaliste et s’apprête à en subir les conséquences.
There Will Be Blood est donc l’histoire de la naissance du capitalisme, de ses heures de gloires, des ses conséquences et de sa mort. C’est donc l’histoire de l’Amérique. Chef d’œuvre.