Comment expliquer cette situation? Ce ne sont pas les attitudes des consommateurs qui sont en cause : ils ont tous horreur du gaspillage. Et, les gestes de la prévention semblent connus et adoptés: 9 personnes sur 10 déclarent être attentifs à la date de consommation lors des achats et consommer d’abord les aliments qui seront le plus vite périmés; 6 personnes sur 10 établissent des menus avant de faire les courses, 8 personnes sur 10 utilisent une liste de courses et 7 sur 10 déclarent lire l’étiquette avant d’acheter un produit alimentaire. Dans 9 familles sur 10, les restants de nourriture sont consommés.
Par contre, il apparaît que le changement des structures familiales influence le gaspillage alimentaire dans la mesure où la moitié des personnes interrogées ne savent pas préciser à l'avance qui sera présent au repas principal et cuisinent un peu plus que nécessaire. Et une cause plus importante peut-être pointée : une mauvaise compréhension des dates de consommation et la crainte d'intoxication alimentaire. En effet, dans près de 9 cas sur 10, les aliments sont jetés par sécurité et hygiène. Si 85 % des répondants déclarent qu’il est facile de repérer un aliment périmé, leurs connaissances en la matière restent très approximatives. En effet, 47% pensent erronément que les aliments dont l'emballage est ouvert peuvent être consommés jusqu'à la date limite de consommation et ils sont 33% à penser, à tort, qu’un aliment dont la date limite de consommation est dépassée ne peut plus être consommé. Le plus souvent, les aliments sont jetés dans la poubelle ou sont donnés aux animaux. Seul, un tiers des consommateurs mettent des déchets alimentaires dans le compost. 7 Wallons sur 10 possèdent un jardin, mais seulement 55 % d'entre eux réalisent un compost, le plus souvent en mélangeant les déchets de cuisine et les déchets de jardin.
Que faire pour réduire le gaspillage?Personne n'aime le gaspillage mais les mauvaises connaissances et les doutes conduisent à éliminer les restes alimentaires plutôt qu’à les consommer. L’analyse des données indique que certaines pratiques réduisent le gaspillage : ce sont notamment l’établissement de menus avant de faire les courses, l’attention portée aux étiquetages pendant les courses, la consommation des restes alimentaires. A l’inverse, cuisiner un peu plus, qui peut se comprendre quand on ne sait pas qui sera là au repas principal, semble augmenter le gaspillage. Pour chacun des comportements qui exercent une influence significative sur le gaspillage, il conviendrait de fournir aux consommateurs des informations et des outils qui leur permettent d’adopter le comportement économe.
Réduire le gaspillage permet d'économiser des dépenses et rendre sa consommation plus éthiqueEn Belgique, chaque ménage mettrait 174 Euros directement dans la poubelle. De plus, Jeter des denrées qui auraient pu être consommées est un non sens social, économique et environnemental. L’impact le plus perceptible est celui exercé sur les quantités de déchets : le gaspillage alimentaire vient grossir la fraction fermentescible des ordures ménagères. Au total, en région wallonne, la production de déchets ménagers de cuisine s’élèverait à 132 kg /habitant/an. Déchets qu'il faut collecter et traiter. Mais il se produit bien d'autres impacts environnementaux. La production, la transformation, l’emballage, le transport des denrées alimentaires consomment des ressources et de l’énergie, produisent des émissions de CO2 et d’autres rejets polluants. Tous ces impacts sont à ajouter à la production de déchets. Ainsi, la Commission européenne estime que l’alimentation représente 30% des impacts écologiques imputables à chaque citoyen. De même, environ 20% du changement climatique sont attribués à la production, transformation, et stockage de la nourriture.
source:
http://www.crioc.be