The Abominable Bulk euh pardon : L'incroyable Hulk de Louis Leterrier (Cocorico !)
Louis Leterrier, votre mission, si vous l'accepter sera de nous remplir les foufouilles plein de billets verts par la résurrection de notre monstre vert et de faire oublier l'abominable parjure de Ang Lee, tel a du être le pitch initial de Marvel pour relancer la license loupée du premier Hulk qui n'est pourtant pas si vieux, en gros on prend les mêmes et on recommence tout en mieux ? Alors pari réussi ?
Ce Hulk commence là ou le précèdent s'arrêtait tout en nous en exposant les origines dès le générique balancé à toute berzingue: Bruce Banner fait son expérience, se transforme (à coup de caméra subjective), fout le boxon sous les yeux médusés du Général Ross et de sa fille Betty, accessoirement petite amie du scientifique puis se barre en Amérique du Sud (comme la fin du Hulk 2003) et là débute la mouture 2008 qui reprend pas mal de séquences clés de la série TV éponyme : on y verra un cameo marrant de Lou Ferrigno Monsieur Hulk 78 qui en faisait déjà un dans Hulk 03 bouh ça devient compliqué mais ça ne l'est pas, où en étais-je voyons ? Ah oui et le thème musical au piano, celui qui vous faisait chaud au coeur pendant que Bill Bixby (David Bruce Banner 78) faisait du stop à chaque fin d'épisode et on sent la traque de l'homme solitaire ainsi que sa quète pour sa guérison, d'ailleurs il le dit lui même : il ne souhaite pas maitriser son "don" mais l'annihiler tout simplement !
Sauf que les méchants militaires cherchent le soldat ultime et veulent le capturer afin d'exploiter son patrimoine génétique...
Pendant ce temps Banner échange des mails avec un scientifique, apprend à maitriser son stress pour éviter toute transformation (on a d'ailleurs un décompte du nombre de jours sans incidents qui aurait pu être véritablement utile mais n'apporte rien à la narration ou à l'histoire) et se refait une vie au Brésil, c'est clairement la partie la plus intéressante selon moi car on est dans une situation "d'attente", attente qui se manifestera lorsque que Banner se fera repéré par Ross et ses chiens fous menés par un Tim Roth survolté dans sa quète de violence !
Le reste de l'histoire sera bien plus convenu entre caches caches et prises de bec inévitables, nerveuses et jouissives... Oui mais... oui mais on ressent un énorme sentiment de déjà vu, comme déjà écrit ailleurs par mes soins à l'encontre des Marvel Movies... La faute à qui ? la faute à un scénario déjà rebaché et dont seul le retour aux origines et le casting rehaussent malgré tout l'ensemble.
Edward Norton est assurément un excellent choix même si sa silhouette fluette et son visage rappellent en peu le Bruce Banner de ma mémoire de Bdphile, en cela Eric Bana correspondait davantage mais le jeu et l'utilisation de Norton le rendent beaucoup plus attachant.. Liv Tyler n'est pas Jennifer Connelly (Rhaah lovely) mais s'en sort pas mal... Tim Roth habitué à des rôles plus cérébraux tout comme Norton (dont le chef d'oeuvre absolu est 25th hour à mes yeux) fait plaisir à voir en psychopathe obsédé par la puissance mais le tout manque de consistance par un tout petit manque de folie à mon sens...
Et ce n'est pas Leterrier qui est à mettre en cause non plus, il nous gratifie de quelques plans réussis, de beaux travellings de favelas et filme son monstre comme un beau bébé dont il est fier et il peut l'être car ce Hulk est bestial, agressif et malgré tout humain... Même la théorie des jeans larges est agréablement justifiée par des tailles proportionnelles...
Les scènes d'action sont assez réussies mais le dernier combat contre Abomination reste tout aussi frustrant que celui de Venom contre Spider-Man. On ne voit pas passer le temps mais tout est tellement formaté une fois que Banner revient aux USA que finalement on a l'impression d'avoir assisté à un beau film pop corn sans de gros enjeux ni trop d'attachement aux personnages, chose que seul Raimi a réussi avec sa trilogie arachnéenne à mes yeux (Vous pouvez hurler à l'aberration, tant pis c'est ce que je pense)...
Un plan final avec Tony Stark et sa requète des Vengeurs fera plaisir aux fans et vu que le film a eu plus de succès et de cohérence que le précèdent, on peut dire que le pari est réussi mais je suis un peu excédé par le recyclage sans âmes de comics que je préfère finalement dans leur cadre de papier.
Si les scènes d'exposition étaient un poil plus léchées et les personnages moins lisses et plus attachants la sauce aurait surement prise mais en l'état, ne reste que 120 mn divertissantes sans le souhait de m'y replonger plus tard, vivement Dark Knight et Watchmen !!!
6/10