![Image](http://westdaletheatre.files.wordpress.com/2008/04/in-bruges-poster.jpg)
"Maybe that's what hell is, the entire rest of eternity spent in fucking Bruges."
Et si c'était le meilleur polar anglais des ces 20 dernières années ? la réponse est bien évidemment oui, y a quoi pour le concurrencer ? Guy Ritchie et ses polars de petits malins ? Get Carter (ah bein non ça a 40 ans) ? donc ouais y a rien en fait, c'est donc le meilleur polar anglais depuis Get Carter.
Un film plein de mélancolie sur 2 tueurs à gage parti se mettre au vert à Bruges et on apprendra petit à petit les raisons de cette mise en vert et les conséquences que ça engendrera. Pendant plus d'une heure c'est carrément la perfection, après y a un petit coup de mou avec Ralph Fiennes qui entre en action mais c'est pas pour autant que c'est pas bien, c'est juste un petit coup de mou qui fait qu'on passe à coté d'un putain de grand film mais en l'état on a un putain de bon film.
Un film qui doit beaucoup à son duo d'acteur, Colin Farrell c'est souvent du un coup sur deux, ici il est très bien et donne une grosse consistance à son personnage de tueur en pleine dépression (la raison sera donné assez rapidement mais vaut mieux le découvrir de sois même), il a toujours le bon mot et on sent tout le poids du monde sur ses épaules, son acolyte est joué par un Brendan Gleeson qui trouve ici un de ses meilleurs rôles, il a forcément cette bonhommie et ce coté chaleureux qu'on lui connait et il est lui aussi très attachant, le duo fonctionne bien et leur relation d'amitié on y croit sans que ça en fasse des caisses. Leur conversation sur Bruges sont au coeur du film et ça se révèle passionnant, c'est ptet bien la première fois qu'un film se déroulant en Belgique est pas chiant en fait, en fait dans la manière dont c'est filmé on se croirait plus à Londres par moment (c'est ptet l'accent des 2 acteurs qui me fait dire ça mais la photo a un coté assez sombre comme on trouve dans les films Londonien) mais la ville garde un coté vraiment unique, presque intemporel.
"An Uzi? I'm not from South Central Los fucking Angeles. I didn't come here to shoot twenty black ten year olds in a drive-by. I want a normal gun for a normal person."
Ralph Fiennes campe lui un troisième tueur, il est pas le méchant type, il agit selon un code l'honneur qu'il respectera jusqu'au bout, ce qui évite tout manichéisme ici, car comme dans un Collatéral on suit des tueurs pros agissant selon leurs propres codes et qui seront humanisé au fil du film, et ça fonctionne, c'est pas artificiel. Chaque personnage est finalement à la recherche de sa propre rédemption et chacun aura sa façon d'y arriver, le perso de Farrell le fera tout en nonchalance, une nonchalance qui cache un mec en pleine dépression. La fin est parfaite, y a pas d'échappatoire, pas de coup de masse, chaque acte entraine forcément une conséquence et on peut pas l'éviter.
La réal est assez classieuse, déjà la ville de Bruges est un vrai personnage du film, on sent que le réal se fait plaisir à la mettre en valeur. Le film est assez sobre sur la forme mais toujours très classe, et le climax offre un excès de gore assez surprenant et bienvenu. Y a pas mal de scènes qui fonctionnent vraiment, la tentative d'exécution de Farrell, les moments d'égarement de son personnage. Souvent on maltraite l'héritage de Tarantino, ce film en fait parti (oui oui) et clairement c'est un (le) des meilleurs, on y retrouve vraiment ce coté bavard dans le bon sens du terme, toujours là pour faire vivre une scène et pas pour meubler ou faire le malin (ça c'est Ritchie).
Super BO de Carter Burwell qui apporte beaucoup à la mélancolie que dégage ce film.
McDonagh malheureusement n'a toujours pas confirmé ce coup d'essai, ça sent le one shot tout ça, mais beau one shot.
" One gay beer for my gay friend, one normal beer for me because I am normal."
8.5/10