REC de Paco Plaza et Jaume Balagueró
Dans la série "je rattrape mon retard": voici le 2ème gros buzz de l'année, après Cloverfield, "Rec"!
Deux gros points communs pour ces deux films à sensation, leur courte durée et l'utilisation de la caméra en vue subjective
par contre niveau qualité il y a pas photo, Rec domine d'une bonne distance Cloverfield. Pourquoi?
En premier lieu, le gimmick de la caméra est nettement mieux géré dans Rec et amené de manière crédible grâce à l'émission de télé. On a jamais l'impression ici que le réalisateur secoue la caméra exprès pour faire plus réaliste, pas de moment ou on se dit mais pourquoi il tient la caméra comme ça, pourquoi il la lâche pas??, c'est pas possible de continuer à filmer ainsi etc... Jamais la vue subjective ne gène l'action ou ne fait s'interroger le spectateur. C'est réaliste!
On pourrait aussi noter qu'ils ont chacun un démarrage un peu long et mou: La fête dans Cloverfield et l'attente dans la caserne pour Rec.
Pourtant cette séquence s'avère essentiel pour poser l'ambiance et montrer les motivations de la jeune journaliste: un besoin de sensationnel pour son émission mais qui veut forcément dire une catastrophe ou un accident grave.
Un dilemme important donc et une réflexion sur le métier de journaliste qui reste en filigrane pendant tout le film en étant au centre de la relation entre Angela et Pablo.
L'information avant tout et au péril de sa vie. On est bien loin de la romance paresseuse de Cloverfield.
L'interprétation est également excellente car très naturelle et transparente. Une impression renforcée par le scénario qui ne fait jamais avoir aux personnage des réactions incompréhensibles ou stupides comme c'est souvent le cas dans les films d'épouvante. Angela est toute mimi et on arrive même à apprécier Pablo, le cameraman, alors qu'on ne le voit jamais à l'écran (à part ses chaussures). Les seconds rôles sont très bons aussi et crédibles, humains.
Quand à l'histoire en elle-même, on ne sort pas forcément des sentiers battus du film d'infection et de zombies mais le traitement suffit à nous emballer. Les effets spéciaux restent simples et efficaces. On ne regardera jamais une femme forte de la même façon après avoir vu Rec . Le huis-clos est rondement mené et on ressent nous aussi le sentiment d'isolation des personnages.
Seule la tentative d'explication, louable, a un peu gâché le plaisir car un peu trop confuse et étrange. Mais c'est bien vite pardonné grâce à la séquence finale anthologique qui suit.
Non, vraiment je vois pas grand chose à reprocher à ce Rec qui parvient contrairement à Cloverfield à faire oublier la technique au profit de l'immersion totale du spectateur.
C'est pas mon genre de mettre 10 mais vu le nombre de 10 qu'a eu Cloverfield, je ne peux que mettre 10 à REC. Une vraie expérience.
Faut maintenant voir ce que Romero a fait avec son Diary of the Dead et on aura terminé avec les ciné/télé réalité de ce début d'année.
10/10