Speed RacerUn OVNI visuel de plus dans la filmographie des frères Wachowski, Speed Racer étonne et carambole. Le visuel, le montage, les effets de caméra, les incrustations et la photographie, que l'ont sent souvent hérités de l'esthétique japanime de l'époque de la série Speed Racer, confèrent au film un dynamisme énorme et une identité affirmée, qui rappelle parfois la superbe réalisation de Warren Beatty sur Dick Tracy. On aime ou on aime pas ce style cartoonesque/BDesque très appuyé, transposition cinématographique dévouée à la série d'origine, mais moi j'aime l'audace et j'aime la couleur ! A une époque où les films ont une photographie de plus en plus terne et sérieuse, ça fait vraiment plaisir aux mirettes, et on est plus habitué !
La scénario est quant à lui digne d'intérêt, même parsemé de cet humour parfois très familial qui peut lasser, et même sans être follement rebondissant : des courses s'enchaînant les unes aux autres, c'est forcément limité d'un point de vue narratif. Et pourtant le récit prend le soin d'apporter aux courses ce dont je parlais à propos du film A Nous La Victoire : un enjeu. Ce n'est pas tant le sport qui crée l'émotion, mais toujours l'enjeu ! Bien heureusement, les réalisateurs de Matrix l'ont bien compris et admirablement intégré au film. Cet enjeu leur parle tout particulièrement, puisque c'était également celui de Matrix et de V Pour Vendetta, c'est à dire la lutte contre un système totalitaire et ici en l'occurrence, contre le pouvoir des grandes corporations. Speed ne court alors plus pour la gloire, mais pour changer le monde. Et le film atteint alors son but : en mettre plein les yeux avec des courses ahurissantes et servir un message juste et plein d'intelligence.
Note : 8/10