SupergirlDifficile de faire la critique objective d'un film de son enfance qu'on a forcément regardé de nombreuses fois avec des yeux plein de naiveté émerveillée.
Le constat est que le scénario est totalement décousu et plein d'incohérences ou de raccourcis faciles, ce qui apparaît comme la grande faiblesse du film. La méchante n'a aucun plan pendant tout le film si ce n'est de faire tomber amoureux d'elle le premier quidam et de tester ses nouveaux pouvoirs obtenus grâce à l'Omegaedron, source de la vie sur Argos City. En parallèle, l'installation de Supergirl, alias Linda Lee, sur Terre est tout aussi décousue et maladroite même si pleine de savoureux clins d'oeil pour les fans de l'univers Superman. Le film ne semble aller nulle part et ce n'est que dans sa 2ème moitié, alors que les méchants ont enfin un plan de domination du monde et que Supergirl est enfermée dans la zone fantôme, que le film commence à devenir intéressant dans son intrigue.
Jeannot Swarc n'arrive pas à contenir son film, qui semble toujours échapper à son contrôle, en partant dans tous les sens sans en donner aucun... de sens. Le film termine en série B comics de luxe, qui s'offre des stars comme Faye Dunaway, Peter O'Toole et Mia Farrow, des effets spéciaux de premier ordre à l'époque, des plateaux gigantesques et impressionnants.
Si cela est amplement suffisant pour un enfant des années 80, c'est très faible pour un spectateur adulte des années 2000.
Mais voilà, je ne sais pas pourquoi, mais je ne me débarrasse pas aussi facilement de ma nostalgie et de mon coeur d'enfant. Et je ne peux m'empêcher de fondre devant une Helen Slater magnifique et touchante d'innocence, de m'exalter avec toutes ces superbes scènes de vol, cette ambiance magique et menaçante qui plane sur l'ensemble du film, cette musique héroique, lyrique et étrange de Jerry Goldsmith qui semble venir d'un autre monde et emporte littéralement le film vers des sommets d'émotion.
Finalement ce qui est important c'est ce qui se passe dans les yeux de celui qui regarde un film. Je sais ce qui se passait dans ceux d'un enfant de 7 ans, et si mon regard d'adulte s'agace aujourd'hui du manque de consistance globale du film, parfois l'enfant resurgit pour frémir de nouveau sur des purs moments d'aventure et d'émotion.
Note : 6/10