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Encore un western me suis-je dit sans grand enthousiasme... Bon donnons-lui sa chance. Surtout que Joe Johnston tient les rênes cette fois-ci.
Eh bien un western qui après la triste présentation d'un peuple indien mourrant et d'un Ouest cruel que le héros se précipite à fuire, se passe finalement en orient, voilà une toute autre affaire plus intéressante.
Le film aborde alors un angle que j'aime particulièrement : plonger un personnage en dehors de sa condition d'origine et observer le mélange et les réactions. D'abord elles sont amusantes car un cowboy en arabie, c'est tout un programme propice à de savoureuses situations et répliques. Ensuite elles sont intrigantes, car le rejet de l'étranger n'est pas aussi appuyé qu'on l'aurait pensé, même si il est évidemment présent. Enfin elles sont sérieusement poignantes, car l'homme en question est, à l'image de son cheval, bien plus qu'un simple cowboy, mais un sang-mêlé issu du peuple indien persécuté qu'il a si tristement quitté. Alors le film prend une tournure magistrale et exploite des thèmes émouvants. Le but de la course du personnage devient finalement celui du film, prouver que le courage d'un 'impur' vaut 100 fois la certitude de la race pure, et la fierté du héros se déplace alors peu à peu de son colt de cowboy rapide et héroique à son âme indienne et à son amour de la vie et de la nature.
Tout ceci servi par une photographie magnifique, des acteurs de renom visiblement inspirés par une telle entreprise cinématograhique, une musique magistrale de James Newton Howard et un don de la mise en scène une fois de plus affirmé de la part de Joe Johnston. Voilà de quoi excuser largement la linéarité d'un scénario classique de course d'endurance (L'Enfer Blanc, dans un tout autre décor, s'en rapproche beaucoup). Spectacle, Intelligence, Emotion et Respect.
Note : 9/10