Le Guerrier de l'Espace : Aventures en Zone InterditeEnième film plongé dans la mode post-star wars des épopées intergalactiques des années 80, Spacehunter, tourné en 3-D pour les salles (ça se sent dans pas mal de plans), surfe également sur l'univers Mad Max en nous présentant un personnage désoeuvré livré à une planète désertique hostile remplie de nécrophages et de zonards, ravagée par la peste et où le viol et le meurtre sont des coutumes locales.
D'entrée de jeu, le film annonce pourtant des couleurs de série B revisitée par les années 80, pour ensuite planter un décor dramatique moins réjouissant.
Le choix du casting aide également le film à ne pas sombrer dans les clichés du genre de cette époque. Molly Ringwald, vedette des premiers teen movies des années 80, et très loin de la potiche habituelle, apporte une consistance et un aspect dramatique poignant à son jeu. Ne se contentant pas de crier en baissant la tête sous les explosions comme les greluches accoutumées au genre, elle affronte la caméra fièrement, se bat, pleure parfois, balance des répliques assaisonnées sans se démonter la plupart du temps. Peter Strauss nous livre un personnage de baroudeur de l'espace classique, avec la classe dont il a le secret. Han Solo et Mad Max ne sont jamais très loin, mais la performance est parfaitement éxecutée. Enfin, Michael Ironside se métamorphose en un androide dictateur au look biomécanique très gigerien et au maquillage très réussi. Bref le pied !
Pour l'époque, les effets spéciaux sont dantesques, même s'ils consistent principalement en des constructions de décors géants, des effets pyrotechniques, des incrustations sur matte paintings et autres maquettes de vaisseaux spatiaux. Une réussite visuelle qui n'a rien à envier à Star Wars, sans en égaler la diversité et la prouesse technique.
La musique épique de feu Elmer Bernstein (Les 10 Commandements, Les 7 Mercenaires, SOS Fantômes, Taram et le Chaudron Magique,...), même si elle n'égale pas la richesse thématique d'un Star Wars, participe énormément à rendre le spectacle encore plus grand et l'aventure plus excitante, malgré un scénario très banal et prévisible qui fait hélas perdre des points au film à mes yeux, élément apparemment commun à beaucoup des films de SF-Fantasy de l'époque (Krull, Dragonslayer, The Beastmaster, etc).
Note : 7/10