The Indian Runner de Sean Penn
1er film de Sean Penn en tant que réalisateur, indian runner est un film dédié à la mémoire de John Cassavettes, ami et mentor de Penn. Si Sean Penn acteur démontrait déjà une sensibilité à fleur de peau, ce qui est souvent le cas des esprits torturés comme le sien (il faut se rappeler qu'à une époque c'était vraiment LE bad boy d'Hollywood), Sean Penn réalisateur enfonce encore le clou et touche là où ça fait mal.
C'est bien simple, ce 1er film est bouleversant. Les thèmes abordés se retrouveront dans ses 2 films suivants (crossing guard et the pledge) et sont à la fois d'une simplicité absolue et pourtant universels: la famille, le pardon et la rédemption, la quête identitaire... des sujets auxquels on se retrouve tous confrontés, tôt ou tard.
Sa mise en scène classique, élégante et discrète permet à la narration et au jeu des acteurs d'être au premier plan. L'histoire est bien entendu dramatique, triste (difficile de retenir ses larmes), dure mais j'ai eu l'impression de revivre des évènements de ma vie, même si je n'ai rien connu d'aussi tragique. Quant aux acteurs... ils sont superbes: David Morse, le géant, est bouleversant avec son envie de retrouver le frère de sa mémoire, Viggo Mortensen signe le plus beau rôle de sa carrière (bien avant le personnage d'Aragorn qui l'a exposé au monde), des apparitions de Benicio del Toro et Denis Hopper savoureuses mais aussi et surtout l'immense Charles Bronson dont c'est un des derniers rôles au cinéma et dont le dernier regard est inoubliable, le genre d'image qui restera gravé à vie...
Le message du film est très pessimiste, on ne peut pas cacher longtemps sa vraie nature, on ne peut pas changer les gens et les modeler comme on aimerait qu'ils soient, on ne peut pas toujours contrôler sa vie... c'est beau, c'est émouvant, c'est un 1er film tellement réussi...
9,5/10