Diary of the Dead de George A. Romero
Grand fan de gore et de zombies, impossible pour moi de passer outre un nouveau film du Maître en la matière, George A. Romero qui avait fait un parcours sans faute depuis l'inestimable Night of the Living Dead (dont le remake par Tom Savini est encore plus bluffant à mon sens), le culte et sans aucun doute plus grand film de Zombies : Dawn of the Dead (impossible de me lasser du montage d'Argento et de sa musique), le gore Day of the Dead et le léger mais réussi Land of the Dead et .... patatras !
Diary of the Dead un sacré échec car je ne vous cache pas la déception faite à la vision de ce film...
Cédant à la mode du caméra documentaire pourtant bien réussi pour Cloverfield qui installe une tension assez palpable (oui je sais Scalp aime pas et alors ?
) et le surprenant [REC], voici l'opus le moins réussi et innovant de ce style : Diary of the Dead !
Romero recommence sa sempiternelle histoire de zombies qui me plaisait tant auparavant mais là la pilule ne passe plus, plus du tout même.
Le film est présenté comme étant un journal pris sur le vif alors qu'une bande d'étudiants tourne "Dead of Dead"
une sorte de film de fin d'études d'horreur avec bimbo et momie factice bien moins drôle et réussi que Red is Dead !
(faut que j'achète le DVD de la Cité de la peur d'ailleurs enfin bref).
D'ailleurs Romero aurait du s'abstenir de mettre son nom à la fin du film pour les crédits tant on pourrait attribuer Diary of the Dead à un débutant si ce n'était les effets spéciaux plutôt réussis comme d'habitude et bien gore même si les scènes "choc" sont encore assez peu nombreuses.
Donc les morts se réveillent et l'équipe de tournage entièrement constituée de jeunes gens beaux, bien foutus (syndrome Cloverfield ?) et d'un prof bavard et alcoolique cherche à partir rejoindre leur famille respective en camping car mais où ? et pour y faire quoi ? Bon ben vu que Dead is Dead est loupé, on va rien faire de mieux que de tout filmer et de publier ça sur le net parce que ça génère 72.000 clics en 8 mn (c'est pas moi qui l'invente, c'est dans le film
)
Sauf qu'une demoiselle bien serviable va nous faire un montage à deux caméras (c'est bien plus pratique et ça change d'un point de vue unique), qu'elle va nous y mettre de la musique d'ambiance parce que ça va nous aider à avoir peur (je l'invente pas c'est aussi dans le film cette réplique) et pis voilà !
Alors y a rien de crédible, les acteurs sont tous à baffer et dignes des pires films Z dont le film se voudrait être un hommage inconscient, le niveau des paroles n'a rien de naturel, on apprend à tuer du zomblard en 30s sans trop s'en offusquer et on arrive même à se marrer de temps en temps et d'avoir des paroles hautement philosophiques, putain mais où est Ken Foree ? et où est passé la subtillité de Romero ?
Parce qu'il n'y a rien de tout ça dans le film, Papy Romero se prend les pieds en plein dans le tapis et loupe considérablement ce qui aurait pu être une bonne idée si elle n'avait pas été si bien reprise dans [REC] et de façon bien plus efficace...
Ici la caméra est trop propre, il y a des effets de ralentis inutiles, des leçons de morale avec des stockshots et des lignes de dialogue d'une niaiserie hallucinante "il faut filmer, plein de gens filment, on passe à coté d'un accident mais on veut voir pas aider etc etc" et surtout il n'y a aucune tension palpable !
Alors il reste quoi ? des scènes gore plutôt hard et réussies mais c'est le minimum syndical pour un Romero, le film est d'une noirceur rarement atteinte sauf dans les VRAIS fillms de zombies de Romero et on suit les péripéties sans ennui mais sans aucune passion non plus, bref tout est vu et déjà vu et rerevu !
Dommage car Romero semblait vouloir lancer une nouvelle trame à ses histoires de morts vivants mais il aurait du se contenter d'offrir une séquelle à son Land of the Dead qui ouvrait des voies intéressantes avec l'évolution des zombies (tout comme Bud dans Day of the Dead) mais on va bientôt avoir droit à Diary of the Dead 2 actuellement en pleine négoce alors qu'on a attendu des décennies pour les autres films de la Quadrilogie...
A sauver un personnage malheureusement trop vite disparu du film : le mormon muet s'exprimant en écrivant sur une ardoise et se présentant avec le sourire juste après avoir dynamité des zombies, grands éclats de barbaque à l'appui !!! Assurément la scène la plus réussie de tout le film avec une énucléation par réanimation cardiaque, ceux qui auront vu le film comprendront.... Pour le reste circulez y a rien à voir, autant se repasser les classiques que de voir cette oeuvre inerte et abérrante dans la filmographie du Maître qui a du vouloir se payer une extension de sa villa avec ce film...
3/10, ça me fait mal au cul de mettre une telle note mais là où y aura des déçus d'Indy IV alors que le film est une réussite ben moi je proclame comme grand déçu de ce Diary of the Dead de petite envergure.
EDIT : Autant le message social était subtil dans n'importe lequel des autres films zombiaques de Romero, autant il est vain ici tellement il est surligné au marqueur rouge et qui plus est, en voix off. Impardonnable et loupé !