[Niko06] Mes critiques en 2008

par **Niko06** » Dim 18 Mai 2008, 14:04

En voilà un commentaire constructif :shock:

par **Bik** » Dim 18 Mai 2008, 14:48

Désolé

par **Riton** » Dim 18 Mai 2008, 19:53

nicofromtheblock a écrit:Excellente critique pour un film que j'avais vu lors d'une avant-première mémorable en présence des 2 réalisateurs : ils avaient profité de la projection du film pour aller au bistrot du coin et ils sont revenus à moitié bourrés pour parler de leur film

Au-moins c'était conviviale :mrgreen:

par **Niko06** » Mar 20 Mai 2008, 08:59

Nightmare Detective
de Shinya Tsukamoto

Shinya Tsukamoto... Elevé au rang de dieu du cyberpunk lors de la sortie de Tetsuo, puis devenu réalisateur tout simplement incontournable de la scène indépendante japonaise, il s'était laissé allé à quelques errances commerciales plutôt décevantes ces dernières années (en particulier Vital au scénario décevant). Mais avec ce Nightmare Detective, sous l'apparence d'un nouveau film commercial, il revient en très très grande forme et le film est une merveille cauchemardesque.

Au départ donc, un film de serial killer aux méthodes étranges. Mais les actes commis touchent directement du doigt un des problèmes les plus graves de la société japonaise, le suicide. Et par cet acte il pointe le besoin d'autodestruction de l'être humain et tente au travers d'une exploration du subconscient, de l'inconscient et du rêve, en s'affranchissant petit à petit de toute noton de réalité, de trouver une explication à la force qui emmène ces pulsions de mort... Par le biais du personnage de Kirishima il nous montre que ses pulsions sont bien présentes en chacun de nous et ne demandent qu'à être réveillées.

Tout dans le film tourne autour du cauchemar et de la mort, si le ton peut paraitre très pessimiste, c'est tout le contraire qu'on ressent à la fin, et c'est une première dans le cinéma de Tsukamoto. Techniquement on reconnait bien la signature du réalisateur avec un film baigné d'une atmosphère bleue, des moments de pure folie visuelle (lors des séquences de cauchemar) qui tranchent avec le calme de la mise en scène.

Mais c'est bien dans son propos que Nightmare Detective touche au génial, cette quête terrifiante jusqu'à l'acceptation de son humanité, avec le danger terrible que celà représente. Une humanité dépassée et écrasée par la jungle urbaine et la technologie... Faiblesse utilisée par le tueur et qui ronge le "Nightmare Detective" (Ryuhei Matsuda, génial en exporateur de rêves suicidaire).
Le seul reproche que l'on peut faire au film c'est qu'il colle de trop près à son fil conducteur simple alors que le potentiel des personnages présents est immense.
Tsukamoto a choisi pour ce premier opus la voie de la sagesse tout en assénant un message fort, on espère encore plsu de folie dans le 2ème!

9/10

par **zirko** » Mar 20 Mai 2008, 09:40

Une critique superbement construite pour un film qui a l'air bien sympa.

par **Bik** » Mar 20 Mai 2008, 17:52

Oui ca m'a donné envie de le voir tient

par **Niko06** » Mer 21 Mai 2008, 11:56

There will be blood
de Paul Thomas Anderson

Déjà responsable d'oeuvres d'oeuvres décalées et passionantes, avec derrière lui seulement 4 films dont 2 peuvent prétendre au statut de film culte (Boogie Nights et Magnolia), Paul Thomas Anderson fait partie de ces cinéastes indépendants dont la vision du monde possède quelque chose de savoureux.
Même si au niveau mise en scène ses travaux précédents étaient beaucoup trop influencés par le cinéma de Scorsese et d'Altman, ils possédaient ce petit truc inexplicable qui fait qu'un film ne s'oublie pas. Excellent directeur d'acteurs (il a donné à Tom Cruise, Adam Sandler et mark Wahlberg un de leurs tous meilleurs rôles), il n'avait rien réalisé depuis le sous-estimé Punch Drunk Love en 2002.
Il revient avec There will be blood, son meilleur film à ce jour et sans doute le meilleur film produit sur le sol américain depuis très longtemps, à ranger juste à côté du dernier chef d'oeuvre des frères Coen, No country for old men.

Avant d'être une histoire de pétrole, There will be blood est une histoire d'homme(s), celle de Daniel Plainview, petit prospecteur qui perdra son humanité à mesure qu'il deviendra richissime, mais aussi H.W. Plainview, adopté par la magnat ou encore Eli Sunday, l'antithèse de Plainview guidé seulement par sa foi.
On retrouve des thèmes déjà abordés dans les uatres films du réalisateur comme la relation père-fils ou le comportement vis-à-vis de la religion (ou de la foi plus largement). Le récit est d'une noirceur extrême et le personnage de Plainview, interprété par un Daniel Day Lewis magistral (PTA a réussi à le garder sous contrôle tout en le laissant jouer à la limite!), se dévoilera petit à petit au détour de quelques scènes et laissera exploser son côté sombre lors d'un final grandiose et inoubliable.

Mais There will be blood n'est pas seulement le film d'un acteur, c'est l'oeuvre d'un réalisateur qui met tout en oeuvre pour arriver à la perfection. Réalisation épurée, beauté des images (merci Robert Elswit), musique en décalage extrême (merci Jonny Greenwood, guitariste de radiohead) et acteurs au diapason. C'est un film qui montre au spectateur la noirceur présente dans le coeur des hommes et la corruption par l'argent sans être pour autant didactique, c'est une oeuvre maitrisée de bout en bout qui deviendra un classique au fil du temps, c'est un film qu'on a envie de voir et revoir malgré sa longueur, c'est un pur chef d'oeuvre!

10/10

par **Eikichi Onizuka** » Mer 21 Mai 2008, 11:58

j'avais beaucoup aimé ce film également !
belle critique ! :bravo:

par **Bik** » Mer 21 Mai 2008, 17:30

Faut vraiment que je prenne le temps de le voir

par **jean-michel** » Mer 21 Mai 2008, 17:41

encore un achat indispensable!! :lol:

par **Niko06** » Mer 21 Mai 2008, 17:48

Ah oui carrément indispensable!

Critiques à venir:
- Tideland
- No country for old men
- Reeker
- Je suis une légende

par **Riton** » Jeu 22 Mai 2008, 10:35

Bien joué Niko

par **Niko06** » Mer 28 Mai 2008, 10:23

Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal
de Steven Spielberg

Avant d'entrer dans la salle, le sentiment est étrange... Mélange d'excitation (retrouvailles avec un héros de notre jeunesse et l'occasion de le découvrir pour la 1ère fois sur grand écran pour plusieurs générations) et de crainte. Crainte d'être déçu car en 20 ans l'immense succés populaire est devenu un mythe, l'acteur a vieilli, le scénario a subi d'innombrables révisions pendant un véritable développement hell... Craintes qui à la sortie de la salle sont malheureusement confirmées: Ce 4ème opus des aventures d'Indy est une immense déception, à la hauteur de l'attente qu'il avait crée!

Pourtant tout n'est pas à jeter, loin de là, l'ouverture est excellente et carrément au niveau des épisodes précédents, la 1ère apparition d'Indy (qu'on voyait déjà dans la superbe bande annonce d'où un impact amoindri) scelle le statut mythique du personnage, la musique est toujours à donner des frissons même si on pouvait espérer de nouveaux thèmes... On retrouve beaucoup d'éléments qui faisaient le charme des 3 autres films: de l'action, un humour au ras des paquerettes, de beaux paysages et des situations surréalistes, mais...

A trop jouer sur la carte de la nostalgie par des clins d'oeil, des scènes qui sont presque recopiées, une trame narrative qui louche furieusement sur le 1er épisode, une mise en scène d'un autre temps et impersonnelle, Spielberg a oublié l'essentiel. Les spectateurs ont évolué et le language du cinéma avec eux. Ce n'est pas la réunion d'une équipe technique proche de la perfection (cadrages, montage, lumière, musique) qui fait un bon film. Et c'est finalement la plus grosse crainte, l'âge d'Harrisson Ford, qui est la plus belle surprise. Parfaitement intégrée au scénario, cette nouvelle donne ne gâche rien au plaisir et l'acteur s'en sort à merveille.

Mais à côté de ça, les scènes d'action sont souvent molles (un comble!), les seconds rôles ne sont pas au niveau (Shia Leboeuf est exaspérant, pour changer, Cate Blanchett joue à fond la carte de la surenchère parodique mais livre finalement un méchant bien fade, il n'y a que Karen Allen qui s'en sort bien, nostalgie oblige...), ce qui est un comble pour un Idiana Jones!
l'utilisation abusive de CGI nuit grandement au réalisme de l'ensemble. Pour un film qui se veut ancré dans les années 80 dans sa forme, pourquoi ne pas utiliser des effets mécaniques, bien plus crédibles?? Même si la crédibilité n'a jamais été présente dans un Indy, là ils ont abusé!

Et que dire de ce scénario... Complètement ridicule dans son derniers tiers, il est bancal tout le long, avec un sérieux manque de rythme en son centre. Des scènes inutiles (le frigo... n'importe quoi!), des runnings gags lourds (magnifiques marmottes en CGI, la 1ère fois on rigole, la 3ème on a envie de les tuer) et cette incursion dans la SF qui n'a vraiment pas sa place!!!

Grosse déception donc, même si le plaisir de retrouver Indy est là, le reste ne suit pas. A revoir peut-être pour l'apprécier mais la 1ère vision est vraiment fatale!

5,5/10 à regret :cry: