Meatball Machine
Encore une curiosité du cinéma japonais, une partie du cinéma asiatique que je n'aime guère en général (à l'exception des Baby Cart et de quelques rares exceptions) pour son absence de rythme que je retrouve souvent dans ces oeuvres (bon c'est pas subjectif et j'espère un jour qu'on me donnera tort dans des films contemporains, je ne parle bien sur pas des "Anime") et des dialogues soulants car longs et inutiles (hein ? qui a parlé de Miike ?)
Bon ben là ça tombe bien, Meatball Machine est vendu comme un gros délire déviant et .... c'est effectivement une très bonne surprise... Je vais essayer de vous expliquer pourquoi...
Déjà le générique de début a à peine commencé que le spectateur lambda s'en prend plein la gueule avec ces deux gugusses cahoutchoutés qui se foutent copieusement sur la gueule (voir même l'éclater la tronche), bref ça gicle, ça charcle, ça découpe et ça mange même ! En fait cette intro de 30s n'est qu'un prétexte à illustrer ce qui viendra bien assez rapidement...
Un jeune puceau solitaire poursuit sa vie quotidienne entre son pote qui lui taxe son pognon, son boulot de merde où il fait le tourneur fraiseur sous l'oeil moqueur de ses collègues et sa petite chambrée de bonne où le seul plaisir octroyé est à base de branlettes car vi le monsieur est amoureux d'une ouvrière de l'usine voisine qu'il observe silencieusement lors de ses pauses déjeuners...
En venant la défendre d'une agression, les deux jeunes gens vont faire connaissance et enfin tomber amoureux et ce qui n'aurait pu être qu'une banale bluette romantique sociale va se transformer (et transformation est le juste mot) en conte cruel désincarné...
Car parallèlement, des parasites se livrent une guerre sans merci par le truchement de corps humains qu'ils infiltrent (de force, vous verrez !!) et qui leur servent d'armures de combat, Meatball Machine.
Les bestioles sautent sur tout être faible, desespéré et socialement inapte. On peut y voir une comparaison avec l'intrusion du facehugger d'alien, à la différence que là ce sont des espèces de gros crabes sautant sur le torse bardés de tentacules et faisant apparaitre excroissances diverses métalliques, le summum étant représenté par l'énucléation finale !!!!
Et bien sur la charmante demoiselle dont s'éprend notre héros n'échappera pas à son sort funeste aussi que faut il faire pour sauver le seul être pur vous aimant dans cette vie de merde ?
C'est sur cette idée frappadingue que le film se déroule, le très très faible budget desservant la cause sociale du film, il y a du sang, des maquillages plutot réussies, les êtres infectés portent prothèses de latex censées représenter métal et douleur et on peut dire que cela profite plus que ça n'amoindrit l'impact...
On ne rigole jamais, on s'attache à ces personnages tous désespérés et plutôt bien exploités, l'explication de tout ce beau merdier se faisant par un père voulant sauver à tout prix sa fille infectée par les Necroborgs (nom officiel des parasites) et le rythme ne faillit jamais...
Il y a un beau paquet de scènes gores, un viol à la Urotsodijo (désolé pour le nom que j'écorche) avec tentacules à la clé mais le film reste plus noir et pessimiste que malsain et effrayant... Le ton abordé et la réalisation sont plutôt sobres et on n'a de cesse de vouloir en connaitre la fin même si quelque part tout le monde peut deviner l'issue (assez ironique par ailleurs)...
Man eat man serait on amenés à penser et même si le tout reste un divertissement de facture plus que correct, il subsiste quelques subtilités et allégories plutôt originales qui n'auraient jamais été si bien exploitées dans un film occidental (on parle ici et là de Tetsuo que je n'ai pas vu et donc que je ne vais pas en faire hativement la comparaison ici)...
Par contre la violence reste gratuite (morts d'enfants assez graphiques) ce qui me fait vous conseiller de ne regarder cet OVNI qu'avec certaines recommandations comme le fait de voir un film atypique, qui ne fera pas date et dont le manque de budget évident pourra déplaire alors que cela renforce le propos de l'ensemble...
Une bonne surprise au final, plutôt indescriptible (je trouve ma critique très confuse, tout comme la vision de ce film a pu me procurer) mais c'est à voir au moins une fois afin de récompenser l'audace d'un scénario finalement simple et bien foutu...
Meatball Machine réclame donc votre attention, surement ce qui peut se faire de mieux en cinéma japonais underground berçant autant dans le divertissement extrème que la satire sociale originale...
Bonne curiosité à laquelle j'attribue un 7/10 d'encouragement pour n'avoir pas baillé une seule fois devant ce qui est rare dans le cinéma japonais ( et de la part du réalisateur de l'ovni également Battlefield Baseball que j'adore autant que je déteste,mais cherchez pas à piger n'est ce pas Scalp ?)