Revenons-en au sujet
The Yards de James Gray
Il est intéressant de se replonger dans ce film avant la sortie prochaine du nouveau film de James Gray,
We own the night (future palme d'or possible, si le jury s'enlève la merde qu'il a parfois dans les yeux). En effet rarement un 2ème film aura été autant descendu par tout le monde sans raison... ou plutôt avec les mauvaises raisons! 5 ans avant the yards, Gray signait déjà
Little Odessa, 1er film d'une maturité éblouissante pour un réalisateur de 25 ans, qui semblait avoir déjà tout compris à des thèmes aussi difficiles qu'universels tels que la culpabilité, le sens des responsabilités, la famille, la rédemption, la trahison... Little odessa avait été remarqué un peu partout et the yards s'est donc retrouvé à Cannes... où il a été boudé par le jury. A sa sortie au cinéma, le film se plante aussi bien auprès du public que des critiques et professionnels... et c'est incompréhensible!
Dans the yards, Gray reprend à peu près les thèmes évoqués ci-dessus, et les appliquent à une situation beaucoup plus proche du public. Et si en apparence c'est un film de gangsters, il s'agit en fait d'un véritable drame, que dis-je une tragédie! Digne des grandes tragédies shakespeariennes ou grecques, mais où les rois sont remplacés par des industriels et des hommes de mains, Gray a réussi un film aussi abouti formellement que bouleversant, avec une intrigue souterraine qui ne salira qu'à la fin l'image publique de ses protagonistes...
Et que dire des acteurs? Tous ont peut-être trouvé leur meilleur rôle dans ce film: Mark Wahlberg, Joaquin Phoenix, Charlize Theron. D'autres sont au niveau de ce qu'ils avaient déjà fait de mieux: James Caan, Ellen Burstyn, Tomas Milian. Et oui, quel casting!
Un petit mot aussi sur la photographie du film, signée harris Savides (the game, tous les derniers films de Van Sant, Zodiac... tout de même!), et qui est absolument superbe. Une sorte d'hommage aux damnés de Visconti, belle référence!
Voilà, il s'agit là d'un film essentiel, qui mérite beaucoup plus que sa petite popularité (limite inexistante...), car c'est un peu le même genre de film que les moissons du ciel de Mallick, c'est à dire la confirmation d'un talent de cinéaste immense
10/10, facile.