[oso] Mes bafouillages erratiques vol. 2025

[Alegas]

Ce que j'ai vu de Mizoguchi ne donnait pas envie de découvrir davantage, mais là j'avoue que ça titille la curiosité.

[Mark Chopper]

J'ai voulu mater le film dernièrement - un vieux DVD emprunté en médiathèque - mais j'ai rapidement abandonné tant je trouvais l'image pétée (et pourtant, j'ai maté des VCD cette année, mais là ça faisait mal aux yeux).

Faudrait que je trouve mieux en ligne.

Sinon, avec Ayako Wakao en geisha dans une maison en déclin, j'ai bien aimé Les femmes naissent deux fois.

[pabelbaba]

Ce que j'ai vu de Mizoguchi ne donnait pas envie de découvrir davantage, mais là j'avoue que ça titille la curiosité.

J'ai juste vu Oharu Femme Galante et pas non plus eu envie d'aller plus loin.

Mais ça remonte maintenant.

[Mark Chopper]

Même problème qu'Alegas et Pabel avec ce réal'. Mais ce film de fin de carrière a la réputation d'être différent du reste. Et il dure 86 mn

[osorojo]

J'ai pu le voir parce qu'il est actuellement dans l'abo de La Cinetek dans une copie super propre, pour info.

@mark : je note.

[osorojo]

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

LA TENDRE INDIFFÉRENCE DU MONDE
Film de Adilkhan Yerzhanov · 1 h 40 min · 2018 (Kazakhstan, France)

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

Même réalisateur que Steppenwolf qui m'avait bien retourné, et même si c'est dans une moindre mesure ici, la violence y étant clairement plus contenue, et hors champ quand elle s'invite à l'image, je termine à nouveau la séance avec le moral dans les chaussettes, tant transpire de cette proposition un désespoir d'une noirceur abyssale malgré une dédramatisation du propos en tentant des inserts un brin comiques, pour transporter le tout sur les terres de la parabole. Plus le film avance et plus on comprend vers où l'on va, et pourtant tout commençait comme une histoire d'amour en construction.

Corruption, mensonge et manipulation, enfoirés de première à tous les étages, violence sourde parce que finalement habituelle pour les témoins qui y sont exposés, il n'y a pas grand chose dans ce film pour rendre attachante la nature humaine. Si ce n'est le duo solaire composé par les protagonistes, lesquels parviennent à se soustraire de manière éphémère au monde horrible dans lequel ils vivent pour trouver une complicité qui fonctionne à l'image. Ce passage dans leur chambre de fortune, le premier soir où ils arrivent en ville, lui qui la dessine pour la centième fois, elle qui lui dit 4 fois bonne nuit pour se faire pardonner sa moquerie, à ce moment là, la réalité semble se mettre en pause.

La photographie du film est précise, un coup d'oeil assuré constitue l'essentiel de la mise en scène qui est faite de plans fixes. C'est clairement moins maîtrisé que dans Steppenwolf, lors de la fusillade finale par exemple, le plan sur les câbles électriques m'a un peu fait l'effet d'un renoncement, c'est aussi le cas lorsque Kuandyk se bat contre les sbires d'un petit chef sur son nouveau lieu de travail.

Si je ne suis pas complètement convaincu par le film, je trouve notamment que son rythme est parfois trop lancinant et finalement je crois que le mélange des genres ne m'a pas complètement convaincu ; la séance fut tout de même marquante, et puis Dinara Baktybaeva est ravissante dans sa robe rouge.

[osorojo]

Le film de Caducia n'est pas référencé au bon titre

[Alegas]

Caducia, si tu passes par ici je veux bien que tu confirmes si ta critique référencée parle bien du même film (pas le même titre, pas la même durée, pas la même année).
En plus, je ne trouve aucun film ayant pour titre L'Enfer est vide tous les démons sont ici.

[osorojo]

Elle parle de A Dark, Dark Man du même réalisateur sorti en 2019.

[Alegas]

Cool, merci pour l'info. Je change ça de suite.

[osorojo]

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

LE VOYAGE EN DOUCE
Film de Michel Deville · 1 h 38 min · 1980 (France)

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

Une certaine illustration du malaise... Il y a bien un truc entre les deux actrices qui se passe, et encore, mais c'est mal foutu, comme si Claude Sautet se la jouait polisson avec des dialogues surécrits sans son talent pour croquer des personnages intéressants, je ne suis jamais rentré dans le film.
Et puis surtout ... gros carton rouge pour les scènes avec de (très) jeunes filles à de multiples reprises en mode David Hamilton; c'est un truc qui me gave dans le ciné français des années 70... du coup ça m'a rendu complètement hermétique au reste de la proposition qui de toute façon m'a paru tellement superficielle que je n'en sauve que quelques coups d'oeil photographiques.
Je pensais lancer un petit jeu érotique soft avec deux actrices françaises que j'aime bien, surtout Dominique Sanda, j'me suis bien fait calmer par un truc bourgeois faussement provoc, pervers dans le mauvais sens du terme, ça m'a foutu le bourdon pour l'aprem à coup sûr.

[osorojo]

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

INEXORABLE
Film de Fabrice Du Welz · 1 h 38 min · 2022 (France)

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

J'ai pas envie d'être méchant, j'aime bien Fabrice Du Welz, je suis un gros fan de Calvaire, et de manière général, même si j'ai un peu moins aimé ce qu'il a fait par la suite, je trouve toujours dans ses films un savoir-faire, une force de proposition qui sait me sustenter même si je sors des séances avec une impression d'acte manqué à chaque fois.

Cet Inexorable s'inscrit dans la même logique, à la différence que pour le coup, le résultat est proportionnel à l'ambition de départ, à savoir inexistante. On sent clairement que le script à l'origine du film est purement fonctionnel, comme s'il n'était là que pour permettre à Fabrice Du Welz de filmer dans une baraque de malade qui permet de se faire plaisir, objectifs au poing.

Petit bonus, le cinéaste s'offre un acteur de luxe avec la présence de Benoît Poelvoorde qui pour le coup se donne à 3000%, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu aussi investi, et juste qui plus est, dans un rôle qui lui va bien. Il va même jusqu'à faire pendouiller son petit oiseau, à l'occasion d'une scène olé olé, sinon torride, teintée d'un bon petit soupçon d'érotisme et c'est d'ailleurs ce côté du film qui m'a le plus amusé, une espèce d'ambiance à la Hollywood Night de la bonne époque.

Alors du coup, ça fait le job en soirée après le taff si on attend pas grand chose du film, mais de la part de Fabrice Du Welz qui, j'en suis certain, en a encore pas mal sous le pied, je ne peux m'empêcher de penser qu'on est bien à nouveau devant un acte manqué, maîtrisé certes, mais trop prévisible et d'une linéarité triste.

[osorojo]

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

VINGT DIEUX
Film de Louise Courvoisier · 1 h 30 min · 2024 (France)

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

Pour avoir vécu en Franche-Comté pendant 3 ans, et étant un gros, mais vraiment gros, dévoreur de fromage, je ne pouvais qu'apprécier cette tranche de vie du fils d'un fromager disparu trop tôt qui tente de donner un sens à sa vie en se lançant dans le façonnage d'un Comté digne de le représenter au concours prestigieux du coin.

Dit comme ça, ça fait un peu cul cul la praline, mais dans les faits, je trouve que Louise Courvoisier fait un super boulot pour que ce soit tout l'inverse qui se produise. Chaque ingrédient est bien dosé à mon sens, qu'il s'agisse du trio de copains super soudés, de la romance brut de décoffrage (bon un peu grosse par moment, le coup du j'te pique le lait sans jamais me faire gauler c'est de la ficelle maousse costaud, mais bon je passe puisque c'est utile au récit) et surtout du drame à l'origine du film qui n'est qu'une amorce jamais envahissante. Enfin, super direction d'acteurs avec des comédiens qui n'étaient pas destinés à cette voie si j'ai bien compris. Le résultat est sans appel, d'un naturel dingue : même si je lui trouve un côté un peu trop jeunot, Clément Faveau se donne à fond, on croit à son chemin de vie sans broncher, et Maiwène Barthelemy a ce truc qui fait qu'elle vampirise l'écran quand elle est dans le cadre, sans être un canon de beauté (une aura évidente en revanche), la marque d'un potentiel qui sera je l'espère à nouveau sollicité bientôt, son récent César devrait aider en ce sens.

Une chouette bobine qui file le sourire en gros, c'est emballé en 1h30, ça sent bon la chanson paillarde, le fromage qui pue mais fait du bien aux papilles, certes ça n'invente rien, c'est du déjà vu, mais c'est honnête et soigné, il ne m'en fallait pas davantage pour passer un agréable moment.

[osorojo]

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

KRZYK (Le cri)
Film de Barbara Sass · 1 h 32 min · 1983 (Pologne)

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

Un film particulier assez complexe à appréhender. J'ai passé mon temps à me demander s'il y avait un contexte politique particulier à saisir pour comprendre les contours de ce personnage antipathique qu'est l'homme en fauteuil roulant... de même que le non-dit autour de la relation qu'il entretient avec l'infirmier démissionnaire est assez frustrant, compliqué de se faire un avis sur les hypothèses qu'invite à faire le visionnage.

Une seule chose est acquise, c'est ce portrait de femme glauque et marginal que met en scène Barbara Sass dans Krzyk. A savoir celui d'une jeune femme accroc de la machouille qui se débat contre une vie toxique; un rôle assez dingue que relève haut la main Dorota Stalińska.
L'actrice se démène comme jamais pour donner du crédit à son personnage, et c'est réussi : qu'elle provoque l'empathie ou l'agacement, sa performance inspire un profond respect. D'où mon embarras parce que je trouve qu'elle n'est pas récompensée à sa juste valeur par un final vaporeux qui se débarrasse précipitamment de toutes les pistes narratives esquissées au détriment de la cohérence. Difficile par exemple de comprendre totalement l'issue de sa romance avec Marek ainsi que ce qui se passe réellement dans la maison de retraite.

Sans doute ne faut-il pas chercher à tout saisir, mais j'avoue que c'est compliqué pour mon esprit un trop cartésien quand il faudrait qu'il lâche prise. J'apprécie généralement que ce que j'ai subi pendant une heure et demi finisse par faire sens... parce que, soyons honnête, un film comme Krzyk n'est pas spécialement récréatif.
Le visionnage est même plutôt éprouvant, fait de cris, de personnages en perdition, de scènes poisseuses, d'une misère qui ne fait pas dans la dentelle.
J'en conviens, c'est sans doute réaliste de faire une fin taillée dans la même étoffe, sans réelle résolution, c'est juste un peu difficile à encaisser sur le moment. Avec le recul je suis certain que je me souviendrai du film avec beaucoup de sympathie, mais là, tout de suite, c'est un peu plus compliqué.

[osorojo]

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

OLD GUY
Film de Simon West · 1 h 44 min · 21 février 2025 (États-Unis)

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦

Je trouve que l'affiche résume bien le film. Au milieu, l'atout numéro 1 à savoir Christoph Waltz pour ceux qui l'aiment bien (les autres peuvent clairement passer leur chemin, qu'on se le dise). A sa droite, toujours un plaisir de retrouver Lucy Liu qui n'a rien perdu de son charme . A sa gauche, ça se complique un peu, même si le conflit générationnel entre les deux flingueurs du film n'est pas si mal géré, parce que pas trop envahissant. On dira juste que le perso du jeune healthy est un peu chargé, mais bon ça va, il compense avec son aisance à dessouder.

Pour ce qui est du reste, tout est absolument manqué. Comme un écho aux armes floutées atroces de l'affiche, ou de son fond jaune désespérément vide qui tente de vendre une comédie légère, le récit est d'une platitude affligeante. Le prétexte du vieux briscard opposé au jeune arriviste, on ne peut pas dire que ce soit l'idée originale du siècle, les personnages hors du trio sont tous passablement soporifiques, et la mise en scène, en témoigne le gunfight final foireux, est très moyenne. Il n'y a guère que la séquence dans la maison du grand père et sa petite fille qui sauve la mise, le reste est clairement oubliable.

Du coup, c'est quasi mission impossible de vendre cette bobine comme un moment correct pour habiller un samedi soir vide et pourtant, de mon côté, j'y ai tout de même trouvé mon compte (la fin exceptée qui m'a saoulé, comme souvent dans ce genre de film) et c'est en grande partie grâce à Waltz, ses mimiques et son côté Clint Eastwood à l'ancienne, très partant pour une bonne picole après le boulot pour oublier les douleurs occasionnées par la vieillesse.

Certes c'est un peu court, et clairement c'est un film que j'aurai déjà oublié demain, mais ça m'a diverti pendant 1 heure le temps de manger mon plateau repas, c'est toujours ça de pris étant donné que je décroche généralement de ce genre de film après 3 minutes