[Alegas] Mes Critiques en 2025

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Mer 26 Mar 2025, 11:19

Alegas a écrit:Étrangement, je doute que tu parles de la mise en scène. :mrgreen:


Je te parle bien de forme(s) et non du fond :voleur:
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Air Force One - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 27 Mar 2025, 00:09

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Air Force One de Wolfgang Petersen
(1997)


Encore un film dont le dvd a été usé au possible, à une époque où j’étais ado et à fond sur ce genre d’actioners 90’s, autant dire que la revision était fortement appréhendée, d’autant que depuis j’ai eu l’occasion de découvrir d’autres films pas très glorieux de l’ami Petersen :mrgreen: . Et pourtant, grosse surprise car j’ai vraiment retrouvé devant ce film le même plaisir que j’avais à l’époque. Alors clairement, je vais pas le vendre comme un indispensable du cinéma d’action, ça a beaucoup trop de défauts pour y prétendre, mais très franchement, dans la vague de Die Hard-like qu’on a pu se taper pendant des années, c’est probablement un de ceux qui tient le mieux la route. Déjà, le concept est plutôt cool, avec cette volonté d’avoir un film d’action entier qui se déroule dans l’avion le plus sécurisé du monde, et avec comme héros seul contre tous un Président des USA badass au possible 8) . Sur le papier, ça peut paraître complètement con, mais à l’écran ça marche plutôt bien, pour peu qu’on accepte évidemment un script qui cède parfois à la facilité (les terroristes sont un peu neuneus face à la menace d’un potentiel agent solitaire).

Alors oui, ce n’est pas Die Hard, ça manque d’un metteur en scène qui va complètement transcender le projet, mais c’est un film que je rangerais aisément à côté d’un Cliffhanger, avec son script qui assume ses gros sabots, et son lot de scènes fortes qui permet d’avoir une bobine bien rythmée et devant laquelle on ne s’emmerde pas. Formellement, c’est pas foufou, notamment dans l’action où le réalisateur montre ses limites (l'intro pose le niveau), mais il y a quand même du bon taf derrière, notamment dans l’utilisation de l’espace : on peut reprocher beaucoup de choses à Petersen, mais en l’espace de quelques plans il arrive à nous faire comprendre la disposition des lieux pour l’action à venir, ce qui n’est pas à la portée du premier tâcheron venu, bref on sent l’expérience de Das Boot et des lieux clos. Et puis il y a un chouette boulot de montage avec l'alternance Air Force One/Maison Blanche, le genre de truc qui peut être chiant quand c’est mal fait mais ici ça marche super bien, je pense par exemple à la scène où ils ont Ford au téléphone mais que ce dernier doit se battre à mains nues contre un mec, ou tout simplement l’accélération de rythme à partir du moment où l’avion commence à être pris par les terroristes (effet beaucoup aidé par le score de Goldsmith qui y va à fond les ballons).

Sans être un enchaînement de séquences de malade, le film a tout de même pas mal de scènes vraiment sympathiques : la prise de contrôle de l’avion qui ne se passe pas comme prévu, le premier missile tiré sur l’avion, la fuite des otages, le face à face Ford/Oldman, la libération de Radek, etc… Par contre, on sent bien aussi que Petersen n’est pas le mec idéal pour gérer un gros film à effets visuels, et autant je peux pardonner quelques effets pas foufous sur des films 90’s car la technologie n’était pas encore au point, autant là c’est systématique : dès qu’il y a du CG ça se voit bien tellement et ça vieillit très mal, le must étant évidemment ce crash final qui est entré dans l’histoire des CGI à ne pas reproduire :eheh: .

Côté casting, c’est plutôt cool et, chose surprenante, je trouve le surjeu de certains (Oldman en particulier) très adapté au projet qui se veut de base pas très subtil. Du coup on accepte assez rapidement les terroristes très méchants (qui n’hésitent pas à buter de l’otage de sang froid), le traître qui attend son moment, les mecs dévoués qui se sacrifient pour le Président, et évidemment Ford qui incarne l’idéal absolu du Président qu’on aimerait voir à la tête des USA, qui refuse toute forme de terrorisme, qui a un sens moral, qui se fout d’être réélu, et qui balance des punchlines (vivement que l’IA s’améliore qu’on puisse avoir le film avec différents présidents, je veux voir la version Obama ou Trump :mrgreen: ). Franchement, autant je suis le premier à concéder que le film a beaucoup de défauts, autant dans l’ensemble ça se regarde encore très bien, même si je me doute qu’il y a un côté nostalgique qui doit jouer, car à le revoir je me suis rendu compte que je le connaissais quasiment par cœur :eheh: . Il faudrait que je revois Troy pour confirmer, mais en l’état c’est peut-être le film US de Petersen que je préfère (en tout cas c’est bien meilleur que In the line of fire qui est pourtant bien plus réputé).


6,5/10
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Runaway Train - 7,5/10

Messagepar Alegas » Ven 28 Mar 2025, 01:04

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Runaway train de Andrei Konchalovsky
(1985)


Je ne savais pas trop quoi en attendre, car d’un côté c’est un film produit par le duo Golan/Globus, ce qui laisserait entendre que c’est potentiellement une production d’action un peu kitsch et pas du tout subtile :mrgreen: , mais à côté de ça c’est quand même un projet qui a un historique assez fascinant, après tout ce n’est pas tous les jours qu’un script inadapté de Kurosawa est réalisé par réal russe lauréat d’un prix cannois. Bref, c’est une bobine qui donne un peu l’impression, sur le papier, de faire un grand écart absolu (peut-être l'une des raisons qui fait qu'il n'a pas marché à l'époque), mais à l’écran ça marche super bien et du coup je comprends mieux la petite réputation que possède le métrage car c’est vraiment très singulier pour le coup. Dès le début, avec son atmosphère de prison bien crade et anxiogène, ça pose le niveau : on n’est pas devant le film d’action habituel des années 80, et tout le reste du film va le prouver, jusqu’au final qui se termine avec une citation de Shakespeare.

C’est clairement habité, on sent un vrai réalisateur à la barre dans les choix de mise en scène, de montage, de rythme, et de direction d’acteurs, et c’est d’autant plus étonnant que côté script ça aurait vraiment pu être un actioner parmi tant d’autres, la preuve étant que Tony Scott fera avec Unstoppable une variation (pas les mêmes enjeux, mais il y a ce même train fou que deux hommes tentent d’arrêter) pour un résultat nettement plus passe-partout. La première demi-heure n’est pas sans défauts, j’ai l’impression que le montage est trop rapide pour la prison, et mériterait d’être plus aéré pour mieux saisir les motivations et caractères des personnages, mais une fois qu’on est dans le train ça décolle pour de bon et ça ne redescendra pas. A la limite je pourrais chipoter sur les séquences du poste de commandement qui sont visuellement moins inspirées compte tenu du décor, mais c’est finalement quelques minutes sur le film tout entier, le reste vient clairement rattraper ce souci.

Toute l’action sur le train marche du feu de dieu, déjà grâce à une écriture qui fonctionne très bien (que ce soit sur les relation de personnages, les enchaînements d’éléments perturbateurs ou sur l’avancée progressive d’un wagon à l’autre) mais aussi et surtout grâce à une fabrication visuelle très inspirée. C’est simple, on y croit à fond à ce train inarrêtable, et c’est à se demander comment ils ont pu tourner tout ça, je n’ose imaginer l’enfer logistique que ça devait être pour tourner des scènes entières sur des tronçons dédiés :shock: . Jon Voight, dans un registre qu’on lui connaît peu, vole quasiment chaque scène où il apparaît (on a l’impression qu’il est possédé par moments :shock: ), ça se fait forcément au détriment du personnage de Eric Roberts qui est donc plus en retrait, mais c’est aussi l’écriture qui veut ça (le mec subit un peu les évènements). Sinon, on a John P. Ryan qui joue un enfoiré sans subtilité (mais ça marche :mrgreen: ) et c’est peut-être bien le premier film où je vois Rebecca De Mornay bien jouer. Un film vraiment intéressant à plus d’un titre, et qui mérite le coup d'œil.


7,5/10
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Renfield - 3,5/10

Messagepar Alegas » Sam 29 Mar 2025, 00:42

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Renfield de Chris McKay
(2023)


Ce serait mentir que de dire que j’avais beaucoup d’espoir en lançant le film, mais très honnêtement, vu les premières minutes, je pensais réellement que j’allais avoir une bonne surprise. Connaissant l’amour de Nicolas Cage pour le cinéma d’antan, il y a un vrai plaisir de le voir ainsi numériquement ajouté sur des extraits du Dracula de Tod Browning. Ça marche, on sent que Cage y va à fond, et puis le concept de voir ce vampire à travers les yeux de son serviteur, condamné à l’aider au mépris de son bien-être, a un petit côté original qui fonctionne sur les premières scènes. Malheureusement, l’introduction, ou plutôt les 15-20 premières minutes, sont clairement ce que le métrage a de mieux, et une fois l’exposition faite on part dans un divertissement tout ce qu’il y a de plus convenu.

C’est vraiment dommage car le concept même invitait à quelque chose de rafraîchissant, mais une fois les enjeux posés le récit devient particulièrement prévisible et finalement très sage dans ce qu’il raconte, alors que le film semble se donner régulièrement une image de bad boy, à grands coups de violences numériques et d’innocents tués. Que cette violence soit traitée en très grande partie avec du second degré, pourquoi pas, ça donnerait un spectacle un peu bête et méchant qui ne serait pas forcément désagréable, le truc c’est que l’abus de sang numérique rend ces séquences d’une mocheté sans nom. On en a vu de l’hémoglobine numérique ces dernières années, mais là c’est à se demander s’il y avait bien un budget prévu pour ça :shock: , et encore une fois j’en viens à me demander ce qui passe par la tête des réals lorsqu’ils décident très sérieusement d’utiliser du sang CG en pensant que le rendu sera meilleur qu’avec du practical effect, à un moment le confort de tournage ne justifie pas tout :evil: .

Cerise sur le gâteau : Cage est finalement très absent du film, ce qui est fort dommage vu qu’il est l’un de ses rares points forts. Alors ok, Hoult ne démérite pas, d’autant qu’il gère bien la comédie, mais son personnage s’avère trop creux pour réellement intéresser sur la longueur. Idem d’ailleurs pour Awkwafina, même si pour le coup son problème est qu’elle joue un peu toujours la même chose de film en film, ici on a vraiment l’impression de voir son personnage Marvel transposé dans un autre univers :? . Enfin, c’est formellement pas terrible, très plat, peu inspiré, mais bon vu le CV du réal ce n’est pas une grosse surprise. Pas un film complètement détestable, on sent que ça avait un certain potentiel avec son concept de départ, mais malheureusement ça s’avère bien trop sage pour décoller complètement.


3,5/10
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Shrek 2 - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 29 Mar 2025, 15:02

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Shrek 2 de Andrew Adamson, Conrad Vernon & Kelly Asbury
(2004)


Une suite que je revois un peu à la baisse : dans mes souvenirs ça atomisait dans les grandes largeurs le premier opus, et en fait, à revoir les deux à quelques jours d’intervalle, c’est finalement deux films qui se valent bien entre eux. Shrek avait été une bouffée d’air frais dans l’animation du début du 21ème siècle : d’un côté ça venait donner une sérieuse concurrence face au studio Pixar, mais de l’autre il y avait une chouette note d’intention, avec cette volonté de parodier, un peu à la manière des ZAZ, tout un pan du cinéma fantastique et du conte de fées, le tout avec une certaine irrévérence. Après le carton absolu du film (près d’un demi-milliard de recettes et le premier lauréat de l’Oscar du film d’animation), une suite est mise en route, devenant ainsi la première réelle licence du studio Dreamworks, et évidemment on part sur l’habituelle recette du bigger & louder.

Concrètement, ce n’est pas une suite qui prend beaucoup de risques : on reprend là où s’arrêtait le premier film, on ajoute des personnages (le Chat Potté est tout de même un élément ajouté bienvenue), on approfondit le background de Fiona, et on a un récit qui reprend globalement la structure du premier film, avec Shrek qui doit reconquérir Fiona, étant cette fois lui-même transformé en humain. Ça peut paraître un peu trop simple pour une suite, mais le fait est que ça fonctionne super bien, déjà parce que l’écriture est efficace, mais aussi et surtout parce qu’il y a un rythme effréné, bien plus que dans le précédent film. Je parlais plus haut des ZAZ, et pour le coup ce Shrek 2 est clairement un descendant de cette philosophie comique : quasiment chaque plan ou réplique comporte un gag (l’arrivée à Far Far Away et les références à Starbucks, Versace et Burger King), ça joue sur plusieurs niveaux de profondeurs de champ, et ça ne s’arrête jamais, sans pour autant créer un effet de trop-plein. C’est clairement la grande force du film, qui lui permet de transcender son scénario assez prévisible, et de livrer un pur divertissement familial qui s’avère particulièrement amusant, même pour les plus grands (la séquence avec la violence policière, le moulin à poivre, l’herbe à chat et le Chat Potté qui traite les flics de chiens capitalistes :eheh: :eheh: ).

C’est aussi une suite avec une ambition qui monte d’un cran, d’une part graphiquement avec une technologie qui s’améliore forcément, mais aussi avec une mise en scène nettement plus inspirée que le film précédent. Cela se voit dès l’introduction avec le montage de la lune de miel qui accumule les références cinématographiques, mais c’est quelque chose qui se ressent surtout dans les effets comiques liés à la réalisation (le montage qui s’accélère pour signifier le malaise puis la dispute entre Shrek et ses beaux-parents) et les séquences d’action (le climax final sur une reprise de Holding out for a hero est mortel :love: ). Côté casting, y’a des supers noms, mais pour le coup je l’avoue sans problème : Shrek pour moi c’est forcément en VF, je préfère nettement le duo Alain Chabat/Med Hondo à Mike Myers/Eddie Murphy, d’autant que la traduction se permet souvent, comme à l’époque des ZAZ, plusieurs libertés qui font mouche. Tout ça donne une suite qui atteint sans problème le niveau de l’original, et qui sera malheureusement le dernier bon film de la saga.


7/10
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À bout de souffle, made in USA - 5,5/10

Messagepar Alegas » Sam 29 Mar 2025, 22:29

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Breathless (À bout de souffle, made in USA) de Jim McBride
(1983)


Un projet pour le moins curieux : un remake américain du A bout de souffle de Godard, produit dans les années 80, avec un nobody à la réal (jamais entendu parler du moindre de ses films) et un Richard Gere qui sortait alors du succès d’American Gigolo, c’est pas forcément le genre de film qu’on croise tous les jours. Alors bon, j’ai pas particulièrement d’attache par rapport au film original, c’est une œuvre où je concède un intérêt historique et formel, mais comme souvent (toujours ?) chez Godard ça me laisse complètement froid, c’est plus fait avec la tête qu’avec le cœur, et du coup je partais du principe qu’un remake était capable de faire mieux.

Et à vrai dire, même si je serais l’un des rares à le penser, c’est le cas : cette version américaine a beau ne pas être parfaite, c’est quand même un film que je trouve un peu plus intéressant à regarder que le Godard, avec des personnages qui me paraissent plus réels que ceux qu’incarnaient Belmondo et Jean Seberg, et donc avec lesquels je peux créer plus d’empathie, et en plus on a une fin moins démonstrative et plus touchante (j'aime bien l'idée de terminer le film juste avant la mort du personnage principal, et donc de conclure sur son dernier pied-de-nez à la société). Ceci dit, les qualités par rapport à l’original vont s’arrêter là, car pour le reste ce remake reprend un peu trop les défauts du Godard : une fuite en avant pas assez exploitée, pas de vrai sentiments de suivre un personnage traqué, et une relation amoureuse pas bien passionnante.

Globalement, ça se suit quand même, mais c’est jamais captivant, et seulement quelques jours après la vision il y a finalement peu de séquences qui me restent en tête. C’est pas aidé par une mise en scène assez fonctionnelle en général, et pas très réussie dès qu’elle tente de faire autre chose, et surtout par un casting pas convaincant pour un sou : déjà avec Richard Gere tout est dit, mais on a en plus une Valérie Krapisky qui sonne toujours fausse. Pour les deux acteurs en fait c’est surtout l’argument du physique qui marche, le reste ne fonctionne guère. En l’état, c’est un film qui se regarde, et qui a le mérite d’être un peu plus intéressant que son modèle sur le plan narratif, mais c’est assez vite oublié tout de même et ça n’a guère d’intérêt, là où le film de Godard est une bobine importante pour les raisons que l’on connaît.


5,5/10
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Nickel boys - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 30 Mar 2025, 22:31

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Nickel boys de RaMell Ross
(2024)


Des films nommés à l’Oscar du meilleur long-métrage 2024, c’est probablement celui qui a fait le moins parler de lui, la faute probablement à une distribution moins efficace (le film sort chez nous directement par la case SVOD) et une campagne moins tapageuse, et c’est dommage car quand bien même ce ne soit pas un grand film, ça reste quand même bien meilleur que le très surestimé Emilia Perez (et nul doute aussi que ce soit meilleur que Wicked, mais j’avoue que ce n’est pas maintenant que j’irais vérifier :mrgreen: ). On a donc ici le premier long-métrage de fiction d’un réalisateur qui avait jusqu’ici signé seulement un documentaire, et c’est plutôt intéressant à savoir dans le sens où ce Nickel Boys cherche effectivement un entre-deux entre le documentaire et la fiction, que ce soit narrativement ou formellement.

Le film se démarque par un choix de mise en scène plutôt osé, puisque tout va être suivi via une caméra qui incarne un point de vue à la première personne, et ça va être comme ça tout le long. On pourrait se dire qu’à partir de là, c’est probablement une bobine qui va jouer sur une simili-virtuosité formelle, avec plans-séquence impossibles, mais c’est très loin d’être le cas, et la narration est plutôt faite avec un montage qui agit un peu comme un cerveau humain, avec des pensées et souvenirs qui viennent parasiter le point de vue initial. C’est assez étonnant, voire quelque peu perturbant, sur les premières minutes, mais on s’y fait finalement assez vite, et j’ai trouvé que la narration, l’histoire racontée, arrivaient à prendre le pas sur le challenge technique. Ce dernier existe pourtant bien, il y a pas mal de plans où on se demande comment c’est fait, et j’imagine qu’il y a par moments un joli travail d’effets visuels invisibles (notamment quand il s’agit d’effacer la caméra sur les reflets), mais ça ne sort jamais du film, ce qui est particulièrement appréciable.

Du coup, ce choix de POV fait qu’on a un film vu à travers les yeux de quelqu’un, mais qui ne donne pourtant pas une impression de subjectivité, d’où le fait que le film est vraiment intéressant dans son rapport à la fiction (le spectateur devient littéralement un personnage) et au documentaire (le montage permet un parallèle pertinent avec d’un côté le sort réservés aux afro-américains, et de l’autre l’énorme bond que faisait l’humanité avec la conquête spatiale), étant un peu des deux à la fois. Par contre, dommage que le film se perde un peu une fois arrivé aux deux tiers du récit, avec notamment le POV d’un autre personnage, ça vient casser un peu la note d’intention initiale, et ça apporte une révélation un peu foirée vu qu’elle se voit venir pas mal à l’avance.

C’est d’autant plus dommage que le film permet de mettre en lumière un fait dont je n’avais jamais entendu parler, à savoir un centre de correction où des jeunes afro-américains ont été torturés psychologiquement et physiquement, et certains d’entre eux assassinés en secret (le lieu avait carrément son cimetière clandestin :shock: ), le tout pendant plusieurs décennies. Ce n’est pas un film pour tout le monde vu l’approche narrative assez radicale, mais c’est quand même une bobine qui possède assez de qualités pour mériter le coup d'œil, et qui est formellement très bien foutue. A voir si le réal saura confirmer les espoirs qu’on peut avoir à la vue de ce premier essai de fiction.


6,5/10
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Insider (The) (2025) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 31 Mar 2025, 19:29

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Black bag (The insider) de Steven Soderbergh
(2025)


J’avais un peu lâché l’affaire Soderbergh depuis un moment, le dernier film que j’avais vu de lui c’était Logan Lucky, et les films qu’il a tourné depuis ne m’ont jamais donné spécialement envie de tenter le coup, entre projets qui sortent de nulle part, productions à destination de la SVOD, ou des bobines dont je me fous complètement genre le troisième Magic Mike :mrgreen: . Avec Black Bag, on a un peu l’impression qu’il revient aux types de films qu’il tournait dans les années 2000/début 2010’s, avec un genre particulièrement codifié qu’il va traiter de la manière la moins commerciale possible (on ne peut pas lui enlever ça, il fait rarement des films comme tout le monde), et le tout avec un casting alléchant pour faire passer la pilule auprès des producteurs et du grand public. Bon là, en l'occurrence, le fait que ce soit un film d’espionnage me tentait déjà bien, mais avoir en plus le duo Cate Blanchett/Michael Fassbender devient l’argument ultime : deux de mes acteurs préférés qui se donnent la réplique pour la première fois, ça ne se refuse pas :bluespit: .

Dès les premières scènes du film, on pige que ça ne va pas être le film d’espionnage classique, Soderbergh faisant le choix d’une intrigue finalement très resserrée. Pas de grand complot à déjouer, pas d’intrigues internationales particulièrement compliquées, et pas non plus de multiples personnages : ici on a juste un héros qui doit trouver une taupe au sein de son organisation, le truc étant que parmi les cinq suspects se trouve sa femme, et donc l’intrigue va se dérouler aussi en partie au domicile conjugal. Ça donne un film qui aurait pu avoir le cul entre deux chaises, coincé entre l’approche très rigoureuse, anti-spectaculaire et froide façon Tinker tailor soldier spy (c’est vraiment que du dialogue pendant 1H30, des spectateurs se sont même barrés pendant ma séance), et une volonté de minimalisme, mais le mélange marche finalement très bien, notamment grâce à un script pas spécialement révolutionnaire pour le genre, mais qui possède ses petites originalités, que ce soit des dialogues savoureux ou le fait de vouloir rendre très trouble la frontière entre vie privée et vie professionnelle de l’espion (le mec joué par Fassbender est froid au possible, n’a de l’empathie pour personne, mais à côté de ça il aime sa femme plus que tout et pourrait tuer pour elle, ce qui crée un vrai paradoxe).

Formellement, rien de dingue mais c’est très carré, et l’efficacité du film se trouve finalement plus dans le montage où on a plusieurs séquences avec la totalité de suspects, ce qui crée forcément un vrai travail de découpage pour donner de la place à tout le monde, qu’il soit dans la même pièce (le dîner d’ouverture, la réunion finale) ou pas (la séquence du détecteur de mensonge). L’autre grande qualité du film, c’est le casting où tout le monde est bon. On aurait pu penser que Fassbender et Blanchett auraient bouffé tout le monde, mais étant donné que ce sont des protagonistes taiseux on a finalement une vraie égalité qui se crée avec le reste de la distribution, particulièrement les autres suspects. On notera aussi Pierce Brosnan dans un rôle sympathique, qui joue en plus forcément sur son image de Bond, mais dommage d’avoir pris un acteur aussi identifiable pour un tel personnage, ça vend un peu la mèche pour un point de l’intrigue que je ne révélerais pas ici. Non vraiment c’est un chouette film, bourré de qualités, et qui sait se tenir par rapport à sa note d’intention. Je vais pas dire que c’est le meilleur Soderbergh depuis longtemps car je ne suis pas dans la meilleure position pour juger, mais c’est clairement parmi mes films favoris du réal.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Lun 31 Mar 2025, 19:59

Tom Burke a un rôle important ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Alegas » Lun 31 Mar 2025, 20:34

Oui plutôt, il fait partie des suspects.
Et il est bon le bougre.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Lun 31 Mar 2025, 20:48

Cool. Je l'avais remarqué dans Mank et Furiosa. Et il est excellent dans C.B. Strike. J'aimerais voir sa carrière décoller.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Alegas » Lun 31 Mar 2025, 23:38

BILAN MARS 2025


Films vus :

79 : David Golder, Julien Duvivier, 1931, Ciné VF : 6/10
80 : Les cinq gentlemen maudits, Julien Duvivier, 1931, Ciné VF : 5/10
81 : The boy in striped pyjamas, Mark Herman, 2008, TV VOST : 5,5/10
82 : Thunderheart, Michael Apted, 1992, TV VOST : 7/10
83 : Les disparus de Saint-Agil, Christian-Jaque, 1938, DVD VF : 6/10
84 : Elizabethtown, Cameron Crowe, 2005, TV VOST : 6,5/10
85 : The Brutalist, Brady Corbet, 2024, Ciné VOST : 6,5/10
86 : Look back, Kiyotaka Oshiyama, 2024, TV VOST : 7,5/10
87 : L'évènement, Audrey Diwan, 2021, TV VF : 7,5/10
88 : Fiddler on the roof, Norman Jewison, 1971, TV VOST : 7/10
89 : L'attachement, Carine Tardieu, 2025, Ciné VF : 7/10
90 : Jumanji, Joe Johnston, 1995, UHD VOST : 7,5/10
91 : The Fountainhead, King Vidor, 1949, Ciné VOST : 6,5/10
92 : The Birdcage, Mike Nichols, 1996, TV VOST : 7/10
93 : The Thomas Crown Affair, John McTiernan, 1999, Ciné VOST : 7,5/10
94 : La prochaine fois je viserai le cœur, Cédric Anger, 2014, TV VF : 6/10
95 : The sheltering sky, Bernardo Bertolucci, 1990, TV VOST : 5,5/10
96 : Air Force One, Wolfgang Petersen, 1997, TV VOST : 6,5/10
97 : La Scoumoune, José Giovanni, 1972, TV VF : 2/10
98 : Tomb Raider, Roar Uthaug, 2018, TV VOST : 2/10
99 : Millennium Mambo, Hou Hsiao-hsien, 2001, Ciné VOST : 5,5/10
100 : Mickey 17, Bong Joon-ho, 2025, Ciné VOST : 6,5/10
101 : Runaway train, Andrei Konchalovsky, 1985, TV VOST : 7,5/10
102 : Renfield, Chris McKay, 2023, TV VOST : 3,5/10
103 : Shrek, Andrew Adamson & Vicky Jenson, 2001, Blu-Ray VF : 7/10
104 : The Pelican brief, Alan J. Pakula, 1993, TV VOST : 4/10
105 : The Draughtsman's contract, Peter Greenaway, 1982, TV VOST : 6/10
106 : Shrek 2, Andrew Adamson, Conrad Vernon & Kelly Asbury, 2004, Blu-Ray VF : 7/10
107 : Breathless, Jim McBride, 1983, TV VOST : 5,5/10
108 : Nickel boys, RaMell Ross, 2024, TV VOST : 6,5/10
109 : Black bag, Steven Soderbergh, 2025, Ciné VOST : 7,5/10
110 : Shrek the Third, Chris Miller & Raman Hui, 2007, TV VF : 2,5/10
111 : Something wild, Jonathan Demme, 1986, TV VOST : 7/10
112 : Jane Eyre, Cary Joji Fukunaga, 2011, TV VOST : 6,5/10
113 : Double impact, Sheldon Lettich, 1991, TV VOST : 5/10
114 : The alto knights, Barry Levinson, 2025, Ciné VOST : 2,5/10
115 : En cas de malheur, Claude Autant-Lara, 1958, TV VF : 6/10
116 : The Limey, Steven Soderbergh, 1999, TV VOST : 5,5/10
117 : Blindness, Fernando Meirelles, 2008, Blu-Ray VOST : 7/10
118 : Capote, Bennett Miller, 2005, TV VOST : 7/10
119 : Mandibules, Quentin Dupieux, 2020, TV VF : 7/10
120 : The bank dick, Edward F. Cline, 1940, DVD VOST : 6,5/10
121 : Shrek forever after, Mike Mitchell, 2010, DVD VF : 4,5/10
122 : Two rode together, John Ford, 1961, TV VOST : 5/10
123 : A farewell to arms, Frank Borzage, 1932, DVD VOST : 5,5/10
124 : Bird box, Susanne Bier, 2018, TV VOST : 3,5/10


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Shrek le troisième - 2,5/10

Messagepar Alegas » Mar 01 Avr 2025, 00:15

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Shrek the Third (Shrek le troisième) de Chris Miller & Raman Hui
(2007)


Wow, le downgrade est bien violent avec celui-ci. J’avais le souvenir d’un film pas terrible (vu à l’époque probablement dans une version divx, j’avais déjà dû sentir l’odeur de merde en matant la bande-annonce :mrgreen: ), et en réalité c’est pire que dans mes souvenirs, et le fait de l’enchaîner après les deux premiers opus ne doit pas aider. Dans le genre suite paresseuse, ça se pose là, et pour le coup ça doit probablement au fait que le réal des précédents se barre pour faire du live-action avec la saga Narnia, et que le projet est confié à des débutants pour qui c’est leur premier passage à la réalisation sur un long. Pour avoir bossé avec l’un d’entre eux ces dernières années, et constater que c’était un mec avec des références pourraves, qui n’avait aucune notion de storytelling, et qui préférait travailler sur des gags plutôt que sur l’évolution de personnages, je pense clairement que l’échec de ce troisième Shrek est à mettre sur leur compte :eheh: .

Après un Shrek 2 qui posait un nouveau level de comédie d’animation survolté, c’est dingue de voir à quel point tout est mou dans ce troisième opus. Dès le début, on sent qu’il y a un truc qui cloche : toute l’introduction avec Shrek qui doit assumer sa position royale tombe à plat, les gags s’enchaînent en provoquant au maximum un sourire, on a des nouveaux personnages complètement inutiles (nan mais franchement, les bébés de l’Âge et de la Dragonne, c’est juste là pour vendre des peluches ! :evil: ), et surtout on a un enjeu un peu naze, puisque c’est Shrek qui doit se trouver un remplaçant pour ensuite retourner dans son marais. Bref, c’est la loose, le développement de personnage ne crée plus autant d’implication qu’avant (Shrek qui doit accepter sa future position de père grâce à sa relation avec Arthur, c’est vraiment mal écrit), et en plus on a souvent l’impression de voir une suite au rabais, avec finalement très peu de nouveaux environnements et personnages.

D’ailleurs, côté menace, ils ont dû se dire qu’il fallait capitaliser sur le film précédent, puisqu’on se tape à nouveau Charmant (idée d’autant plus naze que ce personnage fonctionnait surtout grâce au duo avec sa mère), des sbires qui sont finalement ceux qu’on voyait dans la taverne, et le pire c’est peut-être bien la motivation profonde du bad-guy qui veut… un spectacle de théâtre le montrant en train de battre Shrek, paye ton écriture au rabais :roll: . On ressort du film en ayant peu rigolé, sans scène marquante en tête, et le métrage arrive même à paraître plus long qu’il ne l’est, la faute à un rythme pas bien géré, bref c’est la loose absolue. Je finirais ma critique sur une courte review Letterboxd plus drôle et inspirée que le film lui-même : “More like Shrek the turd”.


2,5/10
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