♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦MISÉRICORDEFilm de Alain Guiraudie · 1h42, 2024 (France) — 4,5/10
♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦Mon rapport aux films d'Alain Guiraudie est tout sauf stable; pour la faire courte, un film sur deux j'aime beaucoup ou je passe à côté. Pour valider la théorie, j'avais été convaincu par
Viens je t'emmène et notamment par la prestation dans ce film de Jean-Charles Clichet et Noémie Lvovsky. Si je les cite c'est parce qu'à mon sens ce qui m'a beaucoup déçu dans
miséricorde ce sont les différents acteurs en présence, ou leur direction : en dehors de David Ayala, j'ai trouvé tout le monde aux fraises, Catherine Frot compris... il faut dire que les dialogues sont tellement pauvres qu'il est bien difficile de leur donner corps avec naturel. Dans un film qui se veut naturaliste, ça pose problème.
C'est con, il y a toujours ce regard brut de pomme que j'aime bien, cette envie de faire des personnages la matière première, la mise en scène venant dans un second temps, peut-être même un troisième ici : ça manque à mon sens d'un peu de soin à ce niveau là, même la prise de son est parfois un peu juste. On n'est pas dans un Mocky mais pas loin... en dehors des jolis plans forestiers, qui tirent le meilleur des atouts naturels de la région ardéchoise, il faut accepter une caméra fonctionnelle quasi toujours fixe qui souligne avec insistance les gestes pensés pour faire avancer une intrigue tarabiscotée pas piquée des haricots.
Il faut dire que cette histoire de défonçage de boite crânienne qu'on aimerait planquer tourne vite à vide puisqu'elle n'est qu'un prétexte à une cacophonie humaine qui se plait à illustrer le désir et ce qu'il fait commettre de plus dégueulasse aux brebis égarées qui s'en laisse conter. Tout le monde semble en vouloir au petit cul rebondi du gadjo revenu au pays... au début c'est amusant, à la fin c'est lourdingue même si le prêtre en mode Rocco Sifredi dans les derniers instants m'a redonné le sourire.
Bref, un film particulier, que je suis content d'avoir vu tout de même. A nouveau, j'aime ce genre de cinéma, qui change, qui tente, qui s'en fout, ne s'excuse pas et va au bout de son intention sans se soucier du qu'en dira-t-on, même si, ce coup-ci, c'était pas pour moi. Ce sera peut-être pour le prochain, qui sait.