[Alegas] Mes Critiques en 2025

Vos critiques de longs-métrages

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Cinq gentlemen maudits (Les) - 5/10

Messagepar Alegas » Mar 11 Mar 2025, 19:03

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Les cinq gentlemen maudits de Julien Duvivier
(1931)


Un film assez surprenant grâce son pitch, inhabituel pour un film français des années 30. On y suit un groupe d’européens devenant potes lors d’un voyage au Maroc, et qui, suite à une altercation avec un autochtone, deviennent la cible d’une malédiction qui fait qu’ils vont mourir un par un dans un ordre donné. Un récit qui donne donc l’impression de voir un Final Destination avant l’heure, et franchement, malgré un rythme assez lent, ça se regarde plutôt bien sur la première heure. Ce n’est pas tant le côté ludique de la situation qui joue (ok on a envie de découvrir comment ils vont mourir, mais nous sommes dans les années 30 et donc la violence n’est guère spectaculaire :mrgreen: ) mais surtout le petit message anti-colonialiste que ça apporte.

J’ignore si c’est spécifiquement voulu par Duvivier, mais voir une bande de tocards suffisants se faire éliminer un par un parce qu’ils ont voulu forcer une femme voilée à montrer son visage, le tout dans un contexte d’avant-guerre, me paraît assez culotté. Du coup, le film a quelques aspects intéressants, avec des personnages de plus en plus perdus dans un pays où ils se posaient à la base en touristes conquérants, mais qui devient de plus en plus hostile à leur égard. C’est en plus retranscrit formellement, notamment avec une séquence de déambulation dans les nombreuses rues-escaliers typiquement méditerranéennes, qui préfigure un peu celles de Pépé le Moko. Bref, ça aurait pu se poser là en tant que film certes pas spécialement marquant, mais au concept sympathique, mais vient ensuite la fin et son twist qui viennent tout gâcher, supprimer le fantastique, et donner de la soi-disant cohérence à ce qu’on a vu auparavant. Un choix scénaristique que je ne m’explique pas tant il est complètement con, bourré de trous narratifs, et surtout qu’il vient annihiler tout le propos que le métrage avait jusqu’ici. Ca finit en plus sur une course-poursuite pas fofolle malgré son contexte (les toits de la ville), et qui se révèle plus ridicule qu’autre chose (on pense un peu à du Benny Hill) avec des choix sonores à la limite du racisme (en gros, dès qu’on filme des femmes arabes être dérangées par les participants de la course-poursuite, elles sont doublées par… des bruits de poules agitées :shock: WTF ?!).

Bref, les quinze-vingt dernières minutes sont un film singulièrement différent de ce qui a précédé, c’est rare de voir un film s’effondrer ainsi en peu de temps. Du coup, j’en retiens surtout la première heure, et la façon dont Duvivier se débrouille avec la technologie sonore sur son second film parlant tout en tournant énormément dans des décors naturels. D’ailleurs, il tournera en même temps une version allemande de ce même film, mais pour le coup je pense que je passerais mon tour, d’autant que je ne suis même pas sûr que ce soit disponible. Côté casting, c’est pas foufou, les cinq héros sont assez transparents, et on a Harry Baur dans un rôle ultra anecdotique, et qui donne l’impression d’être là uniquement pour ajouter son nom sur l’affiche. Au final, c’est un film très moyen de Duvivier, et très frustrant car on sentait un vrai potentiel pour avoir un métrage un minimum sympathique.


5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Olrik » Mar 11 Mar 2025, 20:49

Alegas a écrit:avec des choix sonores à la limite du racisme (en gros, dès qu’on filme des femmes arabes être dérangées par les participants de la course-poursuite, elles sont doublées par… des bruits de poules agitées WTF ?!).


Des bruits de volière pour accompagner des femmes paniquées ? Plus misogyne que raciste, à mon avis.

Ce qui est surtout WTF est cette anecdote trouvée sur Wikipédia :
Pendant le tournage, l'équipe du film fut elle-même victime d'une malédiction lancée par un vieux paysan arabe qui leur reprochait d'être assis sur des pierres tombales. Coïncidence ou non, il s'ensuivit des tas de drames. Plusieurs membres de l'équipe tombèrent malades, Harry Baur perdit sa femme peu de temps après et la pellicule prit feu lors d'une projection aux États-Unis.

Voilà de quoi expliquer la vrille du film dans la seconde partie.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Alegas » Mar 11 Mar 2025, 23:07

Olrik a écrit:
Alegas a écrit:avec des choix sonores à la limite du racisme (en gros, dès qu’on filme des femmes arabes être dérangées par les participants de la course-poursuite, elles sont doublées par… des bruits de poules agitées WTF ?!).


Des bruits de volière pour accompagner des femmes paniquées ? Plus misogyne que raciste, à mon avis.


Il faut voir la scène je pense pour comprendre, car à mon sens c'est vraiment utilisé pour moquer en grande partie les cris caractéristiques des femmes des pays arabes, d'où le fait que j'y vois plus quelque chose de raciste, mais qui devait sembler complètement normal à l'époque.
Peut-être que je me trompe hein, mais je pense que cet effet sonore n'aurait pas été utilisé si le film s'était déroulé dans un pays européen.

Sinon, je doute que les emmerdes durant la production soit la justification du revirement car à priori c'était déjà dans le roman adapté, ainsi que dans une première adaptation muette de 1920. Peut-être tout simplement que Duvivier est moins inspiré sur cette partie non-fantastique et la bâcle.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Olrik » Mar 11 Mar 2025, 23:25

Alegas a écrit:Sinon, je doute que les emmerdes durant la production soit la justification du revirement car à priori c'était déjà dans le roman adapté, ainsi que dans une première adaptation muette de 1920

Ma remarque n'était pas sérieuse.
Je me suis aperçu que j'avais le film sur un disque dur, je suis allé voir la scène avec les femmes, je sais pas, faudrait que je vois l'ensemble du film pour me faire une idée précise. Là, ça me semble surtout être un effet comique hors de propos.
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Scoumoune (La) - 2/10

Messagepar Alegas » Mer 12 Mar 2025, 01:05

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La Scoumoune de José Giovanni
(1972)


Critique rapide de ce film avant qu’il ne disparaisse de ma mémoire, ce qui devrait arriver rapidement vu le peu d’intérêt que j’y ai trouvé. Rares sont les films qui me donnent envie de tout arrêter dès le début, et ici, ça n’a pas loupé : passées les dix premières minutes, je sentais que ça n’allait pas être pour moi (madame a d’ailleurs décidé d’arrêter les frais à ce moment-là), et malheureusement le reste m’a donné raison. Pourtant, il y avait de quoi y croire vu les noms attachés au métrage : Giovanni réalisateur qui adapte un de ses propres bouquins, Belmondo en lead dans le rôle d’un mafieux ayant la mainmise sur Marseille, Michel Constantin et Claudia Cardinale juste derrière, François de Roubaix au score, franchement il y avait de quoi être enthousiaste.

Le résultat, malheureusement, est catastrophique. Déjà, formellement, c’est mal foutu. Giovanni n’est pas connu pour être un esthète en tant que réalisateur, mais je m’attendais tout de même à quelque chose d’un minimum bien branlé. C’est finalement plan-plan au possible, y’a pas un seul beau plan qui marque la rétine, et les séquences d’action sont malheureuses, aussi bien du côté du découpage que de la violence qui s’en dégage, sérieusement par moments on croirait voir une parodie de films de gangsters (la fusillade dans le bar avec les blacks c’est d’une nullité… :shock: ceci dit la toute première scène du film posait déjà le niveau). Côté écriture, là pareil c’est la débandade. On sent un potentiel puisque le métrage se permet un long passage en prison à mi-chemin, ainsi qu’une issue dramatique, mais personnellement je n’y ai jamais cru à cette histoire d’amitié qui pousse un mafieux à aller très loin pour tenter de faire s’évader son pote. Faut dire aussi que c’est pas aidé par le traitement du film qui donne l’impression de voir un projet faire le grand écart entre un film très sérieux et quelque chose de nettement plus léger en mode Bébel :? . Ce dernier est d’ailleurs à mon sens l’un des éléments qui plombe l’ensemble : il semble ne pas jouer dans le même film que les autres, joue un personnage qui sombre parfois dans le cartoon en repérant le danger à partir de rien et tirant plus vite que son ombre, bref on sent le Belmondo plus soucieux de sa propre image de héros parfait que du reste du film, chose qui m’agace particulièrement :evil: .

C’est dingue de constater que tout ce qu’entreprend le film est raté : l’action est naze, les passages avec les américains qui tentent de prendre Marseille on se croirait dans un mauvais film de blaxploitation (d’ailleurs le score de François de Roubaix n’est pas du tout terrible sur ces scènes), toute la partie en prison est chiantissime, celle des démineurs ridicule (y'a une mort tellement mal jouée que j'en ai eu un rire nerveux), et la fin est plombée par une fusillade censée être tragique mais qui échoue complètement à retranscrire cet effet. Pour le coup, avec ce film, j’en viens sérieusement à reconsidérer les qualités de Giovanni en tant que réalisateur, car entre celui-ci et Le Rapace (que j’avais trouvé moyen), j’en viens à me demander si la réussite de Deux hommes dans la ville n’est pas un coup de chance (bon je garde quand même espoir pour Dernier domicile connu que je dois découvrir). Pas grand chose à sauver du film du coup, si ce n’est peut-être le thème musical principal, et Claudia Cardinale qui est clairement celle qui semble y croire le plus. Pour le reste, c’est un film que je rangerais aisément à côté d’un Borsalino ou d’un Flic story, bref un polar français 70’s qui vieillit très mal.


2/10
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Garçon au pyjama rayé (Le) - 5,5/10

Messagepar Alegas » Mer 12 Mar 2025, 12:47

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The boy in striped pyjamas (Le garçon au pyjama rayé) de Mark Herman
(2008)


Voilà un film qui m’a beaucoup rappelé le débat qu’avait provoqué à sa sortie le Schindler’s List de Spielberg, qu’on avait accusé de dramatisation forcée avec la scène des douches alors qu’elle était basée sur les paroles des survivantes, et qui posait donc la question : à quel point peut-on jouer dramatiquement au cinéma avec la Shoah ? Une question qu’on pourrait clairement poser avec ce film, notamment pour le tout dernier acte plutôt maladroit qui est basé sur de bonnes intentions, mais qui du coup peut aussi créer des interprétations malheureuses.

Le récit est un peu une version consensuelle et hollywoodienne du récent film de Glazer, The zone of interest, puisqu’on suit la famille d’un dirigeant de camp d’extermination, et notamment un gamin qui ne comprend pas trop le contexte dans lequel il vit, et qui garde donc une grande innocence. La première partie du métrage est clairement la plus réussie, avec la découverte progressive du camp par le garçon, d’abord par une fumée à l’horizon, puis par la vision des détenus depuis sa fenêtre (où il est persuadé de voir des fermiers), et enfin avec un enfant juif du même âge, avec qui il va discuter à plusieurs reprises à travers un mur de barbelés. Pendant la majorité du film, l’écriture n’est pas trop mal, c’est simpliste, scolaire je dirais même, notamment dans sa façon de décrire les conséquences du nazisme sur une famille ordinaire (l’arc de la sœur qui devient une radicale, c’est loin d’être subtil, idem pour l'aide de camp qui s'énerve dès qu'un juif fait une connerie devant lui) mais du coup ça en fait un film qui peut expliquer facilement aux plus jeunes les réalités de cette époque.

Par contre, comme je le disais plus haut, gros malus sur la fin qui transforme le métrage en tire-larmes particulièrement grossier. Je le voyais venir gros comme une maison, je me suis dit que le film n’allait pas oser, et en fait si. Sans trop spoiler, c’est un final qui part sur l’idée d’une égalité entre les êtres, ce qui était déjà mis en place dans les séquences avant avec la relation entre les deux gamins (chacun d’un côté de la barrière, juste parce qu’ils sont nés dans différents contextes), mais qui aboutit sur une conclusion plus que maladroite, où on crée plus de l’empathie envers la famille de nazis que pour les familles juives assassinées :shock: , ce qui vient complètement niquer le propos. Le film n’avait, à mon sens, pas besoin d’un final pareil pour marquer les esprits, et du coup d’un petit drame joliment conté on passe à un gros mélodrame bien lourd qui balance son message avec de gros sabots (franchement faut voir la scène finale, on a même la pluie qui arrive pour bien marquer le désespoir, bref trop c’est trop).

Formellement, c’est de l’ordre du téléfilm appliqué : jolie image qui ne véhicule rien en termes de sens, narration didactique, on a pas vraiment l’impression de voir un film pensé pour la salle de cinéma (ça sortirait aujourd'hui, je qualifierais ça de film de plateformes). Par contre, ça se rattrape sur le casting, avec un joli duo Vera Farmiga/David Thewlis, et le jeune Asa Butterfield qu’on allait retrouver quelques années plus tard chez Scorsese. Enfin, il y a James Horner à la BO, mais pour être tout à fait honnête ça donne un score assez anecdotique et largement oubliable, surtout en comparaison de ce qu’il fera l’année suivante pour James Cameron. Bref, un film à réserver, je pense, à un jeune public, puisque ça peut être une relative bonne introduction à cette partie de l’Histoire, mais le côté mélodramatique bourrin l’empêche de prétendre à plus.


5,5/10
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Cœur de tonnerre - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 12 Mar 2025, 18:59

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Thunderheart (Cœur de tonnerre) de Michael Apted
(1992)


Surprenant film que voilà, et ce qui m’étonne le plus c’est quand même le relatif anonymat qu’il y a autour de cette bobine, genre je n’en avais jamais entendu parler avant de le voir diffusé récemment sur Arte. Avec Michael Apted à la réal, il y avait pourtant de quoi être circonspect, lui qui est quand même souvent abonné aux films pas terribles, mais en l’occurrence je trouve que c’est aisément son meilleur film, le seul que j’ai pu voir qui suscite un réel enthousiasme du début jusqu’à la fin. Le pitch est plutôt cool, avec un côté Wind River avant l’heure : des meurtres dans une réserve indienne, des tensions avec un collectif des droits civiques des amérindiens, et un jeune agent du FBI envoyé là-bas pour calmer le jeu sur la simple base qu’il a vaguement des origines sioux, élément dont il semble avoir en partie honte.

Plus qu’un film d’enquête ou un polar, c’est surtout un récit sur un homme qui doit renouer avec ses racines pour comprendre qui il est. En ce sens le script est vraiment bien écrit avec une opposition de duos qui résume bien la thématique : d’un côté Val Kilmer/Sam Shepard (qui joue un agent plus expérimenté, mais aux méthodes et pensées très discutables) et de l’autre Val Kilmer/Graham Greene, ce dernier jouant un flic indien avec qui le héros va être contraint de faire équipe pour avancer dans son enquête. Le métrage se suit très bien, c’est thématiquement intéressant, le côté buddy movie fonctionne à fond (le casting au top aidant forcément beaucoup), et même si l’enquête n’est pas forcément la mieux écrite (on peut deviner assez vite où ça va aller) le fait que le métrage soit plus centrée sur les relations de personnages et l’introspection fait qu’on peut pardonner aisément ce défaut.

L’autre grosse qualité du film, c’est l’ambiance qui s’en dégage, on est clairement pas dans une vision romancée des réserves indiennes, on y montre les violents contrastes (magnifiques décors naturels d’un côté, pauvreté de l’autre) et on joue sur le côté mystique sans que ça ne fasse hors de propos ou cheap (la BO de James Horner aidant beaucoup), bref c’est plutôt bien géré. A la limite, si je devais trouver des défauts, ça serait peut-être du côté de la réal, car quand bien même Apted livre un boulot très correct, ça manque peut-être de scènes plus marquantes visuellement pour passer au cap supérieur, et on voit que le réal est un peu limité dans sa façon de filmer l’action (la première course-poursuite après le passage du blaireau, c’est pas fou, heureusement le climax final est bien plus réussi). Un chouette film malheureusement peu cité, et qui mériterait d’être un peu plus connu.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Mer 12 Mar 2025, 19:51

Surprenant film que voilà, et ce qui m’étonne le plus c’est quand même le relatif anonymat qu’il y a autour de cette bobine, genre je n’en avais jamais entendu parler avant de le voir diffusé récemment sur Arte


Je pense en avoir déjà parlé. Notamment à l'époque de Wind River.
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Tomb Raider - 2/10

Messagepar Alegas » Jeu 13 Mar 2025, 13:54

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Tomb Raider de Roar Uthaug
(2018)


Je me souviens à l’annonce du projet avoir pensé qu’on pouvait de toute façon difficilement faire pire que le film avec Angelina Jolie (jamais vu la suite par De Bont), mais franchement, maintenant que je vois cette nouvelle itération, et quand bien même je n’ai pas vu la première version depuis la sortie cinéma, je me pose sérieusement la question. Pourtant, à la base, le projet fait sens : la saga vidéoludique Tomb Raider avait connu en 2013 un reboot qui permettait d’actualiser le personnage de Lara Croft, la rendant plus jeune, moins expérimentée, et accentuant le gameplay et l’ambiance sur la survie en milieu hostile plutôt que sur l’action pure. Le jeu avait ses défauts, mais c’était quand même une chouette initiative qui avait permis de relancer la saga, lui permettant de rivaliser avec les gros titres de l’époque style Uncharted. Du coup, c’était compréhensible de retenter une adaptation cinéma sur cette base, et nul doute qu’il y avait un gros potentiel vu le contenu du jeu.

Alors clairement, vu la réception à sa sortie, je ne m’attendais pas à un grand film, mais j’espérais au minimum quelque chose de vraiment fidèle au jeu, et pour le coup c’est la débandade absolue :shock: . Déjà, le début du film pose le niveau de l’adaptation : le jeu avait la particularité de commencer de façon très directe, par le naufrage sur l’île, et posant ainsi Lara comme une personne qui subit les évènements et qui va devoir apprendre à les contrôler au fur et à mesure. Dans le film, rien de tout ça, et il faut attendre plus d’une demi-heure avant d’atteindre le naufrage. Et c’est pas comme si ce qu’il y avait avant était intéressant, car il faut se taper Lara qui fait des blagues dans le vestiaire de la salle de sport, Lara qui essaye de gagner du fric avec une poursuite à vélo dans Londres :shock: , un caméo de Nick Frost qui sert à rien, Lara qui se fait piquer son sac à dos à Hong Kong, Lara qui cherche son père au lieu d’un d’un royaume perdu, franchement c’est complètement naze et je me suis douté que la suite n’allait pas relever le niveau.

Dès qu’on arrive sur l’île, la trahison repart de plus belle : pas d’ambiance malsaine comme dans le jeu, pas de passage où Lara est sur le point de se faire exécuter ou violer, pas de séquence où Lara doit survivre en pleine nature et soigner elle-même ses blessures, pas de violence sèche et crue (il fallait du R, pas du PG13 :evil: ), là encore j’ai vraiment eu l’impression que les scénaristes du film n’ont rien compris au jeu qu’ils cherchent à adapter :evil: . Sans surprise, la meilleure séquence du film est celle qui est l’une des plus fidèles au matériau d’origine, à savoir le passage dans la carcasse d’avion, et c’est d’ailleurs aussi la seule scène qui fait un minimum de mise en scène avec de la tension, car le reste c’est le niveau blockbuster générique des années 2010 avec du cache-misère partout et des plans CGI censés vendre du spectaculaire. D’ailleurs, le budget ne se voit pas spécialement à l’écran : tout ce qui se passe sur l’île est bien cheap, on a deux camps, une jungle, une cascade et une plage, on est là aussi très loin des somptueux décors du jeu qui amenaient de la variété. Alors bon, je me doute qu’on ne pouvait pas mettre tout le jeu dans le film, ne serait-ce que pour une question de durée, mais franchement au moins la séquence du château japonais en flamme ça aurait eu de la gueule. Même le manoir des Croft fait misérable par rapport à son modèle vidéoludique :lol: .

On a finalement un film très avare en action et aventure, et quand il y en a c’est pas terrible du tout (le passage d’infiltration avec l’arc c’est tellement nul… :lol: ), la faute à un montage à la ramasse et une réalisation tout ce qu’il y a de plus anecdotique. Et le pire c’est vraiment l’écriture avec le coup du père qui est finalement vivant, le fantastique qui n’est pas assumé :shock: (alors que ça fait partie de l’ADN même de Tomb Raider, reboot de 2013 compris) et auquel on donne une explication rationnelle, le beau gosse asiatique qui fait tapisserie (idem pour les autres esclaves qui disent “on te suit parce que ton père nous a sauvé la vie” pour finalement ne servir à rien :eheh: ), le bad guy fou tout pété, le faux twist autour du commanditaire (qu'on voit venir évidemment à des kilomètres), le final qui promet une suite qui n’arrivera finalement jamais, non vraiment il n’y a rien à sauver de ce truc. Côté casting, Alicia Vikander pouvait paraître comme un choix intéressant à l’époque, mais le souci c’est qu’elle n’a pas grand chose de la Lara Croft du reboot, elle n’a pas l’innocence nécessaire, elle est trop athlétique, et puis autant j’aime bien l’actrice d’habitude autant là elle livre une piètre prestation, sachant que le reste du casting n’est pas mieux. Cerise sur le gâteau, on a Junkie XL à la BO, qui essaye vaguement de refaire celle de Fury Road sans jamais y arriver. Bref, un énième blockbuster 2010’s tout pété à oublier aussi vite que possible.


2/10
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Disparus de Saint-Agil (Les) - 6/10

Messagepar Alegas » Ven 14 Mar 2025, 19:10

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Les disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque
(1938)


Troisième film de Christian-Jaque que je découvre et pour le coup c’est très différent de ce que j’avais pu voir du bonhomme : exit le film de cape et d’épée ou la comédie d’aventure, ici on est à mi-chemin entre le film pour enfants et la comédie teintée de mystère. Le pitch est plutôt léger, se déroulant dans un pensionnat pour garçons avec une bande de gosses qui rêvent de quitter les lieux pour voyager aux États-Unis, jusqu’à ce qu’ils disparaissent mystérieusement les uns après les autres, ce qui va forcément créer beaucoup de questions, autant du côté des élèves restants que du côté des professeurs et surveillants. Le film va d’ailleurs alterner les points de vue entre ces différents personnages, ce qui cause d’ailleurs le premier reproche que je ferais à l’ensemble, à savoir le peu d’attachement que j’ai pu avoir pour eux, du fait qu’on passe trop souvent de l’un à l’autre.

Du coup, de cette galerie de protagonistes, je retiens surtout celui du professeur joué par Erich von Stroheim, mais ça vient surtout du fait que, pour une fois, l’acteur joue un personnage hautement sympathique derrière l’air très froid et renfermé qu’il sait si bien faire. Pour le reste des personnages, j’ai suivi l’histoire avec un intérêt assez limité, juste ce qu’il faut pour avoir envie de continuer, mais sans être passionné pour autant. Ce n’est pas aidé par le fait que j’ai souvent eu l’impression de voir un récit qui ne savait pas trop où aller, pour un résultat plutôt décousu, j’ignore à quel point cela peut venir du roman adapté, mais quoi qu’il arrive cela m'étonne vu que le script est quand même co-écrit par Prévert, dont j’adore les scripts d’habitude. Sinon, côté réal c’est pas mal sans être particulièrement transcendant, on retient surtout quelques scènes clés (le final avec les gamins qui assiège la bande de malfaiteurs) et quelques plans qui mettent le doute sur l’aspect fantastique (la première disparition avec le mouvement de caméra qui révèle le couloir vide :love: ). Un petit film sympathique qui peut être une bonne porte d’entrée vers le cinéma français des années 30 pour un tout jeune cinéphile, mais en ce qui me concerne je n’ai pas trouvé cette bobine plus marquante que ça.


6/10
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Rencontres à Elizabethtown - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 14 Mar 2025, 22:43

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Elizabethtown (Rencontres à Elizabethtown) de Cameron Crowe
(2005)


Je n’en attendais pas grand chose car que ce soit à la sortie ou depuis, j’ai toujours eu des retours assez mitigés de ce film, et du coup je suis assez surpris de constater que c’est pas mal du tout. Rien d’exceptionnel non plus, mais j’y retrouve un peu le côté romcom classique mais efficace qu’il y avait dans Jerry Maguire, et surtout j’y vois un film qui pourrait être en partie un jumeau du Garden State de Zach Braff, avec lequel il ferait un efficace double-programme. Comme Garden State, on suit un mec un peu paumé dans la vie, à un moment un peu critique de son existence, qui doit enterrer un de ses parents, et va au passage tomber amoureux d’une femme qui va lui ramener une joie de vivre, et lui faire prendre conscience que sa vie est moins misérable qu’il n’y paraît.

J’avais peur que toute la storyline autour du concept foiré de chaussures prenne trop de place dans le récit, mais c’est finalement longtemps éclipsé pour se concentrer sur la relation entre Orlando Bloom (alors au sommet de sa carrière, quand bien même il reste très limité en termes d’acting) avec les personnes ayant connu son père (starring Susan Sarandon et Bruce McGill). Choix payant car ça donne un film qui reste léger malgré un côté mélancolique par moment, ça alterne bien entre le dramatique (peu prononcé) et l’humour, et surtout tout le côté romantique est vraiment choupi, grandement aidé par la présence de Kirsten Dunst qui était vraiment magnifique à l’époque :love: , difficile de ne pas craquer devant son personnage. Si la première heure est un peu inégale, j’ai trouvé en revanche la seconde vraiment solide, la séquence de la cérémonie avec le gros délire sur Freebird est très drôle (l’oiseau qui prend feu :eheh: ), et tout le road-trip qui suit marche vraiment bien niveau émotion. Je ne survendrais pas le film en disant que c’est à mater les yeux fermés, mais pour le coup je m’étonne de sa réputation pas glorieuse alors que c’est une petite bobine qui fait le taf et dont on ressort avec le sourire, ce qui est déjà beaucoup.


6,5/10
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Millennium Mambo - 5,5/10

Messagepar Alegas » Sam 15 Mar 2025, 12:34

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Millennium Mambo de Hou Hsiao-hsien
(2001)


Critique rapide pour celui-ci étant donné que je n’en ai pas grand chose à dire au final. En allant le découvrir en salle, je savais à peu près dans quoi je m’embarquais : je savais que c’était une bobine qui allait être une tranche de vie qui mise plus sur l’atmosphère que sur une intrigue narrative, et donc je m’attendais grosso modo à une version taïwanaise d’un film 90’s de Wong Kar-wai. A l’arrivée, il y a un peu de ça, mais en vérité ça possède sa propre identité, et ce dès le départ avec une narration faite généralement de longs plans-séquence qui paraissent en partie improvisés (notamment sur l’acting, cf la séquence avec les flics qui fouillent l'appartement), une caméra qui brouille parfois les points de vue, une voix-off souvent en décalage avec ce qu'on nous raconte, ou encore une absence quasi totale de repères temporels et géographiques (assez perturbant d’ailleurs étant donné qu’il y a des passages qui semblent aussi se passer au Japon, ou alors il y a un truc qui m’a complètement échappé).

Bref, ce n’est pas un film à mettre entre toutes les mains, et nul doute que beaucoup pourraient être rebutés par la proposition Mais quand bien même je dois avouer avoir trouver le temps long (d’autant que ça ne raconte pas grand chose au final, et on a beaucoup de situations répétitives) je ne peux pas nier le fait que le film a toujours gardé un petit côté visuellement captivant, suffisamment en tout cas pour garder les yeux rivés sur l’écran et aller jusqu’au bout du métrage. Bref, j’en ressors un peu mitigé, d’un côté content d’avoir vu une proposition différente, et de l’autre conscient que ce n’était pas tout à fait pour moi.


5,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Sam 15 Mar 2025, 13:31

Je vais le remater en blu-ray cette année.
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Brutalist (The) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 16 Mar 2025, 13:52

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The Brutalist de Bardy Corbet
(2024)


Un film dont j’ignorais encore l’existence il y a quelques mois mais qui, grâce à la hype montante, est devenu l’une des mes grosses attentes de ce début d’année, ce qui est plutôt pas mal compte tenu du fait que je n’avais pas apprécié le précédent film du réal (Vox Lux, avec Natalie Portman, et dont j’ai quasiment tout oublié). A l’arrivée, j’avoue être un peu déçu, non pas tant par l’attente que j’avais vis à vis du film, mais surtout parce que le métrage possède deux parties distinctes, et autant la première se veut assez ambitieuse, autant la seconde est nettement plus décevante dans son déroulement. Alors déjà, la grosse qualité de cette bobine va se trouver du côté de la forme : l’ensemble de la production aurait coûté un peu plus d’une dizaine de millions, et à vrai dire on ne le devinerait jamais tant le budget paraît être trois ou quatre fois supérieur. Super gestion de production design, probablement d’effets visuels, belle photographie, mise en scène intelligente avec les moyens dont elle dispose, bref le film ne manque pas de qualités de ce côté là, et on a vraiment le sentiment de regarder une grande fresque américaine alors que ça a été fait avec finalement pas grand chose.

Là où j’ai plus de mal, c’est sur le fait que derrière cette apparence de fresque que le métrage se donne sur sa première moitié, à grands coups de réflexions sur l’immigration, ou sur la notion de talent, d’ambition et de servitude, s’efface en bonne partie une fois passé l’entracte. Ensuite, on est plus sur un drame intime avec le personnage de Felicity Jones qui prend de plus en plus d’importance, tout le côté ambitieux semble passer à la trappe, jusqu’à aboutir à une conclusion peu satisfaisante qui donne le sentiment d’un “tout ça pour ça”. Du coup, il y a majoritairement l’impression de voir un film qui aurait essayé d’enfiler des chaussures trop grandes pour lui, et quand bien même j’apprécie l’ambition de Corbet, je me demande si The Brutalist n’aurait pas été plus cohérent en visant moins large dès le départ, ou tout simplement en allant au bout de ses intentions. C’est d’autant plus dommage que, sinon, je n’ai pas grand chose à reprocher au film : le casting est nickel, la forme élégante sans trop en faire, la durée bien gérée (j’ai eu l’impression que le film durait une heure de moins), c’est vraiment juste le propos qui manque de consistance. On est pas loin d’être devant un film marquant, mais en l’état ça reste tout de même une bobine recommandable dans un contexte ciné qui a tendance à condamner d’avance ce genre de projets qui vont à l’encontre des modes d’aujourd’hui.


6,5/10
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Look back - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 17 Mar 2025, 00:06

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Look back de Kiyotaka Oshiyama
(2024)


Belle surprise. J’avais évidemment entendu parler du film en juin dernier à Annecy, mais c’est vraiment par Letterboxd que j’ai l’amas de très bons retours, et qui m’ont rendu évidemment très curieux. Déjà, saluons le format du film, à savoir une durée d’à peine une heure, qui fait que le métrage est à mi-chemin entre le moyen et le long-métrage. Nul doute que dans certains studios on aurait poussé le réal à allonger le récit pour obtenir une durée plus conventionnelle, mais ici ce n’est pas le cas et on a vraiment un récit qui se tient super bien en termes de rythme, et qui ne semble ni trop court ni trop long. Vu que ma connaissance des mangas en général est proche du zéro absolu, je n’ai évidemment pas lu le matériau d’origine, mais ça ne m’a absolument pas empêché d’être captivé par ce petit récit qui a le mérite de toujours opter pour une certaine simplicité narrative et de propos, qui le rend finalement très universel.

Sans trop spoiler, car la découverte mérite d’être faite en sachant le moins possible, c’est l’histoire d’une amitié entre deux adolescentes qui rêvent de devenir mangaka, ce qui va donner une histoire à la fois très simple au premier abord (une amitié entre deux personnes qui se complètent) mais qui va peu à peu développer subtilement des choses plus complexes : la nécessité de se détacher des autres pour exister soi-même, qu’est-ce qui motive un artiste à créer une œuvre, ou encore le pouvoir de la création pour combler un manque affectif. Pour un film qui dure moins d’une heure, ça développe souvent plus de choses intéressantes que des bobines animées bien plus longues (coucou Makoto Shinkai :mrgreen: ), et surtout ça arrive à frapper très fort émotionnellement, c’est franchement difficile de rester de marbre devant les vingt dernières minutes. Ça me surprend d’autant plus que le style visuel est assez loin de ce que j’apprécie habituellement dans l’animation japonaise, mais au final ça marche complètement et une fois passées les cinq premières minutes j’étais à fond dedans. Vraiment un beau petit film que je conseille, et clairement le meilleur film d’animation japonaise que j’ai pu voir depuis un bon moment.


7,5/10
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