
Les cinq gentlemen maudits de Julien Duvivier
(1931)
(1931)
Un film assez surprenant grâce son pitch, inhabituel pour un film français des années 30. On y suit un groupe d’européens devenant potes lors d’un voyage au Maroc, et qui, suite à une altercation avec un autochtone, deviennent la cible d’une malédiction qui fait qu’ils vont mourir un par un dans un ordre donné. Un récit qui donne donc l’impression de voir un Final Destination avant l’heure, et franchement, malgré un rythme assez lent, ça se regarde plutôt bien sur la première heure. Ce n’est pas tant le côté ludique de la situation qui joue (ok on a envie de découvrir comment ils vont mourir, mais nous sommes dans les années 30 et donc la violence n’est guère spectaculaire
) mais surtout le petit message anti-colonialiste que ça apporte.
J’ignore si c’est spécifiquement voulu par Duvivier, mais voir une bande de tocards suffisants se faire éliminer un par un parce qu’ils ont voulu forcer une femme voilée à montrer son visage, le tout dans un contexte d’avant-guerre, me paraît assez culotté. Du coup, le film a quelques aspects intéressants, avec des personnages de plus en plus perdus dans un pays où ils se posaient à la base en touristes conquérants, mais qui devient de plus en plus hostile à leur égard. C’est en plus retranscrit formellement, notamment avec une séquence de déambulation dans les nombreuses rues-escaliers typiquement méditerranéennes, qui préfigure un peu celles de Pépé le Moko. Bref, ça aurait pu se poser là en tant que film certes pas spécialement marquant, mais au concept sympathique, mais vient ensuite la fin et son twist qui viennent tout gâcher, supprimer le fantastique, et donner de la soi-disant cohérence à ce qu’on a vu auparavant. Un choix scénaristique que je ne m’explique pas tant il est complètement con, bourré de trous narratifs, et surtout qu’il vient annihiler tout le propos que le métrage avait jusqu’ici. Ca finit en plus sur une course-poursuite pas fofolle malgré son contexte (les toits de la ville), et qui se révèle plus ridicule qu’autre chose (on pense un peu à du Benny Hill) avec des choix sonores à la limite du racisme (en gros, dès qu’on filme des femmes arabes être dérangées par les participants de la course-poursuite, elles sont doublées par… des bruits de poules agitées
WTF ?!).
Bref, les quinze-vingt dernières minutes sont un film singulièrement différent de ce qui a précédé, c’est rare de voir un film s’effondrer ainsi en peu de temps. Du coup, j’en retiens surtout la première heure, et la façon dont Duvivier se débrouille avec la technologie sonore sur son second film parlant tout en tournant énormément dans des décors naturels. D’ailleurs, il tournera en même temps une version allemande de ce même film, mais pour le coup je pense que je passerais mon tour, d’autant que je ne suis même pas sûr que ce soit disponible. Côté casting, c’est pas foufou, les cinq héros sont assez transparents, et on a Harry Baur dans un rôle ultra anecdotique, et qui donne l’impression d’être là uniquement pour ajouter son nom sur l’affiche. Au final, c’est un film très moyen de Duvivier, et très frustrant car on sentait un vrai potentiel pour avoir un métrage un minimum sympathique.

J’ignore si c’est spécifiquement voulu par Duvivier, mais voir une bande de tocards suffisants se faire éliminer un par un parce qu’ils ont voulu forcer une femme voilée à montrer son visage, le tout dans un contexte d’avant-guerre, me paraît assez culotté. Du coup, le film a quelques aspects intéressants, avec des personnages de plus en plus perdus dans un pays où ils se posaient à la base en touristes conquérants, mais qui devient de plus en plus hostile à leur égard. C’est en plus retranscrit formellement, notamment avec une séquence de déambulation dans les nombreuses rues-escaliers typiquement méditerranéennes, qui préfigure un peu celles de Pépé le Moko. Bref, ça aurait pu se poser là en tant que film certes pas spécialement marquant, mais au concept sympathique, mais vient ensuite la fin et son twist qui viennent tout gâcher, supprimer le fantastique, et donner de la soi-disant cohérence à ce qu’on a vu auparavant. Un choix scénaristique que je ne m’explique pas tant il est complètement con, bourré de trous narratifs, et surtout qu’il vient annihiler tout le propos que le métrage avait jusqu’ici. Ca finit en plus sur une course-poursuite pas fofolle malgré son contexte (les toits de la ville), et qui se révèle plus ridicule qu’autre chose (on pense un peu à du Benny Hill) avec des choix sonores à la limite du racisme (en gros, dès qu’on filme des femmes arabes être dérangées par les participants de la course-poursuite, elles sont doublées par… des bruits de poules agitées

Bref, les quinze-vingt dernières minutes sont un film singulièrement différent de ce qui a précédé, c’est rare de voir un film s’effondrer ainsi en peu de temps. Du coup, j’en retiens surtout la première heure, et la façon dont Duvivier se débrouille avec la technologie sonore sur son second film parlant tout en tournant énormément dans des décors naturels. D’ailleurs, il tournera en même temps une version allemande de ce même film, mais pour le coup je pense que je passerais mon tour, d’autant que je ne suis même pas sûr que ce soit disponible. Côté casting, c’est pas foufou, les cinq héros sont assez transparents, et on a Harry Baur dans un rôle ultra anecdotique, et qui donne l’impression d’être là uniquement pour ajouter son nom sur l’affiche. Au final, c’est un film très moyen de Duvivier, et très frustrant car on sentait un vrai potentiel pour avoir un métrage un minimum sympathique.
5/10