[Alegas] Mes Critiques en 2025

Vos critiques de longs-métrages

Modérateurs: Dunandan, Alegas, Modérateurs du forum

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Alegas » Mer 26 Fév 2025, 15:22

Je l'ignorais complètement.

Mais ça ne rend pas sa tentative d'accent particulièrement convaincante. :mrgreen:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Pour l'amour du jeu - 4,5/10

Messagepar Alegas » Mer 26 Fév 2025, 19:20

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For love of the game (Pour l'amour du jeu) de Sam Raimi
(1999)


Il était temps que je complète la filmographie de Sam Raimi en matant les deux derniers films que je n’avais pas encore découvert, et on commence donc avec celui-ci. A ce stade de sa carrière, Raimi semble se chercher un peu. Son western The Quick and the Dead n’a pas été un franc succès financier, son néo-noir A simple plan non plus (alors que les deux sont mortels :| ), et avec ce nouveau film il semble vouloir prouver au tout Hollywood qu’il est capable de s’intégrer dans des projets qui, au premier abord, ne lui ressemble absolument pas. Fan de baseball, il accepte, sur la lecture du script, ce film de star (bien que sa puissance soit moindre qu’au début des années 90, Costner est toujours un nom bankable) et obtient alors son plus gros budget jusqu’ici. Pour quel résultat ? Si le film est tombé dans l’oubli et qu’il reste encore aujourd’hui l’un des moins réputés de la filmographie de Sam Raimi, le fait est que c’est plutôt mérité.

Non pas que ce soit un film particulièrement mauvais, mais ça s’avère très anecdotique, et franchement, à part si on est accro au baseball ou si on est une Costner bitch, je vois mal quel intérêt on peut y trouver. Côté script, on a le récit d’un joueur talentueux à un moment charnière de sa carrière, qui va jouer un match avant d’être vendu à une autre équipe, tout en se remémorant ce qui l’a mené ici et on va comprendre pourquoi il décide que ce sera son ultime match, celui où il fera un score parfait histoire de bien marquer les esprits. Tout ce qui touche au match, je n’ai pas grand chose à en redire : le baseball est toujours un sport aussi chiant :eheh: , mais Sam Raimi a les capacités de metteur en scène pour le rendre captivant et en soutirer ce qu’il faut de tension. On a même quelques effets qui fonctionnent (notamment quand le héros s’isole mentalement du reste du stade), bref pour le coup c’est vraiment le travail de Raimi qui fait la différence sur ces scènes.

Par contre, les flashbacks, c’est juste non :evil: . Déjà, j’ai beaucoup de mal avec le côté star vehicle du film qui est omniprésent tout le long : Costner est le meilleur joueur, Costner est le plus beau, Costner a beau être un connard dans ses relations on lui pardonnera toujours :roll: . On sent que Costner a voulu que ce film soit un peu l’équivalent de ce qu’était The Natural à Robert Redford, mais là ça ne marche pas tant le personnage est souvent antipathique, sa seule qualité indéniable étant le fait qu’il est un bon joueur, alors qu'avec le film de Levinson le héros avait une pureté qui fonctionnant à l'écran. Entre ça et l’écriture mielleuse et prévisible à souhait de la love story, le surlignage des traits de caractère du héros, tous ces passages en flashbacks sont une horreur à suivre, et pour le coup on sent que Raimi n’est pas vraiment inspiré sur ces scènes tant c’est formellement plat. Du film, je retiens surtout les passages dans le stade, la musique de Poledouris, le casting plutôt convaincant, et quelques rares passages où la patte de Raimi se fait sentir, le reste est malheureusement complètement oubliable. Clairement le moins bon film de son réal avec Oz et son Doctor Strange, et qui ne sera même pas spécialement une bonne affaire pour lui vu que le film se plantera au box-office :? si ce n'est peut-être persuader les futurs producteurs qu'il était capable de gérer un gros budget et une star de premier plan.


4,5/10
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Mort sur le grill - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 27 Fév 2025, 18:13

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Crimewave (Mort sur le grill) de Sam Raimi
(1985)


C’était donc le dernier film qu’il me restait à voir de Sam Raimi, et pour le coup je m’attendais tellement à un résultat décevant qu’au final c’est une bonne surprise. Alors forcément, c’est un film à remettre dans son contexte : Raimi sort alors d’Evil Dead qui fut un succès surprise, et se voit donc offrir l’opportunité d’un plus gros budget (Evil Dead avait coûté moins d’un demi-million, ici il dispose de trois millions) au sein d’un studio pour son second long-métrage. Mais on le sait, les réals qui passent du système D à un studio et ses règles établies n’arrivent pas toujours à s’y faire, et c’est un peu ce qui va se passer avec ce film, situation qui va en plus empirer avec des erreurs de parcours, comme de mauvaises prédictions de budget, un studio qui va peu à peu mettre son grain de sel dans la moindre avancée du tournage, et le duo Raimi/Campbell qui va très mal le vivre. La finalité sera que Raimi considérera cette expérience comme la pire de sa carrière, et qu’il mettra du temps ensuite à refaire confiance au système de studios.

Pour autant, est-ce que le résultat est particulièrement mauvais ? Loin de là à mon sens, pour peu, évidemment, qu’on apprécie le genre dans lequel s’inscrit le film. Il y a déjà un peu de Evil Dead 2 dans ce Crimewave, avec une très forte inspiration du cartoon, ainsi qu’une forte influence de tout un cinéma classique hollywoodien. Pour le coup, malgré la présence des Coen au script, j’aurais du mal à dire que c’est un film qu’on regarde pour son scénario, qui s’avère finalement être un prétexte à un maximum de situations complètement nawak. La qualité de l’écriture va du coup plus se trouver dans la variétés des gags, des moments de tension comiques qui sont créés (je pense notamment à tout un passage où un corps va tomber de plusieurs étage, alors qu’il y a un enjeu sur le fait qu’un personnage en bas ne doit pas s’en rendre compte) car pour le reste c’est vraiment d’une simplicité élémentaire, avec des archétypes extrêmes complètement assumés.

Mais ce qui fait toute la différence sur ce film, c’est la véritable star du métrage, à savoir la caméra de Raimi. Pour le coup, c’est vraiment un pur film de mise en scène, qui n’existe que pour et par elle, et je pense qu’il faut pouvoir accepter ce constat si on veut profiter un minimum du spectacle. Alors oui, ça met un peu trop de temps pour démarrer, mais une fois que c’est lancé (en gros lorsque les deux tueurs entrent dans l’immeuble) ça devient une succession de petits morceaux de bravoure aussi débiles que réjouissants, avec en point d’orgue une course-poursuite en voiture qui annonce déjà le découpage de Raimi qui fera des merveilles par la suite, sur Darkman et les Spider-Man. En ce sens, et malgré tous les défauts évidents que je peux trouver au film (c’est hystérique sans se poser de limites), je ne peux pas écarter le fait que plus ça avançait, plus j’y prenais du plaisir. Nul doute qu’avec une meilleure situation de production, Raimi aurait pu livrer un équivalent de Evil Dead 2 avec quelques années d’avance (cette suite, d’ailleurs, sera faite pour contrebalancer le flop que sera Crimewave), mais en l’état ça reste quand même un film malade avec de réelles qualités.


6/10
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Loulou (1929) - 6/10

Messagepar Alegas » Ven 28 Fév 2025, 13:43

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Die Büchse der Pandora (Loulou) de Georg Wilhelm Pabst
(1929)


Forcément un peu déçu vu la réputation du film, souvent décrit comme un des grands films oubliés de la fin des années 20, de mon côté j’avoue ne pas être complètement convaincu même si c’est un film indéniablement intéressant à replacer dans son contexte historique. Car pour le coup, c’est une bobine qui s’est bien fait allumer à sa sortie, et pour cause : on y raconte l’histoire de la déchéance sociale et morale d’une femme, qui va passer de mariée d’un prestigieux magnat de la presse à vagabonde, le tout en passant par le meurtre, la tromperie, les jeux d’argent, et le sexe facile. Même dans un contexte pré-Code, c’est un récit qui fait réagir à l’époque, d’autant plus que le personnage principal est moralement très ambiguë (elle semble ne jamais vouloir les situations qu’elle provoque, mais n’hésite pas une seconde à manipuler les gens autour d’elle pour arriver à ses fins), et qu’en plus on trouve ce qui est historiquement considéré comme la première romance lesbienne dans un film. Bref, ça ne s’attire pas les sympathies de la critique et du public de l’époque, et j’avoue que moi-même j’ai souvent eu l’impression de regarder un film qui expose de plus en plus de noirceur de façon assez gratuite pour provoquer son spectateur.

Alors clairement, le film a des qualités, entre la forme plutôt soignée (j’aime notamment la dispute de couple qui aboutit sur une mort, on sait qu’un coup de feu a été tiré mais on ignore qui a été touché, le genre de plan repris depuis des centaines de fois) et surtout le prestation de Louise Brooks qui élève l’ensemble de par sa simple présence (ça donne vraiment envie de découvrir d’autres films avec elle) mais ça ne rattrape pas le fait que j’ai globalement eu la sensation de suivre un film qui n’a pas grand chose à dire si ce n’est montrer une descente aux enfers à travers la décadence. Du coup, zéro empathie envers les personnages, beaucoup de distance vis-à-vis de ce que Pabst cherche à raconter, le tout sur une durée qui excède les deux heures, autant dire que j’ai trouvé le temps un peu long. Pour autant, je suis loin d’avoir détesté, le portrait de l’époque est intéressant, et celui de la femme l’est encore plus, c’est juste que je m’attendais à être plus transporté que ça. Je tenterais tout de même sûrement d’autres films de Pabst à l’avenir, notamment Le journal d’une fille perdue histoire de revoir Louise Brooks en lead.


6/10
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Jouer avec le feu - 4,5/10

Messagepar Alegas » Ven 28 Fév 2025, 23:56

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Jouer avec le feu de Delphine & Muriel Coulin
(2025)


Un drame au pitch plus qu’intéressant en ces temps troubles, puisqu’on suit un père élevant seul ses deux enfants qui sont sur la fin de l’adolescence, et dont l’un bascule petit à petit dans l’ultra-droite. Ça aurait pu donner un super film, et franchement vu la bande-annonce j’avais envie d’y croire, mais à l’arrivée ça s’avère super moyen. Le gros souci, c’est clairement l’écriture qui donne l’impression que le duo de réalisatrices/scénaristes (dont c’est le premier film que je découvre) ne font qu’effleurer la surface de leur sujet, et ne veut pas trop s’y engouffrer de peur de froisser une potentielle partie du public. On aurait pu avoir un portrait détaillé d’une France sur le point de basculer à l’extrême droite, en essayant de comprendre le pourquoi du comment, mais le film choisit de rester sur un simple point de vue familial. A la limite pourquoi pas, ça aurait pu marcher aussi, mais dans ce cas il aurait fallu avoir une écriture plus nuancée, des répercussions plus marquées, de vrais enjeux, car là concrètement les personnages sont écrits de la façon la plus simpliste possible, on ne cherche jamais à comprendre pourquoi l’un des fils tombe là-dedans alors que l’autre non (seule explication que donne le film : le premier traîne dans les rues pendant que l’autre fait des études, c’est franchement pas convaincant :roll: ), et toute l’escalade de violence ne marque absolument pas les esprits.

A cela s’ajoute la réalisation qui se range dans la case “énième film social à la caméra épaule sans réflexion de mise en scène”, avec à la clé quelques scènes bien moches genre les séquences nocturnes montrant le paternel au travail. J’ignore si c’est les caméras qui font ça, mais ça donne souvent l’impression de mater des footages de nuit faites avec un smartphone. On sent une volonté de partir aussi dans le film arty avec des séquences un peu oniriques, mais elles ne marchent pas du tout tant elles semblent improvisées, et ne s’intègrent pas au reste. Du coup, si le film se regarde tout de même un minimum, c’est davantage pour la prestation des trois comédiens : Vincent Lindon qui excelle dans ce genre de rôle, Benjamin Voisin qui confirme tout le bien qu’on pouvait penser de lui après La dernière vie de Simon et Illusions perdues (dommage que ce soit au service d’un personnage écrit aussi simplement), et Stefan Crepon que je découvre ici. Vite vu, vite oublié, ça méritait mieux vu les thématiques abordées.


4,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Alegas » Sam 01 Mar 2025, 11:42

BILAN FÉVRIER 2025


Films vus :

45 : Better man, Michael Gracey, 2024, Ciné VOST : 6,5/10
46 : The Prophet, Roger Allers, 2015, Blu-Ray VOST : 6/10
47 : The Lord of the Rings : The Two Towers, Peter Jackson, 2002, UHD VO : 10/10
48 : Jersey boys, Clint Eastwood, 2014, DVD VOST : 5/10
49 : Top Gun : Maverick, Joseph Kosinski, 2022, Ciné VOST : 8/10
50 : The White Crow, Ralph Fiennes, 2018, DVD VOST : 4/10
51 : The Lord of the Rings : The Return of the King, Peter Jackson, 2003, UHD VO : 10/10
52 : Le Golem, Julien Duvivier, 1936, Truc VF : 3,5/10
53 : Chez Gino, Samuel Benchetrit, 2011, Truc VF : 4/10
54 : Les apprentis, Pierre Salvadori, 1995, Truc VF : 6/10
55 : 2010, Peter Hyams, 1984, Truc VOST : 5,5/10
56 : For love of the game, Sam Raimi, 1999, Truc VOST : 4,5/10
57 : Crimewave, Sam Raimi, 1985, Truc VOSTA : 6/10
58 : Die Büchse der Pandora, Georg Wilhelm Pabst, 1929, Truc VO : 6/10
59 : Jouer avec le feu, Delphine & Muriel Coulin, 2025, Ciné VF : 4,5/10
60 : Les Bronzés, Patrice Leconte, 1978, DVD VF : 6/10
61 : Jeanne Dielman, 23, Quai du Commerce, 1080 Bruxelles, Chantal Akerman, 1975, TV VF : 3/10
62 : Les Bronzés font du ski, Patrice Leconte, 1979, Blu-Ray VF : 7/10
63 : Une famille à louer, Jean-Pierre Améris, 2015, TV VF : 5,5/10
64 : Wolf man, Leigh Whannell, 2025, Truc VOST : 6/10
65 : Assassin's Creed : Lineage, Yves Simoneau, 2009, Blu-Ray VF : 3/10
66 : A Monster calls, Juan Antonio Bayona, 2016, Blu-Ray VOST : 8,5/10
67 : Nope, Jordan Peele, 2022, UHD VOST : 7/10
68 : Le dernier souffle, Costa-Gavras, 2025, Ciné VF : 3,5/10
69 : Passages, Ira Sachs, 2023, DVD VOST : 5/10
70 : A complete unknown, James Mangold, 2024, Ciné VOST : 6,5/10
71 : Pile ou face, Robert Enrico, 1980, TV VF : 5/10
72 : Ainda estou aqui, Walter Salles, 2024, Ciné VOST : 7/10
73 : The lost world, Harry O. Hoyt, 1925, DVD VO : 6,5/10
74 : Juggernaut, Richard Lester, 1974, TV VOST : 4,5/10
75 : Vincent Lindon - Cœur sanglant, Thierry Demaizière & Alban Teurlai, 2025, TV VF : 6,5/10
76 : Jack Reacher, Christopher McQuarrie, 2012, Ciné VOST : 7,5/10
77 : Nightbitch, Marielle Heller, 2024, TV VOST : 3/10
78 : Cutthroat Island, Renny Harlin, 1995, Truc VOST : 6,5/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

Rien ce mois-ci
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Bronzés (Les) - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 01 Mar 2025, 22:21

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Les Bronzés de Patrice Leconte
(1978)


Ça faisait une éternité que je ne l’avais pas revu, car autant le second film a été l’objet d’un bon nombre de visionnages, autant le premier ne m’a jamais laissé une super impression, souffrant sans doute de la comparaison avec sa suite. Je vais pas dire que c’est une redécouverte totale car j’y retrouve les défauts remarqués à la première vision, mais pour autant le film s’avère finalement plus drôle que dans mes souvenirs. Après un premier long-métrage qui ne connaîtra pas le succès (alors qu’il est plutôt cool en vrai), Patrice Leconte raccroche un temps le cinéma pour se consacrer à la publicité, jusqu’à ce que l’équipe du Splendid, dont les membres ont apprécié Les vécés étaient fermés de l’intérieur, le contacte pour envisager l’adaptation à l’écran d’une de leur pièce à succès.

Cela va donner une comédie à la structure narrative pour le moins curieuse : on est vraiment en face d’un film qui n’est qu’un enchaînement de scénettes plus ou moins liées entre elles, il n’y aucune intrigue, au mieux des histoires de culs qui se succèdent. Mais à vrai dire, le concept même du film le justifie : c’est une parodie des Club Med de l’époque, et des types de touristes qu’on y trouvait, du coup on accepte assez vite l’idée et les limites qu’elle impose. Car forcément, le côté choral empêche les personnages d’être réellement développés au-delà de la parodie, et le fait de ne pas avoir de fil rouge fait qu’on peut vite s’emmerder si on adhère pas à l’humour, défauts qui seront en grande partie résolus pour la suite puisqu’elle ne sera pas adaptée d’une pièce existante. Pour autant, il y a quand même de l’attachement qui se crée face à ces personnages, et même si ce n’est pas forcément le film le mieux construit en termes de gags (les dragues incessantes deviennent un peu reloues par moment) il y a assez de moments drôles pour emporter l’adhésion (la lose absolue de Jean-Claude, les maillots de bain de Clavier, Lhermitte qui se met dans des situations pas possibles, etc…).

Bon par contre niveau réal c’est vraiment pas fameux, j’ignore si ça vient du budget, ou si Leconte n’avait pas encore trop confiance en lui formellement, voire peut-être les deux, mais le résultat est que c’est souvent du “je pose ma caméra et je laisse faire les acteurs”. On trouve difficilement des idées de mise en scène dans un film qui est du coup terriblement fonctionnel. Du coup, c’est surtout le casting qu’on retient de l’ensemble, la cohésion entre les membres du groupe, et déjà certains personnages cultes qui sortent du lot. Que ce soit dans la filmo du Splendid ou de Leconte, ce n’est clairement pas le film le plus recommandable, mais compte tenu du fait que c’était les débuts et qu’il y a donc forcément des erreurs de parcours, ça se regarde gentiment.


6/10
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Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles - 3/10

Messagepar Alegas » Dim 02 Mar 2025, 12:32

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Jeanne Dielman, 23, Quai du Commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman
(1975)


Un film qui a connu un soudain regain de popularité en 2022, après avoir été nommé ni plus ni moins que meilleur film de tous les temps selon la prestigieuse revue Sight and Sound, sur la base d’un vote effectué par un grand nombre de critiques professionnels. Un résultat plus que surprenant là où, habituellement, on trouve généralement un Citizen Kane, un Kubrick, ou un Hitchcock, et qui peut donc légitimement poser la question suivante : pourquoi, au début des années 2020, ce film est brusquement mis en avant. A mon sens, la réponse la plus logique se trouverait dans le caractère féministe et anti-conventionnel du métrage. Après tout, quelques années après #MeToo, il n’est finalement pas choquant de voir un tel film porté aux nues, dirigé par une réalisatrice décédée ces dernières années, qui a eu une carrière foisonnante tout en restant assez confidentielle (elle n'a pas eu l'aura d'une Agnès Varda à l'international), et qui n’hésite pas, avec ce film, à partir dans un concept pour le moins extrême.

Car clairement, avec ce Jeanne Dielman, on peut parler de film totalement conceptuel : on y suit, pendant plus de trois heures, le quotidien, sur trois jours, d’une banale femme vivant à Bruxelles. Le film est très avare en dialogues, quand ça parle c’est généralement pour dire des banalités, il n’y a pas vraiment d’intrigue à proprement parler, et le peu d’histoire va donc être raconté à travers les tâches effectuées par l'héroïne, dont la façon de faire va se désagréger avec le temps. C’est, de plus, formellement tout ce qu’il y a de moins excitant, en jouant sur un découpage minimaliste, des plans fixes très longs, et des tâches ménagères montrées de la façon la plus terne possible, genre quand la femme fait la vaisselle, c’est un plan fixe d’une dizaine de minutes où on la voit de dos effectuer l’action.

Très franchement, en ce qui me concerne, c’est le genre de film qui aurait plus sa place dans un musée d’art contemporain qu’autre chose tellement tout est dédié à son seul concept. Le fait que tout aille dans ce sens rend le métrage particulièrement froid, on crée difficilement une connexion avec ce personnage qui est pourtant de tous les plans mais dont on ne sait finalement pas grand chose et auquel on ne s’attache pas, et surtout j’ai la nette impression que l’ennui ressenti tout le long du film fait partie intégrante de l’expérience, que c’est un ressenti qui est voulu par la réalisatrice, et pour le coup j’accepte beaucoup de chose au cinéma, j’aime être déstabilisé et secoué sans forcément l’attendre, mais regarder un film conçu pour m’emmerder sur la longueur ça me dépasse un peu. Du coup, le film entre dans ma liste très select des bobines qui m’ont sérieusement donné envie d’user du bouton avance rapide pour en venir à bout, bref un film que je range à côté de Inland Empire, quelques Tarkovski, La maman et la putain, et certains films d'Alexeï Guerman.

Cela ne m’empêche pas de voir l’intention du film, d’y adhérer sur certains aspects, mais à trop vouloir l’extrême de son concept, Akerman passe un point de non-retour qui rend le visionnage particulièrement désagréable. Quand, en plus, le film se tape à côté de ça des défauts rédhibitoire, comme des comédiens au jeu très limite, et un final tellement mal exécuté qu’il provoque plus le rire involontaire qu’autre chose, j’en viens à me demander si l’aura autour de ce film ne tient pas, au moins en partie, d'une certaine posture pour se faire mousser.


3/10
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Bronzés font du ski (Les) - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 02 Mar 2025, 20:42

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Les Bronzés font du ski de Patrice Leconte
(1979)


Malgré le succès du premier film, cette suite n’aurait jamais existé si ça n’avait tenu qu’à la troupe du Splendid et Patrice Leconte, qui estimaient avoir fait le tour des personnages. Ce projet est donc une pure idée de producteur, qui donnera pourtant un film au culte nettement plus prononcé que le précédent. A vrai dire, il n’est pas difficile de comprendre ce qui permet une hausse de qualité : le premier opus était forcément limité par son statut d’adaptation, ici le Splendid a les mains libres pour un film se déroulant dans un tout nouveau contexte, ce qui leur permet de se lâcher complètement. Que ce soit sur les situations ou les dialogues, on remarque direct l’amélioration : les séquences et répliques cultes s’enchaînent (plus personne ne peut prendre un télésiège sans avoir en tête “Quand te reverrais-je” :mrgreen: ), l’alchimie du groupe fonctionne mieux étant donné qu’ils sont plus souvent rassemblés, et on sent enfin de véritables arcs narratifs, quand bien même ils ne cherchent pas non plus à occulter le reste.

Ça reste un peu inégal par moment en termes de rythme, notamment la première moitié dans la station où on sent encore le côté scénettes, mais une fois que le groupe part faire du hors-piste en haute montagne ça décolle pour de bon et ça tient le bon bout jusqu’à la fin. Curieusement, les séquences les plus drôles sont celles où l’on fait interagir les héros avec d’autres personnages, à ce titre toute la séquences des italien et celle des montagnards sont du caviar, impossible de ne pas se marrer devant alors que les gags sont archi-connus de tous. L’autre bon point, c’est d’avoir fait un peu évoluer les personnages entre temps, ce qui permet au film d’avoir quelques moments plus doux et tendres pour contraster avec l’humour, notamment dans les relations amoureuses avec les nombreuses disputes de couple. Et puis niveau écriture il y a un super boulot sur l’exploitation du nouveau contexte, au point qu’on se repasse quasiment chaque scène du film dans notre tête lorsqu’on va dans une station de ski :eheh: , c’est dire à quel point le film est entré dans la culture populaire.

Encore plus que dans le premier, le casting s’en donne à cœur joie, il y a une vrai alchimie de groupe qui, malheureusement, disparaîtra par la suite (faudrait que je revois le troisième, mais j’ai le souvenir d’une impression que chacun revenait surtout pour toucher son chèque). Et enfin, niveau mise en scène, ça se sort un peu les doigts. Ça reste toujours du Leconte en mode automatique, loin de ce qu’il sera capable de faire par la suite, mais on sent déjà un net progrès par rapport au précédent opus, plus de diversité dans la façon de mettre en scène les situations (chose en partie aidé par le script plus varié). C’est dingue de se dire qu’à l’époque le film a été une déception au box-office, faisant nettement moins que son prédécesseur, alors qu’aujourd’hui c’est devenu l’une comédies françaises cultes par excellence, comme quoi les diffusions TV avaient un réel pouvoir sur la perception des films par le public, quelque chose qui s’est clairement perdu avec le fait que, désormais, le spectateur peut en permanence choisir lui-même ce qu’il regardera le soir.


7/10
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Famille à louer (Une) - 5,5/10

Messagepar Alegas » Lun 03 Mar 2025, 14:15

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Une famille à louer de Jean-Pierre Améris
(2015)


Vu ce que j’avais pu en lire, et étant donné que le film est classé sur Letterboxd comme le pire de la carrière de Virginie Efira, je m’attendais vraiment à une grosse merde, mais en fait ça va, on a vu bien pire et ça se révèle juste moyen. Si ça se regarde, c’est en grande partie parce que ce n’est pas juste une comédie grasse comme l’affiche (horrible on peut le dire) pourrait le suggérer, ça se veut finalement plus psychologique qu’il n’y paraît, avec la rencontre de deux personnages que tout oppose, mais qui vivent chacun de leur côté une forme différente de solitude qui les empêche d’aller de l’avant. Le film n’est pas spécialement drôle mais je n’ai pas l’impression que ce soit le but premier du film, qui mise surtout, en termes de comédie, sur l’écart social des personnages et sur les tocs du personnage de Poelvoorde pour créer des situations.

Alors bon, ce n’est pas non plus le nirvana en termes d’écriture, tout est très prévisible et convenu, mais ça a le mérite de ne pas être grossier non plus, et la relation entre Poelvoorde et Efira fonctionne plutôt bien, avec même quelques moments touchants (la déclaration d’amour à la fin par exemple) qui doivent sûrement beaucoup à l’acting : Efira est charmante comme tout (et est bien mise en valeur par ses tenues :oops: ) et Poelvoorde est dans un registre qu’il maîtrise plutôt bien et qui l’empêche de tomber dans le surjeu. C’est dommage que tout ce qui touche aux gamins ou à la famille ne soit pas mieux exploité, car le film aurait pu prétendre à mieux avec ces aspects plus travaillés. Côté réal, c’est le premier film que je découvre de ce metteur en scène et c’est pas vraiment mémorable, on sent parfois des envies mais qui ne se concrétisent pas complètement à l’écran, genre le plan-séquence de la dispute en forêt qui est coupé à plusieurs endroits pour une raison inconnue, dommage. En l’état, c’est un film moyen, mais pas déplaisant pour autant même si le fait que je m’attendais à quelque chose d’abominable a sûrement joué dans mon appréciation.


5,5/10
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