The Brutalist-- by Brady Corbet --(2025)

Difficile de se rendre en salles sans avoir entendu les louanges des critiques pour ce film qui pour beaucoup « sort de nul part », tant la hype s’est construite ces dernières semaines, que ça soit avec les différents prix, les nominations ou tout simplement avec cette première (?) au ciné : un entracte en plein film.
J’y suis donc allé avec des attentes, peut être pas en attendant « le film de la décennie », mais avec une envie d’en prendre plein les yeux, pendant plus de 3h. Faut avouer que c’est chose réussie. Pour la faire courte, The Brutalist est une fresque à hauteur d’homme, un en particulier (bien qu’il forme un duo contre son gré). On est plongée dans une tranche de vie, comme on en voit pas souvent, ce qui explique sa longueur, qui ne m’a aucunement dérangé, j’aurais pas dit non à un peu de rab’ tant je me suis fait emporter par l’histoire.
Celle de László Tóth, un architecte hongrois et survivant de l’Holocauste, qui émigre aux États-Unis avec sa femme après la Seconde Guerre mondiale. Luttant pour percer dans son domaine, il accepte de travailler pour un riche industriel, Harrison Van Buren, qui lui offre une opportunité majeure. Mais au fil du temps, tout s’érode entre tensions personnelles et sacrifices artistiques mettant à l’épreuve ses rêves et son mariage.
Evidemment, les thèmes abordés sont nombreux : le rêve américain, le traitement de l’étranger et son intégration culturelle dans l’après guerre, le capitalisme et sa notion de pouvoir, la folie artistique et celui qui prédomine mais dont on parle très peu, le trauma de la Shoah.
Brady Corbet soigne sa réalisation, en usant d’inventivité à l’écran (l’entracte n’est pas du tout inutile), et en ne lâchant pas d’une semelle Adrian Brody - splendide. Tout comme Guy Pearce, en homme d’affaire sans scrupule. Le reste du casting suit également. Côté BO, assez classique mais qui prend tout de même aux tripes. On pourrait reprocher un certain manque d’émotion, qui peine dans la seconde partie du métrage. Une belle claque en somme.
8/10