[Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Sam 15 Fév 2025, 14:05

Ouaip. Merci en tout cas d'avoir signalé le problème. Je leur ai demandé, si effectivement il y a un souci, de me dire en quoi il consiste. Peut-être qu'il vont me répondre : "trop d'articles sur des films de Hisayasu Sato".
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C'est dur d'être un homme : Le bon samaritain - 7,5/10

Messagepar Olrik » Dim 16 Fév 2025, 13:39

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Tora san 7
C’est dur d’être un homme : Le Bon Samaritain (Otoko wa tsurai yo: Funtō hen)
Yôji Yamada – 1971


Dans cet épisode Torajirô tombe amoureux d’une madone un peu particulière puisqu’il s’agit d’une jeune fille simple d’esprit ! Surprenant, mais aussi touchant et cohérent puisque ne cessant d’entendre, depuis toujours, qu’il est un « baka » ou bien qu’il a la « tête faible », que jamais une femme normale n’accepterait de se marier avec un crétin comme lui, eh bien l’on peut penser que la vision de la gentille Hanako (très bonne performance de Rumi Sakakibara, mais comme d’habitude on pourrait dire, les actrices choisies pour incarner les madone étant toujours au diapason avec l’univers de Yamada) a su faire résonner en lui plusieurs cordes sensibles. Un amour insolite donc, et pour la concrétisation duquel on a envie d’espérer, d’autant que le film réserve la surprise de faire intervenir de nouveau la mère de Tora rencontrée lors du troisième opus, mère soucieuse du bien-être conjugal de son fils. Yamada utilise le fameux procédé balzacien du retour des personnages, et c’est la raison pour laquelle la saga gagne d’ailleurs à être vue dans l’ordre.

Sinon petite tristesse de se dire que c’est l’avant-dernier film dans lequel apparaît Shin Morikawa dans le rôle d’oncle Ryûzo. Il faudrait comparer avec ses premières prestations mais oui, j’ai eu l’impression que le visage était plus fatigué du fait de la maladie.

En revanche, un qui n’est pas malade, c’est Mitsuo, le fils de Sakura. À voir ses énormes joues, on sent le bambin bien gras et bien nourri, ça fait plaisir à voir ! J’ai adoré la scène de la dispute familiale (forcément à cause de Tora à qui l’on reproche d’avoir ignominieusement lâché une caisse lors d’une discussion qui demandait un peu plus de tenue) où l’on voit le pauvre mit’chan prendre peur et se mettre à chialer pour de vrai devant tous ces adultes qui éructent ! C’est en tout cas un des autres plaisirs à voir la série dans l’ordre, celui de voir grandir le neveu en même temps que l’acteur (apparemment, c’est un certain Hayato Nakamura qui a joué Mitsuo dans les premiers films, avant que ce soit un autre acteur qui ait pris le relais jusqu’à la fin de la saga).

Enfin, l’épisode se distingue par une fin que j’ai trouvée particulièrement soignée dans le sens où, après l’habituel départ de Torajirô suite à une nouvelle déconvenue amoureuse, le film ménage un bon quart d’heure avec une Sakura en vadrouille pour retrouver son diable de grand frère après qu’il a envoyé une lettre inquiétante (laissant supposer que le grand écorché vif pourrait se suicider). Scène touchante et très réussie, qui donne lieu à une conclusion dans un bus où Chieko Basho laisse fugitivement apparaître sur son visage une expression indiquant tout l’amour qu’elle a pour son âne bâté de grand frère (et témoignant aussi de ses grandes capacités d’actrice).

Pas évident de dire quels sont les épisodes que l’on peut préférer, mais pour l’instant, je dirais que ce septième opus entre dans mon top 3.

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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Dim 16 Fév 2025, 21:35

Plus d'alerte Avast et BDJ de nouveau accessible :super:

La bonté de Tora-san a fait oublier toutes tes critiques de pinku graveleux.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Dim 16 Fév 2025, 22:04

Mark Chopper a écrit:Plus d'alerte Avast et BDJ de nouveau accessible

J'ai bidouillé un ou deux trucs et peut-être que nos messages conjugués à Avast ont fait le reste.

Mark Chopper a écrit:La bonté de Tora-san a fait oublier toutes tes critiques de pinku graveleux.

Ben... justement... demain je compte publier une critique de ce genre. :chut:
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar osorojo » Lun 17 Fév 2025, 01:32

:bluespit: :bluespit:
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Lun 17 Fév 2025, 13:17

Olrik a écrit:j'ai remarqué que la chère Yuumi Kawai a un rôle léger et dénudé dans un film de 2024, Desert of Namibia. Je pense que les fans ne vont pas tarder à sortir des s-t.


Nul besoin de fansub : le film est dispo à la location sur Prime.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Lun 17 Fév 2025, 15:49

Effectivement, apparemment c'est tout récent. Bon, j'ai ma séance pour ce soir. ^^
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When you love and when you are loved - 6,5/10

Messagepar Olrik » Lun 17 Fév 2025, 15:49

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When you love and when you are loved (Aisuru toki, aisa reru toki)
Takahisa Zeze – 2010


Film obscur et assez difficile à trouver que ce When You Love and be Loved, sans doute parce qu’il se trouve dans l’ombre du magnum opus qu’est Heaven’s Story (4H30 !) sorti un an auparavant. En tout cas, si l’on est amateur de pinkus auteurisants sortant des sentiers battus, on est servi.

Alors certes Zeze n’est pas le plus déviant du fameux Pinku Shitenno (les « quatre dieux du pinku »), le quatuor de réalisateurs qui ont pas mal exploré le genre du pinku durant les 90’s. Pour ce titre, Hisayasu Sato obtient la couronne sans aucune contestation possible :

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Ah ! Horse and Woman and Dog ! Un autre rapport à la sexualité et aux animaux ! Je recommande vivement ce chef-d’œuvre !


Mais tout de même, un film de fesses de Zeze, c’est rarement une promenade de santé. Ainsi donc When You Love and be Loved :

L’histoire suit Yuko (interprétée par Midori Ezawa), une employée de bureau qui s’occupe de son père malade. Sa vie prend un tournant lorsque sa sœur cadette entame une liaison avec un homme menaçant de publier des enregistrements érotiques de leur relation sur Internet. Pour protéger sa sœur, Yuko propose un marché : elle accepte de poser nue pour lui, à condition qu’il renonce à diffuser les images compromettantes de sa sœur.

« Poser nue », O.K. mais attention, précisons que la déviance choisie par Zeze est l’exhibitionnisme, pulsion qui, pour l’héroïne, tient davantage d’une nécessité pour répondre au chantage de l’homme (dont on ignorera le nom).
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(à noter : l'édition DVD HK présente moins de censure. Je dis ça, je dis rien)

Ça peut sembler putassier, prétexte à nous mettre dans la peau d’un voyeur qui se rince l’œil sur une situation crapoteuse. Après, il faut préciser que Zeze n’abuse pas non plus de scènes gênantes. En réalité, on partage surtout la gêne de l’héroïne, dont les pensées secrètes son livrées par l’intermédiaire d’un curseur qui apparaît à l’écran pour taper des messages qui commentent l’action et qui sont prononcés par une voix monocorde, dévitalisée. De son propre aveux, Yuko considère que ses communications sur internet lui ont flingué le cerveau, et il en est de même pour son maître-chanteur, qui en plus a maille à partir avec une situation de faillite personnelle.

Du coup le sordide de sa relation apparaît-il comme le résultat logique de la rencontre entre deux écorchés vifs englués dans une vie potentiellement de merde. Au premier abord, on se trouve devant une victime et un tortionnaire, mais l’on comprend que derrière les coups psychologiques se cache un besoin que le titre évoque assez clairement.

Il faut reconnaître sinon que Zeze a plutôt bien choisi ses acteurs, Midori Ezawa surtout dont le beau visage et la voix suscitent une impression de douceur qui contraste rudement avec la brutalité de la situation où elle patauge. Quant au dernier quart d’heure, si j’ai un peu froncé les sourcils devant un détail qui ne m’a pas paru cohérent (après, l’univers de Zeze n’est pas connu pour être particulièrement cartésien), il fournit une conclusion habile pour résoudre les névroses et procurer un peu d’apaisement après des scènes pas toujours évidentes.

Après, soyez rassurés, rien à voir avec Horse and Woman and Dog (vraiment ? Pas envie voir cette merveille ? Que vous êtes frileux !).

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Desert of Namibia - 4/10

Messagepar Olrik » Mar 18 Fév 2025, 13:18

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Desert of Namibia (Namibia no sabaku)
Yoko Yamanaka - 2024


Kana, 21 ans, s’emmerde. Au début du film, elle vit avec Honda, un garçon attentionné. Eh bien ça l’emmerde. Elle le quitte alors (de manière assez basse) pour vivre avec Hayashi, jeune homme dont elle semble être tombée amoureuse. Au début, ça va, mais là aussi, ça finit par l’emmerder. Elle décide alors de se mettre un piercing dans le pif et c’est le moment où c’est le spectateur qui va sérieusement commencer à s’emmerder…



Depuis quelque temps, j’ai pas mal donné concernant les films japonais faisant le portrait de femmes torturées et, je dois le dire, pour mon plus grand plaisir tant les films parvenaient à rendre les affres aussi touchantes et captivantes. Et parmi ces films, il y avait A Girl named Ann dans lequel jouait Yumi Kawai, rôle qui, associé à son travail pour ce Desert of Namibia, lui a permis d’obtenir le titre de la meilleure actrice aux dernières récompenses de Kinema Junpo. En soit rien de scandaleux, la jeune actrice sait jouer, prend des risques dans ses rôles, c’est mérité.

Mais là… comment dire ? Au début, je me suis dit que le film allait suivre une trajectoire à la Millennium Mambo, avec une jeunesse insouciante, un peu camée, passant ses soirées en boîte. Bon, pourquoi pas ? Le gros souci est que Kana n’est pas Vicky, le personnage de Shu Qi. Kana s’efforce d’avoir une vie normale, avec un métier, des amis, un petit copain, mais on comprend que tout cela est une manière confuse de remplir son vide intérieur. Car oui, Kana est vide (en plus d’être bipolaire). Quand son copain lui propose de mater un film pour faire passer le temps, elle répond : « À quoi ça sert de regarder un film ? » Là, j’avoue que c’est le moment où j’ai commencé à me déconnecter de l’histoire (j’ai été gentil, j’ai laissé passer une bonne heure) tout en me disant : « À quoi ça sert de regarder ce film jusqu'au bout ? »

J’entends bien qu’il n’est pas obligatoire d’éprouver de la sympathie envers un personnage pour être malgré tout intéressé par sa trajectoire. Mais avec un électrocardiogramme aussi plat (et je pense aussi que voir des Tora-san, où le moindre sentiment a tout de suite une relief particulier, n’arrange rien) concernant les personnages, une absence de clés expliquant pourquoi Kana est comme ça (Yamanaka saupoudre des hypothèses mais rien de sûr ; alors elle peut choisir de faire ainsi bien sûr, mais comme on se farcit 90% de temps un faciès tellement terne qu’il en devient antipathique, on n’a pas spécialement envie de se creuser les méninges pour comprendre le pourquoi du comment), on ne ressent aucune connexion, aucune curiosité. Et quand les scènes de folie furieuse arrivent, rien ne change : on regarde sans la moindre gêne, sans empathie, même pas avec agacement, les séances d’échanges de coups entre les deux personnages dans leur appartement. Yamanaka réussit l’exploit de vider aussi l’esprit de son spectateur. 

Bref une grosse déception, déception qui du coup me refroidit pour voir le film précédent, Amiko. Je le tenterai quand même car apparemment il y a un peu d’humour (inutile de préciser que cet ingrédient est absent de Desert of Namibia)

Et pour ce qui est de voir un film récent sur une femme mal dans sa peau et son esprit, mieux vaut voir Yumi Kawai dans A Girl named Ann ou le magnifique 658km Yoko no tabi, avec Rinko Kikuchi (qui aurait tout autant mérité d’avoir la récompense de Kinema Junpo).

4/10

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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Mar 18 Fév 2025, 13:37

Bon... Merci pour le crash-test.

Comme je compte revoir Millennium Mambo prochainement, je passe.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar osorojo » Mar 18 Fév 2025, 14:28

Tu l'avais vu au ciné A girl named Ann ? J'ai trouvé aucun tickson.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Mar 18 Fév 2025, 14:44

Mark Chopper a écrit:Bon... Merci pour le crash-test.

Comme je compte revoir Millennium Mambo prochainement, je passe.


Au moins, dans Millennium, il y a une patte esthétique, une ambiance musicale... remarque, j'y songe, le seul bon moment dans Desert on Namibia est le générique de fin. Rien d'ironique, le mélange d'image et de musique (morceau de Takuma Watanabe, compositeur que Kiyoshi Kurosawa et Kumakiri ont utilisé) est plutôt cool. Dommage que cette audace arrive si tardivement.

osorojo a écrit:Tu l'avais vu au ciné A girl named Ann ? J'ai trouvé aucun tickson.

Il avait été diffusé au Kinotayo mais non, pour le tickson, c'est dans une crèmerie en Albanie (cherche bien, tu vas trouver, on fréquente la même).
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar osorojo » Mar 18 Fév 2025, 15:16

Ah ben merde, je regarde ce soir, j'avais cherché avec le titre japonais :oops:
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C'est dur d'être un homme : Une vie simple - 8/10

Messagepar Olrik » Mer 19 Fév 2025, 13:10

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Tora san 8
C'est dur d'être un homme : Une Vie simple (Otoko wa tsurai yo: Torajirō koiuta)
Yôji Yamada - 1971


Hiroshi apprend que sa mère est au plus mal. Il se rend aussitôt à Takahashi avec Sakura mais malheureusement, il arrive trop tard pour lui parler une dernière fois. Les funérailles sont un peu tendues entre lui, son père et ses frères, et ce en dépit de la présence bouffonne de Tora qui décide de rester un peu pour veiller sur le moral du père. Il fera bien de ne pas trop rester à Takahashi car, pendant ce temps, à Shimabata, s’est installée une madone propriétaire d’un petit café. Et attention, veuve, la propriétaire, ce qui laisse toutes ses chances à Tora…

Pour les spectateurs qui s’étonnaient de la longueur de la saga et qui pensaient qu’à un moment ou à un autre, l’intérêt allait faiblir, ce huitième opus fut une belle illustration de la vitalité d’un univers qui ne demandait au contraire qu’à se poursuivre sur de nombreuses années. Le précédent épisode avait récolté 250 millions de yens. Là, c’est carrément 400, de quoi donner envie d’enchaîner les épisodes au rythme de deux par an (un au début de l’été, l’autre pour les fêtes de fin d’année). Cette fréquence commencera dès le prochain opus.

Pourquoi ce net bond dans le nombre de spectateurs ? Difficile à dire. Fondamentalement, il n’y pas vraiment de différences qualitativement parlant avec les précédents films. Ce qui est nouveau, c’est cette durée qui avoisine les deux heures alors qu’auparavant on tournait autour d’une heure et demie. À partir de ce film, Tora-san sera une saga qui n’aura pas inscrit dans son cahier des charges une durée fixe. Les durées oscilleront entre une heure et demie et deux heures. Et dans ce dernier cas, on ne peut pas dire que la lassitude a le temps d’arriver. On se dit qu’on a droit à un rab’ de trente minutes de Tora-san et, si on est client du plat, on est forcément preneur. Peut-être que cette perspective a attiré davantage de spectateurs, je ne sais pas…

On a sinon le plaisir de retrouver Takashi Shimura dans le rôle du père de Hiroshi. Comme c’est un univers qui associe souvent les contraires, il y a un vrai plaisir à voir le duo constitué de l’imperturbable professeur à Tora l’histrion.

La scène d’ouverture est particulièrement réussie. Tora rencontre et sympathise avec une troupe de comédiens ambulants. J’ignore si par la suite la séquence du rêve inaugurale sera de rigueur, mais si c’est le cas, c’est un peu dommage car il est très agréable je trouve de voir Tora perdu dans un patelin, côtoyer non pas la misère, mais une vie modeste. Il est l’incarnation d’une certaine idée du peuple, avec ce que le terme peut supposer à la fois de simplicité et de noblesse, et il est toujours touchant de voir, quelles que soient les circonstances, il arrive à sympathiser avec n’importe qui, que ce soit un ancien professeur d’université, de modestes comédiens ou telle vieille paysanne qui accepte de le loger pour une nuit.

Quant à la madone, jouée par Junko Ikeuchi, elle est celle qui remplit le plus de conditions pour permettre à Torajirô d’enfin se marier. Sans dévoiler totalement la fin, ce sera bien sûr de nouveau un échec, mais pour une raison inattendue, dépendant avant tout de Torajirô.

Mais au-delà de ces qualités, ce qui à mes yeux rend le film particulier, c’est surtout que l’on assiste à la dernière apparition de Shin Morikawa dans le rôle de l’oncle Ryûzô, l’acteur décédant deux mois plus tard d’une mauvaise évolution de sa cirrhose du foie. La légende dit d’ailleurs que dans ces derniers instants, deux actrices lui avaient tenu compagnie en versant force larmes et en le suppliant de ne pas mourir. Parmi elles, Chieko Baisho. Peut-être juste une légende donc, mais comment ne pas être séduit par l’idée que la douce Sakura ait été éplorée devant le lit de mort de son cher oncle ?
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J’ai en tout cas savouré chacune de ses scènes. Yamada a dit un jour que des trois acteurs qui avaient interprété l’oncle, Morikawa avait été celui qui avait le plus associé humour et interactions avec son diable de neveu. Juste sur un plan graphique, le contraste était très plaisant entre le visage carré de Tora et le visage tout rond de Ryûzo. Un visage de personnage de manga en fait, parfait pour incarner, par exemple, le père de Sazae san dans un drama de 1976, ou bien cet oncle attaché à son neveu mais qui se laisse facilement déborder par des accès de colère (il faut dire qu’avec Tora il y a de quoi).

Dans le prochain épisode, le rôle sera confié à Tatsuo Matsumura (qui avait déjà fait une apparition dans la saga). Vu l’excellence du casting de la série, je ne suis pas inquiet, je me dis que l’acteur se débrouillera un minimum. Mais quand même : le plaisir venant de retrouver toujours les mêmes personnages, les mêmes visages, de se sentir familier avec leurs caractères, leurs intonations de voix (on n’entendra plus jamais cette voix dire « Baka da ne… »), ça va faire bizarre de retourner dans la confiserie Kuruma sans retrouver certaines lunettes toutes rondes.

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Giants and Toys - 6/10

Messagepar Olrik » Mer 19 Fév 2025, 21:36

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Giants and Toys
Yasuzô Masumura - 1958


Ce qui est bien, avec la filmo de Masumura, c'est son foisonnement.
Mais ce qui est un peu pénible, dans Giants and Toys, c'est aussi son foisonnement.
Alors je comprends que Masumura ait voulu épouser dans la forme la frénésie consumériste du Japon au début de son miracle économique. Avec cette guéguerre économique entre trois entreprises spécialisées dans la fabrication de caramels, on comprend que le ton va être sarcastique et faire feu de tout bois, s'en prenant aussi bien aux patrons, aux publicistes, aux créatifs et à la masse. La critique est virulente, agressive, à l'image des sonorités jazz qui accompagne tout el long de l'histoire. Très bien, très original, mais voilà, il faut quand même être in the mood. Le film a été un échec commercial, et ça peut se comprendre. Après, c'est un film indéniablement riche dans ses thématiques, notamment dans le sort qu'il jette sur le personnage féminin principal, Kyoko Shima, jeune fille écervelée aux dents pourries qui va être choisie comme égérie de l'entreprise "World" et qui, contre toute attente, va peu à peu dominer l'univers masculin qui l'a recrutée en devenant une véritable star.
Mais vraiment, on se dit ouf ! quand arrive le mot "fin".

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