Pas d'humeur à structurer une critique, alors je vais juste balancer des idées pêle-mêle... En plus tout le monde est au ski, alors je vais parler un peu dans le vide je crois
J'avais envie d'y croire, j'aime bien Mangold (pas vu son
Indy, faut pas déconner), la musique de Dylan et, de manière générale, la musique des personnalités qu'on croise dans ce film (gros bonus Johnny Cash : limite il faudrait refaire
Walk the Line avec cet acteur
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).
Le savoir-faire de Mangold est bien là, le film a de la gueule, et on ne se fait pas chier malgré la durée.
Mais, et c'est un gros mais, ce film ne raconte pas grand-chose. On suit le jeune Dylan qui, touché par la musique de Woody Guthrie (excellent Scoot McNairy), fait ses débuts dans le folk, rencontre un succès énorme et décide d'évoluer plutôt que de rester prisonnier du carcan du folk, d'où un rejet violent des ayatollahs du milieu (souvent caricaturaux) et de fans peu tolérants (malgré, attention paradoxe, le message de tolérance au cœur de chaque chanson folk ou presque).
C'est peu je trouve. Trop peu pour un film de 2h20 dont le personnage principal reste insondable. Parce qu'après 2h20, je ne sais toujours pas qui est Bob Dylan, ce qu'il ressent. On reste à la surface, avec Chalamet grimé façon Cate Blanchett, en mode imitation plus qu'interprétation. Bon je dis que je ne sais pas qui est Bob Dylan, mais je crois le savoir en fait : un sale con, imbu de sa personne, capable d'écrire des tueries sans effort, et incapable d'aimer qui que ce soit (s'aime-t-il seulement lui-même ?).
Et j'ai toujours eu un problème avec les films dont le héros est un connard absolu : impossible de vraiment m'y intéresser, je reste à distance (j'appelle ça le syndrome
Raging Bull).
On pourrait s'attacher aux seconds rôles. C'est mort pour les personnages féminins, malgré deux bonnes actrices, car elles n'existent à l'écran que pour aimer Bob Dylan qui s'en bat les couilles. En dehors de ça, elles n'existent vraiment pas, on n'imagine pas qu'elles puissent avoir une vie hors de leurs scènes avec Dylan qui leur tourne toujours le dos, c'est un problème (je ne sais même plus si elles interagissent avec quelqu'un d'autre).
Ce qu'on retiendra je pense, hormis Guthrie / McNairy, c'est Edward Norton / Pete Seeger. Je n'avais pas vu l'acteur aussi bon depuis longtemps. Là, il joue le bon gars, limite le vieux papa, qui essaie de s'entendre avec tout le monde et qui ne comprend pas que son monde est déjà mort, qu'il est ringard et que c'est foutu pour le folk. Norton arrive à faire passer pas mal d'émotions, il est top.
Boyd Holbrook est top également en Johnnie Cash, comme je l'ai dit, mais son personnage est purement fonctionnel dans ses rencontres avec Dylan - un rôle de mentor limite fantasmé. J'ai souvent pensé à Elvis / Val Kilmer dans
True Romance, je ne suis pas sûr que ce soit l'effet recherché
Je pense qu'il vaut mieux (re)voir
Dont Look Back et
I'm not There en fait.
Et non Alegas, je ne veux pas de référencement.