[Alegas] Mes Critiques en 2025

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Alegas » Sam 01 Fév 2025, 11:59

BILAN JANVIER 2025


Films vus :

1 : Dr. Jekyll and Mr. Hyde, Rouben Mamoulian, 1931, Ciné VOST : 7,5/10
2 : No country for old men, Joel & Ethan Coen, 2007, Blu-Ray VOST : 10/10
3 : En fanfare, Emmanuel Courcol, 2024, Ciné VF : 6,5/10
4 : The wrong trousers, Nick Park, 1993, Blu-Ray VOSTA : 9/10
5 : We live in time, John Crowley, 2024, Ciné VOST : 7,5/10
6 : Rio Lobo, Howard Hawks, 1970, TV VOST : 5,5/10
7 : Ulisse, Mario Camerini, 1954, TV VOST : 5/10
8 : Tout simplement noir, Jean-Pascal Zadi & John Wax, 2020, TV VF : 6,5/10
9 : Wallace & Gromit : Vengeance most fowl, Nick Park & Merlin Crossingham, 2024, TV VOST : 7,5/10
10 : The Aftermath, James Kent, 2019, TV VOST : 4,5/10
11 : Six jours, Juan Carlos Medina, 2025, Ciné VF : 2,5/10
12 : 2046, Wong Kar-wai, 2004, Ciné VOST : 8,5/10
13 : Liliom, Frank Borzage, 1930, DVD VOST : 4/10
14 : Les Visiteurs II : Les couloirs du temps, Jean-Marie Poiré, 1998, Truc VF : 6/10
15 : Smile, Parker Finn, 2022, Truc VOST : 7/10
16 : Kill, Nikhil Nagesh Bhat, 2024, Truc VOST : 5/10
17 : Bird, Andrea Arnold, 2024, Ciné VOST : 5,5/10
18 : Mon meilleur ami, Patrice Leconte, 2006, TV VF : 5/10
19 : Never let go, Alexandre Aja, 2024, Truc VOST : 6/10
20 : The great escaper, Oliver Parker, 2023, Truc VOST : 4/10
21 : My fair lady, George Cukor, 1964, DVD VOST : 5/10
22 : La habitación de al lado, Pedro Almodóvar, 2024, Ciné VOST : 6/10
23 : The Dead, John Huston, 1987, Ciné VOST : 6,5/10
24 : The Caine mutiny court-martial, William Friedkin, 2023, Truc VOST : 7/10
25 : Smile 2, Parker Finn, 2024, Truc VOST : 6/10
26 : Memoir of a snail, Adam Elliot, 2024, Ciné VOST : 8,5/10
27 : Rough night, Lucia Aniello, 2017, TV VOST : 3,5/10
28 : Laura hasn't slept, Parker Finn, 2020, Truc VO : 6/10
29 : Rebel Ridge, Jeremy Saulnier, 2024, TV VOST : 7/10
30 : Foe, Garth Davis, 2023, TV VOST : 3/10
31 : Les graines du figuier sauvage, Mohammad Rasoulof, 2024, Ciné VOST : 6,5/10
32 : Hundreds of beavers, Mike Cheslik, 2024, Blu-Ray VOST : 8,5/10
33 : Memory, Michel Franco, 2024, Truc VOST : 6/10
34 : Just visiting, Jean-Marie Poiré, 2001, Truc VF : 1/10
35 : The Lord of the Rings : The Fellowship of the Ring, Peter Jackson, 2001, UHD VO : 10/10
36 : Les Visiteurs : La Révolution, Jean-Marie Poiré, 2016, Truc VF : 2/10
37 : Città violenta, Sergio Sollima, 1970, TV VOST : 5/10
38 : Die Ehe der Maria Braun, Rainer Werner Fassbinder, 1979, Ciné VOST : 6/10
39 : Trois jours à vivre, Gilles Grangier, 1958, Ciné VF : 5/10
40 : That Christmas, Simon Otto, 2024, TV VOST : 3/10
41 : Galaxy Quest, Dean Parisot, 1999, UHD VOST : 7/10
42 : Sing Sing, Greg Kwedar, 2024, Ciné VOST : 7/10
43 : Wolfs, Jon Watts, 2024, Truc VOST : 5/10
44 : Les 11 Commandements, François Desagnat & Thomas Sorriaux, 2004, Truc VF : 0,5/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Smile 2 - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 01 Fév 2025, 14:36

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Smile 2 de Parker Finn
(2024)


J’étais curieux de découvrir le film car mine de rien le premier opus se suffisait largement à lui-même, notamment dans son exploitation du concept, et du coup j’avais beaucoup de mal à imaginer un second long sur le sujet qui ne tombe pas dans la répétition du schéma narratif, avec l’infestation, la découverte progressive du mal, la quête de compréhension du mécanisme, puis le piège qui se referme peu à peu. Pour le coup, même si le résultat aurait pu être pire, il y a vraiment la sensation de voir un décalque du premier film mais avec un budget plus confortable qui permet un contexte plus imposant (d’une employée dans un hôpital psychiatrique, on passe à une chanteuse pop célèbre). Le principal souci, c’est que les codes de fonctionnement de la malédiction sont exactement les mêmes qu’avant (seul ajout, la volonté de chercher à créer une mort artificielle pour s’en débarrasser) et du coup à partir de là c’est évidemment très difficile de proposer quelque chose de réellement neuf, surtout que pour des questions de logique on a un personnage principal qui réagit de la même manière que l’héroïne précédente.

Le résultat est toujours efficace, mais avec du coup cette sensation d’être déjà en terrain connu, là où le premier film baignait dans un mystère ambiant. Les ficelles se voient d’autant plus : on sait que la créature cherche à avoir des témoins pour passer d’un corps à l’autre, du coup, avec une chanteuse qui prépare un concert, on peut vite deviner la conclusion, et vu qu’on sait désormais que l’entité peut aussi créer des scènes entières qui sont fausses, on capte plus rapidement l’astuce, même si ces séquences sont plus conséquentes (la meilleure amie j’avais capté direct vu qu’elle n’a aucune interaction avec d’autres personnages). Bref, malgré une fin qui promet un troisième épisode différent, le script n’est pas la force de cette suite qui s’impose plus finalement par sa réalisation et la façon dont sont mises en scène certaines apparitions.

Cela se fait parfois au prix de choix douteux (la séquence dans la voiture avant l’accident j’ai trouvé ça assez moche) mais globalement Parker Finn confirme tout le bien qu’on pouvait penser de lui avec une mise en image pleine de qualités : le plan-séquence du début, les jumpscares qui jouent sur l’attente, le sound-design toujours aussi malaisant, les jeux de photographie, le passage dans l’appartement avec les fans en mode un deux trois soleil, etc… Entre ça et la prestation de Naomi Scott, ça fait pardonner en partie le manque d’originalité du film. Du coup, je suis quand même curieux de voir la direction que prendra le troisième film, mais après j’espère sincèrement que cette licence s’arrêtera car on sent déjà que les limites sont atteintes et que ça tourne partiellement en rond.


6/10
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Ce Noël-là - 3/10

Messagepar Alegas » Sam 01 Fév 2025, 23:38

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That Christmas (Ce Noël-là) de Simon Otto
(2024)


Critique rapide de ce film avant qu’il ne disparaisse complètement de ma mémoire, ce qui ne devrait pas tarder à arriver. Au premier abord, c’est une production animée Netflix comme tant d’autres, mais le fait est que c’est écrit par Richard Curtis, auteur que j’apprécie particulièrement pour bon nombre de films, et le voir sur un film d’animation de Noël paraît finalement assez logique vu le ton et l’univers du bonhomme. A priori, c’est un film adapté d’un livre pour enfants que Curtis a écrit un peu avant, avec plusieurs petites histoires séparées les unes des autres, et qui sont ici rassemblées pour faire une sorte de gros film choral avec, en guise de protagonistes, les villageois d’un petit village du fin fond du Royaume-Uni, et le Père Noël. Sur l’intention, why not, le souci c’est que dès les premières minutes on se rend compte que c’est vraiment une resucée totale des films de Noël classiques, avec morale bien-pensante, de l’humour censé plaire à tous les âges, des personnages hauts en couleur, bref de la part de Curtis, qui finit par s'auto-citer dans une scène gênante, j’avoue que je m’attendais à quelque chose d’un peu plus original.

Mais le pire, c’est que rien dans ce film ne fonctionne narrativement, que ce soit le côté choral qui ne sert à rien, les relations entre personnages, même les dialogues sont tout ce qu’il y a de plus imbitable. Si on rajoute en plus le fait que le film a un côté particulièrement désagréable, propre aux productions anglaises depuis quelques années, à vouloir rajouter artificiellement toutes les minorités possibles sans que ça n’apporte quoi que ce soit, tout ça donne un film qui donne plus l’impression de cocher des cases au fur et à mesure (sentiment renforcé par des choix de chansons pour se la jouer branché) plutôt que de raconter réellement une histoire de façon sincère. On ne peut même pas dire que la technique permet de faire passer la pilule : j’ignore le budget du film mais ça ne devait pas voler bien haut vu le résultat à l’écran, qui donne l’impression de voir une production d’animation 3D qui a facile quinze/vingt ans de retard, chose d’autant plus étonnante que la production se permet à côté d’aligner une distribution plutôt classieuse (Brian Cox, Bill Nighy et Fiona Shaw notamment) et d’avoir John Powell à la BO (malheureusement peu inspiré sur celui-ci). Bref, c’est vraiment pas ouf du tout, c’est même assez chiant et pénible à regarder. Pour un bon film de Noël sur Netflix, on continuera à préférer Klaus.


3/10
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Mémoires d'un escargot - 8,5/10

Messagepar Alegas » Dim 02 Fév 2025, 14:10

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Memoir of a snail (Mémoires d'un escargot) de Adam Elliot
(2024)


On aurait pu penser qu’après un film comme Mary & Max, la carrière d’Adam Elliot aurait décollé, et lui aurait permis d’enchaîner rapidement sur un second long-métrage. Outre le fait qu’il a des difficultés à monter le financement de ses films, c‘était sans compter sur le fait qu’il a fallu huit ans pour créer cette nouvelle bobine, mais très franchement l’attente en valait la peine vu le résultat final. Concrètement, on est devant un film à la sensibilité très proche du précédent opus du réalisateur : une oeuvre abordant des sujets difficiles, plutôt orientée pour les adultes (ceci dit, les gamins à ma seconde séance avait l’air d’apprécier), et surtout qui mixe avec beaucoup d’habileté l’humour (souvent noir) et le tragique. Faire rire son spectateur est un exercice compliqué, le faire pleurer également, Adam Elliot, lui, arrive à faire les deux en l’espace d’une seule et même scène.

C’est cet équilibre parfait entre drame et comédie qui fait la force de Memoir of a snail, dont l’histoire pourrait paraître clairement trop lourde avec une orientation totalement premier degré (c’est vraiment l’histoire d’une femme qui accumule les coups de sort, à priori en partie biographique puisque Elliot avoue s’être inspirée de sa propre mère) mais qui s’avère être finalement une très belle leçon de vie à travers les pires moments de l’existence. Le résultat est pour le moins efficace : durée courte, rythme soutenu, narration en voix-off qui ne donne pas l’impression de surligner l’action à l’écran (de l’aveu même d’Elliot, la voix-off est surtout une contrainte de budget, lui permettant d’avoir moins d’animation à faire), et surtout des personnages hauts en couleur adorables ou détestables à souhait. Il y a une réelle sincérité dans l’écriture qui rend l’ensemble particulièrement envoûtant, c’est rare de voir un film pareil taper aussi juste sans paraître simpliste ou donneur de leçon.

Formellement, c’est assez dingue tout en ayant un côté très humble dans la fabrication : c’est de la pur stop motion où tout est fabriqué et animé à la main, chose qui se fait de moins en moins dans les gros studios qui font encore ce genre d’animation. Ça donne quelque chose de très authentique visuellement, alors qu’il y a pourtant un character design très atypique comme toujours chez Elliot, là encore ça donne un mélange assez unique. Le côté humble se ressent aussi du côté de la mise en scène pure : stop motion à petit budget oblige, ça ne fait pas des grands mouvements de caméra comme chez Laïka ou Aardman, c’est très sage dans la réal mais ça colle complètement avec les personnages et l’histoire, et ça n’empêche pas les trouvailles de narration qui vont plutôt se faire du côté du montage. A l’arrivée, il n’y a ni plus ni moins qu’un des plus beaux films d’animation sortis ces dernières années, une petite merveille qui ne paye pas de mine mais dont on ressort grandi.


8,5/10
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Film: Mémoires d'un escargot
Note: 7/10
Auteur: logan

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# Pire soirée - 3,5/10

Messagepar Alegas » Mar 04 Fév 2025, 01:38

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Rough night (# Pire soirée) de Lucia Aniello
(2017)


Un énième film qui vient confirmer une tendance à la facilité à ce stade de la carrière de Scarlett Johansson : elle enchaîne alors les gros blockbusters et les voix dans des films d’animation, alors pourquoi pas céder aussi aux grosses comédies potaches de potes comme Hollywood sait les faire chaque année ? En soi, pourquoi pas, ça ne m’aurait par exemple pas déplu de voir Scarlett tourner dans une production Apatow, et ça lui aurait sûrement permis de jouer avec son image. Le truc c’est qu’on sent qu’on est ici devant un projet bas de gamme qui a soudainement pris en ampleur par le fait qu’une star de renommée mondiale est rattachée au projet, alors qu’en réalité rien ne justifie que ça se démarque du reste des productions de ce style. Le script était pourtant réputé à la base, ayant fait partie de la fameuse liste des meilleurs scripts non produits à Hollywood, mais le résultat fait peine à voir, pas tant pour ce que ça raconte, mais surtout parce que c’est fait sans panache, sans volonté de proposer un vrai divertissement borderline dans le ton (alors qu’il y a tout pour), bref c’est de la comédie qui devrait avoir un classement R et tout oser en termes de violence et de charme, alors qu’on se retrouve au final devant un film tous publics qui ne fait de mal à personne.

Du coup, on peine à s’intéresser à cette histoire pourtant assez farfelue (un enterrement de vie de jeune fille qui tourne mal alors que le strip-teaseur engagé meurt accidentellement au beau milieu de la baraque louée pour l’occasion), les péripéties s’enchaînent sans donner l’impression d’une escalade dans le grotesque et le rire, tout est désespérément plat. De plus, ça en fait beaucoup trop dans les stéréotypes de personnages (le perso de Kate McKinnon) et dans la volonté de détourner les habituels rôles entre hommes et femmes, là encore ça aurait pu marcher dans des contextes où le film irait assez loin dans le ton, mais ça ne fonctionne définitivement pas dans le cas présent (le passage avec le mari qui porte les couches ça donne vraiment l’impression de sortir d’un autre film du coup). C’est pas aussi nul que ce que j’avais pu en lire ces dernières années (c'est pas particulièrement détestable), mais c’est clairement une comédie particulièrement oubliable, et qui aurait sûrement eu plus de libertés de ton sans la présence de Scarlett, qui apporte pourtant un atout charme indéniable. Reste donc quelques rares gags qui fonctionnent, la robe de Scarlett, ses cheveux courts qui lui vont si bien, un caméo rigolo de Demi Moore, pour le reste je préfère largement revoir Bridesmaids qui s’assume bien plus dans ses intentions.


3,5/10
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Rebel ridge - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 05 Fév 2025, 00:24

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Rebel ridge de Jeremy Saulnier
(2024)


Il s’est passé tellement de temps depuis le dernier film de Saulnier que j’avais fini un peu par oublier l’enthousiasme que j’avais à suivre sa carrière, lui qui m’apparaît comme un des récents réals à suivre de près. Son Hold the dark avait ses qualités, mais il y avait quand même un écart significatif avec Blue Ruin et Green Room, et puis c’est clairement à mes yeux un réal fait pour la salle de cinéma, et pas pour Netflix. Du coup, je n’avais pas forcément de grosses attentes sur celui-ci, mais malgré le fait de ne pas pouvoir le découvrir sur grand écran il y a quand même l’impression de voir Saulnier revenir en grande forme, j’irais pas jusqu’à dire que c’est son meilleur film, mais ça égale à peu de choses près le doublé déjà évoqué.

Sur un pitch de série B déjà vu des milliers de fois, Saulnier fait, comme souvent, le choix d’aller à contre-courant : pas question de refaire un First blood, nulle envie de partir dans un film violent avec un mec contre une petite armée, bref on est assez loin de ce que le synopsis peut laisser penser de prime abord. On a du coup une approche plutôt originale, une sorte de revenge movie (et encore, c’est pas réellement de la vengeance à proprement parler, c’est plus une recherche de justice) avec un héros qui se refuse à s’abaisser au niveau de ceux qu’il affronte, et qui agit donc par pure défense, en neutralisant ses ennemis plutôt qu’en les tuant (CQC powaaa !!! 8) ). Ça donne un film qui possède sa propre dynamique, qui ne cherche pas forcément à être divertissement pur et à posséder un rythme trépidant, mais à vrai dire c’est tant mieux car la lenteur apporte un réel plus à l’ensemble. Il y a vraiment l’impression de voir une bobine qui a sa propre identité, chose d’autant plus rare sur un film de plateforme où on a tendance à rendre tout le plus grand public possible histoire de viser large. Surtout que ce sont des choix qui ne se font pas au détriment de l’efficacité : les personnages fonctionnent, les relations entre eux aussi, l’intrigue qui se complexifie petit à petit fait son petit effet tout en restant une histoire à hauteur d’homme, bref ça ne pète pas plus haut que son cul et ça réussit ce que ça cherche à entreprendre.

On a en plus un héros méga cool, qui doit beaucoup à son comédien qui est, pour le coup, une petite révélation (reste à voir sur d’autres films car les deux autres où je l’ai vu c’était pas la même limonade :? ) : grosse présence à l’écran, physique massif qui contraste avec le calme impérial du protagoniste, limite je serais pas contre avoir d’autres films avec ce perso. Côté mise en scène, c’est Saulnier qui rappelle toutes ses qualités : la précision du montage, la photo qui met en valeur les décors naturels et les silhouettes sans aller dans quelque chose de trop léché, la violence sèche et rapide, les mouvements d’appareils utilisés seulement quand ils sont nécessaires, etc… Il y a une simplicité et une efficacité de réalisation qui m’a souvent rappelé le style finalement assez proche de Zahler, ce serait intéressant d’ailleurs de rapprocher les deux filmographies pour une analyse, j’ai l’impression qu’il y a beaucoup de points communs entre les deux bonhommes. En l’état, c’est pas un grand film, mais c’est quand même un métrage bourré de qualités, et que j’ai déjà envie de revoir alors que je l’ai découvert il y a deux semaines, ce qui est quand même plutôt bon signe :mrgreen: .


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 05 Fév 2025, 07:29

J'avais envie de l'adorer celui-là. Mais le script s'emberlificote pour pas grand chose. Une approche un peu plus sèche et épurée aurait été la bienvenue. Et le lead féminin est relou.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Alegas » Mer 05 Fév 2025, 11:13

Ah bah moi j'ai bien aimé ce perso féminin justement. Perso utile, fragile mais pas trop, et l'actrice est mimi.
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Remplaçant (Le) - 3/10

Messagepar Alegas » Mer 05 Fév 2025, 23:18

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Foe (Le remplaçant) de Garth Davis
(2023)


Le couple en tête d’affiche et le pitch me laissaient imaginer un film assez prometteur, malheureusement il n’en est rien, mais l’avantage est qu’on s’en rend compte assez vite. On est donc là face à un film de couple quelque peu maquillé en fable de science-fiction, avec une base narrative qui rappelle un peu un des épisodes de la seconde saison de Black Mirror, puisqu’il est question d’un membre d'un couple remplacé pendant son voyage dans l’espace par une copie de lui-même afin que sa femme puisse compenser son absence. L’histoire est un peu plus compliquée que ça, avec un petit twist à la clé (qu’on peut deviner néanmoins car il y a quelques indices évidents, notamment dans les relations entre personnages), mais ça se voudrait être un film qui remet en question la place de l’individu, de l’attache émotionnel qu’on peut avoir envers une personne précise. Si on rajoute le fait que ça se passe dans un futur proche où la Terre est sur le point de mourir et que les humains cherchent de plus en plus à la fuir, ça aurait pu donner un film intéressant, mais Garth Davis ne fait finalement que gratter la surface de son histoire.

Un résultat d’autant plus déroutant que le film dure quand même presque deux heures, et donc ne donne jamais l’impression de manquer de temps pour approfondir ses sujets, mais au final on a surtout le sentiment de regarder un moyen-métrage qui aurait été étiré au-delà du raisonnable. Le couple ? Les prestations de Paul Mescal et surtout Saoirse Ronan ont beau être sincères, l’écriture et la façon de les mettre en scène n'aident pas à s’attacher à eux. Le contexte SF ? Hormis quelques idées comme le fait de tourner en Australie pour une action se déroulant dans des USA de plus en plus désertiques, et quelques jolis plans d’ensemble pour vendre le concept, c’est plus gadget qu’autre chose. A l’arrivée, il y a donc une jolie coquille vide, qui peine à créer de l’émotion et donc de l’intérêt. En ce qui me concerne, les deux heures se sont bien faites sentir.


3/10
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Graines du figuier sauvage (Les) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 06 Fév 2025, 16:27

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Les graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof
(2024)


Je ne savais pas du tout de quoi ça allait parler avant d’entrer dans la salle, et j’avoue que ce n’est pas plus mal. C’est pas tant que le film soit étonnant, mais dans la mesure où je m’attendais à un simple drame social et familial, le fait de me retrouver devant une oeuvre à forte résonance politique et féministe m’a quelque peu surpris. Concrètement, ça raconte l’histoire d’une petite famille iranienne dont le père est nommé, après des années à gravir les échelons, à un poste assez particulier puisqu’il est celui qui signe, et donc approuve, les mises à mort demandées par le régime, un poste évidemment où on lui demande de poser le moins de questions possibles, et qu’il doit garder secret pour protéger sa famille d’éventuelles représailles.

Là où le récit prend une tournure particulière, c’est dans le choix de ne finalement que peu adopter le point de vue de cet homme, et ce qui va intéresser le plus le réalisateur est le reste de sa famille, à savoir sa femme et ses deux filles. La première prend très au sérieux l’annonce du poste et tente de préserver la sécurité de la famille et l’image du père auprès des filles, ces dernières en revanche, dans un contexte où la parole des jeunes et des femmes se lèvent contre le gouvernement, sont déjà plus dans le doute et la remise en question de la moralité de leur paternel. Arrive ensuite l’élément perturbateur, à savoir l’arme de service du père qui disparaît soudainement, et à partir de là c’est une lente descente aux enfers, avec le père qui se met à douter de sa femme et de ses filles, au point de fouiller leur lieu de vie, de les faire interroger, et ça va aller encore plus loin dans un dernier acte que je ne spoilerais pas.

Sur tout le film, on sent évidemment le parallèle politique, avec d’un côté la figure d’autorité qui veut bien faire mais qui ne remet pas en question ses méthodes, et de l’autre les personnes qui subissent le pouvoir jusqu’à un point de non-retour, et c’est évidemment amplifié par le fait que tout le film se déroule durant des manifestations de plus en plus violentes, qui sont souvent évoquées hors-champ puis vues à travers des footages réels pris par différents téléphones portables. C’est pas forcément le traitement le plus subtil du monde, mais le fait est que ça fonctionne, et si on ajoute à ça le fait que le film est aidé par des prestations impeccables et une atmosphère assez pesante (très peu de musique notamment), on a quand même un résultat convaincant à l’arrivée. Dommage donc que le métrage possède, à mon sens, deux défauts majeurs qui viennent noircir le tableau.

D’une part, il y a la longueur. C’est clairement ce qui me faisait peur avant d’aller le voir, et le fait est que le film ne justifie jamais réellement le fait de quasiment durer trois heures (qui se font sentir), d’autant que toute la première heure c’est quasiment que de l’exposition qui aurait pu être accélérée. L’autre souci, c’est la mise en scène : ça fonctionne, mais ça ne cherche jamais à faire plus. Résultat : on a une réalisation de drame social basique sur un film qui se veut pourtant un brin plus ambitieux que ça, notamment dans la dernière heure où on a des morceaux de tension, et c’est triste de constater que le réal n’en fait pas grand chose. Le meilleur exemple à mon sens est le climax dans le petit village abandonné : chez un réal conscient du potentiel de la scène, genre un mec comme Sorogoyen, on aurait pu avoir une fabuleuse séquence de cache-cache mortel, avec trois personnages qui doivent fuir un quatrième, mais au final on a juste une succession de plans aléatoires qui font qu’on a jamais une lisibilité claire du lieu. Ça n'empêche pas le film de réussir ce qu’il cherche à faire, mais à côté de ça j’ai trop souvent l’impression de voir un réal qui préfère mettre en avant son discours politique plutôt que de faire du cinéma.


6,5/10
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