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Oh Lucy!
Film de Atsuko Hirayanagi · 1 h 35 min · 2017 (Japon) — 7,5/10
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Toujours redoutable ce genre de petite bobine qui te séduit d'emblée par son ambiance de comédie légère pour t'amener vers un final blindé d'émotion que tu ne vois pas forcément venir. Oh Lucy c'est une comédie lunaire improbable qui fonctionne pourtant du tonnerre. Alors même que tous les personnages en présence semblent tout droit venus de Mars, au fur et à mesure que le film les dévoile, leur humanité dans ce qu'elle peut avoir de plus triste finit de lever les derniers doutes : ils sont bien, les pauvres, originaires de nos sociétés flinguées qui, par le pouvoir d'un acharnement constant, assèchent les coeurs avec une rigueur de tueur à gage.
Ce qui est probablement le plus touchant dans cette tranche de vie, qui sait être originale par son contexte très particulier, c'est cette histoire de famille complètement ubuesque qui lui sert de fil rouge. A elle seule, elle cristallise le pire des relations humaines : jalousie, hypocrisie, rancoeur, amour, tout y passe, à la rage d'un moulin muni d'un tamis pas très fin et c'est tant mieux, il n'est pas vraiment question de rendre le message subtil, après tout, le film commence par un suicide dans un métro, alors bon il n'y avait pas mensonge sur la marchandise.
Une première réalisation sacrément maîtrisée je trouve (dommage qu'elle n'ait pas été suivie d'un autre essai pour le moment) qui fonctionne aussi parce qu'elle est servie par des acteurs excellents, à commencer par un Josh Hartnet surprenant en prof d'anglais américain à la cool qui confond un peu cours de langue et leçons de théâtre. Mais bien entendu c'est la partition habitée de Shinobu Terajima que je retiendrai de mon côté, elle est impressionnante et trouve une sacrée résonance avec le charisme dingue de Kôji Yakusho quand ce dernier nous fait l'honneur d'être à l'écran.
Enfin, c'est emballé en à peine 90 minutes, donc si vous aimez les petites péloches surprenantes qui ne payent pourtant pas de mine, il ne faut pas hésiter, ça vaut assurément la découverte.
Je me range derrière le bel avis d'Oso, une péloche surprenante qui te cueille d'emblée et qui t'emmène vers des pics d'émotions inattendus. Une jolie petite découverte. 
