[Alegas] Mes Critiques en 2025

Vos critiques de longs-métrages

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Tout simplement noir - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 19 Jan 2025, 14:07

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Tout simplement noir de Jean-Pascal Zadi & John Wax
(2020)


C’était un film qui ne m’intéressait pas vraiment à sa sortie cinéma, ça faisait un peu projet sorti de nulle part, avec un acteur/réalisateur inconnu au bataillon, et en plus avec un concept casse-gueule pour une comédie française, bref ça ne titillait pas forcément ma curiosité à l’époque. Mais le fait est que Jean-Pascal Zadi s’est fait depuis une petite réputation, et m’apparaît de plus en plus comme un acteur avec un capital sympathie évident, du coup rattrapage de cette comédie qui s’avère en réalité pas mal du tout. Et pourtant ça aurait pu être rapidement imbitable avec ses envies de faire un faux-documentaire qui aborde, sur le ton de l’humour, des sujets politiques et raciaux, puisque Zadi (qui incarne son propre rôle donc) cherche pendant tout le film à monter une grande marche des noirs pour souligner le peu de place qu’ils ont dans la société française.

Heureusement, et c’est là où le film évite les principaux pièges, ça ne cherche pas réellement à souligner des problématiques ou délivrer un propos sérieux sur le sujet, ça utilise plutôt les thématiques comme base pour une comédie qui va dans le gros n’importe quoi. Ce qui me surprend surtout, c’est à quel point ça n’hésite pas à aller dans le politiquement incorrect pour faire rire alors qu’on parle quand même d’une comédie sortie en 2020. A ce titre, le passage avec Ramzy et Jonathan Cohen qui veulent intégrer les arabes et les juifs à la marche est un bon moment de rigolade, idem pour la scène des féministes noires ou celle qui mentionne Dieudonné, bref ça n’hésite pas à aller titiller des sujets touchy sans que ça ne paraisse lourdingue.

L’autre grande qualité du métrage à mon sens, c’est qu’il y a une réelle volonté d’auto-dérision à tous les niveaux, et notamment du casting qui assume pleinement de ne pas être montré sous son meilleur jour. Ainsi, Zadi joue clairement sur son image d’acteur à la carrière inexistante, le passage avec Eric Judor qui devient militant à l’extrême c’est à mourir de rire, et la cerise sur le gâteau en ce qui me concerne c’est toute la séquence avec Kassovitz qui s’auto-parodie en réalisateur imbu de lui-même et qui se la pète grave. C’est franchement bien mené, ça arrive à ne jamais être répétitif, et je trouve même que le film a un côté assez touchant avec son final où le héros accepte de se contenter de peu alors qu’il en a chié d’une scène à l’autre, même la scène avec Omar Sy apporte un petit plus d’humanité à ce personnage. Pas forcément une comédie que je reverrais régulièrement, mais ça a assez de qualités pour être recommandé, d’autant qu’on est loin de la comédie française typique qu’on se tape plusieurs fois chaque année.


6,5/10
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Wallace et Gromit : La palme de la vengeance - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 20 Jan 2025, 00:47

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Wallace & Gromit : Vengeance most fowl (Wallace et Gromit : La palme de la vengeance) de Nick Park & Merlin Crossingham
(2024)


Si le studio Aardman peut se targuer d’avoir régulièrement livré des films de qualité, le succès financier n’a pas toujours été au rendez-vous, et c’est clairement le cas sur les dernières années : le dernier grand succès en salle remonte à dix ans, l’échec de Early Man a été un coup dur pour le studio, Netflix est devenu un partenaire régulier pour permettre de trouver à coup sûr le public, et il y a en plus une certaine tendance à délaisser les projets originaux, et se reposer sur des licences déjà existantes. Après Shaun the Sheep : Farmageddon et Chicken Run : Dawn of the Nugget, c’est donc Wallace et Gromit qu’on ressort du placard, et pour le coup c’est peut-être bien le projet qui paraît le plus logique puisque la licence avait déjà eu plusieurs épisodes, et surtout parce que ça faisait maintenant plus de quinze ans qu’elle n’avait pas été exploitée de nouveau (c’est d’ailleurs le premier film sans le doubleur historique de Wallace, décédé entre temps :| , mais son successeur fait super bien le taf).

Le souci, c’est qu’en sortant le duo le plus emblématique du studio, Aardman misait d’une certaine façon sa réputation, chose d’autant plus vraie lorsque le nouveau film est annoncé comme une suite à The wrong trousers, AKA l’opus généralement considéré comme le meilleur de la saga. Très franchement, une partie de moi était sceptique, de par l’apparence opportuniste du projet, mais le résultat confirme finalement une règle fondamentale chez Aardman : un film Wallace et Gromit ne peut jamais être mauvais. Pour le coup, et même si je préfère de peu le premier long-métrage sorti en 2005, on est bel et bien devant un super film qui fait oublier la petite déception qu’avait été la suite de Chicken Run. L’avantage de Wallace et Gromit, c’est que ce sont des films qui reposent toujours sur une même recette avec quelques variantes, et du coup qu’importe le pourcentage d’originalité apporté tant que le charme et l’humour fonctionne, ce qui est clairement le cas ici.

On a donc la suite plus ou moins directe de The wrong trousers, et donc le retour du bad guy emblématique Feathers McGraw qui, forcément, va chercher à se venger du duo après plusieurs années en prison. Le fait est que ça marche plutôt bien en tant que suite, avec plusieurs échos au film précédent et le fait de mettre de nouveau à l’épreuve la solidité de la relation entre Gromit et son maître qui le délaisse (point qui était déjà au cœur de The wrong trousers). Mais on sent aussi une volonté de la part de Nick Park et d’Aardman de rendre le duo plus en accord avec son temps sans pour autant le déposséder de ce qui fait son identité. Ainsi, on questionne la pertinence des inventions de Wallace, on en profite pour se demander à quel niveau l’intelligence artificielle devient dangereuse (sujet d’autant plus pertinent dans un film d’animation fait main), et on a un nouveau personnage féminin qui est introduit pour d’éventuels futurs opus de la franchise. Pour le reste, on est clairement dans la recette typique Wallace et Gromit, et pour être tout à fait honnête c’est exactement ce que je souhaitais.

Côté technique, c’est toujours aussi hallucinant de voir le boulot d’Aardman sur des séquences difficiles à imaginer en stop-motion, la mise en scène se veut classique mais est toujours d’une lisibilité exemplaire, et sur l’humour c’est évidemment très drôle, avec même clins d’œil bien vus (Feathers McGraw qui refait Cape Fear :mrgreen: , ou qui se prend pour Blofeld et le Capitaine Nemo, ça me fait le film). Là où j’aurais quelques réserves, c’est d’une part sur le fait que, sans trop de surprise, le film a du mal à recréer un climax à la hauteur de celui de Wrong trousers (en soi, la séquence des péniches est très cool, mais ce n’est pas plus marquant que ça), et du côté de la BO j’avoue ne pas être convaincu par l’arrivée de Lorne Bafle (compositeur que je trouve très impersonnel), je préférais largement la compo de Julian Nott en solo sur le précédent long (mais bon, le mec a désormais la soixantaine passée, j’imagine que c’est peut-être compliqué pour lui de composer pour un long entier tout seul). En l’état, c’est un chouette ajout pour la saga, et le meilleur film Aardman depuis le premier film Shaun the Sheep, j’espère sincèrement que le succès du métrage permettra au studio de continuer sur cette lancée, même si c’est vraiment dommage de ne pas pouvoir découvrir ça sur grand écran.


7,5/10
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Cœurs ennemis - 4,5/10

Messagepar Alegas » Lun 20 Jan 2025, 14:11

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The Aftermath (Cœurs ennemis) de James Kent
(2019)


Un petit drame historique anglais avec un sujet plutôt intéressant, à savoir les relations humaines entre une famille allemande qui doit partager sa demeure avec un officier anglais et sa femme, le tout dans le Berlin d’après-guerre. Un pitch prometteur donc, mais qui donne lieu à un résultat plutôt mitigé. A vrai dire, c’est un peu le genre de productions anglaises qui donnent l’impression d’être des téléfilms de luxe de la BBC, mais transposés sur grand écran. Il y a du budget, il y a un casting vendeur (Keira Knightley, Jason Clarke, Alexander Skarsgård), il y a une base scénaristique intéressante, mais l’ensemble manque cruellement d’ampleur, et surtout on ressort du film en ne retenant finalement pas grand chose de son contenu. J’ignore ce que vaut le roman adapté, mais le résultat à l’écran donne un peu la sensation de passer à côté du sujet : on aurait pu avoir une vraie étude des relations tendues entre perdants et gagnants d’une guerre, sur la honte grandissante du peuple allemand obligé de courber l’échine une seconde fois, sur le Berlin en ruines, sur la difficulté des forces alliés à ramener de la normalité, et c’est d’ailleurs un peu le cas sur la première demi-heure.

Malheureusement, ça part ensuite dans le drame conjugal classique, avec la femme anglaise qui couche avec l’allemand, le tout avec des traumas à régler des deux côtés (la perte d’un fils pour l’une, celle d’une femme pour l’autre), et à partir de là c’est clairement un récit en mode automatique, très prévisible, et assez moralisateur dans son final. Quand je parlais de téléfilm de luxe, c’est quelque chose qui se vérifie surtout sur la forme : il y a de la belle image, c’est plutôt léché dans l’ensemble, mais c’est de l’illustration purement fonctionnelle, il n’y a jamais de composition ou un choix de cadre/montage où on se dit qu’il y a une réelle réflexion de mise en scène derrière, bref c’est du joli vide. En l’état, c’est une bobine qui se regarde tout de même pour le contexte intéressant et pour le casting qui donne un minimum de vie au projet (notamment Knightley qui est toujours à l’aise dans ce type de production), mais c’est clairement le genre de film où j’aurais tendance à dire aussitôt vu aussitôt oublié.


4,5/10
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Six jours - 2,5/10

Messagepar Alegas » Mer 22 Jan 2025, 00:12

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Six jours de Juan Carlos Medina
(2025)


Curieuse carrière que celle de Juan Carlos Medina qui, après un premier film prometteur, est passé d’un pays à l’autre pour, je suppose, pouvoir continuer sa carrière. En une dizaine d’années, le mec aura donc fait un film en Espagne, un autre au Royaume-Uni, et désormais il passe en France pour un thriller qui, ma foi, avait une campagne promo qui réussissait à donner envie. Malheureusement, c’est quand même bien décevant à l’arrivée, et autant le film précédent du réal, The Limehouse Golem, avait des éléments qui rendaient le film à peu près regardable, autant là c’est clairement le pire film du bonhomme et de très loin. Déjà, on a un film dont le titre est trompeur : on commence le récit avec l’idée que toute l’intrigue va se dérouler sur les six jours qu’il reste à un inspecteur pour boucler une enquête avant la fin du délai de prescription, mais en réalité cet aspect concerne grosso modo une demi-heure, et c’est une autre enquête, similaire à la précédente, qui va prendre sa place.

Je vais éviter de spoiler ici les tenants et aboutissants, mais concrètement c’est très mal écrit, on se tape des facilités scénaristiques de dingue (je n’en peux plus de ces tueurs/kidnappeurs qui donnent rendez-vous à un endroit en sachant qu’à un moment précis il va se passer un évènement random qui va leur permettre d’avoir l’avantage), des décisions de personnages ahurissantes (les flics dans ce film sont complètement débiles, genre ils bossent sur une enquête qui a un lien évident avec une autre et il y en a pas un seul qui se dit que ça serait intéressant d’écouter l’enquêteur qui avait travaillé des années dessus), et surtout un twist complètement prévisible vu qu’il y a finalement assez peu de potentiels coupables. Franchement, c’est parfois à la limite du comique involontaire sur certaines scènes, genre la fin avec Bouajila qui a juste à hausser la voix pour que le coupable passe aux aveux :shock: , c’est juste dommage que le film n’assume pas sa connerie car on aurait pu avoir un film du niveau de Fleuve noir :mrgreen: .

C’est déjà pas du tout fameux niveau écriture (le film est apparemment le remake d’un film coréen dont je n’avais jamais entendu parler), mais c’est pas aidé par un casting de seconde zone qui semble ne jamais y croire. Bouajila surnage au milieu de tout ça, il livre une prestation tout ce qu’il y a de plus moyenne mais il arrive quand même à être le mec le plus convaincant du film :eheh: , le reste c’est chaud entre les flics et l’acteur qui joue le grand-père, mais le must c’est quand même Julie Gayet qui s’impose comme l’une des pires actrices de l’histoire du cinéma français (le hasard a voulu que je mate trois films avec elle en moins d’un mois, je n’en peux plus… :eheh: ). Côté mise en scène, c’est déjà un peu mieux, on sent le côté formaliste de Medina qui veut livrer quelques scènes graphiquement marquantes (celle du marché sous la pluie) et qui veut sublimer ses décors (la route où se déroule l’accident du début) mais tout ça fait un peu vain au final, et ça n’arrive jamais à faire oublier les énormes défauts que se tape le métrage. Franchement, j’étais prêt à pardonner beaucoup de choses car mine de rien un thriller français par le réal de Insensibles j’étais chaud, mais là en l’état il y a très peu de choses à sauver et ça risque de rester parmi mes pires films de l’année 2025.


2,5/10
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2046 - 8,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 23 Jan 2025, 01:06

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2046 de Wong Kar-wai
(2004)


J’ai une histoire particulière avec ce film, et pour cause : il faisait partie des trois films à étudier pour le baccalauréat option cinéma, à l’époque où j’étais en terminale. Résultat : je devais le connaître par cœur, être capable de situer chaque scène au sein du récit (chose d’autant plus compliqué sur ce titre précis où les époques et personnages se mélangent), et surtout je l’ai vu un très grand nombre de fois, mais rarement en entier puisque c’était souvent des analyses à la séquence. Autant dire que, malgré mon amour pour le film (que je découvrais quelques semaines après ma première vision de In the mood for love), tout ça m’a un peu dégoûté d’un potentiel revisionnage (idem pour les deux autres films d’ailleurs), et il aura donc fallu plus de quinze ans et une restauration 4K pour que je me penche à nouveau dessus.

Le fait est que ce n’est pas plus mal d’avoir laissé passer autant de temps pour le revoir : certaines séquences m’étaient resté en tête, de même que la soundtrack absolument sublime, mais pour le reste j’ai complètement redécouvert le métrage. Première surprise : j’avais l'habitude de dire à l’époque que je préférais la simplicité de In the mood for love, mais c’est désormais le contraire. Ainsi, et même si ça se joue à pas grand chose, la trame et les thématiques de 2046 font que c’est désormais mon film préféré du réal. Je peux concevoir que cette “suite” (plus thématique que littérale même si certains éléments laissent bien penser que Tony Leung incarne le même personnage) ne soit pas faite pour tout le monde : elle diffère beaucoup du métrage précédent, et surtout il y a une volonté de la part de Wong Kar-wai de rendre le film moins limpide, plus labyrinthique, bref moins facile d’accès pour son spectateur. Un choix qui, à mon avis, fait complètement sens avec les intentions que je décèle au sein du film. Il est ainsi question de rentrer au sein d’un esprit amoureux tourmenté, torturé par le souvenir d’un grand amour, et qui ressasse les aventures qu’il a pu avoir avec plusieurs femmes rencontrées au cours de sa vie, au point de les mêler avec le récit de science-fiction qu’il écrit en parallèle. Tout ça donne un film très dense, plus sensitif que cérébral (c’est clairement un film conçu pour qu’on s’y laisse abandonner, plutôt que de chercher à le décrypter une scène après l’autre pour en tirer un sens), et passionnant malgré un évident côté déroutant.

Du côté de la mise en scène, c’est probablement le film de Wong Kar-wai que je trouve le plus abouti. Le choix du 2.35 lui permet de se renouveler visuellement, avec des compositions de cadre à tomber (il y a un boulot dingue sur ce film concernant les décadrages), et je ne parle même pas de la photo de Christopher Doyle qui semble s’amuser comme un petit fou, notamment sur toute la partie SF. On sent aussi que Wong Kar-wai se fait plaisir avec un budget qui, j’imagine, est supérieur à celui de In the mood for love : le moindre plan est léché au possible, et sur ce film en particulier on peut comprendre pourquoi le réalisateur a mis autant de temps à le finaliser (même s’il y a d’autres raisons, comme une production pour le moins chaotique, avec notamment un arrêt de tournage de plusieurs mois). Mais l’une des principales forces du film, c’est clairement sa distribution XXL : non seulement on a Tony Leung (ce qui est déjà énorme, d’autant qu’il livre une de ses plus belles prestations ici), mais on a en plus ce qui est peut-être l’un des plus beaux castings féminins de l’histoire du cinéma. Sérieux, avoir Gong Li, Maggie Cheung, Faye Wong et Zhang Ziyi dans le même film, c’est à ne plus savoir où donner de la tête :love: . Une très belle redécouverte donc, pour un film que j’aimais déjà beaucoup, mais qui s’impose encore plus dans mon cœur de cinéphile.


8,5/10
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Liliom (1930) - 4/10

Messagepar Alegas » Jeu 23 Jan 2025, 18:51

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Liliom de Frank Borzage
(1930)


Petite curiosité que j’ai maté d’une part histoire de continuer ma progression dans la filmo de Borzage, mais surtout parce que c’est un film qui sera remaké quatre ans plus tard en France par un certain Fritz Lang avec Charles Boyer en lead. Sur le papier, rien de bien original puisqu’on dans le genre de récit qui abonde à l’époque, avec une histoire d’amour qui commence tendrement puis qui va devenir de plus en plus toxique jusqu’à un dénouement tragique. Si le traitement narratif n’est guère original lui non plus, c’est plutôt du côté visuel que le spectateur y trouvera quelques surprises, Borzage ayant visiblement voulu une approche pour le moins intrigante. Là où, en France, on avait le début du réalisme poétique, ici on est plutôt dans quelque chose qui se veut théâtral (le film est l’adaptation d’une pièce), avec des décors dont on devine aisément le côté fabriqué, notamment en mettant en avant l’épure que ce soit pour l’avant-plan (peu de détails) que pour le background (souvent des silhouettes évocatrices). Visuellement, ça marche plutôt bien, et c’est clairement l’une des qualités du film, et ça permet d’excuser une réalisation plutôt plate à quelques plans près.

Par contre, tout ce qui touche au jeu d’acteur dans ce film est un grand non : j’ignore si c’est le fait que ce soit l’un des premiers films parlants de Borzage, et donc qu’il n’avait pas l’habitude de diriger la diction de ses comédiens, ou si cela vient d’une décision assumée du réalisateur (ce que semble penser l’intervenant dans les bonus du DVD), mais le fait d’avoir le casting entier qui récite son texte de la façon la moins convaincante possible est clairement quelque chose qui tire le métrage vers le bas. Du coup, à cause de cela, impossible de m’attacher aux personnages qui ne me semblent jamais réels et convaincants, ce qui n’est évidemment pas aidé par l’écriture pas fofolle. Il y a bien le dernier acte qui vient sauver les meubles, avec une entrée soudaine du fantastique pour un résultat assez étonnant techniquement (les plans d’ensemble du Paradis, ou tout simplement le plan truqué avec l’âme qui sort du corps), et qui apporte de la poésie à l’ensemble (l’idée du train, la scène finale), mais à ce stade du métrage le mal est déjà fait. Un film que j’aurais un peu de mal à recommander donc, j’espère que le remake de Lang sera meilleur.


4/10
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Visiteurs 2 : Les couloirs du temps (Les) - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 23 Jan 2025, 23:57

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Les Visiteurs 2 : Les couloirs du temps de Jean-Marie Poiré
(1998)


Comment faire une suite bigger & louder à un film qui était déjà, sur plusieurs points, l’exemple même de la bobine survoltée et sans limites ? Pas de problème pour Jean-Marie Poiré qui vous demande de tenir sa bière et qui vous montre ce dont il est capable quand on lui file plus du double du budget du premier film :mrgreen: . Un sens de la démesure qui est finalement à double tranchant sur ce film, car d’un côté c’était effectivement le seul moyen de donner suite au premier opus (qui se suffisait pourtant à lui-même), mais de l’autre ça ouvre tellement les robinets à tous les niveaux que ça devient l’excessivité faite film. Ceci dit, autant je peux comprendre qu’on puisse ne pas adhérer au délire, autant j’avoue que cette suite est tellement sans limites que je la trouve particulièrement généreuse.

C’est simple : c’est un film qui gueule tout le temps, où il n’y a pas de temps mort malgré le fait que ça dure deux heures, où les gags s’enchaînent à une vitesse folle, au point qu’il est parfois difficile de suivre l’intrigue qui, en plus, se permet beaucoup d’allers et retours dans le temps contrairement au premier film qui était finalement assez sage. Cette overdose nuit forcément au film, et donne un résultat inégal face à l’original qui était bien équilibré : trop de personnages, trop de sous-intrigues, des destructions toutes les cinq minutes, des runnings-gags étalés sur des dizaines de minutes, etc… Un résultat qui a son charme à mon sens, moi qui apprécie les bobines qui assument leur côté chien fou, mais encore une fois je peux comprendre que ce ne soit pas du goût de tout le monde. Ceci dit, il y a tout de même des vraies qualités dans cette suite qui pousse son concept dans ses derniers retranchements. Ça se fait parfois au prix de certains gags du premier film qu’on répète, et ça se ressent notamment sur la structure scénaristique, mais à côté de ça il y a des séquences et des gags qui ressortent de l’entreprise et qui sont au moins aussi drôles que celles du premier film, genre tout le délire autour de Béatrice qui s’adresse à Ginette comme si elle venait du Moyen-Âge ça me fait marrer à gorge déployée (la boîte à troubadours !!! :eheh: :eheh: :eheh: ).

Bon par contre le film souffre cruellement de l’absence de Valérie Lemercier qui n’a pas voulu réitérer l’expérience :| . Elle était l’une des grandes qualités du premier opus, et autant Muriel Robin fait un travail honorable en reprenant le rôle (on a beaucoup craché sur elle à l’époque, mais en vrai elle s’en sort pas mal alors que ce n’était pas gagné d’avance), autant il manque ce petit plus qui rendait le personnage attachant. Pour le reste, on est vraiment devant une suite dans la lignée de son prédécesseur, c’est juste que tout va plus vite, avec beaucoup d’informations balancées n’importe comment, et évidemment avec un montage et des plans de traviole à la Poiré qui feraient rougir Tsui Hark :mrgreen: . Sinon, pour revenir au casting, on sent aussi que c’est avec ce film qu’on commence à perdre Christian Clavier qui est de plus en plus dans le too much dans son double rôle (sachant que dans ce film il incarne en plus deux autres personnages ! :eheh: ) alors que Jean Reno reste plutôt fidèle à lui-même. Enfin, on notera une conclusion prometteuse : l’idée d’envoyer le duo en pleine Révolution Française fait complètement sens vu la relation entre Godefroy et Jacquouille qui pourrait s’inverser dans un tel contexte, mais du coup c’est à se demander s’il n’aurait pas fallu l’exploiter plus sur ce second film plutôt que de rester majoritairement à la même époque. Une suite too much, clairement, mais qui se savoure quand même plutôt bien si on adhère au délire général.


6/10
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Smile - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 24 Jan 2025, 17:22

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Smile de Parker Finn
(2022)


Jolie petite surprise de la part d’un film d’horreur auquel je n’avais pas accordé trop d’attention depuis sa sortie. Je savais qu’il était vaguement question d’un boogeyman souriant, mais c’est tout, et ce n’est pas plus mal car ça m’a permis d’avoir quelques surprises pendant le visionnage. Alors forcément, c’est un film qui a un concept qui fait fortement penser à celui de It follows, dans la mesure où la menace est une sorte de malédiction qui se transmet d’un individu à l’autre, provoquant une chaîne qu’il faut briser, mais c’est loin d’être gênant puisque le film de Parker Finn arrive à trouver sa propre identité. Là où le script est plutôt original, c’est dans la nature du monstre lui-même, qui agit finalement comme un parasite invisible qui infesterait le cerveau de sa victime et qui se nourrirait de ses peurs et de ses traumas en jouant avec ces éléments avant de tuer l’hôte.

C’est malin, plutôt bien écrit, et le concept donne l’impression d’être suffisamment exploité via un personnage principal dont le passif amène à douter facilement de sa santé mentale. Du coup, il y a un peu l’impression de voir un successeur spirituel du Ring de Nakata, avec un héros qui doit vaincre une malédiction dans un temps donné sous peine d’y perdre la vie, et le film arrive à trouver un bel équilibre entre un traitement très sadique avec ses personnages, et quelque chose de l’ordre de la cruauté jouissive façon Destination finale, à voir l’héroïne se faire manipuler par l’entité. Là où le métrage est aussi particulièrement réussi, c’est sur l’ambiance : il y a de chouettes tentatives visuelles, des plans truqués bien foutus, un jeu intéressant sur le sound design et la musique, et globalement l’ensemble arrive à créer une atmosphère bien malaisante plutôt que de jouer sur les jump scares (tout de même présents, mais intelligemment utilisés). A ce titre, les vingt dernières minutes sont plutôt marquantes, avec la notion de réalité qui devient de plus en plus floue, donnant l’impression de s’enfoncer de plus en plus vers le cauchemar, et le monstre final est pour le moins original avec un design étonnant et le fait que le réal s’appuie plutôt sur de la fabrication en dur plutôt que sur du CGI. Pas un film marquant du genre, mais c’est une proposition très honnête dans l’ensemble, et surtout c’est très bien foutu pour un premier long-métrage.


7/10
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Kill - 5/10

Messagepar Alegas » Sam 25 Jan 2025, 01:35

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Kill de Nikhil Nagesh Bhat
(2024)


Le trailer ne me tentait pas plus que ça malgré la hype grandissante autour du film, mais l’idée de voir un équivalent de The Raid dans un train, le tout dans un film bollywoodien, titillait quand même pas mal ma curiosité. Malheureusement, c’est à peu près ce que j’attendais à la vue des premières images, et ça se révèle assez moyen au final. Bon déjà le concept est cool, mais le métrage a un vrai problème : c’est qu’il ne sait absolument pas comment l’exploiter en termes de mise en scène. Sérieux, on parle d’un train en marche, avec quelque chose comme 4-5 wagons utilisés sur le récit, et jamais, de tout le film, on n’a une réelle compréhension des lieux. Une fois arrivé au générique, je serais bien incapable de dire que tel wagon est placé à tel endroit par rapport à un autre, bref il y a un gros souci de lisibilité de l’espace dans la mise en scène, et j’ai envie de dire que même si on s’appelle pas George Miller ou Bong Joon-ho et qu’on ne sait pas bien placer sa caméra pour la compréhension du spectateur, il y aurait eu moyen de régler le problème tout simplement en donnant à chaque wagon une identité visuelle.

Pour un film d’action censé jouer sur l’horizontalité, c’est quand même bien décevant et finalement très avare en situations diverses. A la limite, il y a bien un passage qui utilise un peu l’extérieur du train, mais sinon c’est vraiment que du bourre pif d’un wagon à l’autre, autant dire que c’est assez répétitif, d’autant qu’on ne peut pas spécialement dire non plus que ce soit très bien fait côté réal. J’ignore si c’est un traitement de la violence propre à la nationalité du film, mais les bastons manquent sérieusement d’impact, les coups ne donnent pas l’impression qu’ils font mal, le décor n’est pas utilisé de façon inventive, le héros se fait tabasser tout le long et ressort avec le visage parfaitement conservé, bref quand je vois ça j’ai vraiment envie de me remettre The Raid qui avait une vraie énergie et qui faisait mal à chaque scène.

Du coup, ce qui sauve le film et le rend un minimum regardable, c’est l’originalité qui découle du contexte : les bad guys sont une seule et même grande famille, du coup quand l’un d’entre eux crève on sent qu’il y a un réel effet émotionnel sur les autres, et à ce titre toute la séquence avec les corps exposés dans le wagon apporte une réelle humanité chez les antagonistes. Autre point original : la mort très inattendue d’un personnage important à mi-parcours. Ça paraît gratuit sur le moment, et ça l’est d’ailleurs un peu :mrgreen: , mais ça permet de justifier un tournant dans la violence du film, avec le héros qui passe de militaire qui veut neutraliser plutôt que tuer, à grosse machine à tuer qui n’en a plus rien à foutre. C’est con sur le papier, mais ça marche à l’écran, le changement de tonalité est plutôt jouissif, c’est juste dommage, encore une fois, que la mise en scène n’arrive pas à faire passer l’ensemble un niveau au-dessus. En bref, ça se regarde, mais que ce soit du côté du script, de la violence, ou de la réal, il n’y jamais le truc en plus qui ferait que ça reste en mémoire et qu'on aurait envie de le revoir.


5/10
Critiques similaires
Film: Kill
Note: 5,5/10
Auteur: Scalp

"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Killbush » Sam 25 Jan 2025, 10:05

Content de voir que je ne suis pas le seul déviant à aimer Les Visiteurs :mrgreen:
Pourtant je suis loin d'être fan de Clavier et Reno mais je me suis toujours marré comme une baleine devant les 2 premiers, j'ai jamais vu le dernier et le remake fait pour les US était une horreur sans nom (vu au ciné à l'époque :eheh: )
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Jimmy Two Times » Sam 25 Jan 2025, 10:33

Et c'est également rassurant d'être conscient de sa propre déviance :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar pabelbaba » Sam 25 Jan 2025, 12:08

Enfin, vous mettez Les Anges Gardiens devant quand même?
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Alegas » Sam 25 Jan 2025, 12:24

Pas encore vu.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Sam 25 Jan 2025, 13:42

Le Père Tarain bordel.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Jimmy Two Times » Sam 25 Jan 2025, 14:11

Les Anges Gardiens (pas sûr d'avoir envie de le revoir), c'est du category III sur l'échelle de la déviance chez JM Poiré :eheh:
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