[Alegas] Mes Critiques en 2025

Vos critiques de longs-métrages

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Tout simplement noir - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 19 Jan 2025, 14:07

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Tout simplement noir de Jean-Pascal Zadi & John Wax
(2020)


C’était un film qui ne m’intéressait pas vraiment à sa sortie cinéma, ça faisait un peu projet sorti de nulle part, avec un acteur/réalisateur inconnu au bataillon, et en plus avec un concept casse-gueule pour une comédie française, bref ça ne titillait pas forcément ma curiosité à l’époque. Mais le fait est que Jean-Pascal Zadi s’est fait depuis une petite réputation, et m’apparaît de plus en plus comme un acteur avec un capital sympathie évident, du coup rattrapage de cette comédie qui s’avère en réalité pas mal du tout. Et pourtant ça aurait pu être rapidement imbitable avec ses envies de faire un faux-documentaire qui aborde, sur le ton de l’humour, des sujets politiques et raciaux, puisque Zadi (qui incarne son propre rôle donc) cherche pendant tout le film à monter une grande marche des noirs pour souligner le peu de place qu’ils ont dans la société française.

Heureusement, et c’est là où le film évite les principaux pièges, ça ne cherche pas réellement à souligner des problématiques ou délivrer un propos sérieux sur le sujet, ça utilise plutôt les thématiques comme base pour une comédie qui va dans le gros n’importe quoi. Ce qui me surprend surtout, c’est à quel point ça n’hésite pas à aller dans le politiquement incorrect pour faire rire alors qu’on parle quand même d’une comédie sortie en 2020. A ce titre, le passage avec Ramzy et Jonathan Cohen qui veulent intégrer les arabes et les juifs à la marche est un bon moment de rigolade, idem pour la scène des féministes noires ou celle qui mentionne Dieudonné, bref ça n’hésite pas à aller titiller des sujets touchy sans que ça ne paraisse lourdingue.

L’autre grande qualité du métrage à mon sens, c’est qu’il y a une réelle volonté d’auto-dérision à tous les niveaux, et notamment du casting qui assume pleinement de ne pas être montré sous son meilleur jour. Ainsi, Zadi joue clairement sur son image d’acteur à la carrière inexistante, le passage avec Eric Judor qui devient militant à l’extrême c’est à mourir de rire, et la cerise sur le gâteau en ce qui me concerne c’est toute la séquence avec Kassovitz qui s’auto-parodie en réalisateur imbu de lui-même et qui se la pète grave. C’est franchement bien mené, ça arrive à ne jamais être répétitif, et je trouve même que le film a un côté assez touchant avec son final où le héros accepte de se contenter de peu alors qu’il en a chié d’une scène à l’autre, même la scène avec Omar Sy apporte un petit plus d’humanité à ce personnage. Pas forcément une comédie que je reverrais régulièrement, mais ça a assez de qualités pour être recommandé, d’autant qu’on est loin de la comédie française typique qu’on se tape plusieurs fois chaque année.


6,5/10
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Wallace et Gromit : La palme de la vengeance - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 20 Jan 2025, 00:47

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Wallace & Gromit : Vengeance most fowl (Wallace et Gromit : La palme de la vengeance) de Nick Park & Merlin Crossingham
(2024)


Si le studio Aardman peut se targuer d’avoir régulièrement livré des films de qualité, le succès financier n’a pas toujours été au rendez-vous, et c’est clairement le cas sur les dernières années : le dernier grand succès en salle remonte à dix ans, l’échec de Early Man a été un coup dur pour le studio, Netflix est devenu un partenaire régulier pour permettre de trouver à coup sûr le public, et il y a en plus une certaine tendance à délaisser les projets originaux, et se reposer sur des licences déjà existantes. Après Shaun the Sheep : Farmageddon et Chicken Run : Dawn of the Nugget, c’est donc Wallace et Gromit qu’on ressort du placard, et pour le coup c’est peut-être bien le projet qui paraît le plus logique puisque la licence avait déjà eu plusieurs épisodes, et surtout parce que ça faisait maintenant plus de quinze ans qu’elle n’avait pas été exploitée de nouveau (c’est d’ailleurs le premier film sans le doubleur historique de Wallace, décédé entre temps :| , mais son successeur fait super bien le taf).

Le souci, c’est qu’en sortant le duo le plus emblématique du studio, Aardman misait d’une certaine façon sa réputation, chose d’autant plus vraie lorsque le nouveau film est annoncé comme une suite à The wrong trousers, AKA l’opus généralement considéré comme le meilleur de la saga. Très franchement, une partie de moi était sceptique, de par l’apparence opportuniste du projet, mais le résultat confirme finalement une règle fondamentale chez Aardman : un film Wallace et Gromit ne peut jamais être mauvais. Pour le coup, et même si je préfère de peu le premier long-métrage sorti en 2005, on est bel et bien devant un super film qui fait oublier la petite déception qu’avait été la suite de Chicken Run. L’avantage de Wallace et Gromit, c’est que ce sont des films qui reposent toujours sur une même recette avec quelques variantes, et du coup qu’importe le pourcentage d’originalité apporté tant que le charme et l’humour fonctionne, ce qui est clairement le cas ici.

On a donc la suite plus ou moins directe de The wrong trousers, et donc le retour du bad guy emblématique Feathers McGraw qui, forcément, va chercher à se venger du duo après plusieurs années en prison. Le fait est que ça marche plutôt bien en tant que suite, avec plusieurs échos au film précédent et le fait de mettre de nouveau à l’épreuve la solidité de la relation entre Gromit et son maître qui le délaisse (point qui était déjà au cœur de The wrong trousers). Mais on sent aussi une volonté de la part de Nick Park et d’Aardman de rendre le duo plus en accord avec son temps sans pour autant le déposséder de ce qui fait son identité. Ainsi, on questionne la pertinence des inventions de Wallace, on en profite pour se demander à quel niveau l’intelligence artificielle devient dangereuse (sujet d’autant plus pertinent dans un film d’animation fait main), et on a un nouveau personnage féminin qui est introduit pour d’éventuels futurs opus de la franchise. Pour le reste, on est clairement dans la recette typique Wallace et Gromit, et pour être tout à fait honnête c’est exactement ce que je souhaitais.

Côté technique, c’est toujours aussi hallucinant de voir le boulot d’Aardman sur des séquences difficiles à imaginer en stop-motion, la mise en scène se veut classique mais est toujours d’une lisibilité exemplaire, et sur l’humour c’est évidemment très drôle, avec même clins d’œil bien vus (Feathers McGraw qui refait Cape Fear :mrgreen: , ou qui se prend pour Blofeld et le Capitaine Nemo, ça me fait le film). Là où j’aurais quelques réserves, c’est d’une part sur le fait que, sans trop de surprise, le film a du mal à recréer un climax à la hauteur de celui de Wrong trousers (en soi, la séquence des péniches est très cool, mais ce n’est pas plus marquant que ça), et du côté de la BO j’avoue ne pas être convaincu par l’arrivée de Lorne Bafle (compositeur que je trouve très impersonnel), je préférais largement la compo de Julian Nott en solo sur le précédent long (mais bon, le mec a désormais la soixantaine passée, j’imagine que c’est peut-être compliqué pour lui de composer pour un long entier tout seul). En l’état, c’est un chouette ajout pour la saga, et le meilleur film Aardman depuis le premier film Shaun the Sheep, j’espère sincèrement que le succès du métrage permettra au studio de continuer sur cette lancée, même si c’est vraiment dommage de ne pas pouvoir découvrir ça sur grand écran.


7,5/10
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Cœurs ennemis - 4,5/10

Messagepar Alegas » Lun 20 Jan 2025, 14:11

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The Aftermath (Cœurs ennemis) de James Kent
(2019)


Un petit drame historique anglais avec un sujet plutôt intéressant, à savoir les relations humaines entre une famille allemande qui doit partager sa demeure avec un officier anglais et sa femme, le tout dans le Berlin d’après-guerre. Un pitch prometteur donc, mais qui donne lieu à un résultat plutôt mitigé. A vrai dire, c’est un peu le genre de productions anglaises qui donnent l’impression d’être des téléfilms de luxe de la BBC, mais transposés sur grand écran. Il y a du budget, il y a un casting vendeur (Keira Knightley, Jason Clarke, Alexander Skarsgård), il y a une base scénaristique intéressante, mais l’ensemble manque cruellement d’ampleur, et surtout on ressort du film en ne retenant finalement pas grand chose de son contenu. J’ignore ce que vaut le roman adapté, mais le résultat à l’écran donne un peu la sensation de passer à côté du sujet : on aurait pu avoir une vraie étude des relations tendues entre perdants et gagnants d’une guerre, sur la honte grandissante du peuple allemand obligé de courber l’échine une seconde fois, sur le Berlin en ruines, sur la difficulté des forces alliés à ramener de la normalité, et c’est d’ailleurs un peu le cas sur la première demi-heure.

Malheureusement, ça part ensuite dans le drame conjugal classique, avec la femme anglaise qui couche avec l’allemand, le tout avec des traumas à régler des deux côtés (la perte d’un fils pour l’une, celle d’une femme pour l’autre), et à partir de là c’est clairement un récit en mode automatique, très prévisible, et assez moralisateur dans son final. Quand je parlais de téléfilm de luxe, c’est quelque chose qui se vérifie surtout sur la forme : il y a de la belle image, c’est plutôt léché dans l’ensemble, mais c’est de l’illustration purement fonctionnelle, il n’y a jamais de composition ou un choix de cadre/montage où on se dit qu’il y a une réelle réflexion de mise en scène derrière, bref c’est du joli vide. En l’état, c’est une bobine qui se regarde tout de même pour le contexte intéressant et pour le casting qui donne un minimum de vie au projet (notamment Knightley qui est toujours à l’aise dans ce type de production), mais c’est clairement le genre de film où j’aurais tendance à dire aussitôt vu aussitôt oublié.


4,5/10
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Six jours - 2,5/10

Messagepar Alegas » Mer 22 Jan 2025, 00:12

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Six jours de Juan Carlos Medina
(2025)


Curieuse carrière que celle de Juan Carlos Medina qui, après un premier film prometteur, est passé d’un pays à l’autre pour, je suppose, pouvoir continuer sa carrière. En une dizaine d’années, le mec aura donc fait un film en Espagne, un autre au Royaume-Uni, et désormais il passe en France pour un thriller qui, ma foi, avait une campagne promo qui réussissait à donner envie. Malheureusement, c’est quand même bien décevant à l’arrivée, et autant le film précédent du réal, The Limehouse Golem, avait des éléments qui rendaient le film à peu près regardable, autant là c’est clairement le pire film du bonhomme et de très loin. Déjà, on a un film dont le titre est trompeur : on commence le récit avec l’idée que toute l’intrigue va se dérouler sur les six jours qu’il reste à un inspecteur pour boucler une enquête avant la fin du délai de prescription, mais en réalité cet aspect concerne grosso modo une demi-heure, et c’est une autre enquête, similaire à la précédente, qui va prendre sa place.

Je vais éviter de spoiler ici les tenants et aboutissants, mais concrètement c’est très mal écrit, on se tape des facilités scénaristiques de dingue (je n’en peux plus de ces tueurs/kidnappeurs qui donnent rendez-vous à un endroit en sachant qu’à un moment précis il va se passer un évènement random qui va leur permettre d’avoir l’avantage), des décisions de personnages ahurissantes (les flics dans ce film sont complètement débiles, genre ils bossent sur une enquête qui a un lien évident avec une autre et il y en a pas un seul qui se dit que ça serait intéressant d’écouter l’enquêteur qui avait travaillé des années dessus), et surtout un twist complètement prévisible vu qu’il y a finalement assez peu de potentiels coupables. Franchement, c’est parfois à la limite du comique involontaire sur certaines scènes, genre la fin avec Bouajila qui a juste à hausser la voix pour que le coupable passe aux aveux :shock: , c’est juste dommage que le film n’assume pas sa connerie car on aurait pu avoir un film du niveau de Fleuve noir :mrgreen: .

C’est déjà pas du tout fameux niveau écriture (le film est apparemment le remake d’un film coréen dont je n’avais jamais entendu parler), mais c’est pas aidé par un casting de seconde zone qui semble ne jamais y croire. Bouajila surnage au milieu de tout ça, il livre une prestation tout ce qu’il y a de plus moyenne mais il arrive quand même à être le mec le plus convaincant du film :eheh: , le reste c’est chaud entre les flics et l’acteur qui joue le grand-père, mais le must c’est quand même Julie Gayet qui s’impose comme l’une des pires actrices de l’histoire du cinéma français (le hasard a voulu que je mate trois films avec elle en moins d’un mois, je n’en peux plus… :eheh: ). Côté mise en scène, c’est déjà un peu mieux, on sent le côté formaliste de Medina qui veut livrer quelques scènes graphiquement marquantes (celle du marché sous la pluie) et qui veut sublimer ses décors (la route où se déroule l’accident du début) mais tout ça fait un peu vain au final, et ça n’arrive jamais à faire oublier les énormes défauts que se tape le métrage. Franchement, j’étais prêt à pardonner beaucoup de choses car mine de rien un thriller français par le réal de Insensibles j’étais chaud, mais là en l’état il y a très peu de choses à sauver et ça risque de rester parmi mes pires films de l’année 2025.


2,5/10
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