[Olrik] Eiga 2025

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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Olrik » Mer 15 Jan 2025, 15:58

C'est vrai, mais quand je pense à l'OST de Tetsuo, au fait que les Nine Inch Nails sont fans de son oeuvre, j'ai du mal à croire qu'il se soit pris de passion pour une insipide bluette. Après, qu'il ait demandé à Cocco d'être son actrice pour Kotoko, c'est autre chose (j'avais d'ailleurs plutôt aimé ce film :mrgreen: ).
C'est d'ailleurs le même problème avec des films de K. Kurosawa. Leur ambiance est souvent gâchée par des chansons de merde à la fin.
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Mark Chopper » Mer 15 Jan 2025, 15:59

au fait que les Nine Inch Nails sont fans de son oeuvre


Ils avaient d'ailleurs composé un morceau pour le générique de fin de Tetsuo 3. Le film n'était donc pas totalement immonde.

qu'il ait demandé à Cocco d'être son actrice pour Kotoko, c'est autre chose (j'avais d'ailleurs plutôt aimé ce film :mrgreen: ).


Mais elle chante et elle danse dans le film je crois (j'ai vraiment détesté).
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Olrik » Mer 15 Jan 2025, 16:08

Mark Chopper a écrit:Ils avaient d'ailleurs composé un morceau pour le générique de fin de Tetsuo 3. Le film n'était donc pas totalement immonde.

Ah ! Tu vois bien !
Mais c'est surtout Snake of June que j'ai envie de revoir. Sinon pas vu ses deux derniers, je tenterai sans doute...

Mark Chopper a écrit:Mais elle chante et elle danse dans le film je crois (j'ai vraiment détesté).

Oui, Tsukamoto reprend la motif de la danse que l'on a dans Vital. Je viens d'aller voir la B-A pour me rafraîchir la mémoire, j'ai limite envie de le revoir (sérieux).
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Endless waltz - 7/10

Messagepar Olrik » Ven 17 Jan 2025, 16:28

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Endless Waltz
Koji Wakamatsu - 1995


L’histoire retrace la relation entre Kaoru Abe, saxophoniste de free jazz mort en 1978 d’une overdose de sédatif, et Izumi Suzuki, romancière-modèle-actrice décédée en 1986 d’un suicide.

Après un horrible film commercial tourné en Australie (je ne donne pas le titre, il ne le mérite pas), Wakamatsu revient avec un sujet plus digne de lui et de son passé de réalisateur ayant œuvré dans le pinku eiga. On se doute ici que Wakamatsu va livrer un nombre considérable de scènes légères et bingo ! ça ne rate pas, surtout avec Léona Hirota dans le rôle de la tumultueuse romancière — qui avait d’ailleurs largement offert sa plastique à l’objectif de Nobuyoshi Araki.
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Après, ce n’est pas non plus l’essentiel. Si l’attirance sexuelle entre Abe et Suzuki et manifeste, elle s’accompagne aussi d’une attirance de cœur. Mais voilà, en ce qui concerne l’esprit et les approches artistiques, les deux artistes diffèrent et c’est là que le film devient intéressant, livrant des scènes de disputes (dans lesquelles le saxophoniste n’hésitera pas à frapper sa femme). Les motifs de dissension ? Ils sont multiples. Une jalousie maladive (surtout après que Suzuki lui avoué qu’elle a probablement eu cent amants avant lui), le besoin d’Abe de disposer du corps de sa femme comme bon lui semble, mais aussi un agacement envers ses écrits, qu’il juge indécents, commerciaux, étrangers à une forme d’art pur — que lui, bien entendu, incernerait.
A-t-il raison ? Wakamatsu se garde bien de le dire, préférant brouiller les cartes. Des personnages ont beau parler du « génie » d’Abe, de la pureté de son jeu, il faut bien avouer que l’on est souvent bien circonspect devant ses scènes live. Oh ! Le voir jouer dans la nuit, seul en face d’une voie ferrée, c’est poétique, charmant. Mais le voir grimé en écolier pour souffler à plein poumons dans son instrument afin d’en sortir des sons stridents, étrangers à toute mélodie, en est autre. Car histoire de situer le bonhomme, ça musique, c’était cela :

Ça calme, hein ? Vous attendiez un précurseur au Dai Miyamoto de Blue Giant ? Perdu ! Alors je n’ai rien contre le free jazz, il en faut pour tous les goûts, mais il faut bien avouer que les scènes live du film ont tout d’un repoussoir, la palme revenant à un bœuf associant Abe et un « chanteur » pris de transe et poussant des hurlements grotesques. Et le pis est que ça ne trouble pas les quelques happy few présents qui semblent écouter religieusement.
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Forcément, on met en doute très fortement le génie d’Abe (et ça fait un peu mal d’entendre ses coliques sonores quand on sait qu’il était le neveu de Kyu Sakamoto). Et l’on peut se demander si ses colères envers Suzuki sont moins le fait d’une jalousie sentimentale que d’une jalousie artistique, la romancière parvenant à trouver un semblant succès et à gagner de l’argent (elle ne se privera pas d’ailleurs de le lui signifier). Abe, artiste génial mais maudit, ou simple artiste raté ? En fait chacun jugera.
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Mais à un autre niveau de lecture, je me suis demandé si les deux personnages n’annonçaient pas les violents et grotesques révolutionnaires d’extrême gauche d’ United Red Army. Kaoru Abe en particulier, Izumi Suzuki étant présentée essentiellement comme une femme ne demandant qu’une chose : qu’on l’aime tout en lui foutant la paix pour qu’elle puisse créer tranquille. Lors de quelques scènes de dispute, Abe interroge, remet lourdement en question, absolument convaincu du bien-fondé de sa position, rejetant toute contestation et, quand les mots ne suffisent pas à convaincre, arrive alors le temps des torgnoles dans la gueule. À mes yeux, Abe est un personnage fêlé et autoritaire qui rejoint les Tsuneo Mori et Hiroko Nagata d’ United Red Army. Après, l’association ne saurait non plus être totale. Quoi que l’on pense de sa musique, c’est bien cette dernière qui constitue son moteur, et non les idées politiques. L’art est son élan vital et, quand il n’aura plus la force de le pratiquer, il n’aura plus qu’à succomber, cette fois-ci définitivement, après une ultime crise liée à la drogue. Au « jazz en liberté » succédera une libération radicale, l’habituelle issue prématurée pour tout artiste maudit qui se respecte.
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A snake of june - 7,5/10

Messagepar Olrik » Sam 18 Jan 2025, 18:05

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A Snake of June
Shinya Tsukamoto - 2002

Rinko est une femme délaissée par son mari. Un jour, elle reçoit des photos d’elle en train de se masturber. L’expéditeur la menace de tout révéler à son mari si elle ne se plie pas à ses désirs…


Problématique du corps selon Tsukamoto, acte III.

Après le corps qui, noyé dans un monde déshumanisé où règne la technologie, fusionne avec la machine (Tetsuo), le corps servant d’exutoire à une vie dénuée de sens (Tokyo Fist), voici le corps aux prises avec ses désirs ou plutôt, incapable de les assouvir. Et c’est bien tout le problème tant Rinko et son mari Shigehiko sont engoncés dans un quotidien lisse, aseptisé et sans émotion. Pourtant, la saison des pluies se prêterait à des parties de jambes en l’air. Tandis que le ciel déverse sa pluie, les épidermes semblent constamment humides, comme attendant qu’une autre humidité se déverse à un autre endroit de leur anatomie. Le problème est que cette dernière est à l’image de se siphon de salle de bain sur lequel s’acharne Shigehiko lors d’une scène : leur tuyauterie est totalement bouchée.

Aussi bien le stalker (joué par Tsukamoto lui-même) apparaît-il moins comme un persécuteur qu’un bienfaiteur. Rinko peut bien protester ou l’agonir d’insultes, au bout du compte les épreuves qu’il lui impose (comme par exemple aller s’acheter un godemichet etl’utiliser dans des toilettes publiques) lui permettent de lui déboucher sa tuyauterie et d’exister pleinement (et dans l’univers urbain à la Tsukamoto, c’est une chose qui est loin d’être aisée). Dans Tokyo Fist le personnage principal faisait le choix de la boxe, dans A Snake of June (allusion bien sûr au stalker, serpent du début de la saison des pluies qui montre le fruit défendu) va faire celui d’une sexualité et d’une sexualisation assumées. D’abord toute sage, Rinko, portée par l’élégante plastique d’Asuka Kurosawa, va peu à peu succomber à l’ivresse de se montrer, de chercher les regards… et de se masturber au milieu de cette ville étouffante et sous cette pluie licencieuse. Cela donnera le morceau de bravoure du film, étonnante scène qui à elle seule permet à A Snake of June de rejoindre les tout meilleurs pinku.

ImageImage


Rinko et Shigehiko finiront par s’accoupler. Manipulé lui aussi par le stalker, le mari fera la découverte du sexe, comprendra enfin combien il s’agit d’un besoin vital. N’empêche, le spectateur, déjà étonné de voir que cette trogne de bouffi dégarni soit le visage du chanceux qui a pu mettre la bague au doigt d’une bijin comme Rinko, n’en revient certes pas de voir le même bouffi forniquer comme un enragé avec Madame qui est parfaitement aux anges. Tsukamoto semble ici sous-entendre que tant que le sexe est là, tout va, nul besoin d’amour. Il prendra le parfait contre-pied de cette assertion dans son film suivant, Vital, plus morbide et en même temps, paradoxalement, plus lumineux.

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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar angel.heart » Sam 18 Jan 2025, 18:11

Seulement un timide 7/10.

Perso c'est, de mémoire, mon Tsukamoto préféré. Cette scène sous la pluie... :love:
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Mark Chopper » Sam 18 Jan 2025, 18:16

Nan mais quand on aime Kotoko, 7/10 à un de ses chefs-d'œuvre, c'est carton rouge.
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Olrik » Sam 18 Jan 2025, 18:27

angel.heart a écrit:Seulement un timide 7/10.

Perso c'est, de mémoire, mon Tsukamoto préféré. Cette scène sous la pluie... :love:

Oui, j'ai vu les notes, j'ai hésité à monter à 8. En fait :
- Dans les Tsukamoto monochromes, Tetsuo est un peu son Eraserhead, son film coup de poing fait avec trois francs six sous, hyperpersonnel et inimitable. Il est supérieur d'un bon cran à Snake.
- Par rapport à d'autres de ses films, la notation est très subjective (encore plus que d'habitude). Tsukamoto est de ces réals pour lesquels il n'y a pas de véritable consensus quand il s'agit de déterminer les meilleures oeuvres (alors, si consensus il y a, alors c'est pour choisir Tetsuo III comme son pire film)
- Par rapport au genre du pinku, je suis plus attaché à d'autres oeuvres. La scène sous la pluie est excellente en effet, mais elle se mérite, ce qui précède n'est pas toujours enthousiasmant (alors que j'ai aimé Tokyo Fist du début à la fin).
- Enfin, voir Asuka forniquer avec un horrible dégarni bedonnant, c'est trop déprimant. Impossible de cautionner ce genre de vision !

Mark Chopper a écrit:Nan mais quand on aime Kotoko, 7/10 à un de ses chefs-d'œuvre, c'est carton rouge.

En fait, quand je lis les critiques un peu partout, je m'aperçois que Kotoko est loin d'être détesté. Qu'est-ce qui t'avait déplu ?

Allez, pour montrer que je suis un chic type, je veux bien monter à 7,5. :mrgreen:
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Mark Chopper » Sam 18 Jan 2025, 18:44

Qu'est-ce qui t'avait déplu ?


Tout. Photo dégueulasse. Actrice fade. Caméra qui file la gerbe (Tsukamoto n'a jamais été Ozu, mais là c'était n'importe quoi). Hystérique. L'impression d'être dans un Xavier Dolan en fait.

Enfin, voir Asuka forniquer avec un horrible dégarni bedonnant, c'est trop déprimant. Impossible de cautionner ce genre de vision !


Ne juge pas ses goûts. De mémoire, elle se tape Denden dans Cold Fish et un autre vieux gras du bide :mrgreen:
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar angel.heart » Sam 18 Jan 2025, 18:47

J'ai également subi Kotoko.
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Jed_Trigado » Sam 18 Jan 2025, 18:50

Je renchéris, j'ai jamais fini Kotoko. Et dieu sait que j'adore le travail de Tsukamoto.
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Olrik » Sam 18 Jan 2025, 18:59

Mark Chopper a écrit:L'impression d'être dans un Xavier Dolan en fait.

Toute de suite les grands mots ! Une variation du point Godwin en fait :mrgreen:. Si tous les films de Dolan était comme Kotoko, je connaîtrais sa filmo sur le bout des doigts.

Mark Chopper a écrit:Ne juge pas ses goûts. De mémoire, elle se tape Denden dans Cold Fish et un autre vieux gras du bide :mrgreen:

Tsukamoto/Sono, une certaine idée de la déviance.
J'y songe, j'ai oublié de préciser que Kurosawa jouait dans 658 km Yoko no tabi. Pas dans un rôle sympathique d'ailleurs. Et le physique a évidemment bien changé entretemps.
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R100 - 5/10

Messagepar Olrik » Dim 19 Jan 2025, 16:00

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R100
Hitoshi Matsumoto - 2013


Le responsable du rayon literie d’un grand magasin, quasi veuf du fait de sa femme dans un état végitatif, essaye de pimenter son quotidien en s’inscrivant à un club SM dont le concept est particulier : les dominatrices n’agissent pas dans un lieu privé mais n’importe où, dans la rue, un resto, au travail du client voire carrément chez lui. Et comme il est un peu chaud de justifier le concept sur une heure quarante ans, Matsumoto saupoudre d’un peu de méta : on apprend que le film est le fruit de l’imagination déviante d’un réalisateur centenaire (ressemblant d’ailleurs à Seijun Suzuki) qui estime qu’il faut justement avoir dépasser la centaine pour comprendre les subtilités du film…

Mouais. Alors tout de suite, je précise que j’avais beaucoup aimé Symbol et que je ne dédaigne jamais un de ces films totalement décalés comme le Japon est capable de nous offrir (Executive Koala, Hentai Kamen…), mais là, sans aller jusqu’à dire que je n’ai pas décoincé un sourire, j’ai trouvé la première partie chiante, répétitive, et la deuxième, avec l’annonce de l’arrivée de la PDG du club bondage et les délires qui s’ensuivent, finalement pas si drôle.
Un coup d’oeil sur la filmo de Matsumoto : surprise ! plus rien depuis R100. Et ce n’est pas près de s’arranger puisque, englué qu'il est dans une histoire d’harcèlements sexuels, j’ai l’impression que son retour derrière la caméra n’est pas pour tout de suite. Du reste, faut-il le souhaiter ? On s’est souvent gaussé de certains films de Kitano (Getting Any ?, Glory to the Filmmaker), mais au moins ce dernier est-il parvenu à bâtir une filmographie consistante. Ce qui n’est pas le cas de Matsumoto, cet autre trublion de la TV japonaise (avec son fameux Gaki no tsukai, émission faisant aussi dans le punitif, parfois drôle, souvent chiante), qui semble avoir fait pschitt ! juste après quatre films pondus en six années.
Dans le genre film bondage décalé, j’ai largement préféré le sans prétention Safe Word, sorti en 2023. Sans doute moins « hénaurme » et WTF, mais finalement moins suspect. C’est ce que je reprocherais à R100, cette impression que le film a été bâti sur une idée et que Matsumoto s’est contenté de résonner en saynètes (pour être raccord avec les types de divertissements que ses émissions proposent) à empiler, en se disant que de toute façon, le n’importenawak permettait tous les délires. Eh bien non, j’ai trouvé le film sans âme et soporifique.
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