[Scalp] La Chute continue 2025

[Dunandan]

7/10

Hang'Em High de Ted Post - 1968

Gamin j'associais ce film à la trilogie des Dollars alors que Josey Wales et Pale Rider non (la cicatrice dans le cou m'avait d'ailleurs bien marqué), et en le revoyant aujourd'hui la raison est évidente. En 68, Clint revient à Hollywood, il produit ce film et veut d'ailleurs Leone à la réal mais il est trop occupé sur son film en cours et il se rabat donc sur Ted Post (avec qui il fera par la suite Magnum Force, d'ailleurs le rapport à la justice du personnage du film peut rappeler l'inspecteur Harry) qu'il a connu sur la série Rawhide, et sur ce film on voit évidemment l'influence du western spaghetti mais le film a été un peu trop catalogué comme une pâle copie de Leone. Le film a une vraie personnalité et il arrive vraiment intégrer le style italien au western ricain classique, alors on a pas encore eu la déferlante Peckinpah et sa violence stylisé (on croise d'ailleurs Ben Johnson dans l'intro) mais ici on a un film qui mérite un peu plus de considération.
Dès l'intro on voit qu'on est sur quelque chose de différent, ça s'ouvre sur les images classique du western à papa pour se conclure sur une pendaison très cash et le nom de Clint suivi du titre qui arrive sur un plan des pieds de ce dernier pendu, vraiment une super entrée en matière. Et le film va alterner le classicisme et les trucs plus osés, on a notamment une utilisation des zooms qu'on avait forcément pas avant.
Le film a un gros climax à base de pendaison qui représente bien d'ailleurs tout le propos du film, car c'est un film loin d'être con pour le coup ayant un vrai discours sur la justice, avec la justice officielle qui peut se révéler aussi injuste est sans pitié que les exécutions punitives, la scène centrale de la pendaison de 6 hommes est d'ailleurs excellente, la pendaison est ici un vrai spectacle orchestré par un juge loin d'être l'homme juste vanté au début du film. Par contre l'utilisation du personnage féminin est pas vraiment un plus, j'aime bien comme elle est utilisée au début, cette femme qui vient voir chaque nouveau prisonnier en espérant y trouver le meurtrier de son mari, mais voilà l'histoire d'amour était pas obligée, ça apporte pas grand chose d'intéressant.
Si le film ne peut pas passer le gap du dessus c'est que ça manque un peu d'ampleur ou de panache dans les séquences d'actions, elles sont carrées mais on était en droit de s'attendre à mieux. Le climax final est correct sans plus (pas aidé par des persos un peu cons) bon par contre l'ironie de la mort du dernier personnage est bien.
Clint fait du Clint (sobre et mutique donc et quand il parle c'est toujours à bon escient) et c'est pour ça qu'on regarde le film donc là pas de problème, le film est blindé de seconds rôles cool : Ben Johnson donc (qu'on aimerait voir plus), Dennis Hopper dans un rôle qui annonce finalement bien sa filmographie, Bruce Dern dans une des meilleures scènes du film, Charles McGraw un vieux routier issu du film noir, et des têtes qu'on a déjà vu, le mec qui joue le juge est top, de même que le vieux qui pend Clint en début de film.
La BO a bien le coté mélange du film, d'un coté on a quelque chose de très classique et puis d'un coup on a des sonorités qui font évidemment penser à Morricone.
On est devant un western hybride pleins de qualités et finalement historique car le western allait vraiment basculer avec ce film.

[Jimmy Two Times]

[Scalp]

3/10

La Belva col Mitra de Sergio Grieco - 1977

J'avais pas beaucoup d'attentes, elles sont même pas comblées, on est vraiment devant un mauvais film. Pourtant on avait un début prometteur avec un tueur fou (et ses potes) qui s'évadent de prison et qui vont semer le bordel (la mort) sur leur chemin. Mais voilà c'est un film terriblement mal écrit et jamais sauvé par une réalisation inspirée. Alors on a de la violence complètement gratuite mais les séquences sont pas loin d'être ridicule, on a un viol suivi d'un meurtre et la scène dure vraiment 3 plombes pour rien car il y a rien qui lui donne une intensité ou la puissance nécessaire, c'est juste graveleux et stupide.
Alors on a le personnage de Helmut Berger qui sauve le film de la nullité totale, il campe un tueur fou sans en faire des tonnes et il arrive à trouver le ton juste, il arrive à faire ressentir la dangerosité du mec associé à son imprévisibilité mais voilà tout le reste est complètement raté. En premier lieu le flic qui lui traque, déjà l'acteur est à la rue, Richard Harrison et sa moustache mais alors l'écriture .... Alors on est sur un polar rital donc c'est pas le premier truc à mettre en avant évidemment mais devant les films avec Milian ou Henry Silva, on a des vraies séquences sympas, ou des personnage qu'on a envie de suivre. Ici rapidement on se fait chier, le film alterne les moments avec notre tueur qui rencontre des gens (bon il croise la belle Marisa Mell) et par moment on est proche du nanard et les scènes avec le flic derrière son bureau (il enquête bien).
Il y a une scène qui illustre bien le talent du réalisateur, on a notre tueur qui est en voiture et qui va se faire contrôler par 2 flics en uniforme, là on nous balance un gros ralenti avec champ contre champ (champ le tueur et ceux dans la voiture qui attendent, contre champs les flics et leur dégaine ringarde qui marchent au ralenti) et ça dure, ça dure, avec une zic à la con tout pour se conclure avec le tueur qui les bute en 2 secondes, pourquoi étirer une scène comme ça si c'est pour expédier les mecs en 2 secondes.
Malgré la durée pas excessive (1h30) on se fait chier, les climax étant très quelconque et c'est pas parce que le mec bute des vieux que ça sauve le film.
Et pour la petite info c'est le film que mate le perso de Bridget Fonda dans Jackie Brown, pas étonnant quand on sait comment Tarantino aime encenser des films de merde. Loin d'être une perle oubliée, c'est juste un mauvais polar italien de plus.

[Scalp]

5/10

Ad Vitam de Rodolph Lauga - 2025

C'est peu dire que j'en attendais rien, c'est un film avec Guillaume Canet quoi, dur de trouver un vrai bon film dans sa filmo (ptet Barracuda mais je l'ai jamais revu), en plus ici c'est Guillaume Canet qui veut faire comme Tom Cruise ou pour rester dans la sphère Netflix comme Alban Lenoir. Et c'est le premier truc sur lequel j'ai été agréablement surpris, il est crédible dans l'action et visiblement il a fait la plupart des cascades lui même, alors rien de fou mais ça permet d'avoir des plans sympas (et j'ai revu Die Hard juste avant, ouais le mec ose comparer ça à Die Hard, et à chaque combat à mains nues, je vois le cascadeur et ça me saoule un peu quand même), dès qu'un acteur fait lui même, le spectre de la mise en scène est quand même plus large.
Alors l'histoire c'est le minimum syndical pour ce genre de film mais ici c'est curieusement construit car après l'intro on a quand même un flashback de quasi 1h pour savoir pourquoi tout est parti en couille, bon ça se laisse suivre, personne est nul et dans l'ensemble ça joue même correctement (j'aime bien Johan Heldenbergh en bad guy). Façon on regarde pas le film pour ça, et on est donc dans la lignée des films de Lenoir sur Netflix. Alors ça se démarque jamais en mise en scène, y a même un coté un peu trop chorégraphié lors de la première scène d'action (mais c'est quand même rapide) par la suite on a une double course poursuite assez ambitieuse et on évite pas le passage en plan séquence qui cite ouvertement le seul bon film de Cuaron, c'est bien fait dans l'ensemble. Après on a une drôle d'idée avec une séquence en ULM (ou un truc dans le genre) mais ça fonctionne surtout quand tu tournes ça à Versailles, ça donne des chouettes plans et puis le finish du truc m'a fait marrer. Par contre je trouve dommage de prendre Lyes et de pas lui donner une vraie baston à la fin car bon le mec a montré qu'il assurait vraiment dans le film de Gens (celui qui est bien, pas la merde avec les requins).
Bon par contre c'est moche, enfin c'est l'esthétique Netflix, y a pas de chef op, y a pas de scope, et clairement le mec derrière la caméra est pas un génie, il se contente souvent de filmer en plan séquence et peut remercier ses acteurs de pouvoir faire eux mêmes les cascades, ça évite de réfléchir à trop de mise en scène.
C'est torché en 1h30, y a un vrai climax de 30 minutes qui se suit avec plaisir (sans demi tour en plus, ça fonctionne toujours 10 ans après cette vanne), bon je vais surement pas survendre ce genre de film mais en vrai, si on veut un petit truc d'1h30 qui essaye pète pas plus haut que son cul ça se laisse voir tranquillement et faute d'avoir des actionner français au cinéma on les a sur Netflix (c'est mieux que le truc en Belgique avec le serrurier).

[Scalp]

2/10

Still of the Night de Robert Benton - 1982

Alors dans les avis ça parle de thriller Hitchockien, c'est trop faire honneur à ce film car bon à la même époque on avait les films de De Palma qui lui savait rendre honneur en y apportant sa touche, et donc ici c'est comme comparer le Réal à Clermont Ferrand. J'ai vu que le film est aussi comparé à Basic Instinct, alors une version bisounours parce que c'est soft de chez soft si on veut comparer au (mauvais) film de Paulo.
J'avais pas check le nom du réal avant de lancer le film et c'est donc le mec de Kramer vs Kramer (mauvais film ça aussi) et il a pas une filmo de qualité (un des pires Bruce Willis de cette époque), en plus il a pas l'excuse du script car il est de lui.
Donc ici le film s'ouvre sur la mort d'un antiquaire et son psychiatre va essayer d'enquêter (enfin c'est un bien grand mot), il va tomber sur l'assistante du mort et aussi dernière compagne, évidemment il va tomber sous son charme tout en la suspectant, alors dit comme ça, ça pourrait donner envie mais putain que c'est mou, que c'est mal joué (et ça me coute de le dire car j'adore Scheider). Le film se limite rapidement à Scheider dans son bureau, c'est compliqué à être captivé et y a pas un seul moment qui va éveillé notre intérêt, même pas un peu d'érotisme (pourtant Meryl Streep était très jolie mais on sent que Benton ose vraiment pas allé très loin, et là le même film dans les mains de De Palma ça aurait été festival). Et pour revenir sur Streep, elle est vraiment mauvaise ici, c'est assez rare pour être souligné, les seconds rôles ne relèvent pas le niveau (putain la mère de Scheider quelle bonne idée de merde).
Si on veut un thriller Hitchockien sorti à la même époque qui soit cool autant revoir Body Heat qui pour le coup est une vraie belle réussite, ici on est tout simplement devant le film d'un mec qui a aucune idée de comment filmer le suspens, ou même l'écrire (paye ton twist en carton), la bonne nouvelle c'est que ça dure 1h30, c'est bien la seule.

[Scalp]

5.5/10

Reversal of Fortune de Barbet Schroeder - 1990

"Innocence has always been my position"

J'ai quasi vu toute sa filmo et celui là curieusement j'étais passé à coté, je pensais que c'était un truc à la Liaisons Dangereuses donc aucune envie de voir ça. Bon alors Schroeder clairement je trouve pas que ce soit un grand réalisateur, il y a des trucs sympas (mais pas plus), des trucs surcotés, des trucs pourris, là on est sur un film sympa qui se laisse suivre mais qui a des gros manques.
Alors la grosse réussite du film s'appelle Jeremy Irons (oscar amplement mérité en 91, devant Costner notamment) absolument parfait dans le rôle de cet homme hautain, raffiné, séducteur et qui dégage un truc de Mephistopheles, un dandy imbu de lui même mais qui arrive à ne jamais être réellement détestable (il a vraiment trouvé le ton juste), tout le mystère (titre français pas mal pour le coup) autour de ce personnage fonctionne, alors de part ce qu'il est, comment il est, il est le coupable idéal, mais on aura jamais la réponse (histoire vraie oblige, et célèbre affaire des 80's) et Schroeder propose plusieurs possibilités (il se mouille pas finalement) notamment avec la description de cette femme (Glenn Close peu présente forcément vu qu'elle est dans le coma) frigide et accroc aux médocs, d'un coté il donne un mobile (ça + les 14 millions d'héritage) mais de l'autre ça appuie aussi l'hypothèse du suicide.
Malheureusement il y a aussi des trucs qui vont pas et en premier lieu Ron Silver, acteur très moyen, tout juste convaincant quand il en fait des tonnes en bad guy et ici en avocat qui va devoir défendre quelqu'un qu'il n'aime pas il est pas bon, on arrive pas à ressentir l'ambivalence de ce personnage qui doit aller à l'encontre de sa morale pour défendre cet homme, et il combat le système judiciaire (le discours sur les riches qui peuvent se payer les meilleurs enquêteurs pour trouver toutes sortes de preuves). Et c'est un problème car tout le film repose finalement sur la rencontre de ces 2 hommes que tout oppose mais on se rend vite compte que Schroeder est plus intéressé par l'un que par l'autre (et on comprend pourquoi). De manière générale les personnages secondaires n'ont pas de place pour exister ou du moins Schroeder s'en bats les couilles.
Et puis l'enquête est vraiment pas folle, le film ne prend aucun risque, on ne connaît pas la vérité, du coup on reste finalement très en surface et on est devant un truc où il y a finalement peu de matières : Von Bulow aurait drogué sa femme, sauf qu'ils y a concrètement aucune preuve matérielle et aucun témoin donc à partir de là, sur quoi on peut enquêter. Alors heureusement Schroeder l'a comprit et s'intéresser à ce personnage ambigu et Irons est tellement parfait (il a toujours le mot juste et il est superbement filmé) mais le film est un peu pris dans le piège de l'histoire vraie qui ne méritait finalement pas forcément un film comme ça, le film ne peut pas avoir de suspens notamment.
Je suis déçu, je pensais qu'on allait avoir des scènes de prétoires et pas du tout. Du coup on se retrouve vraiment devant un film qui doit tout à Jeremy Irons et rien que pour ça, ça vaut une vision.

[Scalp]

6.5/10

Kingdom 4 : Return of the Great General de Shinsuke Sato - 2024

Suite direct du 3 qui se terminait sur un gros cliffhanger et on est sur clairement mon passage préféré du manga avec une mort de personnage parmi les meilleurs que j'ai vu en manga (largement top 3 et c'est pas troisième), ça commence donc d'entré avec Houken qui va faire un carnage et se battre contre Shin et son unité, super passage avec une Kyoukai au top. Alors adapter c'est faire des choix et malheureusement ici la partie chasse à l'homme avec Shin traqué et qui va perdre un ami est traité en 5 minutes alors que c'est un gros passage dans le manga et que la mort du personnage est vraiment touchante, ici c'est une petite péripétie parmi d'autre, dommage car on aurait vraiment pu avoir un super moment. Heureusement la suite sera nettement meilleure, alors le film peut vraiment se résumer à c'est une grosse bataille et c'est donc forcément limité dans les enjeux mais ça fonctionne, Shin et ses potes sont en sous nombre face à l'ennemi et plutôt que gagner il faut survivre.
Dans les films précédents je trouvais qu'on ressentait le manque de budget dans les scènes de nombres, ici je suis plus convaincu alors que je vais encore redire que c'est pas du John Woo mais ça fait clairement le taf (enfin si Woo de 3 Royaumes sur ce film ça aurait été tellement ultime), et Sato se fait plaisir avec le personnage Tou et son coup spécial (pour le coup c'est un truc typiquement manga et il réussit à le mettre en scène).
La force du film ici est donc de se concentrer sur Ouki, et comme dans les mangas Shin devient le temps d'une storyline un personnage secondaire, on apprend donc son passé via un petit flashback et le pourquoi de sa rivalité avec Houken et forcément le combat contre Houken est le gros morceau du film, et Sato fait vraiment du bon boulot avec ce combat du surhommes tout deux armés de leur putain de lance interminable, alors on est pas sur un génie de la mise en scène mais je suis agréablement surpris, c'est épique, bourrin et ça fonctionne en suspens et émotion, alors je connaissais l'issue du combat donc pas de surprise mais c'est bien foutu surtout que ça amène une de mes séquences préférées ever en manga (je me souviens même le titre du chapitre dans le manga c'est dire, chevauchée avec un général). Et à l'écran ça fonctionne aussi, alors je me pose la question si ça marche parce que j'adore le manga et que j'ai les images du manga en tête ou si c'est parce que la réal est vraiment bonne sur ce passage (en tout cas la réal ne m'a pas déçu une seconde) et ça fonctionne jusqu'au dernier plan (la mort du personnage est vraiment une super scène). Par contre ça manque d'un score vraiment marquant (déjà dans l'animé c'est pas ouf), alors rien de mauvais mais il est pas à la hauteur des images.
Je me demande quand même vachement si on découvre les films sans rien connaître de l'oeuvre originale si on peut vraiment apprécier (et les soi-disant fan de cinéma asiatique regarde même pas en plus, préférant se toucher sur des City of Darkness pas bien marquant). Bon en tout cas j'apprécie toujours cette adaptation et je serai là pour le 5 (enfin si ça continue Sato peut faire ça jusqu'à la fin de ses jours, vu le nombre de tomes encore à adapter).

[Scalp]

6/10

Uomini si nasce poliziotti si muore de Ruggero Deodato - 1976

Petite curiosité car on retrouve derrière la caméra le pape du film de cannibales, et que c'est son seul polar. Alors je pense que c'est un film qui a 2 versions, y a la version écrite par Fernando Di Leo qui était LE nom du poliziottesco et son film devait être plus sérieux avec un coté forcément très social (et avec parait il un coté attirance entre les 2 flics et il reste quand même un vrai coté gay friendly) et puis il a le film que Deodato a tourné, un truc plus à la cool, un vrai buddy movie (très violent certes) où on suit des flics cools mais clairement aussi violent que les truands qu'ils poursuivent.
Et c'est bien cette violence qui est la réussite du film, ça commence dès la première scène avec une course poursuite moto où on a une femme qui se fait littéralement fracasser le tête et un chien qui meurt, la course poursuite est longue et vraiment sympa et on sent que ça a été tourné sans autorisation vu certaines réactions, une course poursuite qui se termine par un meurtre pur et simple avec le flic qui achève le mec sans aucune pitié. Le film est donc cool à suivre et fun mais on sent que ça aurait pu être un truc vraiment très noir mais que Deodato a pas choisit cette option (il y a qu'a voir la scène de la carrière où on bute du truand avec un gros headshot sur une petite zic guillerette). Dans le film tout y est gratuit, la violence, le cul, les punchlines, on sent que le mec se fait plaisir. Bon l'histoire il en a un peu rien à foutre et ça avance à la va comme jte pousse jusqu'au boss de fin.
Le film se suit grâce à son duo de flics (enfin ils ont juste le badge de flics car à l'écran c'est pas des lumières) apôtre de la justice expéditive, les 2 acteurs sont bons (c'est finalement assez rare pour être souligné dans ce genre de films), on est sur des gros beaufs (et ils ont de la chance ils tombent que sur des nymphos) et c'est clairement le genre de personnages qu'on pourrait plus avoir aujourd'hui mais on se marre bien avec eux. Bon mais ils ont du boulot aussi et leur job c'est d'attraper un mafieux joué par un impeccable Renato Salvatori.
Bon après malheureusement la réalisation est sans éclat et on reconnaît là l'ami Deodato qui s'en remet à la violence plutôt qu'à la mise en scène (bon après la scène d'ouverture reste convaincante).
Un film qui fait regretter que Deodato soit rester dans ses films d'exploitations (un peu naze) car on sent qu'il s'amuse et ça donne une bonne petite péloche à la cool.

[osorojo]

Oue, même avis, du cinoche graveleux comme on en aura plus

Note pour Alegas : ma critique est référencée au titre italien.

[Alegas]

C'est corrigé, merci pour l'info !

[Scalp]

2/10

Custer of the West de Robert Siodmak - 1967

Un des grands réalisateur de film noir des 40's 50's (Les Tueurs et Criss Cross c'est 2 sacrés films) qui s'attaque à l'une des plus grandes figures de la conquête de l'Ouest, ça donne forcément envie.

Tout le film est construit pour arriver à la Bataille de Little Big Horn, surement la bataille la plus célèbre sur le sol ricain (avec Alamo) et c'est en tout cas la plus grosse victoire indienne (enfin ce fut un massacre surtout), le film ne s'intéresse donc qu'a la partie Custer officier de la cavalerie qui s'occupe des indiens. Des indiens qui dans le film sont tous joués par des non natives (ça le fait moyen en 1967) et surtout des indiens qui sont juste montrer comme des tueurs sans pitié et c'est honteux de faire ce film sans qu'on voit Sitting Bull et Crazy Horse, des personnages aussi important que Custer. Alors je sais qu'un film n'est pas la vérité historique mais ici c'est faire abstraction de choses qui auraient tout simplement rendu le film meilleur. Mais c'est pas ça le pire, le pire c'est la façon dont on exonère Custer de toute responsabilité et on le transforme même en héros américain avec sa mort. Le film a quand même des sacrées couilles, il fait passer Custer pour une victime au même titre que les indiens (bon le personnage reste quand même un sale con, l'honneur est sauf), les responsables c'est juste Washington, le discours de Custer c'est quelque chose quand même tant ça reflète absolument pas ce que le film montre à coté (le film montrant les indiens comme un peuple juste bon à tuer des blancs). Le film est terriblement malhonnête, Custer ne tue des indiens qu'en représailles et quand on voit une squaw se faire tuer elle a un fusil dans les mains, rarement vu un film autant à coté de la plaque.
Au delà du propos si le film était divertissant on pourrait mettre la moyenne, mais putain c'est long, avec des séquences interminables (la comédie musicale j'avais envie de me suicider).
Le film a été shooté avec le procédé Numérama à la con de l'époque, ça donne quelques effets 3d un peu relou mais ça passe (enfin pas le passage Walibi), et curieusement (ou pas) pour un film d'un tel standing il a été tourné en Espagne. Pendant tout le film on attend donc la bataille car très vite on se rend compte que ce sera le seul truc intéressant que le film aura à montrer. Malheureusement on s'improvise pas réalisateur d'action et c'est vraiment pas génial, déjà ça prend même pas en compte la géographie de la vraie bataille, c'est une colline, ici on est en plaine, un peu con. La scène est vraiment pas à la hauteur de le renommée de cette bataille, elle est tout simplement nulle et filmée sans aucune idée, et dure 5 minutes, honteux, on attend tout le film pour voir ce truc. Un truc où on donne une mort héroïque à Custer, difficile de faire plus éloigner de la réalité.
alors Robert Shaw est forcément charismatique mais il fait pas grand chose du personnage, il est juste autoritaire quoi et pas aidé par sa perruque Brice de Nice, les seconds rôles n'existent pas (alors qu'il y avait quelque chose à faire avec la rivalité que Custer avait avec ses 2 sous officiers), ils existent tellement pas qu'on a une séquence complètement inutile avec Robert Ryan qui passe faire coucou, bon Ryan est top et en vrai la scène est bonne mais elle sert à rien.
Le grand film sur Custer reste à faire, je suis pas fan du Walsh avec Errol Flynn (pourtant j'aime leurs autres collaborations) et Little Big Man est une grosse merde. En tout cas fallait oser faire un héros de Custer.

[Scalp]

5/10

Alligator de Lewis Teague - 1980

La première surprise quand j'ai lancé le film ça a été le nom du scénariste : John Sayles, réalisateur indépendant à qui on doit quand même quelques trucs très sympa (Lone Star, Matewan, Les Coulisses de l'Exploit), alors je savais qu'il avait écrit le sympathique Men of War avec Dolph mais il a une sacrée carrière de scénariste dans le bis puisqu'on le retrouve derrière Piranhas et Hurlements aussi. Bon par contre Lewis Teague c'est pas une surprise, il est spécialiste des films pas très bon (que c'est mauvais Cujo et le Diamant du Nil, par contre j'aime bien son Navy Seals).
Bon ici on est sur la vague Jaws avec tous les films avec les grosses bestioles qui ont déferlé, ici c'est du gator dans les égouts de Chicago. Un alligator qui s'est retrouvé parce qu'une gamine avait un bébé alligator chez elle comme animal de compagnie (logique) et son père en a eu marre qu'il chie partout (normal) et l'a donc jeté dans les WC (si on est pas sur de l'écriture de compète là) et donc il va grossir dans les égouts avec des produits pharmaceutique (et paf on dénonce en plus, c'est con car dans la première version du script il devenait gros à cause de la bière que déversait une brasserie dans les égouts, ça c'est plus fun).
On va donc suivre Robert Foster (toujours cool d'avoir cet acteur) qui va enquêter sur des morts mystérieuses, bon ça on s'en fout car nous ce qu'on veut c'est voir le gros croco bouffer des gens et c'est toujours le problème de ce genre de film, le manque de générosité. Et c'est con car à l'époque les monstres étaient dans les lacs, océans, coins perdus, ici on est dans une grande ville ça doit apporter un plus avec son décor urbain et pas spécialement, ça devrait être plus sombre, plus glauque, enfin heureusement l'animatronics du croco a plutôt de la gueule et ça évite au film de faire trop cheap (bon y a des moments cheap quand même), mais y a pas que de l'animatronics, on a aussi des mecs dans un costume et des miniatures, on sent l'école Roger Corman pour optimiser chaque dollar. Y a même des bonnes idées par moment comme le mec qui se fait bouffer entrecouper par les flashs de son appareil photo. Et puis voir le croco en pleine ville c'est sympa et on a le droit à des petits passages gores bien cool. Quand le gator s'invite à un mariage on se marre bien même si absolument tous les personnages vont absolument n'importe quoi.
Malheureusement le film se perd entre sa love story, ses passages avec les costards cravates, le film ne sait pas être efficace et on se fait un peu chier par moment, on est vraiment devant du remplissage sans intérêt.
Dans les seconds rôles ça fait plaisir de voir Henry Silva en chasseur d'alligator (ça c'est doublement cool) et le vieux Michael V.Gazzo en supérieur de Foster.
On est clairement pas devant le meilleur film de croco (ben ouais c'est un genre) qui reste Crawl (ouais c'est meilleur que Rogue de McLean) mais je savais à quoi m'attendre du coup j'ai pas trouvé ça horrible et dans le genre ça fait à peu près le taf.

[Scalp]

4/10

Ni Chaînes ni Maîtres de Simon Moutaïrou - 2024

Alors j'aurais vraiment voulu en dire du bien mais c'est compliqué, le bon point c'est donc le sujet car les films sur l'esclavage en France ça court pas les rues et de manière générale on manque de bons films avec une base historique, encore plus quand il y a une volonté de faire du cinéma et pas un drame français bas du front.
Le décorum est donc vraiment bon (en plus c'est pas en studio et fond vert), l'Ile Maurice en 1759 avec Benoit Magimel (toujours plus gros toujours aussi nul) en patron de plantation qui fait des câlins aux esclaves et on va suivre une traque d'esclaves dans la jungle. Le film prend donc l'option film de genre et c'est tout à son honneur, après c'est pas une surprise quand on voit le CV du réalisateur en tant que scénariste car c'est son premier film, il est donc derrière Burn Out, Boite Noire, L'assaut, Goliath et dernièrement Numéro 10 sur Prime, il y a donc à boire et à manger mais on est sur un mec qui fait du genre. Ca partait donc sur des bons hospices avec une violence frontale qui fait mal et notamment en donnant un contre emploi à Camille Cottin qui pour le coup est vraiment parfaite en chasseuse d'esclaves, elle vole le film mais malheureusement elle a pas assez de scènes.
On va donc suivre la fuite d'une fille et son père (enfin d'abord la fille, puis le père qui part à sa recherche) traqué par la méchante Cottin et ses fils et on se retrouve devant le premier problème du film, on s'en fout, on s'en fout des personnage (mais vraiment), genre il a cru que parce que c'était des esclaves on allait être à fond avec eux, et bien non il faut un peu plus que ça. C'est un peu gênant car on suit cette traque sans aucune émotion. Le second problème c'est les péripéties, c'est mou, c'est sans idée, c'est pas très bien filmé, et là le film souffre forcément de la comparaison avec la centaine de films de traque qu'on a déjà vu et là le film a bien du mal a avoir son identité propre. Et quand le mystique entre en scène on se dit non on veut vraiment pas voir ça. Je me faisais une joie de voir Cottin buter des esclaves et bien on déchante vite.
Et finalement ça devient chiant car c'est jamais trépidant, alors par moment on redresse la tête en se disant ah c'est cool ça (la mort du fils de Magimel, ouais j'ai spoile) mais les 20 dernières minutes sont un vrai calvaire. Alors je vais pas être méchant sur la note car c'est le genre de film (en réussi) qu'on devrait avoir plus souvent (enfin c'est pas une raison pour faire un 3 Mousquetaires girly) en France mais en l'état c'est clairement un film raté.

[Scalp]

3.5/10

True Confessions de Ulu Grosbard - 1981

Je sais pas pourquoi j'ai voulu lui redonner une chance, je m'étais fait chier la première fois, et bien pas mieux. Alors évidemment quand on voit les 2 Robert on se dit que ça peut pas être nul et pourtant. Alors derrière la caméra c'est pas un génie avec Ulu (son prénom c'est Israël tu m'étonnes qu'il a "changé) Grosbard, sa spécialité c'est même les films chiants, bon il a fait le Récidiviste qui est cool mais il faut surtout dire merci à Edward Bunker.
Bon ici c'est une histoire inspiré par l'histoire du Dahlia Noir avant le roman de Ellroy (c'est d'ailleurs une adaptation d'un autre roman sorti en 77), et c'est peu dire qu'on est loin de Ellroy, alors on peut sauver la reconstitution d'époque, on a bien l'impression d'être dans le Los Angeles d'après guerre mais c'est bien tout. Le film est terriblement mal foutu, on va donc suivre Robert Duvall (le seul acteur qui a l'air d'y croire et c'est bien pour lui que le film mérite de pas avoir 0) en flic opiniâtre qui enquête sur le meurtre (et démembrement) d'une prostituée et son enquête va l'emmener du coté de l'église et oh comme c'est pratique son frère (un De Niro vraiment pas crédible et qui a l'air de se faire encore plus chier que nous) est un membre important de cette église qui couvre un prometteur véreux.
Le gros problème du film (et de pas mal de néo noir de cette époque comme Chinatown et Le Privée, allez hop combo de films surcotés) c'est que c'est pas très passionnant à suivre, l'enquête (si on peut appeler ça une enquête) est guère intéressante mais le pire c'est qu'on est devant un film sans aucun climax. Ca décolle jamais, on est devant un film d'une platitude effarante, on entre jamais réellement dans cette intrigue très simple (on nous donne toutes les clés immédiatement et on a droit à une scène de mariage assez malvenue) et ça va jamais dans la noirceur que le récit devrait avoir. Et la réalisation ne fait rien pour donner un peu de peps à l'ensemble.
Dans les seconds rôles on est content de croiser Burgess Meredith ou Dan Hedaya mais là aussi on peut pas dire qu'on ait des personnages digne d'intérêt.
Un polar mou et paresseux qui ne doit ne pas sombrer complètement dans l'oubli par la présence de ces 2 grands acteurs au générique.

[Mark Chopper]

J'ai été gentil en mettant la moyenne.