[Jimmy Two Times]Vengeance du remake du reboot critique 2025

[Alegas]

J’ai toujours Inside Llewyn Davis dans son emballage

Très bon celui-ci, n'hésite pas.
Et dans un tout autre genre, le Macbeth réalisé par Joel Coen en solo est intéressant.

[Dunandan]

Pendez-les haut et court - Ted Post - 1968

Un de mes Clint préférés quand j’étais gamin et je l’apprécie presque toujours autant. On sent clairement l’influence que la trilogie du dollar a eu sur les westerns US de cette époque. Le vent commence à tourner et la fibre classique du genre opère progressivement sa mue à l’approche des 70´s. On a beau se dire qu’il n’y a pas d’éclairs de génie en termes de mise en images (Ted Post fait le taf, sans plus), ce que j’apprécie par dessus tout, c’est la quasi absence de fioritures dans l’écriture.

Exceptée une petite dizaine de minutes en mode love story complètement facultative à l’approche de l’épilogue, le film ne dévie jamais de son objectif initial. Il questionne les notions de justice (peut-on notamment être juge et bourreau?), de vengeance, de salut et parle inévitablement de la peine de mort. Ces questions habitent le parcours du marshall interprété par Clint mais aussi, sous un angle différent, les choix effectués par le juge qui l’embauche. Cela donne lieu à quelques joutes verbales intéressantes entre les deux acteurs.

Pour le reste, Clint électrise le film de sa présence magnétique et de son regard perçant. Le charisme ne saurait trouver meilleure définition. Un classique de la fin des 60´s (toutes proportions gardées, ce n’est qu’un modeste divertissement old school), tendu et diablement efficace.

[Scalp]

Je voulais le revoir et curieusement j'ai pas le dvd, et cool ils l'ont rajouté sur Prime.

[Jimmy Two Times]

Vu sur Amazon justement. Je découvre qu’ un blu-ray est sorti en 2024. Je ne sais pas ce qu’il vaut.

[Alegas]

Les Sept Mercenaires - John Sturges - 1960

Autre classique de mon enfance que je revois toujours avec un plaisir certain même si j'ai du mal à ne pas y voir quelques défauts. Enfin surtout un, à savoir le côté un peu "tir aux pigeons" imposé par le scénario. J'ai un peu de mal à m'extasier devant les séquences d'attaque du village avec tous ces mexicains qui courent et galopent dans tous les sens sans se soucier le moins du monde de leur couverture

Mis à part cela, mais ça empêche clairement le film d'être un "sommet", revoir ce film a quelque chose de réconfortant. Dès les premiers accords de son célèbre thème musical, on replonge avec délectation à la grande époque du western. Au vu de ce que ça raconte, ça pourrait clairement durer 20 à 30mn de moins. Mais on prend un malin plaisir à suivre nos sept mercenaires triés sur le volet. On fait un peu partie de la bande.

Le casting est imparable avec des grands noms de l'époque. Yul Brynner est hyper charismatique en chef de la meute, et solidement épaulé par Steve McQueen, James Coburn ou encore Charles Bronson. Ils transpirent tous tellement la classe qu'on leur confierait sans réfléchir la défense de nos intérêts. Malgré des motivations et des états d'âme qui divergent d'un membre à l'autre de la troupe, on sent la cohésion et le respect envers leurs modestes mandataires.

La réalisation de Sturges est carrée, sans grands éclats, mais tire pleinement parti de son presque seul décor. Toute l'introduction avec la formation des 7 est chouette à suivre, c'est hyper simple et ça permet de bien caractériser chaque personnage dans l'esprit du spectateur. 120 minutes de cinéma old school, auxquelles il manque juste la hargne/l'inventivité des bijoux de Leone ou le caractère désabusé de la période des 70's. Mais c'est toujours un classique.

[Jimmy Two Times]

Le retour des sept - Burt Kennedy - 1966

Ce n'était pas prévu au programme de mon début d'année mais je me suis enfilé la série complète des Sept Mercenaires ainsi que le remake de 2016 (que je n'avais jamais vu) en l'espace de 3 jours. Pourtant, on ne peut pas dire que ce second épisode donne foncièrement envie de dévorer la saga. Nous sommes face à un pale remake, déguisé en suite, du film de John Sturges. La moitié du crew ayant passé l'arme à gauche dans le premier opus, on fait table rase côté casting, à l'exception de Yul Brynner qui rempile dans le rôle du charismatique Chris.

Enfin charismatique...ça c'était avant. On voit clairement qu'il n'est pas venu pour la gloire. Il passe son temps à débiter son texte de manière assez molle et à regarder au loin avec un regard de merlan frit. Il se demande sûrement quand ces dizaines de couillons de scélérats mexicains vont venir se jeter sans réfléchir sur ses balles et celles de ses potes dans un ballet équestre qui flirte souvent avec le ridicule. Ce qui était un menu défaut dans le film de Sturges car ce dernier savait proposer de beaux moments de bravoure et de complicité est démultiplié dans le cas présent. Il n'y a absolument aucune idée dans les fusillades. Personne n'étant visiblement apte à avoir des compétences pour chorégraphier un minimum le truc, on se tape du tir aux pigeons et on finit le tout à la dynamite dans un joyeux foutoir

Le film est tout juste sauvé par son introduction. La constitution du crew est toujours sympa à suivre (et un incontournable élément dans tous les films qui suivront). Le mec qui remplace Steve McQueen est pas trop mal (sauf qu'il reste à sa place, raison pour laquelle McQueen n'a pas rempilé visiblement) et Warren Oates a aussi un personnage plutôt cool. Pour le reste, on est aux limites du nanar et on se dit qu'il vaut mieux s'éviter les deux opus suivants. Mais fort heureusement, sans être des grands films, ils sont bien plus réussis que ce second volet.

[Scalp]

Les 2 suivants sont effectivement plus sympa.

[Jimmy Two Times]

J'ai eu un peur que ça n'aille pas beaucoup plus haut au début du 3 et finalement si. Pareil pour le 4. Y a plus de violence, un peu de sadisme. Et surtout un peu de variantes dans les scènes d'action (les mercenaires attaquent dans le 3, le côté tactique dans le 4).

[Jimmy Two Times]

Les colts des sept mercenaires - Paul Wendkos - 1969

J'ai eu un peu peur au début que ce soit un peu nul comme le second volet mais en fait, c'est carrément mieux ces Colts des Sept Mercenaires. Yul Brynner quitte définitivement le navire dans le rôle de Chris, et c'est pas plus mal vue sa motivation proche du néant dans le film précédent. Pour le remplacer, le solide George Kennedy, avec sa bonne tête de défenseur de la veuve et de l'orphelin...et aussi ses cheveux! 150 ans avant les voyages Turkish Hairlines, le personnage de Chris gagne une capillarité nouvelle

Dans les seconds rôles, pas vraiment de têtes connues mais une belle disparité dans les personnalités avec un vieux qui aiment les couteaux et les enfants (dit comme ça, c'est un peu bizarre ), un tuberculeux, un black qui cause pas trop mais qui se castagne et quelques autres fines gâchettes. Derrière la caméra, on retrouve un inconnu complet dont je ne connais aucun autre film mais qui nous sert un film plus que correct, et en tout cas bien plus exaltant que son prédecesseur.

Petite évolution au niveau du déroulement, on abandonne le village à défendre et le film de siège pour cette fois passer en mode full attack. Le curé du 2 s'est fait kidnapper par le dictateur du coin (un bon bad guy) et nos 7 gaillards vont lancer une mission sauvetage et aller le récupérer dans le camp fortifié dudit enfoiré. C'est pas grand chose dit comme ça mais ça a le mérite d'offrir un climax final plus pétaradant que dans le Retour des Sept. Fini les caballeros teubés qui se jettent sur les balles, on apprécie ici le petit côté infiltration avant l'inévitable défouraillage final. Sans oublier un petit bonus avec une violence un peu plus exacerbée. Pas forcément de manière picturale mais au moins au détour de quelques idées (notamment la scène où des prisonniers enterrés jusqu'au cou se font défoncer la tronche par les chevaux des sbires du salopard de service). Bref, un bon p'tit western, loin d'être incontournable mais plaisant à suivre.

[Jimmy Two Times]

La chevauchée des sept mercenaires - George McCowan - 1972

Lee Van Cleef oblige, ce dernier opus des Sept s'impose sur le fil comme la meilleur épisode de la franchise juste après le film de Sturges. 3ème changement d'acteur pour le rôle de Chris, devenu Shérif et à présent marié. Il est rangé des bagnoles et lorsqu'un vieux comparse lui demande de l'aide pour sauver un village en proie à des tyrans avec des chapeaux Pepito, il décline même la proposition. Sauf que sa femme va se faire buter par un p'tit con qu'il a remis en liberté contre son gré (sur les conseils de sa tendre et chère, c'est ballot...). Parti à leurs poursuites, il va atterrir dans un village où tous les hommes ont été kidnappés par des enfoirés mexicains. Sa nouvelle situation de veuf va l'inciter à venir en aide aux Desperate Housewives démunies. Et puis, ce sera l'occasion de trouver une nouvelle gonzesse (la mort de la précédente ne l'a pas marqué plus que cela )

Raconté comme ça, on peut avoir le sentiment de se frotter à un nanar mais pas du tout mon colonel! Il est sympa cet ultime film. En premier lieu, il y a évidemment la classe naturelle de Lee Van Cleef qui assure une bonne partie du plaisir. Ensuite, la saga entre pleinement dans les 70's. Le ton devient un peu plus désespéré, la violence est plus froide, certaines mises à mort plus sèches. Et puis, on a surtout une troupe de mercenaires composée uniquement de mecs expressément sortis de taule. Il y a aussi un personnage de femme forte (la jolie - dans ce film - Stefanie Powers), la reine mère du village. Et puis surtout ce petit côté tactique dans la préparation de la défense lors de l'assaut final des bad guys. Le film reste à réserver aux férus du genre mais c'est très sérieusement recommandable pour une séance sans prise de tête à l'ancienne. Il était néanmoins temps que cela se termine avec ce 4ème film, histoire qu'on ne se retrouve pas avec les Sept Mercenaires dans l'espace ou Les Sept Mercenaires contre Scotland Yard

[Alegas]

Les sept mercenaires - Antoine Fuqua - 2016

Je n'irai pas jusqu'à dire que ce remake était nécessaire mais je trouve ça moins opportuniste que pour d'autres films. Même si le classique de John Sturges a un statut indéniable dans le genre du western, il ne fait pas montre d'une personnalité folle et avait déjà été revisité jusqu'à l'usure avec ses trois suites tournées en l'espace de 12 ans. De la personnalité, ce n'est pas chez Fuqua qu'on en trouvera malheureusement. Il est un indiscutable entertainer, mais il n'a jusque là jamais réussi à emmener un de ses films vers des cimes inestimables.

Sa version reprend les éléments incontournables de la saga à commencer par la constitution de la team. Le casting est plutôt très cool. Denzel Washington, fidèle à lui-même, Ethan Hawke un peu traumatisé mais ça va, Chris Pratt en bouffon de service, Lee Byung-hun en second couteau qui pète la classe et Vincent D'Onofrio en ours mal léché. Ils ont tous des persos sympas et malgré leurs intérêts divergents, ils vont s'unir pour défendre la veuve et l'orphelin.

Côté trame, on est dans les sillons de la saga avec un village de paysans persécutés par un tyran local. C'est le point faible du film malheureusement, Peter Sarsgaard est un bel enculé mais il n'a pas le charisme requis pour symboliser une menace suffisante. Pour le reste, on ne s'ennuie clairement pas. Ca défouraille bien, l'imagerie western est toujours aussi cinématographique (quel dommage que le genre soit sous perfusion au vu des moyens disponibles de nos jours), il y a de la l'action, de la tactique, de l'humour à bonne dose et comme dans tous les films de la franchise, ça bute du perso sans sourciller. Tout pour passer un bon moment. Dommage que tout cela soit un peu trop propre et lisse. Le haut du panier de l'entertainment contemporain a malheureusement du mal à faire le poids face aux réjouissances des années 80, 90 et début 2000...

[Scalp]

En faire un truc Benneton est quand même bien opportuniste.

[Jimmy Two Times]

Ouais, j'avoue. Mais on était encore à une époque où ne se sentait pas encore obligé de faire manier le petit frère des cowboys après leur avoir fait manier les colts, c'est toujours ça de pris

[Alegas]

Seul sur Mars - Ridley Scott - 2015

Très agaçant ce Seul sur Mars. Il n’a rien de foncièrement désagréable, le prisme de la comédie qu’il emploie aurait même pu être une bonne idée si Scott y était allé à fond. Sauf que le père Ridley n’a jamais été un as de la comédie. Son film a le cul entre 2 chaises. Un blockbuster SF à 100 millions de dollars de budget qui ne livre pas vraiment la marchandise d’un côté et une comédie gentillette de l’autre, doublé d’une histoire de sauvetage d’un naufragé de l’espace improbable et presque sans accrocs.

À part Matt Damon qui est franchement bon, il tient le film à bout de bras, le casting est en roue libre. À quoi bon prendre de tels noms dans les seconds rôles pour leur faire jouer des scènes aussi insignifiantes? C’est le principal défaut du film. Dès qu’on quitte Damon et Mars, on s’ennuie ferme et les enjeux sont inexistants. Restent quelques belles images du père Ridley. Pour la personnalité, la tension et les sommets d’humour, on repassera. Enfin, c’est toujours mieux que l’infâme Gladiator 2…