7/10
Hang'Em High de Ted Post - 1968
Gamin j'associais ce film à la trilogie des Dollars alors que Josey Wales et Pale Rider non (la cicatrice dans le cou m'avait d'ailleurs bien marqué), et en le revoyant aujourd'hui la raison est évidente. En 68, Clint revient à Hollywood, il produit ce film et veut d'ailleurs Leone à la réal mais il est trop occupé sur son film en cours et il se rabat donc sur Ted Post (avec qui il fera par la suite Magnum Force, d'ailleurs le rapport à la justice du personnage du film peut rappeler l'inspecteur Harry) qu'il a connu sur la série Rawhide, et sur ce film on voit évidemment l'influence du western spaghetti mais le film a été un peu trop catalogué comme une pâle copie de Leone. Le film a une vraie personnalité et il arrive vraiment intégrer le style italien au western ricain classique, alors on a pas encore eu la déferlante Peckinpah et sa violence stylisé (on croise d'ailleurs Ben Johnson dans l'intro) mais ici on a un film qui mérite un peu plus de considération.
Dès l'intro on voit qu'on est sur quelque chose de différent, ça s'ouvre sur les images classique du western à papa pour se conclure sur une pendaison très cash et le nom de Clint suivi du titre qui arrive sur un plan des pieds de ce dernier pendu, vraiment une super entrée en matière. Et le film va alterner le classicisme et les trucs plus osés, on a notamment une utilisation des zooms qu'on avait forcément pas avant.
Le film a un gros climax à base de pendaison qui représente bien d'ailleurs tout le propos du film, car c'est un film loin d'être con pour le coup ayant un vrai discours sur la justice, avec la justice officielle qui peut se révéler aussi injuste est sans pitié que les exécutions punitives, la scène centrale de la pendaison de 6 hommes est d'ailleurs excellente, la pendaison est ici un vrai spectacle orchestré par un juge loin d'être l'homme juste vanté au début du film. Par contre l'utilisation du personnage féminin est pas vraiment un plus, j'aime bien comme elle est utilisée au début, cette femme qui vient voir chaque nouveau prisonnier en espérant y trouver le meurtrier de son mari, mais voilà l'histoire d'amour était pas obligée, ça apporte pas grand chose d'intéressant.
Si le film ne peut pas passer le gap du dessus c'est que ça manque un peu d'ampleur ou de panache dans les séquences d'actions, elles sont carrées mais on était en droit de s'attendre à mieux. Le climax final est correct sans plus (pas aidé par des persos un peu cons) bon par contre l'ironie de la mort du dernier personnage est bien.
Clint fait du Clint (sobre et mutique donc et quand il parle c'est toujours à bon escient) et c'est pour ça qu'on regarde le film donc là pas de problème, le film est blindé de seconds rôles cool : Ben Johnson donc (qu'on aimerait voir plus), Dennis Hopper dans un rôle qui annonce finalement bien sa filmographie, Bruce Dern dans une des meilleures scènes du film, Charles McGraw un vieux routier issu du film noir, et des têtes qu'on a déjà vu, le mec qui joue le juge est top, de même que le vieux qui pend Clint en début de film.
La BO a bien le coté mélange du film, d'un coté on a quelque chose de très classique et puis d'un coup on a des sonorités qui font évidemment penser à Morricone.
On est devant un western hybride pleins de qualités et finalement historique car le western allait vraiment basculer avec ce film.