[Alegas] Mes Critiques en 2025

Vos critiques de longs-métrages

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Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim (La) - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 05 Jan 2025, 23:14

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The Lord of the Rings : The war of the Rohirrim (Le Seigneur des Anneaux : La guerre des Rohirrim) de Kenji Kamiyama
(2024)


Un film dont l’existence montre bien le problème des licences cinéma aujourd’hui : la Warner s’apprêtait à perdre les droits d’adaptation des écrits de Tolkien et devait rapidement livrer un nouveau film pour les conserver. Quoi de mieux qu’un film d’animation pour dépenser le moins d’argent possible tout en s’assurant une sortie dans un délai moins long qu’un blockbuster live-action ? Déjà, le projet ne partait pas sur les bons rails, et la présentation à Annecy en juin dernier à laquelle j’avais pu assister donnait plus de red flags qu’autre chose : des extraits qui montraient une direction artistique inégale et une animation qui laissait à désirer, Philippa Boyens qui avouait à demi-mot que le film avait été réécrit en plein milieu avec l’arrivée de Peter Jackson pour sauver en partie le projet, le réal qui semblait pressé que la production se termine enfin, bref ce n’était franchement pas la grande joie :eheh: .

Tout cela aurait néanmoins pu déboucher sur une bonne surprise, mais il n’en est rien : le film terminé a bel et bien la gueule qu’il avait à sa première présentation au public, et autant dire que c’est particulièrement décevant pour un film présenté comme le premier spin-off officiel lié aux deux trilogies de Peter Jackson. C’est surtout visuellement où le bât blesse : je ne vois qu’une pré-production rushée pour expliquer le look du film, qui a d’un côté des décors super travaillés et une direction artistique qui hérite du boulot effectué sur les deux trilogies, et de l’autre une mise en scène peu inspirée, un character design générique au possible (même les concept arts du générique de fin sont plus beaux que le résultat final), et une animation qui donne l’impression de voir un animé d’il y a plus de vingt ans. Je rêvais d’un film qui soit l’équivalent animé des dessins de John Howe et Alan Lee, autant dire que c’est très loin d’être le cas ici. Pour un film qui a coûté trente millions (pour comparaison, c’est plus que le budget du dernier film de Mamoru Hosoda ou de beaucoup de films du studio Ghibli), c’est vraiment difficile à avaler. Mais en fin de compte, le principal souci est que jamais, sur toute la durée du métrage, je n’ai eu une scène qui m’a fait penser qu’elle justifiait le choix de l’animation, et à vrai dire je suis quasiment certain que le même récit en live-action aurait eu nettement plus de gueule.

Car le récit, pour le coup, tient plutôt bien ses promesses. Ce n’était pas forcément évident de trouver un épisode de l’histoire de la Terre du Milieu à adapter pour un film solo, mais il faut avouer que celui-ci marche bien, alors qu’on parle de ce qui est à la base trois ou quatre lignes grand maximum dans les appendices du Seigneur des Anneaux :mrgreen: . Le boulot d’adaptation est plutôt cool, avec une héroïne totalement inventée mais qui ne donne jamais l’impression d’être un rajout consensuel, un Helm iconique en diable, et une guerre civile intéressante. Dommage que ça se pète la gueule sur la toute fin avec une volonté de raccorder inutilement les wagons pour le grand public, notamment en citant le nom de Gandalf alors que, très honnêtement, le film aurait largement pu s’en passer. En soi, le film n’est pas complètement désagréable, ça se regarde et le dernier tiers est même plutôt sympa, mais il y a sans cesse l’impression de voir un résultat qui se contente de peu aux vues des ambitions de départ. J’ose espérer que ce film restera un faux-pas, et que les films live action prévus dans les années à venir seront d’un autre niveau. Très franchement, vu la tournure qu'a pu avoir une licence comme Star Wars ces dernières années, j’ai du mal à rester optimiste sur la question.


6/10
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Bandidas - 1,5/10

Messagepar Alegas » Lun 06 Jan 2025, 14:44

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Bandidas de Joachim Rønning & Espen Sandberg
(2006)


Je me doutais bien que le film ne volerait pas haut, mais j’espérais tout de même un divertissement un minimum sympathique, genre buddy movie westernien tendance féministe. Autant dire que c’est bien loupé, et ça je l’ai compris avant même le premier plan, puisque le logo Europacorp est apparu, et que j’ai compris que non seulement Luc Besson est producteur du film, mais il est aussi le co-scénariste ! :eheh: A partir de là, mes espoirs se sont envolés, et à raison : que l’intrigue soit classique (des personnages qui s’élèvent contre des bad guys qui veulent construire un chemin de fer en rachetant de force les terres concernées) n’est pas particulièrement gênant en soi, mais le fait que tout soit traité par-dessus la jambe, du déroulement des évènements à la psychologie des personnages, est nettement plus problématique. En termes d’écriture, on reconnaît bien là notre Besson national : des méchants très méchants, des héroïnes un peu cruches qui peuvent toujours compter sur leur atouts physiques pour renverser la pire des situations, des personnages qui sont là juste pour faire les bouffons et amuser la galerie, l’intrigue avance en mode aléatoire sans qu’on soit impliqué dans ce qui est raconté, on met un acteur un peu sérieux pour donner un peu de légitimité (ici Sam Shepard), etc…

Mais le pire, c’est probablement la mise en scène qui est à chier complet, le moindre choix de réalisation donne l’impression d’avoir été fait à chifoumi tant rien n’est cohérent, les scènes d’action c’est la misère absolue (le climax, c’est chaud, y’a rien qui va :shock: et même une simple baston à mains nues 1 VS 1 n'est pas correctement emballée), et je ne parle même pas du montage qui est probablement l’un des pires que j’ai vu récemment, c’est la foire aux faux-raccords, aux acteurs qui se téléportent d’un plan à l’autre, aux ellipses foireuses, aux inserts de quelques images, non franchement il n’y a rien à sauver de ce côté là. J’aimerais dire que le duo sexy sauve l’ensemble, mais non : c’était l’époque où Penelope Cruz enchaînait les merdes pour s’imposer aux States (Gothika, Vanilla Sky, Sahara, ça vendait du rêve :eheh: ), et c’est peu dire que Salma Hayek n’a pas grand chose à défendre avec son personnage de bourgeoise moins coincée du cul qu’il n’y paraît. Une belle merde donc, dont je ne sauve que les décolletés généreux du duo d’actrices (ça tombe bien, c'était l'argument marketing principal).


1,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Lun 06 Jan 2025, 14:55

Je me doutais bien que le film ne volerait pas haut, mais j’espérais tout de même un divertissement un minimum sympathique, genre buddy movie westernien tendance féministe.


je ne sauve que les décolletés généreux du duo d’actrices (ça tombe bien, c'était l'argument marketing principal).


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Re: Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim (La) - 6/1

Messagepar lvri » Lun 06 Jan 2025, 20:37

Alegas a écrit:
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The Lord of the Rings : The war of the Rohirrim (Le Seigneur des Anneaux : La guerre des Rohirrim) de Kenji Kamiyama
(2024)


Argh... Dommage. Je pense que je tenterais quand même par curiosité, mais en mode Albanie.
L'impression qu'il sera difficile de retrouver la qualité de la trilogie originale pour les futures adaptations du SDA. La première saison de la série m'a pas mal déçu (pas encore vu la 2e), et le Hobbit reste quand même bien bancal (même si j'avoue bien apprécier cette trilogie).
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Comte de Monte-Cristo (Le) (2024) - 8/10

Messagepar Alegas » Mar 07 Jan 2025, 00:36

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Le Comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte & Alexandre de La Patellière
(2024)


C’était une excellente surprise en salle, et ça se revoit avec autant de plaisir qu’à la découverte. Dieu sait que j’avais des doutes envers ce projet, surtout après l’énorme déception qu’on été les adaptations des Trois Mousquetaires orchestrées par Pathé l’année d’avant, mais avec Matthieu Delaporte à la réal j’avais un peu d’espoir, et je n’ai pas trop de doutes sur le fait que avoir filé ce projet à un vrai réalisateur, et pas à un yes man comme Bourboulon, joue dans la réussite du film. Alors j’ignore pourquoi les producteurs ont fait ce choix de réal, mais je ne peux m'empêcher de penser qu’ils ont peut-être vu Un illustre inconnu, film hélas encore trop méconnu de Delaporte, qui partage beaucoup d'éléments communs avec le récit de Dumas, avec la question du contrôle, de la manipulation, et de passer d’une identité à une autre pour brouiller le regard des autres. Peut-être que je me trompe, mais entre le perso de Kassovitz et celui de Niney qui partagent une passion pour les masques, je trouve le lien assez troublant.

Bref, le fait est que le choix s’est révélé payant : contrairement aux Trois Mousquetaires qui singeait beaucoup trop les codes du blockbuster US, on a enfin un retour du cinéma d’aventure flamboyant à la française, qui assume ses origines, qui ne cherche pas à sur-moderniser son récit, et surtout qui a de la gueule formellement. Pour le coup, on ne peut pas dire que le budget ne se voit pas à l’écran : c’est bourré de beaux plans (rien que le début avec le naufrage, ça pose le niveau), la mise en scène est classieuse, la photo assume les couleurs (ça contraste énormément avec la photo marron/sépia des Trois Mousquetaires), les CGI sont bien foutus, la reconstitution en met plein la vue, les maquillages sont dingues, il y a de la volonté de faire de l’épique avec, par exemple, la découverte du trésor ou celle de la demeure du Comte, c’est clairement enthousiasmant de ce côté là. C’est pas de la grande mise en scène, mais ça fait largement le taff en guise de grand divertissement populaire, c’est lisible, efficace, et il y a plein de séquences qui fonctionnent super bien (l’évasion, le Comte qui s’amuse avec ses invités avec l’histoire de l’esprit, la mise en place du plan, etc…). Franchement, si je devais pinailler, je pourrais dire que les moments où la vengeance est exécutée n’est pas aussi percutante qu’on le voudrait (la scène du procès, et surtout le duel final qui manque d’une vraie chorégraphie), mais rien qui ne gâche le spectacle pour autant.

Côté écriture, c’est plutôt bien foutu avec une adaptation qui arrive à moderniser certains aspects (des personnages féminins plus mis en avant) et rendre l’ensemble plus dynamique (il le fallait pour un film, même de trois heures) sans pour autant dénaturer le récit d’origine. Pour le casting, ça fait bizarre de voir un film français en costume où tout le monde joue bien, ce n’est pas si courant que ça. Niney était un gros point d’interrogation à l’annonce du projet car j’avais du mal à imaginer son physique de crevette et sa bouille pour incarner le Comte, mais il se révèle finalement très convaincant, autant dans l’émotion (la scène où il apprend la mort de son père, les retrouvailles avec Mercedes) que dans le jeu des multiples identités (il m’a fallu un moment avant de capter que c’est lui qui joue Halifax :mrgreen: ) ainsi que dans l'obsession maladive de Dantès. Demoustier en Mercedes est top, et le trio de bad guys est réjouissant, le genre qu’on adore détester, autant dire que Laffite, Bouillon et Mille prennent beaucoup de plaisir à les interpréter. La BO est un peu inégale, d’un côté il y a quelques jolis thèmes, mais comme Les Trois Mousquetaires on ressent trop la volonté de faire une bande-son qui se la joue hollywoodienne, c’est d’ailleurs bien le seul aspect du film qui donne ce feeling et c’est bien dommage. Tout ça donne un super film populaire, bien foutu, ambitieux mais pas à l’excès, et qui arrive à être captivant de bout en bout malgré sa durée. Pour le coup, je ne serais pas surpris que, dans plusieurs années, le film soit considéré comme un classique du divertissement populaire français.


8/10
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Casse-Noisette et les quatre royaumes - 2,5/10

Messagepar Alegas » Mar 07 Jan 2025, 09:02

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The Nutcracker and the four realms (Casse-Noisette et les quatre royaumes) de Lasse Hallström & Joe Johnston
(2018)


Voilà un film qui ne me tentait absolument pas, c’est typiquement le genre de productions Disney que j’évite désormais de m’infliger, mais voilà : c’est aussi à ce jour le dernier film où Joe Johnston est crédité en tant que réalisateur, lui qui a finalement été très peu prolifique depuis son passage chez Marvel il y a près de quinze ans, forcément ça rend curieux. Bon déjà il faut préciser que ce crédit de réalisation est moins simple qu’il n’en a l’air, puisqu’il le partage avec Lasse Hallström. A priori, si on en croit les infos sur le net, le film aurait été d’abord tourné par ce dernier, et les reshoots ont été tellement importants (un mois de tournage supplémentaire !) que Johnston, qui les supervisait, s’est vu offrir son nom au générique. Très honnêtement, à la vue du film et connaissant les capacités d’Hallström en tant que réal (ses films américains sont de l’ordre du téléfilm d'un point de vue formel, difficile de l'imaginer sur un blockbuster à 120 millions), je ne peux m’empêcher d’y voir une histoire fabriquée par Disney pour justifier une production chaotique et un changement de réal pour sauver le film à la dernière minute, mais ça reste une hypothèse.

Dans tous les cas, le résultat final parle de lui-même, et pour le coup les trailers n’étaient pas mensongers : c’est effectivement une grosse boursouflure à tous les niveaux, genre l’équivalent visuel et narratif d’une énorme coupe de glace à la vanille sur laquelle on aurait ajouté toutes sortes de fioritures pour la rendre encore plus attirante, mais qui ne parvient finalement qu’à créer la nausée rien qu’à la regarder. Si les premières minutes du film ont un charme certain avec la reconstitution du vieux Londres en période de Noël, dès que ça part dans le fantastique le métrage dégouline de partout : direction artistique sans queue ni tête, des effets visuels particulièrement visibles, des personnages fonctions, d’autres qui sont là pour remplir le quota inclusif spécial Disney, etc… Je ne parle même pas de l’histoire : ça se voudrait être un récit initiatique avec une héroïne qui doit apprendre à faire le deuil de sa mère et accepter le meilleur d’elle-même, que ça fasse réchauffé n’est pas un problème, c’est juste que tout est traité en surface, personne n’a l’air de croire vraiment à ce script de toute manière.

En particulier les acteurs qui surnagent dans des décors grandiloquents et des costumes ridicules (ceux des dirigeant des différents royaumes, c’est chaud…) avec peu de matière à jouer, c’est particulièrement triste de voir des actrices comme Helen Mirren et Keira Knightley (qui prend dans ce film la pire voix possible, personne ne lui a dit que ça ne le faisait pas du tout ?! :shock: ) perdre leur temps et talent dans une production pareille. Pas grand chose à sauver de ce désastre, si ce n’est peut-être quelques passages de la BO signée James Newton Howard qui essaye de reprendre à son compte des passages du ballet de Tchaïkovski, mais c’est probablement le seul élément où je serais un brin enthousiaste. C’est triste de voir Johnston, qui était encore un réal sur qui on pouvait compter à la fin des années 2000, se fourvoyer dans une production pareille.


2,5/10
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Golem (Le) - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 07 Jan 2025, 21:44

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Der Golem, wie er in die Welt kam (Le Golem) de Carl Boese & Paul Wegener
(1920)


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Au risque de passer pour un membre condescendant d’une certaine élite cinéphilique, je me suis maté ce film muet (et allemand de surcroît) que je voulais découvrir depuis un bon moment. Sauf erreur, j’en ai entendu parler pour la première fois dans un épisode de BITS par Rafik Djoumi il y a quelques années, et la récente restauration diffusée sur Arte m’a donné envie de m’y mettre enfin. Pour le coup, c’est un film qu’on peut aisément ranger à côté du Cabinet du docteur Caligari : les deux bobines partagent la même nationalité, sont sortis à quelques mois d’intervalle l’un de l’autre, et sont tous les deux des représentants majeurs du courant de l’expressionnisme allemand. En cela, c’est déjà un film passionnant, et c’est renforcé par l’histoire et son contexte, on parle quand même d’une créature issue du folklore juif (le Golem donc), créature qui prend vie grâce à un rabbin et qui est censé être le salut du peuple judaïque (alors persécuté par un empereur qui leur enlève des libertés via des nouvelles lois) mais qui sera finalement un danger pour lui, le tout dans un film allemand des années 20, c’est peu dire que c’est très surprenant, voire un peu prophétique. On est donc sur un film à mi-chemin entre le fantastique folklorique et le mythe de Frankenstein (apparemment, James Whale adorait ce film), et si on ajoute en plus de fabuleux décors qui accompagnent le métrage de la première à la dernière image, il y a vraiment de quoi être enthousiaste.

ImageImageImage


Malheureusement, j’ai souvent eu l’impression de voir un film qui avait conscience que la storyline du Golem ne suffisait pas pour tenir sur une certaine durée, et qui fait donc son possible pour y remédier : non seulement on a un rythme pas ouf qui fait que le récit prend beaucoup trop de temps à se lancer complètement, mais en plus on se tape des personnages secondaires mis en avant pour un résultat pas très convaincant, je pense notamment à toute l’amourette entre la fille du rabbin et son prétendant qui fait que l'intrigue principale patauge. Cela donne un film qui m’a surtout impressionné par son univers visuel et ses séquences à volonté spectaculaire (à ce titre les quinze dernières minutes sont remarquables), mais beaucoup moins par ce qu’il raconte à travers ses personnages humains. Un loupé qui fait que je le trouve un bon cran en-dessous du Cabinet du docteur Caligari, mais qu’importe : les qualités visuelles l’emportent à mon sens sur le reste et font que je suis quand même heureux d’avoir pu découvrir cette proposition pour le moins originale. Maintenant, je suis très curieux de découvrir le remake fait par Duvivier avec Harry Baur, quand bien même je ne m’attends pas forcément à quelque chose de meilleur.


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6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Olrik » Mar 07 Jan 2025, 21:54

Alegas a écrit:Au risque de passer pour un membre condescendant d’une certaine élite cinéphilique


Tu prends les devants, c'est bien, mais ça ne te sauve pas complètement, le peuple aura ta peau !
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar lvri » Mar 07 Jan 2025, 22:10

Je trouve les films muets assez fascinant, mais j'ai toujours beaucoup de difficulté pour me lancer. Toujours l'impression qu'il faut être "prêt" pour en regarder un (ce qui n'a pas vraiment de sens...).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Mar 07 Jan 2025, 22:21

Tu as besoin de t'échauffer ? Physique, tes séances.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Alegas » Mar 07 Jan 2025, 22:47

Ce qui est certain, c'est que ça demande plus de concentration que sur un film parlant, le manque de parole faisant qu'on est plus rapidement distrait par ce qui nous entoure.
Mais j'ai aussi le sentiment que c'est une habitude à prendre : plus on en voit, plus il est facile d'en lancer d'autres.
En tout cas c'est mon ressenti.
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Conclave - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 08 Jan 2025, 13:28

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Conclave de Edward Berger
(2024)


Ayant moyennement apprécié son adaptation de A l’Ouest rien de nouveau, je n’attendais pas vraiment ce nouveau film d’Edward Berger, jusqu’à tomber sur le trailer en salle qui avait attisé ma curiosité. L’idée d’un thriller politique autour d’une élection pontificale est plutôt bien vue, non seulement cela permet une certaine originalité de contexte (l’intrigue est cloisonnée dans les couloirs du Vatican), mais surtout on se doute que, comme dans n’importe quelle élection, il est question de jeux de pouvoirs, de différents partis qui tentent de rallier des voix, de coups bas, d’influences extérieures, de divergences au sein de même clans, bref il y a de quoi faire un film sympathique sur le sujet. Et pour le coup, je trouve le pari réussi : dès les premières images avec la mort du Pape et les réactions dans son entourage, on sent un film maîtrisé, et c’est un sentiment qui va s’accentuer au fur et à mesure que l’élection se met en place et se déclenche.

Outre le fait que ce soit un thriller rondement mené, la force du métrage est d’avoir ce personnage principal neutre qui cherche non seulement à faire la lumière sur les dernières heures de la vie du précédent Pape, mais qui est aussi en proie au doute quand à ses croyances et son désir de servir l’Église. Un choix intéressant qui permet d’avoir un personnage principal censé être neutre mais qui a du mal à l’être, et qui permet de mettre en avant l’humain dans un contexte où ce dernier est considéré comme moins important que Dieu ou la perspective de devenir le nouveau résident du Vatican, le tout jusqu’à un twist qui rebat les cartes et propose une alternative intéressante (c’est juste dommage qu’on sente rapidement de quel personnage ça va venir). Que le film sorte l’année des nouvelles élections américaines me semble être difficilement une coïncidence vu les sujets abordés (on a notamment un cardinal très conservateur dont le discours principal est de blâmer les autres religions, et un autre qui cache un scandale sexuel pour éviter d’être inéligible) mais ce n’est pas non plus quelque chose qui fait forcé, on est juste dans un récit qui développe des sujets très actuels.

Formellement, c’est très chiadé, il y a une super reconstitution du Vatican et une mise en scène globalement inspirée avec pas mal de plans et compositions qui claquent bien , ça fait parfois un peu gratuit mais je n’ai pas trouvé ça spécialement dérangeant, on sent juste que le réal aime faire de la belle image, et il y arrive bien. Là où le film est difficilement attaquable, c’est sur son casting où tout le monde est bon, particulièrement Ralph Fiennes qui livre une de ses plus belles prestations récentes. Pas l’un des grands films de 2024 (le récent Golden Globe du scénario c’est peut-être un poil abusé), mais une proposition solide tout de même, avec beaucoup de qualités.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar lvri » Mer 08 Jan 2025, 18:29

Alegas a écrit:Ce qui est certain, c'est que ça demande plus de concentration que sur un film parlant, le manque de parole faisant qu'on est plus rapidement distrait par ce qui nous entoure.
Mais j'ai aussi le sentiment que c'est une habitude à prendre : plus on en voit, plus il est facile d'en lancer d'autres.
En tout cas c'est mon ressenti.


C'est possible en effet d'avoir moins cette impression d'exigence à force d'en voir. J'en ai quelques uns qui m'attendent sur mes étagères, mais j'y vais vraiment au compte gouttes. J'ai dû mettre 3 ou 4 ans au moins à lancer le Napoléon de Gance....

Alegas a écrit:
Conclave de Edward Berger
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Il me tente vraiment ce film !
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Carré Blanc - 2/10

Messagepar Alegas » Mer 08 Jan 2025, 20:32

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Carré blanc de Jean-Baptiste Léonetti
(2011)


Ouch la belle merde que voilà :mrgreen: . Pour la petite histoire, c’est un film que j’ai lancé sur le seul nom d’Adèle, et manque de bol elle apparaît en tout et pour tout cinq minutes, n’a qu’une seule réplique, et est de surcroît affublée d’une perruque rousse Playmobil, autant dire que je n’ai pas vraiment eu ce que j’étais venu chercher :eheh: . Sur le papier, c’est un film plutôt intriguant : un premier long-métrage français de science-fiction à petit budget, ça montre très rapidement des influences évidentes style Orwell et THX 1138, y’a Sami Bouajila en lead, bref y’avait peut-être moyen d’avoir quelque chose d’intéressant.

Manque de bol, c’est nul à chier complet et ça se voit dès les premières minutes. Concrètement, c’est l’image même qu’on peut se faire du petit film d’anticipation fait avec tellement peu de budget qu’il en devient austère à force d’économiser à tous les niveaux. Avec un réalisateur qui vient de la publicité, on pourrait se dire que le moindre euro serait mis en valeur à l’écran, mais ce n’est pas le cas : l’image est dégueulasse, les choix de photographie tout ce qu’il y a de plus basique (c’est un monde déshumanisé, donc tout est terne avec des blancs cramés, gros level d'originalité), et c’est de l’anticipation très low budget donc en gros c’est juste des gens qui évoluent soit dans des barres HLM désaffectés, soit dans des grands bureaux corporates vides. A la limite, que le film ne soit pas attrayant visuellement, je peux le comprendre pour un premier long, mais dans ce cas j’attends d’être convaincu un minimum par la façon dont l’anticipation est créée par l’écriture, et là encore ça fait mal. En gros, c’est le monde d’aujourd’hui, mais juste complètement vide, avec des corpos méchants, des employés qui sont forcés à rentrer dans un moule pour conserver leur job (le gardien de parking qui se met du blanco sur les dents parce qu’on lui demande de sourire H24), le croquet qui devient l’équivalent médiatique du football (y’a un gros délire sur ça d’ailleurs, pas trop compris ce que ça fout là :mrgreen: ), un héros dont le travail consiste à faire passer des tests absurdes aux gens style “collez-vous dos à un mur et reculez” (les seules scènes un tant soit peu intéressantes du film), sa femme qui devient dépressive parce qu’elle supporte mal cette société, etc…

Mais le pire dans l’histoire, c’est qu’on ne comprend jamais vraiment comment fonctionne cette société tant la narration est mal foutue, et pour le coup le résumé Wikipédia explique mieux le contexte du film que le film n’arrive à le faire lui-même :eheh: . Bref, c’est vraiment pas fou, et le fait qu’en plus le réal choisisse, probablement pour des questions de budget, de faire un film avec le moins de dialogues possibles, et une intrigue qui consiste en une succession de scénettes, autant dire que ça donne un film clairement pas engageant. Mais le cerise sur le gâteau, c’est tout de même le casting, et si Bouajila est le moins pire du lot, le reste fait vraiment peine à voir entre les rares seconds rôles qui donnent tous l’impression d’être des amateurs, et surtout Julie Gayet qui est une catastrophe ambulante et qui fait la gueule sur le moindre plan. A noter que le film a reçu le Prix du meilleur film singulier par le syndicat de la critique l’année de sa sortie, ça me donne un peu la même impression que quand une mère dit à son gamin mentalement limité qu’il est spécial pour le rassurer :mrgreen: . Ça se voudrait être un film qui est le descendant spirituel de Brazil et THX 1138, mais à l’arrivée c’est juste un truc complètement fauché et mal branlé, hyper chiant malgré sa courte durée.


2/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Mer 08 Jan 2025, 20:36

C'est dur le complétisme.

T'es chaud pour le film qu'elle a tourné réalisé par le fils de François Hollande et Ségolène Royal ? :mrgreen:
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