[oso] Mes bafouillages erratiques vol. 2025

[osorojo]

La disponibilité est le gros problème, naïvement au début du streaming je pensais que tout serait disponible et on s'est bien fait enculer, on nous a vendu du rêve. Quand on voit que Disney avec Fox et Max avec Warner ont 15 films maximun d'avant 1960 c'est honteux.
Et puis le physique c'est bien sympa mais quand on voit le prix des éditeurs qui sortent les films inédits ça fait mal, 25€ pour un truc dont on sait pas si on va aimer c'est relou.

Je capte pas que le film de patrimoine ne soit pas plus représenté par les plateformes. Ca en dit long sur leur je-m'en-foutisme et ce qui les anime, à savoir le pognon. Ils peuvent tous balancer sur netflix qui s'en fout de produire du bon tant que ça génère des chiffres de visionnage, ils sont tous pareils, les catalogues svod au final ressemblent beaucoup à des grilles de programmation TNT, y a pas grand chose qui sort des clous et c'est bien triste. Heureusement qu'il y a les indé (Filmo, UC, Outbuster, Shadows etc), mais j'imagine que pour des causes financières le fond de leurs catalogues respectifs reste assez limité, et puis devoir payer pour chaque genre qui nous plait, ça devient ingérable.

Et en 2 ans ils ont bien réduit les possibilités de DDL. Tu peux pas être plus juste en disant qu'on s'est fait entuber bien comme il faut. Cette offre légale globale qu'on fantasmait tous ils y a une dizaine d'années ne viendra jamais. A la place, tu payes entre 4 et 10€ pour chaque service qui va t'apporter 5-10 films max que les autres plateformes n'ont pas.
Et malgré le fait que tu sois abo à 5 plateformes différentes, tu peux être certain que le film que tu veux voir à un instant T ne sera sur aucun d'elles et qu'il te faudra le louer 4€ pour 48h même s'il est sorti dans les années 50

[Scalp]

Et quand y a un truc bien avec un vrai bon catalogue : TCM cinéma sur Max, ben il y a plus de Replay, faut voir le film en direct, super.

[osorojo]

J'avais pas vu, mais ue dommage : je ne regarde jamais en direct, pas envie de retourner à cette époque

[Alegas]

Et donc aujourd'hui oui j'ai vu 99% des westerns a voir

Même du côté du muet ?

[Scalp]

Les soi-disant grand western muets je les ai vu et j'ai trouvé ça vraiment naze, malgré les grands noms derrière, mais façon le muet j'aime pas.

[osorojo]

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Baby Assassins
Film de Yugo Sakamoto · 1 h 35 min · 2021 — 5,5/10

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Le pitch me promettait une séance récréative : 2 jeunes femmes à l'aube de leurs vies d'adultes cherchent des jobs alimentaires, non pas pour payer le loyer, mais pour dissimuler leur vraie profession de tueuses à gages qu'elles exercent depuis déjà un bon moment au profit d'une organisation installée.

Le bon point du film c'est que les scènes de dézingages sont correctes. L'une des deux actrices est cascadeuse professionnelle et ça se sent à l'image quand elle doit bouger, c'est dynamique. Son acolyte, que l'on devine choisie davantage pour son joli minois, apporte elle la bonne humeur qui contrebalance le caractère taciturne de la première citée, un peu trop bruyamment à mon goût d'ailleurs.

Le souci que j'ai avec le film, c'est que sorti de ces séquences là j'ai eu un peu plus de mal à m'impliquer. C'est pas mauvais du tout, l'adversité avec les yakuzas du coin apporte un truc, mais je trouve que ça manque de peps et d'idées pour lier tous les ingrédients en présence. Et puis ça se veut un peu trop cool pour moi, j'dois être trop vieux pour toutes ces gesticulations.

Autant quand le parrain yakuza demande sa monnaie je trouve que ça fonctionne, quand il déboite son fiston dans le bar bizarre où les serveuses jouent les soubrettes aliens kawaï (wtfffff), également je pouffe, mais sinon la cohabitation des deux femmes ne m'a pas passionné des masses, comme les entrevues avec leur tuteur ainsi que tout ce qui concerne leur entrée dans la vie active.

C'est pas long, donc ça se regarde sans trop d'effort, mais je pense que c'est plus destiné à un public 18-25 ans, de mon côté j'attendais juste les scènes de stomb, qui livrent la came on va dire, mais même de ce côté là c'est pas Byzance non plus, il convient d'être honnête.

A réserver aux curieux donc, si je me rappelle bien c'était au programme d'un coffret Spectrum.

[Scalp]

J'avais arrêté au bout de 30 minutes ce truc

[Mr Jack]

Il a l'air pas mal votre monde des Bisounours, sous prétexte de cinéphilie je vais aller mater des Bollywood ou des films Ouzbek, au bout d'un moment je sais ce que j'aime ou pas, les classiques que j'ai pas vu c'est par pur choix.

En fait quand je parlais d'une phase d'"aigreur" c'est presque de la mélancolie liée à une impression d'avoir "fait le tour". Et quand j'ai dit ça en vrai je pensais justement à Scalp et Logan à qui je parle depuis longtemps maintenant, ici et ailleurs, et que j'ai suivi dans leur boulimie filmique et justement Logan je me souviens (il me contredira peut-être) a eu une passade qu'il a exprimé ici je crois, où il sentait un peu sa passion perdre en intensité parce que justement trop vu de films, trop rincé de péloches, tu te fais 500-700 films par an et à ce rythme là, je pense que tu peux (je dis pas tout le monde, ma remarque n'est pas universaliste c'est juste une observation sur un type de phase possible chez certains) tomber dans une forme de phase mélancolique. Et à partir de là, si tu mets du temps à retrouver une pépite, tu peux avoir le sentiment que plus rien n'est vraiment excitant et que tout est fade par rapport à la pépite recherchée. Scalp lui il continue mais c'est parce qu'il est SM c'est pas pareil. Mais en vrai soit tu creuses plus vite pour trouver vite ta pépite, soit tu prends du recul et tu filtres plus pour t'éviter l'aigreur véritable.

[osorojo]

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Steppenwolf
Film de Adilkhan Yerzhanov · 1 h 42 min · 2024 — 7,5/10

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Pas évident à cerner ce loup des steppes, qui commence par une citation du bouquin de Hesse et finit dans le bain de sang qui est promis tout au long du film. La seule constante du métrage est une violence sourde, réaliste et donc éprouvante, rythmique sordide d'un road movie crépusculaire qui a tout du feel bad movie. Porté par un lead saisissant, le protagoniste qui est présenté comme seul espoir d'une mère à la recherche de son fils est aussi antipathique que particulièrement doué dans l'art de capturer les derniers souffles.

Je serais bien incapable de défendre ce sentiment, mais il m'a semblé être en présence d'un film cathartique qui se veut mi-symbolique, mi-réaliste. Cette bande son notamment hors des clous, que n'aurait pas reniée Refn, et les quelques éclats de rire inappropriés que s'échangent les deux personnages tout au long de la bobine, sont tellement déphasés qu'ils m'ont donné l'impression d'être une invitation à considérer le film dans son ensemble plutôt que par des scènes isolées.

Pas pour dire que si l'on accepte cette dernière on passe un meilleur moment, parce que la symbolique de tout ça c'est bien que l'humain est une sacrée ordure, bien plus capable du pire que du meilleur. Mais plutôt pour essayer de mettre des mots sur une émotion palpable qui m'a animé tout le film, une espèce de révolte latente contre chaque personnage, y compris pour la mère qui pourtant ne le mérite pas, et je m'en suis voulu pour ça. Je détestais autant le connard qui passe son temps à se permettre de la gifler qu'elle pour ne jamais se rebeller contre personne.

Puis il y a cette respiration finale, qui remet les pendules à l'heure, et m'a permis de finir le film, un peu (juste un peu) apaisé. Mais quelle séance rugueuse et malaisante, dont la photographie est aussi belle que le fond est noir pfiou.

[Alegas]

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Niagara
Film de Henry Hathaway · 1 h 32 min · 11 août 1953 (France) — 4,5/10

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Un script malheureusement aussi prévisible que la flotte qui se vautre inlassablement dans les plus célèbres chutes d'eau du monde à deux détails près (la première victime... et la seconde mais bon, ce ne sont pas non plus les twists du siècle). Quelques plans sympas (notamment celui en plongée depuis les cloches qui s'attarde sur la silhouette inanimée de Maryline), c'est objectivement bien mis en boîte, mais j'ai dû me faire violence pour aller au bout, disons que je ne suis pas spécialement réceptif à ce genre de thriller amoureux très classique. Le naufrage final m'a semblé plutôt capillotracté, pour rester gentil et la bande son m'a un peu agacé. Bref, pas glop, pourtant on sent de l'aisance de la part d'Hathaway à mettre de l'image en boîte. Je me demande si je ne fais pas un rejet de ces chutes que je trouve de mon côté peu enthousiasmantes. A chaque fois qu'un film les prend pour décor, j'ai l'impression que les réalisateurs ne savent pas trop comment les filmer parce que finalement leur gigantisme est peu spectaculaire à l'image. Et puis tout le monde n'a d'yeux que pour Marylin, mais bizarrement dans ce film-ci, je lui préfère son antagoniste.

[osorojo]

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Run and Kill
Film de Billy Tang · 1 h 30 min · 27 février 1993 (Hong Kong) — 7,5/10

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Comme je ne m'attendais pas spécialement à un cat III, ne connaissant pas le film, je me suis fait surprendre quand ça commence à buter tout le monde. Y a pas à dire, c'est vraiment un genre à part, et on a beau se convaincre d'être préparé à tout, quand on est pris de court par des personnages qui vont le plus loin possible dans leur violence, sans s'annoncer, ça fait toujours un peu mal. Le petit base-jump encouragé par un Simon Yam complètement allumé d'une mamie qui jouait là son baptême de l'air m'a fait un sacré effet.

Ça fait beaucoup de bien de revenir à ce genre de bobine : c'est emballé en 1h30, le rythme est dingue, il y a des passages autres qui te font croire que t'es dans une comédie, et ça fonctionne, tu souris souvent. Puis ça commence à charcler mais tu te dis quand même que tu vas encore bien te marrer, et bien que nenni, la rigolade est terminée, l'heure est aux enfoirés qui ne font pas dans la dentelle.

Niveau mise en scène, c'est énergique au possible. Il ne faut certes pas être allergique aux gros plans au ralenti sur les visages qui hurlent, mais c'est dans le ton, la bestialité de l'homme qui s'exprime lorsqu'il est au pied du mur a toujours été très palpable dans le ciné HK survitaminé, en voici un nouvel exemple, la mutation de ce père qui a tout perdu en tueur fou prêt à tout cramer n'est questionnable à aucun moment, ce qui fait que j'ai fini le film particulièrement convaincu pour ma part. Une chouette séance qui donne envie d'en enchaîner d'autres du même tonneau.

[Scalp]

La gamine prend tellement cher.

[Jimmy Two Times]

T'as un ticket Oso?

[osorojo]

@scalp : c'est peu de le dire

@Jimmy : vu sur FilmoTV (si c'est toujours en cours, mois à 3,5€ ^^).

[osorojo]

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Vivre sa Vie
Film de Jean-Luc Godard · 1 h 20 min · 20 septembre 1962 (France) — 4/10

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Retour furtif à Godard pour continuer à me forger un avis sur le cinéma du bonhomme, et puis c'était aussi l'occasion de retrouver Anna Karina que j'ai finalement très peu vue à l'écran (Pierrot le Fou principalement).

Séance en demi-teinte, qui m'a paumé dès sa première saynète que j'ai trouvée détestable au possible (deux acteurs de dos posent le contexte, avec un petit jeu de miroir) et m'a petit à petit récupéré : je trouve la deuxième partie, en dehors du final foutage de gueule que je déteste (oui), un peu plus intéressante.
C'est étrange, parce que j'ai beau rejeter le résultat, à savoir le film tel qui m'est présenté que je trouve trop écrit, petit malin — cette manie lassante de répéter une idée (ou une ligne de dialogue) 5-6 fois —, bien trop démonstratif et froid, il y a tout de même une matière première qui fait preuve d'un talent certain.
A savoir une photo précise pour commencer, qui quand elle ne s'attarde pas sur le visage sans faille de sa protagoniste sait mettre en valeur les lieux filmés, mais aussi un sujet qui, quand il se cristallise enfin, est captivant (la condition des prostituées à cette époque en France) et surtout une actrice principale habitée qui irradie l'image de sa présence.

Dès lors je suis un peu embêté au moment de me forger un avis parce que d'un côté je n'aime décidément pas ce film qui m'a passablement ennuyé malgré ses 80 minutes d'antenne; je le trouve même antipathique dans sa mécanique narrative qui se veut vaporeuse à l'image de cette fin malade qui rappelle les coups de feu d'un autre passage du film à mon sens hors de propos. Mais d'un autre, je n'arrive pas à être catégoriquement négatif dans mon avis.

Soyons donc à nouveau mi-figue, mi-raisin, je ne rejoins pour le moment aucun des deux camps radicalement opposés qui font la majorité des avis concernant ce cinéaste. Mais bon, vu le plaisir pris (quasiment zéro il faut bien l'avouer), le prochaine tentative ne sera pas pour demain.