The Lord of the Rings : The war of the Rohirrim (Le Seigneur des Anneaux : La guerre des Rohirrim) de Kenji Kamiyama
(2024)
(2024)
Un film dont l’existence montre bien le problème des licences cinéma aujourd’hui : la Warner s’apprêtait à perdre les droits d’adaptation des écrits de Tolkien et devait rapidement livrer un nouveau film pour les conserver. Quoi de mieux qu’un film d’animation pour dépenser le moins d’argent possible tout en s’assurant une sortie dans un délai moins long qu’un blockbuster live-action ? Déjà, le projet ne partait pas sur les bons rails, et la présentation à Annecy en juin dernier à laquelle j’avais pu assister donnait plus de red flags qu’autre chose : des extraits qui montraient une direction artistique inégale et une animation qui laissait à désirer, Philippa Boyens qui avouait à demi-mot que le film avait été réécrit en plein milieu avec l’arrivée de Peter Jackson pour sauver en partie le projet, le réal qui semblait pressé que la production se termine enfin, bref ce n’était franchement pas la grande joie .
Tout cela aurait néanmoins pu déboucher sur une bonne surprise, mais il n’en est rien : le film terminé a bel et bien la gueule qu’il avait à sa première présentation au public, et autant dire que c’est particulièrement décevant pour un film présenté comme le premier spin-off officiel lié aux deux trilogies de Peter Jackson. C’est surtout visuellement où le bât blesse : je ne vois qu’une pré-production rushée pour expliquer le look du film, qui a d’un côté des décors super travaillés et une direction artistique qui hérite du boulot effectué sur les deux trilogies, et de l’autre une mise en scène peu inspirée, un character design générique au possible (même les concept arts du générique de fin sont plus beaux que le résultat final), et une animation qui donne l’impression de voir un animé d’il y a plus de vingt ans. Je rêvais d’un film qui soit l’équivalent animé des dessins de John Howe et Alan Lee, autant dire que c’est très loin d’être le cas ici. Pour un film qui a coûté trente millions (pour comparaison, c’est plus que le budget du dernier film de Mamoru Hosoda ou de beaucoup de films du studio Ghibli), c’est vraiment difficile à avaler. Mais en fin de compte, le principal souci est que jamais, sur toute la durée du métrage, je n’ai eu une scène qui m’a fait penser qu’elle justifiait le choix de l’animation, et à vrai dire je suis quasiment certain que le même récit en live-action aurait eu nettement plus de gueule.
Car le récit, pour le coup, tient plutôt bien ses promesses. Ce n’était pas forcément évident de trouver un épisode de l’histoire de la Terre du Milieu à adapter pour un film solo, mais il faut avouer que celui-ci marche bien, alors qu’on parle de ce qui est à la base trois ou quatre lignes grand maximum dans les appendices du Seigneur des Anneaux . Le boulot d’adaptation est plutôt cool, avec une héroïne totalement inventée mais qui ne donne jamais l’impression d’être un rajout consensuel, un Helm iconique en diable, et une guerre civile intéressante. Dommage que ça se pète la gueule sur la toute fin avec une volonté de raccorder inutilement les wagons pour le grand public, notamment en citant le nom de Gandalf alors que, très honnêtement, le film aurait largement pu s’en passer. En soi, le film n’est pas complètement désagréable, ça se regarde et le dernier tiers est même plutôt sympa, mais il y a sans cesse l’impression de voir un résultat qui se contente de peu aux vues des ambitions de départ. J’ose espérer que ce film restera un faux-pas, et que les films live action prévus dans les années à venir seront d’un autre niveau. Très franchement, vu la tournure qu'a pu avoir une licence comme Star Wars ces dernières années, j’ai du mal à rester optimiste sur la question.
Tout cela aurait néanmoins pu déboucher sur une bonne surprise, mais il n’en est rien : le film terminé a bel et bien la gueule qu’il avait à sa première présentation au public, et autant dire que c’est particulièrement décevant pour un film présenté comme le premier spin-off officiel lié aux deux trilogies de Peter Jackson. C’est surtout visuellement où le bât blesse : je ne vois qu’une pré-production rushée pour expliquer le look du film, qui a d’un côté des décors super travaillés et une direction artistique qui hérite du boulot effectué sur les deux trilogies, et de l’autre une mise en scène peu inspirée, un character design générique au possible (même les concept arts du générique de fin sont plus beaux que le résultat final), et une animation qui donne l’impression de voir un animé d’il y a plus de vingt ans. Je rêvais d’un film qui soit l’équivalent animé des dessins de John Howe et Alan Lee, autant dire que c’est très loin d’être le cas ici. Pour un film qui a coûté trente millions (pour comparaison, c’est plus que le budget du dernier film de Mamoru Hosoda ou de beaucoup de films du studio Ghibli), c’est vraiment difficile à avaler. Mais en fin de compte, le principal souci est que jamais, sur toute la durée du métrage, je n’ai eu une scène qui m’a fait penser qu’elle justifiait le choix de l’animation, et à vrai dire je suis quasiment certain que le même récit en live-action aurait eu nettement plus de gueule.
Car le récit, pour le coup, tient plutôt bien ses promesses. Ce n’était pas forcément évident de trouver un épisode de l’histoire de la Terre du Milieu à adapter pour un film solo, mais il faut avouer que celui-ci marche bien, alors qu’on parle de ce qui est à la base trois ou quatre lignes grand maximum dans les appendices du Seigneur des Anneaux . Le boulot d’adaptation est plutôt cool, avec une héroïne totalement inventée mais qui ne donne jamais l’impression d’être un rajout consensuel, un Helm iconique en diable, et une guerre civile intéressante. Dommage que ça se pète la gueule sur la toute fin avec une volonté de raccorder inutilement les wagons pour le grand public, notamment en citant le nom de Gandalf alors que, très honnêtement, le film aurait largement pu s’en passer. En soi, le film n’est pas complètement désagréable, ça se regarde et le dernier tiers est même plutôt sympa, mais il y a sans cesse l’impression de voir un résultat qui se contente de peu aux vues des ambitions de départ. J’ose espérer que ce film restera un faux-pas, et que les films live action prévus dans les années à venir seront d’un autre niveau. Très franchement, vu la tournure qu'a pu avoir une licence comme Star Wars ces dernières années, j’ai du mal à rester optimiste sur la question.
6/10