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C'est dur d'être un homme : Les affres de la paternité - 7/10

Messagepar Olrik » Jeu 02 Jan 2025, 09:59

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Tora san 14 : Tora san's Lullaby (aka C'est dur d'être un homme : les Affres de la paternité)
Yoji Yamada - 1974


Le jour de l’an est propice au visionnage d’œuvres inoffensives et apaisantes. Hier, j’ai ainsi décidé de me mater deux Tora-san. Pas de bol, pour le premier (Tora-san the Intellectual) je me suis rendu compte à la fin qu’il faisait partie des rares que j’avais déjà vus (bon, j’étais aussi encore sous le coup du réveillon). Après, avec 50 films présentant tous la même formule, c’est le genre de bévue qui est prévisible. Pas grave, je me suis rattrapé ensuite avec ce Tora san’s Lullaby, 14ème opus de la série, sorti en décembre 1974.

Comme toujours devant ce genre de film, il n’est guère aisé de se fendre d’une critique tant la formule est immuable, chaque épisode ressemblant au précédent et à celui qui suit. Dire que tel épisode est plus faible qu’un autre serait purement subjectif. Ce que l’on pourrait dire de tout texte à partir du moment où il s’agit de critiquer une œuvre, mais encore plus pour un Tora san. En le visionnant, je me suis demandé ce qu’avaient pu ressentir les Japonais qui allaient voir les Tora san programmés de 1969 à 1997, avec deux films par an (un pour le mois d’août, l’autre pour décembre ; le rythme est passé d’un film par an entre 1990 et 1997), ou bien ont assisté à ses facéties au gré des rediffusions à la télévision. Voir le quotidien des membres de la famille Kuruma, les voir vieillir malgré eux dans leur quartier intemporel de Shimabata, les retrouver durant les fêtes de fin d’années lors d’un nouvel épisode... de quoi tisser avec eux une familiarité particulière.

Cette familiarité, je ne l’ai pas encore, il faudrait que je me biberonne davantage à Tora san. Mais j’ai eu un certain plaisir à le retrouver dans ce film qui a pour particularité d’utiliser Masami Shimojo dans le rôle de l’oncle Ryuzo Kuruma (et il restera jusqu’à la fin de la série). Comme toujours, on commence par un rêve que fait Tora. Ici, Torajiro apparaît en dieu d’Ubusuna et vient en aide à un couple venu le prier pour l’aider à avoir un enfant. Rêve prémonitoire puisque faisant la connaissance d’un couple avec un bébé, il finit par avoir ce dernier sur les bras ! Évidemment, hauts cris à Shimabata quand il revient avec le bébé. Cependant, la vie reprend son cours. La tante de Tora s’occupe de l’enfant tandis que Tora fait la connaissance de la madone (autre passage obligé) du film : la belle et joyeuse infirmière Kyoko (Yukiyo Toake). Il en tombe amoureux mais, comme toujours là aussi, s’aperçoit qu’il y a concurrence avec Okawa, directeur de la chorale à laquelle participe Kyoko. Évidemment, le bon cœur de Tora (la consommation de saké aussi) fera qu’il l’encouragera le jeune homme à dire son amour à l’infirmière.

Sinon, pour l’aspect carte postale de la série (comme Torajiro est colporteur, on découvre souvent d’autres coins du Japon), ce sont les villes de Tomioka (préfecture de Gunma) et de Karatsu (préfecture de Saga) qui sont à l’honneur. Là aussi, c’est tout bête, mais un épisode de Tora san qui se contenterait de se dérouler intégralement dans le quartier de Shimabata ne serait pas vraiment un épisode de Tora san.

Pour le reste, encore une fois, il n’y a rien d’autre à dire que c’est du Tora san. Une formule immuable, liquoreuse et sucrée comme un verre de Sauternes en fin d’année. Pas impossible d’ailleurs que j’y retourne de temps en temps durant l’année.

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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Mark Chopper » Jeu 02 Jan 2025, 10:20

J'ai vu la moitié de la saga et ça gagne à être découvert dans l'ordre.

Surtout quand son neveu devient ado et tombe amoureux de la future femme de Jean Alesi.
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Olrik » Jeu 02 Jan 2025, 10:43

La moitié ? Nice score !

As-tu vu la série TV qui est à l'origine de la saga ? Quitte à commencer par le commencement, j'aimerais bien la tenter (mais elle doit être chaude à trouver).

Je ne veux rien savoir sur la femme de Jean Alesi (me gâche pas mon plaisir de visionnage s'il te plaît), mais oui, c'est comme pour Zatoichi (dans une moindre mesure), mieux vaut suivre la chronologie. J'avais gravé sur DVD l'intégralité de la saga (les DVD remastérisés qui étaient sortis il y a une dizaine d'années). J'ai tout balancé comme on trouve maintenant des versions HD assez somptueuses dans leurs couleurs. Les films de 1970 sont quand même très sympa sur ce point.
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Mark Chopper » Jeu 02 Jan 2025, 11:22

As-tu vu la série TV qui est à l'origine de la saga ?


Nope.

Mais sinon oui, un petit Tora-san de temps en temps, ça réchauffe le cœur et ça permet de voyager dans tout le Japon à moindre frais.
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar lvri » Jeu 02 Jan 2025, 11:25

Mark Chopper a écrit:Surtout quand son neveu devient ado et tombe amoureux de la future femme de Jean Alesi.


Kumiko :love:
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar osorojo » Jeu 02 Jan 2025, 12:03

Je ne la connaissais pas, il a bon goût le père Jean :mrgreen:

Faudrait que je tente ces Tora san, j'suis sûr d'accrocher en plus. Tu m'avais donné des titres Mark pour aborder le truc, j'aurais du les choper quand j'avais encore tout mon arsenal albanais sous la main.

Tiens pendant que j'y pense, les connaisseurs de la langue, question. Pourquoi certains noms japonais sont orthographiés en romanji de deux manières. Genre dans le cas présent, Kumiko Gotō -> Kumiko Goto ou Kumiko Gotou ? Y a ça aussi avec le "l" ou "r" je crois.
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Olrik » Jeu 02 Jan 2025, 12:32

osorojo a écrit:Tiens pendant que j'y pense, les connaisseurs de la langue, question. Pourquoi certains noms japonais sont orthographiés en romanji de deux manières. Genre dans le cas présent, Kumiko Gotō -> Kumiko Goto ou Kumiko Gotou ? Y a ça aussi avec le "l" ou "r" je crois.


Kumiko Gotô, en japonais, c'est ça : 後藤 久美子
En hiraganas : ごとう くみこ et non pas simplement "ごと" (Goto).
Quand tu as un "ō", ça veut dire qu'il est prolongé, redoublé par le son "u". On peut donc avoir les deux orthographes en romaji (et pas "romanji" d'ailleurs. :wink: )
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar osorojo » Jeu 02 Jan 2025, 12:33

Merci pour les explications :super:
Noté pour romaji :oops:
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Olrik » Jeu 02 Jan 2025, 13:16

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À ton service, kid.
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Mark Chopper » Jeu 02 Jan 2025, 13:23

Rōmaji. Le o est allongé :mrgreen:
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Olrik » Jeu 02 Jan 2025, 13:55

Gargl...
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C'était pour voir si tu suivais.
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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar osorojo » Jeu 02 Jan 2025, 14:34

Olrik a écrit:Image
À ton service, kid.


:mrgreen:
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C'est dur d'être un homme - 7,5/10

Messagepar Olrik » Ven 03 Jan 2025, 12:05

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C'est dur d'être un homme (Tora san #1)
Yoji Yamada - 1969


Quel est le point commun entre Torajirô Kuruma et Sherlock Holmes ? Tous deux ont été tués par leurs créateurs, suscitant la colère d’admirateurs qui ont alors exigé qu’ils ressuscitent, chose qui advint, après un long moment pour Sherlock Holmes, bien plus rapidement pour Torajirô (juste quelques mois).
C’est en effet au dernier épisode d’une série diffusée sur Fuji-Tv du 3 octobre 1968 au 27 mars 1969 que Torajirô meurt d’une morsure… de habu. Pressentant l’erreur scénaristique qui tue un personnage avec un sacré potentiel, Yamada parvient à convaincre la Shôchiku de faire un reboot. D’abord pas convaincue à l’idée d’entreprendre un film avec un personnage de série TV, la société de production finit par accepter. Dès le générique, la nouvelle situation est annoncée en voix off par Torajirô lui-même : à ses quatorze ans, après une violente dispute avec son père, il a fui le domicile familial et revient vingt ans après. Entretemps ses parents et son frère sont morts, seule subsiste sa sœur Sakura qui vit auprès de son oncle et sa tante. C’est le début de la plus longue saga de l’histoire du cinéma.
Pour qui, comme moi, a déjà un peu exploré cette saga en piochant vers des épisodes postérieurs, commencer par le premier opus n’a rien de déroutant. On sent que tout le monde est déjà bien dans la peau de son personnage, pour certain bien entraînés par la série TV (on retrouve Shin Morikawa dans le rôle de l’oncle), les petits nouveaux — qui ne savent pas encore qu’ils en ont pour plusieurs dizaines de films avec leurs personnages — déjà au diapason (Chieko Baisho dans le rôle de Sakura, Chieko Misaki dans celui de la tante).
Scénaristiquement, on commence d’emblée avec tout de même un gros morceau : les premières amours entre Sakura et Hiroshi, amours qui vont déboucher sur un mariage et une excellente scène de repas avec, dans le rôle du père d’Hiroshi, le kurosawaesque Takeshi Shimura qui, le temps d’une réplique, fera pleurer tout le monde.
Mais la star reste évidemment Kiyoshi Atsumi qui, dans le rôle de Torajirô, montre une grande palette de sentiments. Son personnage est parfois bien antipathique (cf. la gigantesque mornifle qu’il ose donner à Sakura – je me demande si ce n’est pas la seule fois d’ailleurs où il porte la main sur elle, ce sera à vérifier) mais en réalité, c’est un amalgame de facettes qui le rendent immédiatement attachant. Sur le plan vestimentaire, s’il ouvre le film affublé d’un costume classique, il le termine avec ses vêtements iconiques, notamment son harakami (ceinture de laine associée aux gens du peuple).
À noter que le premier film ne s’ouvre pas sur la traditionnelle séquence du rêve. En revanche, on a déjà l’habituelle « madone », ici rien moins que la délicieuse fille du prêtre du quartier (déjà interprété par Chishû Ryû), la merveilleuse Fuyuko (Sachiko Mitsumoto). Evidemment, ça se terminera par une déconvenue sentimentale pour Torajirô. Tiens ! C’est d’ailleurs à se demander si toutes celles à venir n’auraient pas pour origine une malédiction liée à la gifle donnée à Sakura qui, elle, a su obtenir dès le premier épisode la récompense du mariage. Dans tous les cas, l’association avec Gin Maeda dans le rôle du mari est parfaite. Là aussi, quand on y songe, la distribution est assez miraculeuse (et ne pas oublier non plus Umetarô Katsura dans le rôle de Hisao Dazai (aka « le Poulpe », le voisin imprimeur).
Bref, ce premier épisode est une réussite. Pas de rodage, il a été fait avec la série TV, l’univers est déjà bien campé (n’oublions pas la musique de Naozumi Yamamoto) et ne demande qu’à évoluer avec les personnages et la société. Le film fera 543000 entrée, ce qui sera un score décent. Il faudra attendre encore quelques films pour que Tora san devienne un phénomène cinématographique et un véritable marqueur culturel.


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Re: [Olrik] Eiga 2025

Messagepar Mark Chopper » Ven 03 Jan 2025, 12:08

À noter que le premier film ne s’ouvre pas sur la traditionnelle séquence du rêve.


Oui, il a fallu quelques films pour voir apparaître ce sympathique gimmick qui permet à la série de flirter avec des genres bien différents :mrgreen:

Là aussi, quand on y songe, la distribution est assez miraculeuse


Carrément. Le running gag de l'engueulade Tora / Poulpe est un des grands plaisirs de la série d'ailleurs.
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