[Olrik] Mes 8/10 minimum de 2024

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Re: [Olrik] Mes 8/10 minimum de 2024

Messagepar Olrik » Lun 16 Déc 2024, 13:43

Je tenterais bien Le Pianiste de Ginza et La Forêt interdite.
Bonne retro Koji Yakusho. Juste cinq films, mais bien représentatifs.
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Re: [Olrik] Mes 8/10 minimum de 2024

Messagepar Mark Chopper » Lun 16 Déc 2024, 14:07

Ils auraient pu ajouter Shitsurakuen, mais inutile de trop exciter les groupies.

Deux d'entre elles se sont précipitées sur lui samedi - alors qu'il présentait Shall We Dance? - afin de lui remettre un énorme bouquet de fleurs et une mystérieuse enveloppe.

(Que contenait cette enveloppe ? Mon imagination tourne à plein régime depuis samedi.)
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Re: [Olrik] Mes 8/10 minimum de 2024

Messagepar Olrik » Lun 16 Déc 2024, 14:29

Cherche pas, juste des poils de pubis.
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A spoiling rain - 5/10

Messagepar Olrik » Lun 16 Déc 2024, 14:34

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A Spoiling Rain
Haruhiko Arai - 2023


Mouais. J'espérais mieux de ce Spoiling Rain.
D'abord parce que derrière la caméra se trouvait Haruhiko Arai, vieux briscard du scénario pour des roman porno. Il avait aussi assisté Adachi pour Prière d'extase, brûlot contestataire érotique de 1954.
Ensuite parce que... euh... certaines captures d'écran laissaient imaginer un chouette film érotique, peut-être dans la lignée de Call Boy.
Et en fait, non. Autant le dire : le film est à l'image de l'affiche où l'on voit les personnages sous la pluie du titre : c'est la douche froide. Pourtant, le début d'intrigue laisse présager du bon. Un ancien réalisateur de film érotique se rend aux obsèques d'une actrice, Shoko (une ancienne maîtresse à lui), et d'un autre réalisateur (ils se sont suicidés ensemble). Il fait peu de temps après la rencontre d'un aspirant scénariste, les deux hommes sympathisent et, le temps d'une beuverie, partagent chacun une histoire d'amour avec une femme, sans se rendre compte qu'il s'agit de la même personne, c'est-à-dire Shoko. On a ainsi tout le long du film une alternance de scènes monochromes avec des flashbacks en couleurs.
Comme l'histoire est tissée par quelqu'un pour qui les histoires érotiques ont constitué le fonds de commerce, on se dit qu'on va assister à un entrelacement d'intrigues erotico-amoureuses, avec force scènes intéressantes pour mettre en valeur la plastique de Honami Satô. Le souci, c'est que le ton est très sérieux et que l'ennui guette assez vite. Regardez bien l'affiche, vous voyez comme les personnages font la gueule ? Eh bien c'est ce qui vous attend. Arai a opté pour une direction d'acteur dépressive et franchement, ce n'était pas le meilleur choix. C'est dommage car en dehors de ses scénarios de roman porno, je remarque qu'il était aussi derrière l'histoire de Vibrator (non, ce n'est pas le titre d'une AV), excellent drame de Ryoichi Hiroki (avec quelques scènes de fesses). Ton sérieux là aussi, mais avec des personnages qui, dans leurs bavaradages et leurs affres, suscitaient quand même plus d'intérêt. Là, que ce soit les discussions entre les deux soiffards déprimés ou dans leur quotidien avec leur petite amie comédienne, on ne se sent guère concerné.
Alors à quoi s'accrocher? Aux scènes érotiques ? Même pas. Le film fait 2H17 et ce n'est pas la poignée de minutes légères et paresseuses qui vont permettre de retrouver le brio de Call Boy. Pire, de manière incompréhensible, Arai livre à la fin, comme pour se rattraper, un climax limite porno (y participe d'ailleurs la JAV idol Minamo), assez moche (le choix du monochrome délavé ne flatte guère la rétine) et incompréhensible. Vraiment je n'ai pas compris le but. Après avoir bâti patiemment un drame romantique, tout envoyer valdinguer avec une scène choc, comme à l'époque d'Adachi ou de Wakamatsu ? Ou alors faire un subtil écho (hum!) à la pluie qui surgit à la fin du premier quart d'heure en faisant jaillir différents fluides ? Dans tous les cas, cette scène wtf (j'ai oublié de signaler qu'elle était interminable) a achevé de me désintéresser des deux sinistres personnages.
Sinon, beau courage de l'acteur Tasuku Emoto qui, durant cette scène, accepte de se faire malmener par le doigt d'une des JAV idols. C'est malin, ça va être chaud maintenant de le revoir dans d'autre films, à chaque fois me reviendra l'image d'une prostate en train d'être stimulée !
Bref, pour faire court, derrière un aspect prometteur, le film devient assez mortifiant et donne envie de faire ce que les deux personnages pratiquent quasi durant tout le film : picoler.
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Re: [Olrik] Mes 8/10 minimum de 2024

Messagepar Mark Chopper » Lun 16 Déc 2024, 15:06

En parlant de cet acteur, tu as vu ce film ? https://letterboxd.com/film/it-feels-so-good-2019/
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Re: [Olrik] Mes 8/10 minimum de 2024

Messagepar Olrik » Lun 16 Déc 2024, 15:12

Alors oui, j'ai vu dernièrement que les s-t anglais étaient dispos et je me suis dit que j'allais tenter. Mais après Spoiling rain, j'ai un peu peur.
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Re: [Olrik] Mes 8/10 minimum de 2024

Messagepar Mark Chopper » Lun 16 Déc 2024, 15:19

Curieux. Je l'ai vu il y a deux ans... Avec des ST anglais bien sûr.

Ce n'est pas chiant comme le truc dont tu viens de parler. Mais - attention, je n'écrirai pas ça tous les jours - un peu trop de scènes de cul.
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Re: [Olrik] Mes 8/10 minimum de 2024

Messagepar Olrik » Lun 16 Déc 2024, 18:24

Mark Chopper a écrit: - un peu trop de scènes de cul.

Je cours recta à ma crèmerie d'Albanie pour me procurer ce chef-d’œuvre.
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Conte de la princesse Kaguya (Le) - 9/10

Messagepar Olrik » Dim 22 Déc 2024, 10:30

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Le Conte de la Princesse Kaguya
Isao Takahata - 2013


Concernant la filmographie du Studio Ghibli, il est un consensus qui veut que le meilleur film soit Le Voyage de Chihiro. O.K., très bien, ça me va, ça semble sage, mais quid du meilleur deuxième film ?

Là, tout de suite, la réponse est moins évidente. Mais hier, ressentant l’envie de me mater un film d’animation précédant agréablement l’esprit de Noël, j’ai revu Le Conte de la Princesse Kaguya, l’ultime chef-d’œuvre de Takahata, et je crois avoir trouvé ma réponse.

Alors oui, tout de suite, on pourra reprocher au film sa longueur. 2H17 pour adapter un conte, c’est peut-être excessif. Mais j’ai envie de dire : réflex de fâcheux incapable de saisir qu’on se trouve là en présence de l’ultime film d’un prodige du cinéma d’animation. Et du coup, quitte à se mettre une dernière pépite sous la dent, autant qu’elle soit généreuse. D’autant qu’il ne s’agit pas de restituer un simple conte, mais aussi d’exalter une certaine représentation rurale du Japon, aspect évoqué dans le studio dès Mon Voisin Totoro, mais ici exacerbé par une multitude de compositions, de plans mais aussi de chansons prenant racine dans un folklore traditionnel. Takahata a résumé ainsi La Princesse Kaguya : il s’agit d’un « film avec des insectes et de l’herbe ». Donc oui, le film n’est pas pressé, il prend son temps mais pour qui goûte cet aspect, alors les 2H17 passent aussi rapidement qu’un neko bus en retard sur son trajet.

D’autant que le traitement visuel est là pour donner envie pour que le film dure longtemps (pas étonnant d’ailleurs que le film ait longtemps été le film le plus coûteux du studio). Pour cela, Takahata a naturellement pensé à Kazuo Oga pour la direction artistique, LA référence dans le studio pour la création des décors en rapport avec la nature. Il fait venir aussi dans son équipe le dessinateur Osamu Tanabe, déjà à l’œuvre pour Mes Voisins les Yamada, mais aussi pour certaines publicités réalisées par le studio. L’aspect crayonné de son dessin donne une impression d’esquisse en mouvement, d’art artisanal flamboyant, avec ses fulgurances (admirable scène de la fuite en pleine nuit de la princesse), chaleureux, à mille lieues de la froideur du conte originel.

Et puis, il y a l’aspect psychologique de la chose. Les personnages de contes sont souvent des créatures basiques dont le rôle est d’éclairer une moralité. Là, le but de Takahata était manifestement de développer le personnage de la princesse. Coquille vide dans le conte originel, elle devient ici un personnage traversé de multiples émotions, déchirée par un destin qu’elle connaît par avance (elle doit un jour quitter la terre pour retrouver le peuple de la lune) et par les bassesses du monde des humains, bassesses contrebalancées par des éléments positifs (l’amour maternel, le bonheur simple dans la montagne, incarné par le personnage de Sutemaru, ou encore le sentiment de nature ponctué par les magnifiques compositions de Tanabe). Suzuki, le producteur de Miyazaki et de Takahata, a pu dire que La Princesse Kaguya, finalement, c’était Heidi (allusion à la fameuse série anime de 1974 réalisée par Takahata). Il y a un peu de ça. Mais alors une Heidi conçue par un maître avec quarante d’années d’expérience en plus, maître au sommet de son art et qui ne donnera plus de films par la suite.

Joyau du studio Ghibli, Le Conte de la princesse Kaguya conclut en beauté (c’est rien de le dire) la carrière de celui qui aura été l’ami et le grand rival de l’autre tête créatrice du studio. À tel point que l’on peut se demander si Miyazaki, voyant que son ultime film (à l’origine, Le Vent se lève devait être son dernier) était mis à l’amende par celui de Takahata (juste un avis personnel, mais j’ai trouvé Le Vent se lève raté et ennuyeux), n’a pas décidé de sortir de sa retraite justement pour trouver une vraie conclusion à sa glorieuse filmographie… avec le risque que l’on devine : affadir cette même filmo, se voir condamné à une sorte de ressassement. Au moins Takahata, en disparaissant quelques années après la sortie de Kaguya, a-t-il coupé court à cette forme de malédiction artistique.
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Colline aux coquelicots (La) - 7/10

Messagepar Olrik » Ven 27 Déc 2024, 14:48

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La Colline aux coquelicots
Goro Miyazaki - 2011


On peut reprocher beaucoup de choses à Goro Miyazaki, mais assurément pas un certain courage ou, si l’on est plus malicieux, un certain sens du trollage quand il décide de s’atteler à la réalisation des Contes de Terremer, marchant sur les plates-bandes imaginaires du père (tout en affichant d’emblée la couleur, avec une scène où un fils tue son père). Bon, au bout du compte il a souffert de la comparaison et a fini par se faire défoncer par la critique. Après, j’ai toujours trouvé cette dernière injuste car oubliant un peu facilement qu’il s’agissait là du premier film de quelqu’un qui avait repris un projet en train de s’enliser (et dont le cursus ne le prédisposait pas à épouser la carrière de son père). Le résultat est quand même plus que décent, tout comme le sera, quelques années plus tard, la série Sanzoku no Musume Rônya.

Mais oui, s’attaquer à l’imaginaire, c’était fatalement prêter le flanc à des comparaisons douloureuses avec le travail de son génie de père. Dès lors, vers quel type d’univers se diriger ? Le film suivant apportera la réponse. Étonnamment, le père Miyazaki ne refusera pas la proposition de Suzuki quand ce dernier lui demandera de préparer un scénarion pour l’adaptation du manga La Colline aux coquelicots (unique manga de Tetsuro Sayama) afin que son fils la réalise. Oh ! il trouvera bien le résultat « puéril », mais enfin, le rugueux père semblera moins sévère que pour Les Contes de Terremer. Tout comme les critiques japonaises qui goûteront assez la plongée dans le Japon de l’ère Showa, durant l’année 1963, peu avant les Jeux Olympiques.

C’est qu’indéniablement, le curseur a été poussé très loin dans le souci du réalisme, de la restitution de détails propres à l’époque. Voitures, pancartes, objets, matériaux, reliures de livres, rien n’a été laissé au hasard. Cerise sur le gâteau, on a droit à Kyu Sakamoto chantant, dans le poste TV de la famille de l’héroïne (Umi), Ue o muite arukō (sorti au Japon deux ans plus tôt), avant que la célébrissime chanson accompagne joliment Umi et Shun dans le centre-ville animé de Yokohama (accompagnement raccord puisque la chanson est une chanson d’amour). Takahata aussi avait fait preuve de réalisme dans son Tombeau des Lucioles, mais en comparaison, il était moins propice à un tel souci du détail. Là, c’est une plongée dans une sorte d’âge d’or (annonçant une période plus sombre, celle de la contestation estudiantine à la fin des années 60) qui peut suffire au plaisir du visionnage. Car pour le reste, on pourra trouver l’histoire gentillette, loin des audaces du Voyage de Chihiro ou d’un Princesse Mononoke. Mais d’un autre côté, le but était-il d’âtre audacieux ? On est ici dans le sillage d’œuvres comme Si tu tends l’oreille, Souvenirs goutte à goutte ou Tu peux entendre la Mer, autres films du Studio faisant dans la nostalgie du passé ou les amours naissantes entre deux adolescents et, pour ces deux thématiques, il faut reconnaître que Miyazaki a su bien tirer son épingle du jeu. Avec en prime cette réplique prononcée par Shun : « Détruire l’ancien, c’est faire disparaître la mémoire du passé, c’est ignorer le souvenir de ceux qui ont vécu avant nous.Vous n’aurez pas de futur si vous reniez le passé. » Voilà qui a dû faire chaud au cœur de Miyazaki le père et qui explique, peut-être, pourquoi il a été moins dur à la sortie du film en comparaison du précédent.
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Yoko - 7,5/10

Messagepar Olrik » Sam 28 Déc 2024, 14:47

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Yoko
Kazuyoshi Kumakiri - 2023


Cela faisait un petit moment que je n’avais pas vu de films de Kazuyoshi Kumakiri. Avant-hier je pars en quête d’un film pour réparer ce relatif oubli : je tombe sur une affiche intrigante montrant une jeune femme avec une écharpe bleue et les pieds flirtant avec l’écume de vagues. Sans trop chercher à en apprendre sur l’histoire, je lance le film. Là, je découvre la jeune femme en question, sorte de hikikomori terrée chez elle, avec pour seules distractions pour rythmer son quotidien un boulot de SAV informatique en distanciel et de médiocres émissions sur la TV japonaise. Le visage de l’actrice ne m’est pas inconnu, dans quels films l’avais-je déjà vu ? En fait, il m’a fallu une bonne demi-heure avant de comprendre que cette femme sans grâce, au visage dur, incapable de communiquer, était jouée par Rinko Kikuchi (aujourd’hui âgée de 43 ans, le temps passe). Double retrouvailles puisqu’elle aussi, je ne l’avais pas revue dans un film depuis longtemps. Plutôt une bonne actrice, mais là, un pas a été franchi pour se rapprocher de l’excellence…

Le film commence vraiment à la fin du premier quart d’heure, après que le cousin de Yoko a toqué à sa porte pour lui apprendre de visu (Yoko ayant cassé son portable la veille) que son père est mort et qu’il l’emmène à Aomori pour assister aux funérailles. Dans la voiture, où se trouve l’épouse du cousin ainsi que ses deux enfants, Yoko, passablement handicapée de la communication, ne décoince pas un mot. C’est dans une aire de repos que tout bascule : alors qu’elle est partie dans les environs pour se promener (tout en ruminant contre son père, se disant que ce long voyage est inutile), l’un des fils du cousin se blesse en tombant d’une table. La petite famille se rend aussitôt au premier hôpital venu, laissant Yoko sur l’aire de repos (sans même la prévenir). Celle-ci les attend patiemment puis, commençant à paniquer, demande (c’est beaucoup dire) à une bonne âme de l’emmener pour Aomori. Evidemment, juste au moment où elle quitte l’aire, la voiture de cousin revient, mais c’est trop tard.

C’est alors le début d’un road movie d’une nature particulière, qui louche du côté de la robinsonnade. Pourtant, Yoko n’est pas à proprement parler sur une île déserte. Mais le résultat est le même : il s’agit d’avancer, en essayant de survivre (pas de portable, juste 2600 yens en poche pour faire plus de six-cents kilomètres) et en croisant les doigts pour tomber sur un ou plusieurs Vendredis qui lui permettront de monter à bord d’un véhicule et de s’approcher d’Aomori. Il faut faire vite car les obsèques se rapprochent dangereusement et, au fur et à mesure que Yoko avance dans son périple, on saisit ce que peut avoir de décisif ce moment pour tourner une page délicate de sa vie et avancer.

Si l’on est un peu circonspect durant le premier quart d’heure, on est totalement happé dès que cette femme incapable d’aligner plus de trois mots commence son odyssée dans un Japon où la bienveillance devra être trouvée au milieu d’un égoïsme pouvant émaner de n’importe qui, les jeunes comme les vieux. Et alors qu’elle progressera vers le nord, dans une ambiance de plus en plus froide (on commence par les chaudes couleurs automnales avant que peu à peu la grisaille et la neige n’arrivent), on comprend qu’il s’agit pour elle de se réchauffer, de dégivrer son cœur, sa langue, de réapprendre à communiquer (touchante scène avec un couple de personnes âgées) et de se préparer à faire son deuil de son père, avec des sentiments douloureux qui lui sont associés. Le tout bercé par une musique atmosphérique et mélancolique de Jim O’Rourke (ô joie !) et d’Eiko Ishibashi (ô plénitude !). 1h57 de road movie assez lent (n’attendez pas de nouvelles rencontres toutes les cinq minutes, les personnages que rencontrent Yoko se comptent sur les doigts de la main) mais parfaitement ciselé dans son écriture, alternant passages où Yoko attend qu’une bonne âme s’arrête et accepte de la laisser monter dans son véhicule (et vu son absence de débrouillardise, ce n’est pas gagné) et discussions (souvent à sens unique) avec les nouvelles rencontres. Un très joli film qui, après des œuvres comme Non-ko et My Man, confirment que Kumakiri est parfaitement à l’aise quand il s’agit de faire le portrait d’une femme en décalage avec la société. Quant à Rinko Kikuchi, elle fait regretter de ne pas l’avoir davantage vue dans des dramas ou des films grand public plutôt que dans des films de ce type.


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Re: [Olrik] Mes 8/10 minimum de 2024

Messagepar Mark Chopper » Sam 28 Déc 2024, 16:06

Intéressant de voir Rinko Kikuchi et ce réal travailler de nouveau ensemble...

Je note.
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Re: [Olrik] Mes 8/10 minimum de 2024

Messagepar Olrik » Sam 28 Déc 2024, 19:58

Mark Chopper a écrit:Intéressant de voir Rinko Kikuchi et ce réal travailler de nouveau ensemble...


On voit tout de suite l'élève attentif et intéressé ! Effectivement, il y a eu "Hole in the sky". Je penserai à mettre une bonne appréciation sur ton bulletin trimestriel. Pour une fois qu'un élève ne m'énerve pas...
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Re: [Olrik] Mes 8/10 minimum de 2024

Messagepar Mark Chopper » Sam 28 Déc 2024, 20:55

On voit tout de suite l'élève attentif et intéressé !


Tu parles de Rinko et bim, même si je pique un roupillon au fond de la salle, je me réveille et j'écoute.

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Re: [Olrik] Mes 8/10 minimum de 2024

Messagepar Olrik » Sam 28 Déc 2024, 22:22

Tiens, d'ailleurs, par rapport aux adaptations de Murakami, ça me fait penser qu'il faudrait que je voie Norwegian Wood.
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