[Alegas] Mes Critiques en 2024

Vos critiques de longs-métrages

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À la recherche de la Panthère Rose - 4/10

Messagepar Alegas » Mer 18 Déc 2024, 01:31

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Trail of the PInk Panther (À la recherche de la Panthère Rose) de Blake Edwards
(1982)


Drôle de film que voilà, qui mérite qu’on réexplique son contexte pour comprendre le gros bordel. Peter Sellers meurt en 1980, et avec lui la possibilité de revoir l’inspecteur Clouseau sur grand écran. Cela, la United Artists ne veut pas l’entendre, et cherche rapidement à recaster le rôle pour pouvoir produire un nouveau film Pink Panther. Une décision à laquelle s’oppose fermement Blake Edwards, qui n’est pas contre continuer la saga (après tout, c’est celle qui lui permet de se refaire financièrement depuis des années) mais qui n’imagine absolument pas un nouvel acteur : Clouseau, c’est Peter Sellers ou rien. De là va déboucher un projet particulièrement étrange, à savoir la mise en production de deux films l’un à la suite de l’autre, un premier qui fonctionnera comme hommage à Sellers, et un second qui cherchera à aller de l’avant avec la franchise.

Ici donc, c’est le premier film qui nous intéresse, et c’est peu dire que le résultat prête à confusion, tant on est à la fois dans le film hommage mais aussi dans un pur projet fait de bric et de broc pour expliquer la disparition soudaine du personnage principal. Pendant plus d’une demi-heure, on a donc… Sellers à l’écran, chose possible uniquement parce que l’un des précédents films de la saga, The Pink Panther strikes again, avait vu sa durée énormément coupée au montage, ce qui laissait un paquet de séquences jamais vues et tout à fait utilisables. Forcément, c’est compliqué de fabriquer une histoire autour de séquences qui sont surtout des enchaînements de gags, mais ça fait illusion, et il faut avouer que retrouver Sellers dans des séquences inutilisées d’un des meilleurs films de la saga a quelque chose de réjouissant (le passage où il met le feu à son bureau, c’est énorme). Mais vient ensuite la seconde moitié de film, et là c’est la catastrophe : faute de séquences starring Sellers à utiliser, on le fait disparaître purement et simplement avec un accident d’avion hors-champ.

À partir de là c’est une quasi parodie de Citizen Kane avec une journaliste qui va interviewer plusieurs personnages des précédents films pour faire un hommage à Clouseau. C’est pas complètement idiot sur le papier, mais ce n’est pas convaincant pour un sou dans l’exécution : la journaliste sort vraiment de nulle part, passe d’un personnage à l’autre sans réelle logique, et surtout on en profite pour placer un grand nombre d’extraits des précédents films pour occuper un maximum de temps à l’écran. Le résultat m’a beaucoup fait penser à certains épisodes des Simpson qui sont en réalité composés à 90% de flashbacks d’anciens épisodes, ce qui est cool d’un côté car ça permet de revoir des moments cultes, mais qui est surtout frustrant car on préfère forcément voir de la nouveauté. Au final, ça donne une bobine qui ne fonctionne pas vraiment en tant qu’hommage (la veuve de Sellers cherchera d’ailleurs à attaquer le studio en justice pour l’utilisation des scènes coupées), je ne doute pas que les intentions d’Edwards étaient bonnes, mais le résultat est vraiment décevant, sans doute parce qu’il devait enchaîner tout de suite après sur le prochain film de la franchise, et donc qu’il a fallu, par manque de temps, improviser cet opus de transition à l’arrache. Reste tout de même le plaisir de revoir Sellers dans quelques scènes inédites et réussies, Mancini qui en profite pour ressortir le superbe thème du personnage en guise d’hommage, et le générique signé Richard Williams, mais c’est peu, et à la fin on retient surtout la construction scénaristique foireuse.


4/10
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Ceux qui veulent ma mort - 5/10

Messagepar Alegas » Mer 18 Déc 2024, 23:54

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Those who wish me dead (Ceux qui veulent ma mort) de Taylor Sheridan
(2021)


J’avais beau avoir mes réserves sur Wind River à sa sortie, je trouvais que c’était quand même un film très encourageant pour la suite de la carrière de Sheridan en tant que réalisateur, au point que j’avais attendu de pied ferme ce Those who wish me dead, et que ça m’avait bien saoulé quand Warner avait décidé d’annuler sa sortie salles en France. Du coup, je découvre ce film après la bataille, mais le fait est que c’est bel et bien une déception. Le pire, c’est que je ne pourrais même pas dire qu’on sent un potentiel non atteint sur le projet, car ce dernier consiste finalement en un concept digne d’une production des années 90, avec une chasse à l’homme qui rencontre le film catastrophe, puisqu’il est question de traque au milieu des feux de forêts. Un pitch plutôt étonnant de la part d’un Sheridan qui, d’ordinaire, a toujours un propos sur l’Amérique d’aujourd’hui derrière ses récits, mais là non, c’est vraiment un thriller très simple, trop simple même.

C’est, en plus, pas ce que Sheridan a fait de mieux niveau écriture, c’est peu de le dire : la construction narrative met du temps à se mettre en place, la storyline du gamin et des deux tueurs est nettement plus intéressante que celle d’Angelina Jolie, et même si c’est cool d’avoir plusieurs personnages importants qui meurent, tout paraît globalement trop facile, notamment quand un protagoniste doit en rejoindre un autre alors qu’il se trouve à des kilomètres de son emplacement. Du coup, ça se regarde gentiment, mais on est jamais passionné par ce qu’on voit, tout donne l’impression d’avoir été vu ailleurs en mieux, alors que le simili-concept est, en soi, assez original. Formellement, Sheridan n’avait pas montré spécialement un talent particulier avec Wind River, c’était bien emballé mais c’était loin de ce que Villeneuve ou Mackenzie avait pu faire sur ses scripts. C’est quelque chose qui se confirme ici : ça fait le taf, mais il n’y a jamais la petite idée ou le montage qui va faire la différence, et à vrai dire j’ai même l’impression que Sheridan livre un film qui marche formellement moins bien que son précédent.

Et puis vient le gros problème du film à mon sens, côté casting, car si la distribution est plutôt cool, notamment avec les deux tueurs interprétés par Hoult et Gillen (le duo est top, limite on voudrait voir un film centré sur eux uniquement), Angelina Jolie se révèle être un vrai miscast. C’est pas tant la qualité de son jeu qui est à mettre en cause, mais c’est difficile de croire à son personnage de pompier avec un physique pareil, et c’est encore pire quand l’écriture ne suit pas (tout son côté dépressif, c’est naze et mal géré). Bref, c’est très moyen, et ça confirme que la double casquette sied moins à Sheridan que celle de simple scénariste.


5/10
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Film: Ceux qui veulent ma mort
Note: 5/10
Auteur: Scalp

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Scalp » Jeu 19 Déc 2024, 07:28

Y a ma critique au titre original (y avait pas de VF quand je l'ai faite)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Jeu 19 Déc 2024, 10:16

Ah bah il me semblait bien avoir lu une critique sur ce film. Je vais rassembler tout ça.
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Henry V - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 20 Déc 2024, 00:20

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Henry V de Kenneth Branagh
(1989)


C’est peu dire que je n’apprécie guère le cinéma de Kenneth Branagh, puisque je ne mets la moyenne à aucun des films que j’ai pu voir du bonhomme :eheh: . Il y a toutefois eu une exception découverte en début d’année, à savoir son adaptation de Shakespeare Much ado about nothing, qui m’a laissé entrevoir un espoir, et c’est quelque chose qui se confirme avec la vision de ce tout premier film de cinéma en tant que réalisateur. Là aussi, on est dans l’adaptation shakespearienne, qui se veut globalement très respectueuse (j’ai cru comprendre que Branagh s’autorisait quelques ajouts d’autres pièces, mais sinon on sent une réelle déférence vis à vis du matériau original), et avec un traitement plutôt original pour l’époque.

De toute évidence, lorsqu’il fait ce film, Branagh se mesure directement à l’une de ses idoles, à savoir Laurence Olivier (c’est connu que le bonhomme a construit sa carrière autour de ce modèle, au point de reprendre certains de ses rôles dans des remakes et réadaptations) qui avait lui aussi réalisé et joué dans une adaptation en 1944, mais il y a une envie de moderniser le récit en évitant un côté théâtral trop prononcé visuellement. On a donc le texte shakepsearien qui est mis en scène dans une reconstitution historique plutôt réussie compte tenu du petit budget (9 millions), et dans une ambiance moyen-âgeuse à souhait : les intérieurs sont peu éclairés, il y a un côté gritty qui ressort, et lorsque vient la fameuse bataille d’Azincourt, c’est dans la boue et le sang qu’elle se déroule.

Branagh montre déjà qu’il est plus à l’aise dans le fait de filmer des tirades plutôt que de l’action, et ainsi la bataille finale se révèle assez mollassonne, très répétitive dans son montage, et peu lisible dans le déroulement de l’action. Mais tout de même, on sent une certaine ambition chez l’acteur/réalisateur, et outre le fait qu’il interprète le rôle-titre, il se permet quelques idées de mise en scène audacieuses qui finissent par payer : le début avec Derek Jacobi dans les décors de cinéma, la prise de Harfleur qui assume complètement son côté théâtral (en gros c’est une muraille et une porte filmées sous le même axe, et ça fait la blague), ou encore le plan-séquence qui vient clôturer Azincourt (sublimé par la musique de Doyle). Si ça se suit plutôt bien, je précise tout de même que le fait de connaître les grandes lignes du texte d’origine, et d’apprécier la poésie de Shakespeare, aide beaucoup à l’appréciation de cette adaptation. De mon côté, j’ai vraiment été pris dans le délire, même si je pointerais du doigt quelques passages un peu longuet, à l’image de la storyline avec Falstaff, la séquence nocturne qui précède Azincourt, ou la scène de fin avec la princesse française.

D’ailleurs, Branagh fait le choix curieux d’une adaptation entièrement constituée d’acteurs et actrices britanniques, ce qui fait sens étant donné qu’il a été joué ainsi pendant des siècles, mais qui ne vieillit pas toujours très bien à l’écran avec plusieurs acteurs censés jouer des français, et qui parlent la langue de façon plus approximative qu’autre chose. A ce titre, toutes les scènes avec Emma Thompson sont particulièrement éloquentes :mrgreen: . Sinon, le film peut se targuer d’avoir un sacré casting qui fait grande impression : Branagh, Thompson, Jacobi, Robbie Coltrane, Judi Dench, Ian Holm, Paul Scofield, et même un jeune Christian Bale dans un petit rôle. Même si je préfère de peu Much ado about nothing, ce Henry V se révèle bourré de qualités, surtout pour un premier long, ce qui déroute encore plus quand on voit les autres films que Branagh a pu faire par la suite. En tout cas, ça m’a donné envie de tenter aussi son Hamlet, qui a l’air phénoménal dans tous les sens du terme, entre sa durée XXL et son casting plus que prestigieux.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Mark Chopper » Ven 20 Déc 2024, 10:39

Mouais, je n'avais pas trop accroché à son Hamlet (vu dans sa version longue).

De toute façon, je crois que Last Action Hero m'a flingué cette pièce à vie - et je ne déconne même pas :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Jed_Trigado » Ven 20 Déc 2024, 14:02

Comme Roméo + Juliette, Shakespeare c'est mieux avec des guns. 8)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Mark Chopper » Ven 20 Déc 2024, 14:08

J'ai vu une réprésentation de Macbeth en octobre. Pas de guns, mais des combats à l'épée, c'est bien aussi :mrgreen:

Et gros travail de mise en scène (notamment sur le son, avec des écouteurs) qui calmerait certains lorsqu'ils disent : "Mouais, c'est adapté d'une pièce de théâtre, donc il n'y a pas de mise en scène".
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Olrik » Ven 20 Déc 2024, 14:42

Mark Chopper a écrit:Et gros travail de mise en scène (notamment sur le son, avec des écouteurs) qui calmerait certains lorsqu'ils disent : "Mouais, c'est adapté d'une pièce de théâtre, donc il n'y a pas de mise en scène".

C'est fou, de dire ça. :shock:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Mr Jack » Ven 20 Déc 2024, 20:52

Mark Chopper a écrit:De toute façon, je crois que Last Action Hero m'a flingué cette pièce à vie - et je ne déconne même pas :mrgreen:


"Etre ou ne pas être...ne pas être". :mrgreen:
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Shang-Chi et la légende des Dix Anneaux - 3,5/10

Messagepar Alegas » Sam 21 Déc 2024, 00:12

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Shang-Chi and the legend of the Ten Rings (Shang-Chi et la légende des Dix Anneaux) de Destin Daniel Cretton
(2021)


Je suis pour le coup très circonspect avec la bienveillance générale qu’a reçu ce Marvel par rapport à d’autres, à croire que dès qu’on met des scènes d’action lisibles ça le rend exceptionnel, alors qu’on est toujours face à la même merde. Pourtant, j’avais envie d’y croire à celui-ci, notamment parce que le réal a auparavant signé deux films que j’ai beaucoup apprécié (mais rien qui ne le prédestinait à aller sur un blockbuster), et parce que la perspective de voir Tony Leung et Michelle Yeoh dans un blockbuster US avec du kung fu me titillait pas mal, mais en réalité c’est de la poudre aux yeux.

La première demi-heure est finalement ce qu’il y a de plus regardable, avec une légende antique racontée (jolie scène de combat/danse qui rappelle un peu la poésie de certains fights de Tigre et Dragon) un héros qui se dévoile peu à peu dans l’action (sympathique scène dans le bus, pas folle non plus mais ça a le mérite d’être ludique) et un plutôt bon dosage comique, mais une fois qu’on part de San Francisco ça devient de pire en pire. Ça commence avec une scène à Macao qui tombe déjà dans le piège des Marvel habituels (un caméo d’un perso de Doctor Strange, qui ne sert évidemment à rien) mais à la limite ça se rattrape avec un fight sur une façade d’immeuble qui a ses bons moments. Puis vient le tournant du métrage avec le monde secret à découvrir et les enjeux nazes qui en découlent (sauver le monde, encore et toujours, ça arrive deux fois par an dans cet univers en fait), et là j’ai trouvé le film particulièrement pénible à suivre. Le second monde, c’est vraiment une idée à la con très mal exécutée, c’est vide, moche, artistiquement sans idées, on est à mi-chemin entre la Terre Creuse des derniers Godzilla US et le folklore chinois adapté de façon simpliste. Et puis il y a cette impression que le projet décline de plus en plus dans ses intentions : d’un petit film qui promettait des enjeux resserrés, des personnages mis en avant, et des combats à hauteur humaine, on finit avec un énorme climax bourré de créatures en CG qui se foutent sur la tronche.

C’est pas aidé en plus par une écriture tout ce qu’il y a de plus basique, au point qu’on se demande si ce n’est pas du renoncement à ce stade, genre le sous-fifre des pays de l’est avec une lame à la place du bras, ou le passage à la fin avec les bad-guys qui s’allient aux autochtones c’est la honte absolue :shock: :evil: . J’aimerais pouvoir dire que l’ensemble est rattrapé par la forme, mais ce n’est pas le cas, car quand bien même on a enfin des combats lisibles avec un metteur en scène qui sait un minimum découper, ça reste du divertissement assez pauvre dans ce qu’il a à proposer, on a vu bien mieux dans le genre ne serait-ce que sur les dix dernières années, faut vraiment pas avoir vu grand chose pour s’exciter sur ça. Et puis cerise sur le gâteau : l’acteur principal est une horreur. C’est pas qu’il soit particulièrement mauvais, c’est juste qu’il ne dégage rien, un mec complètement transparent qu’il n’a pas une once de charisme et qui se fait complètement bouffer par un Tony Leung pourtant en petite forme. Quand je vois que c’est l’un des films du MCU les plus appréciés de ces dernières années, ça pose le niveau.


3,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar pabelbaba » Sam 21 Déc 2024, 15:18

Je me tâtais pour celui-là. Bon, bah, peut être pas finalement. :mrgreen:
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Au revoir les enfants - 7,5/10

Messagepar Alegas » Sam 21 Déc 2024, 15:45

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Au revoir les enfants de Louis Malle
(1987)


Je n’avais pas revu le film depuis une vingtaine d’années mais mine de rien il m’était resté pas mal en tête, notamment pour sa fin qui m’avait bien marqué. Pour le coup, c’est une bobine dont il est intéressant de connaître le contexte d’écriture, puisque c’est un récit en grande partie autobiographique, avec Louis Malle qui revient sur un épisode traumatisant de son enfance en pleine Seconde Guerre Mondiale. C’est écrit un peu comme un tranche de vie, avec un gamin parmi tant d’autres qui vit en pensionnat dans un collège catholique, et qui va être intrigué par l’arrivée d’un nouvel élève qui s’avérera être un juif caché par le directeur de l’établissement. A partir de là, à travers une description du quotidien des élèves, on va assister à l’amitié naissante entre ce gamin sans histoire, passionné de littérature, et cet enfant juif qui doit sans cesse cacher sa réelle identité. La force du métrage, c’est de faire progressivement grandir cette amitié sans qu’on s’en rende compte, c’est un film à l’écriture assez subtile, qui ne révèle pas clairement ses intentions, mais qui du coup développe une certaine force sans qu’on s’en rende compte.

Pendant une bonne heure, c’est davantage un coming of age qu’autre chose, puis ça verse peu à peu dans quelque chose de plus tragique, avec quelques scènes qui rappellent les conditions difficiles de l’occupation, je pense notamment à la scène du restaurant avec ce vieux juif emmerdé par la milice collaboratrice, mais aussi évidemment au final qui s’avère très émouvant alors que le film, jusqu’ici, s’avérait émotionnellement très sage. En ce sens, sans aller jusqu’à crier au grand film, je trouve qu’il y a un vrai équilibre d’écriture et de mise en scène de la part de Louis Malle, qui dispose ses cartes petit à petit sans dénaturer le côté authentique de l’ensemble (la reconstitution est top alors que le budget ne devait pas être dingue). C’est forcément aidé par un casting où adultes et enfants trouvent tous le ton juste (peu de têtes connues, mais on remarque tout de même François Berléand et Irène Jacob), chose qui n’était clairement pas évidente vu le contexte difficile du récit. Tout ça donne ce qui est à mon sens le meilleur film de son réalisateur, chose d’autant plus surprenante que c’est quasiment du film de fin de carrière.


7,5/10
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Malcolm X - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 23 Déc 2024, 00:57

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Malcolm X de Spike Lee
(1992)


Cela faisait un bon moment que je voulais voir ce film, que j’avais même possédé en dvd à un moment avant de me rendre compte qu’il n’y avait pas de sous-titres français :| , mais heureusement il y a eu une restauration récente, et le fait d’avoir attendu a fini par payer puisque ça m’a permis une découverte en salle, ce qui n’est pas plus mal vu la durée. Car pour le coup, Spike Lee se veut très ambitieux sur celui-là, surtout quand on compare avec ses films précédents. Jusqu’ici, c’étaient des histoires relativement faciles à mettre en scène, avec un nombre raisonnable de personnages, mais là il s’attaque ni plus ni moins qu’à l’une des grandes figures de la cause afro-américaine, et lui offre un biopic plus que conséquent, puisqu’on parle d’une durée de 3H20. Une ambition digne d’un Coppola ou Scorsese (dont on ressent d’ailleurs un peu les influences) qui s’avère plutôt payante, car quand bien même c’est un gros morceau, c’est assez fascinant à regarder.

Bon, j’irai pas jusqu’à crier au grand film, c’est pas 25th hour non plus, mais on sent que Spike Lee a voulu bien faire les choses et se donner les moyens de faire le film qu’il voulait : ça prend son temps pour poser le contexte et le personnage. Il y a bien quelques longueurs, mais globalement la longue durée est justifiée, là où un biopic de 2H-2H30 aurait probablement zappé pas mal de choses et rendu plus confuses des situations politiques, ici tout est très clair et bien expliqué, ce qui n’était pas forcément une mince affaire vu la vie mouvementée du bonhomme. Ceci dit, et c’est la limite du métrage, il y a un côté scolaire qui domine : on sent que Spike Lee veut faire le film ultime sur son sujet, mais qu’il veut aussi que ce soit un film qui puisse être montré à des jeunes, d’où un côté très didactique là où un Scorsese aurait sûrement un peu plus joué avec la narration. Autre souci, concentré sur la fin, le côté hommage sur-appuyé : dès que le récit se termine, on se tape quelques minutes bien inutiles, et autant le montage des images d’archive peut se comprendre, autant les gamins dans la salle de classe et Nelson Mandela c’est too much, on reconnaît bien là le Spike Lee habituel qui ne peut pas s’empêcher d’en faire des tonnes dès qu’il parle de la cause black.

C’est d’autant plus dommage que le film est sinon assez exemplaire dans son genre, avec un casting impliqué (Denzel Washington en tête qui bouffe l’écran), et un sujet traité de A à Z, ce qui m’a notamment permis d’apprendre pas mal de choses (autant je connaissais la partie activiste de Malcolm X, autant ses débuts et ce qui l’a amené en prison m'étaient totalement inconnus. Formellement, Spike Lee se sort globalement les doigts et livre un résultat plutôt inspiré, c’est juste dommage que la photo de Dickerson ne donne pas un côté plus chiadé, c’est d’ailleurs un aspect qui le réalisateur gérera bien mieux avec d’autres directeurs photo par la suite. Bref, la durée impressionnante peut faire peur, mais le film est clairement recommandable, et se range parmi les meilleurs films de son auteur.


7/10
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Auteur: Waylander

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Heretic - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 26 Déc 2024, 13:06

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Heretic de Scott Beck & Bryan Woods
(2024)


Compte tenu du fait que c’était un film dont je me foutais complètement il y a encore quelques semaines, c’est plutôt une bonne surprise. Le trailer était intriguant, la campagne marketing autour de la prestation de Hugh Grant réussie, ça montrait juste ce qu’il fallait pour donner envie. Le premier point qui me surprend vis à vis du film, c’est à quel point on est éloigné du film d’horreur made by A24, et globalement de la production horrifique actuelle, car finalement, à part sur la dernière demi-heure, c’est finalement très avare en éléments d’épouvante, sans que ça ne soit un problème. D’ailleurs, c’est réellement la première moitié du métrage qui est, à mon sens, la plus réussie, puisqu’elle se concentre uniquement sur des relations entre trois personnages : deux jeunes missionnaires qui font du porte à porte et qui, on s’en doute, ont quelque chose à cacher derrière leur joli minois, et un hôte trop sympathique pour être réellement digne de confiance. Dans une ambiance qui devient de plus en plus tendue, et sur un rythme assez lent, c’est tout ce qui se passe entre ce trio qui se révèle être le plus intéressant, notamment dans la révélation, petit à petit, du personnage de Hugh Grant.

Le film est en grande partie vendu sur sa prestation, et on comprend vite pourquoi car quand bien même ce n’est pas non plus la performance de l’année, elle joue beaucoup dans la réussite de l’ensemble. Hugh Grant a beau ne pas être un grand acteur, c’est un comédien qui a tout de même de quoi revendre lorsqu’il sort de sa zone de confort (zone qu’il n’a quitté réellement que grâce à Cloud Atlas, dixit himself en interview 8) ), et c’est vraiment intéressant de voir comment il joue ici sur sa diction et son image : il y a vingt ans il avait encore le physique de gendre idéal, aujourd’hui on est plus sur l’oncle sympa mais inquiétant, à côté duquel on a pas envie de s’asseoir à table. Le film possède un discours plutôt intéressant sur l’état actuel de la religion, passant en revue les nombreuses croyances existantes, leurs caractéristiques et points communs, leurs contradictions, pour mieux développer des questions intéressantes (à l’heure d’aujourd’hui, est-il encore possible d’avoir la foi véritable ?) et c’est clairement cet aspect qui différencie le métrage des autres productions du genre.

C’est donc dommage que sur le dernier tiers on sente une écriture un peu plus précipitée et facile, comme s’il fallait rentrer dans un certain moule histoire de contenter le public, mais heureusement ça se fait toujours dans une certaine continuité logique de ce qui a précédé, donc a minima on a quelque chose d’intéressant de raconté. Formellement, c’est plutôt soigné sans être dingue non plus, on sent l’envie de bien faire, notamment sur tout le début avant la descente des escaliers, et on note quelques plans bien foutus, genre celui qui part de la maquette où déambule le personnage, avant que ce dernier n’apparaisse dans le champ dans la véritable pièce. C’est clairement un film qui vaut surtout pour son propos et les prestations de son casting, Sophie Thatcher et la mignonne Chloe East (qu'on avait pu voir auparavant chez Spielberg) n’étant pas en reste face à Hugh Grant.


6,5/10
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