Silent Night / John Woo (2023)![Image](https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/8/8b/Silent_Night_2023_poster.jpg)
Un film de Noël avec un enfant qui crève dès le début, ça change des téléfilms Hallmark Channel diffusés sur TF1 depuis octobre (bon, je ne les regarde pas). Dire que je n'attendais rien de ce film relève de l'euphémisme. J'ai beau vénérer
The Killer et
À toute épreuve, le fait est que je n'apprécie aucune film américain de John Woo sans Nicolas Cage en vedette (bah ouais, à part
Volte-Face et
Windtalkers, c'est la misère). Et quand on réalise que
Silent Night a été tourné entre l'abominable
Manhunt (son pire film) et le
remake aussi inutile qu'algorythmé de
The Killer, on peut parler de véritable miracle de Noël.
Silent Night commence pied au plancher : un père de famille, le jour de Noël, poursuit les membres d'un gang responsables de la mort de son jeune fils (une balle perdue) pour se venger. Il se fait tirer dessus, perd l'usage de sa voix, et décide de décimer le gang. Une quête qu'il sait vaine dans une société en perte de sens, mais qu'il tentera malgré tout de mener à bien... John Woo prend ici le temps de construire son personnage et le fait qu'il soit muet lui permet de faire passer un maximum d'informations par l'image (et putain, ça fait du bien). Alors oui, quelques effets de mise en scène tombent à l'eau (mais pourquoi ces
freeze frames tout moches ?) quand certains choix de montage risqués fonctionnent du tonnerre (ah, cette larme qui devient une balle le plan suivant). Ici, pas de violence opératique ou cathartique : non, on voit les conséquences de cette foutue violence (en fait, ça doit être le film de John Woo que Michael Haneke préfère) et ça fait mal, très mal.
Silent Night n'est certes pas un grand film, mais ça me fait tellement plaisir de voir un John Woo inspiré, qui ne s'autoparodie pas, un film qui croit en son personnage principal et son histoire (basique certes, mais traitée sans cynisme) que je le conseille sans hésiter. Un film qui ne mérite vraiment pas sa sale réputation.
Note : 6,5/10