[Scalp] Des bons films Inch Allah 2024

[Dunandan]

5/10

The Story of GI Joe de Willam A.Wellman - 1945

Clairement pas le meilleur film de Wellman à qui on doit quand même Yellow Sky et Bastogne, ici c'est un des nombreux films de guerre fait pendant la WW2 et même si il adopte une approche un peu différente de ceux du spécialiste du genre à savoir Raoul Walsh c'est pas fou. On y retrouve le coté avec les soldats que Samuel Fuller mettra en avant dans tous ses films de guerre mais il manque de l'action qui fasse réellement le taf et j'ai du mal avec la caractérisation des personnages, malgré la présence de Mitchum et du déjà vieux Burgess Meredith, on peine à réellement s'intéresser à eux, déjà le film est forcément ultra manichéen mais c'est pas plus un défaut que ça. Ici le truc c'est qu'on suit la campagne italienne mais qu'on la suit de loin, je trouve que malgré le fait d'être avec eux on l'est pas vraiment, c'est pas super bien dialogué. Et là clairement sur cet aspect le film souffre vraiment de la comparaison des films de Fuller comme Baïonnette au Canon, du McQueen de Siegel ou de Attaque de Aldrich. Mais Wellman corrigera vraiment les défauts de ce film avec Bastogne réalisé 4 ans plus tard et qui reste encore à ce jour un des meilleurs films sur la WW2. Ici on a un petit film de guerre assez classique où on suit donc une unité mais les péripéties sont lambda et ça manque d'idée, la seule idée c'est le clébard que cette unité se trimballe pendant tout le film. En général ce qui fait le sel de ces films c'est les moments calmes où les hommes parlent entre eux, de leur peur ou leurs devoirs (bon sauf dans la Ligne Rouge où on a que des philosophes en puissance, toujours rappeler quand on peut que la Ligne Rouge c'est vraiment un bon gros film de merde) mais ici on a une voix off (bonne idée de merde).
Après sur la forme c'est Wellman donc c'est quand même ultra carré et y a plus moments très efficaces de même qu'un vrai sens de la mise en scène quand il faut filmer l'action mais il a fait tellement mieux (Yellow Sky atteint des sommets de mise en scène). Petit film oublié et oubliable (et c'est pas parce qu'il est sorti dans la collection prestigieuse de Wild Side qu'il le mérite) d'un grand réalisateur.

[Scalp]

8/10

The Grissom Gang - Robert Aldrich - 1971

Aldrich est un des rares réalisateurs (avec Fuller, Siegel et Peckinpah) ayant commencé dans les 50's a avoir su négocier le virage sans concessions des 70's, tout simplement parce qu'il faisait déjà ce genre de film mais en composant avec la censure ( alors qu'un gars comme Hitchcock a pas réussi ce passage aux 70's). Chez Aldrich on trouve toujours des perso névrosés et psychopathes alors quand la censure n'est plus là et qu'il peut laisser cours à son sadisme il se fait plaisir, ici il y a pas vraiment un personnage pour rattraper l'autre ( bon on sauvera le détective ).
Il livre ici un film qui mélange 2 genres le film de gangster pendant la grande dépression (très à la mode des 70's) et le huis clos psychologique avec une relation ambigue qui va se nouer entre la jeune otage (qui ne la jouera pas victime sans ressource) et son gardien psychopathe un peu simple d'esprit ( bon l'écriture qui tourne autour de ce personnage est le point faible du film, car il est montré comme faisant peur à tous les autres mais ça colle pas trop, car les autres c'est un peu des tueurs sans pitié donc on comprend pas trop pourquoi il le bute pas au lieu de se chier dessus à chaque fois qu'il s'énerve).
Le film se paye même le luxe d'être surprenant dans son déroulement (le début du film est bien imprévisible) et il rend touchante et crédible la relation qui s'installe entre les 2 personnages.
Aldrich ne baisse pas son froc pour la fin et le happy end n'a rien de reluisant.
Les 2h passent vite grâce à un gros sens du rythme, il ne fait jamais éterniser les séquences ( un truc qui s'est définitivement perdu aujourd'hui, y a rien qu'a voir les 15 premières minutes pour s'en convaincre, c'est un modèle d'intro nerveuse et tous les enjeux sont exposés dans le feu de l'action ). Pas besoin de plus s'attarder sur la mise en scène, je m'attarderais juste sur 2 scènes le face à face entre les 2 gangs où Adlrich nous la joue western et le plan où Slim découvre pour la première fois la jeune femme.

Aldrich se permet de citer Walsh via le personnage de Ma, vieille femme chef de gang qui manie la Thompson avec dextérité, la composition est poussée à l'extrême avec une vieille qui n'hésite pas à tomber dans la grimace et l'outrance tel une Ma Dalton sous coke (ça peut être épuisant), le reste du gang est emmené par un Tony Mussante en enculé de service, c'est d'ailleurs le seul vrai nom connu du casting d'ailleurs, le reste étant au mieux des seconds rôles sans que ce soit gênant.

Un film qui doit faire partie des inspirations du Devil's Reject de Zombie, alors que Bonnie & Clyde est le film qui a marqué du fait qu'il était le premier (et dans le genre de surcoté celui il est surement dans le top 10 all time), ce Aldrich se révèle bien plus convaincant sur tous les points.

[osorojo]

Ouais il est cool celui-là. Je rajouterais bien Fleischer aussi à ta liste.

Tu me donnes envie de me replonger dans la filmo d'Aldrich, y en a 3-4 que je n'ai pas encore vus qui me font bien envie.

[Scalp]

J'ai pensé a Fleischer aussi mais j'ai pas check sa filmo pour vérifier.

[Alegas]

5/10

Night of the Living Dead de George Romero - 1968

Un film forcément important en tant que précurseur complet d'un genre mais aussi avec son premier rôle (et tout le sous texte qui va avec) vraiment couillu mais qui je trouve subit mal le poids des années. Hier j'ai revu Stagecoach qui a 85 ans au compteur et on trouve une vraie modernité dans la réalisation, alors Romero a jamais été un grand formaliste mais ici vraiment je trouve ça pas ouf, ça a même tendance à pénaliser le film lors de certaines séquences.
Alors avec ce film il posait donc les jalons d'un genre qui allait marquer le cinéma pour l'éternité (finalement y a combien de réalisateurs qui peuvent se proclamer père d'un genre, bon y a Villeneuve qui peut se proclamer père des films chiants et prétentieux aujourd'hui), j'ai toujours eu un problème avec les zombies 2 de tension car il faut des idées (ou alors des moyens pour qu'il y en ait des centaines à l'écran) pour rendre la menace vraiment crédible et palpable et ici le problème c'est que Romero a pas les moyens (et le talent aussi du coup) pour rendre sa menace efficace, je trouve qu'il y a vraiment aucune scènes avec les zombies qui sort du lot. Le film est plus intéressant quand il est dans la maison avec les relations entre les personnages, même si le casting est pas ouf, que tout le monde ne joue pas très bien (la blonde est insupportable) et que ça reste des clichés, les scènes entre eux fonctionnent et le rapport de force est clairement la qualité du film.
La N/B est plutôt joli mais bon on est pas non plus sur un truc de fou, pour comparer avec un truc de la même époque on est loin de la photo de la Hammer.
Alors je comprends la place du film dans l'histoire du cinéma mais à revoir c'est vraiment pas ouf, de sa trilogie je préfère clairement le 2ème.

[Alegas]

La N/B est plutôt joli mais bon on est pas non plus sur un truc de fou, pour comparer avec un truc de la même époque on est loin de la photo de la Hammer.

Je ne pige pas trop la comparaison étant donné l'écart énorme des budgets et contextes de production. Le Romero, c'est plus de l'ordre du film tourné entre potes que du film de studio.

[Scalp]

C'est surtout pour dire qu'il y a aucune plus-value à tourner en NB.

[Jed_Trigado]

Ca coutait plus cher de tourner en couleurs qu'en N&B aussi pas faut oublier, d'ailleurs une version colorisée du film était sortie en dvd, j'ose même pas imaginer le massacre.

[Alegas]

C'est surtout que ce n'est pas un choix : c'était la pellicule la moins chère, et ça permettait en plus de faire des économies côté maquillages et éclairages, qui auraient été plus compliquées à gérer en couleur.

EDIT : Grillé par Jed.

[Scalp]

2/10

Carry-On de Jaume Collet-Serra - 2024

J'en attendais pas grand chose parce que Netflix, parce que Collet-Serra (alors tout est pas à jeter dans sa filmographie mais il y a quand même des sacrées daubes), donc je suis pas déçu mais quand je lis ça livre la marchandise, putain non jamais. Alors évidemment vu le lieu et Noel on pense à Die Hard 2 mais on est à des années lumières du film de Harlin (qui pour le coup lui livre la marchandise), on peut aussi comparer ça à Phone Game car le héros est au téléphone avec le bad guy pendant les 3/4 du film mais même si j'aime pas Phone Game, le film de Schumacher avait une certaine efficacité (ça dure 1h15), ici ça dure forcément presque 2h donc faut vite oublier l'efficacité narrative.
Alors j'ai pas envie d'attaquer le film sur son scénario mais vu que l'action est nulle c'est dur de faire abstraction de la connerie complète de l'ensemble (le plan du bad guy est vraiment à chier), ça fait même pas illusion lors de son intro. En générale on laisse une chance au film au départ, là c'est compliqué, alors j'ai rien contre Taron Egerton qui peut être pas mal mais là dès le début on accroche pas vraiment avec son personnage et ça donne pas envie de rester 2h avec lui, surtout qu'il donne la réplique à Sofia Carson qui est dramatique de nullité (le personnage et l'actrice), je l'avais vu dans rien et j'espère jamais la revoir. Quand Bateman entre vraiment en scène le film est moins mauvais mais il y a quand même un gros coté déjà vu et le film peine à trouver une identité propre, mais j'aime bien les dialogues de Bateman quand il assume à fond son coté, ouais je vais tuer tout le monde si il faut, tu vas faire quoi. C'est vraiment le seul personnage du film qui soit pas à chier (au secours la flic black, putain que c'est un perso en bois ça).
Mais le gros problème du film c'est que c'est un thriller d'action, et dans thriller d'action, il y a action, j'aurai pu pardonner les gros trous (ou les trucs complètement cons) dans le script si le film avait su être généreux ou inventif dans l'action mais là c'est le drame, l'action se résume à Egerton qui court (j'exagère à peine), super, alors on a le sempiternel plan séquence dans un film d'action, un truc presque devenu obligatoire mais alors ici que c'est moche et mal foutu (un fight dans une voiture qui roule à fond), le climax final est au niveau des autres scènes, c'est nul.
C'était le film d'action de Noel made in Netflix et donc sans surprise c'est de la merde.

[Mark Chopper]

Tu comptes tenter la série avec Keira ?

[Scalp]

Y a déjà mon avis dans le topic classement, j'ai bien aimé.

[Mark Chopper]

OK, je note.

[Scalp]

2/10

Radio de Michael Tollin - 2003

Typiquement le genre de film qui pense que la noblesse de son propos est suffisant pour en faire un film intéressant, quand en plus on ajoute la caution histoire vraie, si on aime pas ce film on a vraiment pas de coeur. Mais voilà faudrait qu'un jour ils comprennent que le fait que ce soit une histoire vraie est pas suffisant pour en faire un film et encore plus un bon film. On clairement devant le prototype du film qui n'a rien à raconter.
Si j'étais méchant je dirais que c'est Simple Jack le film (et franchement par moment on en est pas loin), on va suivre Ed Harris qui joue un homme absolument parfait qui va prendre sous son aile un handicapé mental (Cuba Gooding Jr qui en fait tellement des caisses que c'est bizarre qu'il ait pas été nominé aux Oscars), et voilà l'histoire, c'est tout, il va rien se passer pendant plus d'une heure vingt, c'est Ed qui fait copain copain avec Corky après il y a vite fait un petit problème mais tout va rentrer dans l'ordre car on est au pays des bisounours. On est devant un film qui ne choisit jamais si c'est un feel good movie (il ne l'est jamais) ou si c'est un drame poignant (il ne l'est jamais aussi), c'est donc juste un film raté.
Ed Harris fait le job car c'est Ed Harris mais bon on attend plus de lui, les autres acteurs ont pas grand chose à jouer, y a aucun personnage secondaire qui existe ou qui a quelque chose à défendre.
Un film tellement pleins de guimauve qu'il fout la gerbe.

[Scalp]

4.5/10

Viva la muerte... tuya! de Duccio Tessari - 1973

Que c'est dur de trouver un spaghetti sympa quand on sort des 3 Sergio, je crois qu'on en a même pas 5 potables et là on est vraiment devant un spaghetti comique un peu laborieux. Alors le film gagne des points sur son duo, forcément, Franco Nero (qui joue un énième personnage d'origine slave) et Eli Wallach sont savoureux et il y a quelques dialogues vraiment cons qui m'ont fait sourire mais de manière générale l'humour est quand même assez lourdingue et vraiment poussive. Bon après je vois que la durée annoncée est de 1h43, la version que j'ai vu c'était 1h33 mais bon je pense pas que ça change grand chose à mon avis.
Bon l'histoire c'est un mélange de ce qui a été fait avant et ici on pense forcément à Leone et sa chasse au trésor, en plus Wallach joue le même type de perso et on a la même dynamique de duo et il a une vraie alchimie entre eux, on peut même parler de trio avec le perso de la rouquine boxeuse. Mais voilà ces personnages ne suffissent pas car dès qu'il y a de l'action on est sur western cheap de cette époque et c'est jamais compensé par une idée de mise en scène et on a du canardage un peu (beaucoup) faignant. Et puis j'aurai toujours du mal avec les intrigues Mexicaines, c'est toujours synonyme de cheap pour moi (les maisons qui se ressemblent, les décors dégueulasses, même les figurants font cheap).
Du coté des péripéties c'est forcément tiré par les cheveux mais ça, ça aurait pas été un problème si Tessari s'était sorti les doigts du cul pour pondre des scènes sympas car il est bien là le problème quand le film se termine on retient là, enfin si on a Wallach qui parle de son cul pendant tout le film. Les bad guy sont des faire-valoir et sont très mal exploités (le shérif c'est con y avait un truc à faire). Au final ça donne un western spaghetti oubliable (et un peu oublié) malgré son chouette casting