The Substance de Coralie Fargeat
(2024)
(2024)
C’est peu de dire que j’allais à reculons avec ce film, ayant copieusement détesté le précédent essai de la réalisatrice. A l’arrivée, une plutôt bonne surprise : ce n’est ni le choc survendu, ni le grand film de genre français qui aurait mérité un prix du Scénario (prix qui, de toute évidence, a été filé histoire de contenter tout le monde dans le jury, j’imagine aisément que ça a divisé autant que ça ne le fait sur le grand public ), mais il y a tout de même un film intéressant à l’arrivée. Pour le coup, je peux tout à fait comprendre qu’on adore ou qu’on déteste, tant la proposition est faite avec un traitement qui va dans l’extrême, mais le fait est que c’est plutôt bien assumé. J’ignore encore à quel point le métrage se prend au sérieux, mais en ce qui me concerne impossible de ne pas prendre la bobine au second degré tant le moindre choix va à fond dans l’outrance totale, en témoigne, dès les premières minutes du film, l’apparition du personnage de Dennis Quaid, en très courte focale, à quelques centimètres de l’objectif, urinant littéralement sur le public qui sert alors de pissotière, en balançant un discours de gros porc abject surligné au possible, le tout dans des toilettes qui évoque celle de Shining.
A partir de là, j’ai vraiment pris le métrage sur le ton de la rigolade, et ce n’est pas le reste du film qui a changé cela, entre la scène des crevettes quelques minutes plus tard (à ce stade, c’est de la comédie grotesque) ou quelque chose d’aussi nawak que le passage clipesque sur Pump it up. Est-ce que le film est subtil ? Absolument pas. Mais est-ce forcément un défaut ? J’aurais bien du mal à répondre de façon définitive, mais j’ai bien conscience en revanche que derrière la proposition WTF et l’outrance du traitement, il y a effectivement un côté vain qui domine une fois la bobine terminée. Le discours est évident, asséné au marteau avec les codes que Fargeat semble critiquer (cette tendance à filmer les hommes sous les pires angles possibles, et les femmes comme des objets sexuels, était déjà présente sur son premier film), mais finalement tout est tellement clair que le film ne laisse pas vraiment de quoi réfléchir derrière, et on retient surtout, côté écriture, le concept body-horror plutôt cool et bien exploité.
Si Fargeat pousse les potards à fond narrativement et formellement, jusqu’à un final grand guignolesque, cela ne l’empêche pas de livrer parfois quelques scènes qui font mouche, et sur ce point j’ai beaucoup apprécié l’ouverture qui est, à mon sens, la meilleure idée du film en termes de mise en scène, ou comment, avec un seul plan, évoquer l’inéluctabilité du temps qui passe sur une star hollywoodienne. Pour le reste, si le film fonctionne, c’est aussi et surtout parce que les deux comédiennes croient à fond au projet et le porte sur leurs épaules, d’autant que le script est finalement assez avare en dialogues, ce qui pousse Demi Moore et Margaret Qualley à donner des prestations très physique (et je ne dis pas ça parce qu’on voit des culs ! ). A l’arrivée, il y a un film que j’aurais du mal à défendre bec et ongles, car ça possède indéniablement des défauts et son traitement grotesque ne peut que diviser, mais à l’heure où l’on craint un cinéma de plus en plus fade et sans surprise, ça fait du bien de voir une telle bobine qui ne laisse pas indifférente son audience.
A partir de là, j’ai vraiment pris le métrage sur le ton de la rigolade, et ce n’est pas le reste du film qui a changé cela, entre la scène des crevettes quelques minutes plus tard (à ce stade, c’est de la comédie grotesque) ou quelque chose d’aussi nawak que le passage clipesque sur Pump it up. Est-ce que le film est subtil ? Absolument pas. Mais est-ce forcément un défaut ? J’aurais bien du mal à répondre de façon définitive, mais j’ai bien conscience en revanche que derrière la proposition WTF et l’outrance du traitement, il y a effectivement un côté vain qui domine une fois la bobine terminée. Le discours est évident, asséné au marteau avec les codes que Fargeat semble critiquer (cette tendance à filmer les hommes sous les pires angles possibles, et les femmes comme des objets sexuels, était déjà présente sur son premier film), mais finalement tout est tellement clair que le film ne laisse pas vraiment de quoi réfléchir derrière, et on retient surtout, côté écriture, le concept body-horror plutôt cool et bien exploité.
Si Fargeat pousse les potards à fond narrativement et formellement, jusqu’à un final grand guignolesque, cela ne l’empêche pas de livrer parfois quelques scènes qui font mouche, et sur ce point j’ai beaucoup apprécié l’ouverture qui est, à mon sens, la meilleure idée du film en termes de mise en scène, ou comment, avec un seul plan, évoquer l’inéluctabilité du temps qui passe sur une star hollywoodienne. Pour le reste, si le film fonctionne, c’est aussi et surtout parce que les deux comédiennes croient à fond au projet et le porte sur leurs épaules, d’autant que le script est finalement assez avare en dialogues, ce qui pousse Demi Moore et Margaret Qualley à donner des prestations très physique (et je ne dis pas ça parce qu’on voit des culs ! ). A l’arrivée, il y a un film que j’aurais du mal à défendre bec et ongles, car ça possède indéniablement des défauts et son traitement grotesque ne peut que diviser, mais à l’heure où l’on craint un cinéma de plus en plus fade et sans surprise, ça fait du bien de voir une telle bobine qui ne laisse pas indifférente son audience.
6,5/10