par Scalp » Dim 01 Déc 2024, 20:08
8/10
The Hitcher de Robert Harmon - 1986
Presque une redécouverte, j'avais pas vu le film depuis 25 ans et j'en gardais un souvenir sympa mais pas aussi bon que ça, que c'est efficace putain, et voir ce film avec les thrillers qu'on se bouffe aujourd'hui est une vraie cure de jouvence, alors si on veut enculer des mouches on peut se demander comment Rutger Hauer arrive toujours au bon endroit, mais est ce que c'est si important que ça ? ben non balek, le film part d'un postulat et il va s'y tenir pendant 1h30 donnant lieu à un thriller tendu du string du début à la fin. Car en plus le film se perd pas dans une intro à rallonge où on va jouer avec le spectateur sur la menace, non au bout de 5 minutes Hauer dit clairement que c'est un tueur et c'est parti pour un ride bien vénère.
Alors on parle toujours de Harmon (qui fait du bon boulot, je vais y revenir) et Hauer (évidemment) mais la premier nom que j'ai envie de mettre en avant c'est celui de Eric Red le scénariste, alors le mec a une très petite carrière mais il va enchainer Hitcher, Aux Frontières de l'Aube et Cohen and Tate (film terriblement sous coté qu'il réalise en plus), soit 3 oeuvres majeurs du film de genre de la décennie 80's (je zappe volontairement Blue Steel qui est clairement pas fou du coté du scénario et bien sauvé par la réal de Bigelow). Donc oui la première qualité du film c'est le script de Red, qui ne laisse pas de temps mort aux spectateurs car même dans les moments calme, la menace de Hauer plane, on se demande toujours à quel moment il va débarquer pour foutre la merde, et il débarque souvent, on est devant un film généreux à l'efficacité redoutable, on est pas là pour faire de la philosophie et quand il faut buter un perso c'est assez radical même si hors champs (les gamins ou Jennifer Jason Leigh)
Harmon pour moi est vraiment un gars qui a pas eu la carrière qu'il mérite, dès ce premier film il fait preuve d'un vrai savoir faire, c'est efficace comme rarement et clairement pour moi c'est bien meilleur que Duel (qui est pas aussi efficace et qui a même des cotés bien chiants) film auquel on peut facilement le comparer. Les grands espaces sont forcément mis en valeur par le scope et Harmon se plait à faire des jolis plans et quand il doit filmer l'action, il sait ce qu'il fait, les cascades sont cools et ça vieillit tellement bien, alors on peut (si on veut être relou) reprocher au film un coté too much peut être mais c'est ce qu'il fait qu'il est aussi réussit, ici c'est pas de la demi mesure (non mais sérieux Jennifer accrochée quoi), mais ce qui est fort c'est que le film pourrait être bien trash et il sait exactement quoi montrer que ça marque sans en faire trop. Mais si le film est aussi bon c'est aussi parce que Harmon sait foutre de la tension, elle est omniprésente, on est clairement devant un film qui ne débande pas du début à la fin (c'est un film qui a pas d'équivalent aujourd'hui, aujourd'hui on aurait minimum 15 minutes d'intro sur l'enfance du héros pour nous dire qu'il a un trauma).
Hitcher c'est donc évidemment Rutger Hauer dans son rôle le plus marquant surement, dans un rôle proposé avant à Sam Elliott (curieux de voir ce qu'il aurait pu donner quand même malgré la prestation légendaire de Hauer), il vampirise le film de sa présence, il campe un des boogeyman les plus emblématiques de la décennie (voir plus) avec son sourire carnassier, c'est le mal ultime, un homme sadique, violent, cruel que Hauer rend tellement magnétique, l'aura du mec plane sur tout le film, quand il est pas à l'écran on se demande où il va débarquer. C.Thomas Howell on va dire qu'il fallait un jeune et c'est tombé sur lui, c'est clairement pas un grand acteur (il deviendra meilleur avec le temps) mais il fait ce qu'il faut pour le rôle. Jennifer Jason Leigh ça fait toujours plaisir de la voir.
Le score de Mark Isham sonne très Terminator, pas très Mark Isham donc mais il est vraiment cool.
Hitcher est devenu un film culte avec le temps mais il fait parti de ces films cultes qui ont finalement des reviews un peu tiède sans qu'on comprenne vraiment pourquoi.
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