On a volé la cuisse de Jupiter de Philippe de Broca
(1980)
Il y a encore quelques jours, j’ignorais complètement que Tendre poulet avait eu une suite, réalisée deux ans plus tard avec le même duo et De Broca qui rempile derrière la caméra. Vu que j’avais plutôt bien aimé le premier film, l’idée de retrouver le couple Noiret/Girardot me tentait plutôt bien, quand bien même une suite était loin, très loin de s’imposer, l’original se suffisant amplement à lui-même. A l’arrivée, c’est une déception. Pourtant, les ingrédients qui faisaient la réussite de Tendre poulet répondent bien présents, entre l’alchimie du duo, les dialogues savoureux, et les situations comiques, mais il y a clairement un truc qui se perd au passage, qui donne l’impression de voir la même chose en beaucoup moins bien.
A vrai dire, je me demande si l’idée de transposer les aventures du couple lors de leurs vacances en Grèce est une bonne idée : ça rajoute certes une touche d’exotisme, mais comme souvent lorsque De Broca tourne hors des frontières françaises, il y a le sentiment que l’équipe a davantage profité du pays plutôt que de tourner un film. Du coup, grosse sensation de voir un récit auquel personne ne croit vraiment, mais qu’importe puisque ça permet de profiter de jolis décors au soleil. Cela donne un film réalisé et interprété en mode automatique, aux enjeux moins intéressants que le film original : le premier avait pour lui un côté comédie romantique, on avait envie de savoir si le couple allait tenir, ici on est plus dans du film d’aventure motivé par la trouvaille d’une statue antique dont on se fout un peu. Reste quelques moments drôles, mais globalement c’est un film qui se regarde sans passion.
4/10