Jamais eu l’occasion de regarder ce film jusqu’ici, et à vrai dire la motivation n’était pas là non plus : je me souviens qu’à sa sortie, la réception avait été très mauvaise, le faisant passer pour un énième insipide, ça ne donnait pas spécialement envie. Heureusement, le temps a passé, et le film connaît depuis une certaine réévaluation. J’ignore si j’aurais apprécié
Van Helsing à sa sortie, mais le fait est qu’aujourd’hui j’ai du mal à comprendre les mauvais retours tant on est vraiment dans quelque chose de similaire à
La Momie en termes de proposition. Car, de toute évidence, c’était l’objectif d’Universal et de Stephen Sommers que de proposer l’équivalent gothique, et la totalité des ingrédients répondent présents : héros charismatique, humour, rythme trépidant, des monstres, beaucoup d’aventure, atout charme, etc...
Le mélange prend peut-être moins bien que dans
La Momie, mais franchement ça ne se joue pas à grand chose, et j’ai globalement eu ce que j’étais venu chercher de la part d’un réal comme Sommers : un divertissement fun, où le budget se voit à l’écran, où on se s’emmerde pas une seconde, et surtout d’une générosité indéniable, quand bien même il peut souvent donner l’impression de partir dans tous les sens (le passage à Paris avec Mr Hyde, j’avais l’impression de voir un équivalent de
La ligue des gentlemens extraordinaires ). Et puis j’adore cette capacité de Sommers à faire des blockbusters très modernes tout en ayant une certaine déférence vis à vis de ses modèles : tout le début en mode hommage XXL au
Frankenstein de James Whale (et en noir et blanc s’il vous plaît), c’est particulièrement jouissif à voir pour un cinéphile.
Alors certes, le film est blindé de défauts : Kate Beckinsale confirme qu’elle est une piètre actrice, Hugh Jackman n’est pas autant une évidence dans ce rôle que quand il joue Wolverine, Roxburgh en fait des tonnes (c'est peu de le dire, mais j'aime bien, ça marche avec le personnage), et visuellement c’est pas toujours foufou avec des effets visuels qui devaient déjà être limités à l’époque. Tout ça aurait pu donner un film assez indigeste, mais à côté de ça le métrage s’assume tellement dans ses intentions, et veut tellement donner à son spectateur, qu’il en devient plus attachant que repoussant. Surtout qu’à côté de ça, la direction artistique a de la gueule, on sent que le projet a les moyens de ses ambitions, et cerise sur le gâteau on a un Alan Silvestri on fire sur le score musical, et qui livre un travail qui préfigure un peu ce qu’il fera sur le
Beowulf de Zemeckis, à savoir une grosse composition d’aller à fond dans l’épique. Une bonne surprise donc vu la réputation du film, et c’est typiquement le genre de blockbusters avec beaucoup de folie et de personnalité qui, je trouve, manquent cruellement dans la production d’aujourd’hui.