[Alegas] Mes Critiques en 2024

Vos critiques de longs-métrages

Modérateurs: Dunandan, Alegas, Modérateurs du forum

Sessions (The) - 5,5/10

Messagepar Alegas » Dim 17 Nov 2024, 17:48

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The Sessions de Ben Lewin
(2012)


Je comprends aisément pourquoi je n’avais jamais entendu parler de ce film avant que l’on me le recommande récemment : c’est mignon, et ça a un sujet plutôt surprenant, mais le résultat global fait que c’est une bobine assez anecdotique au final. Des films sur le handicap, on en a eu des pelletées, mais à ma connaissance il n’y en a très peu qui abordent frontalement le sujet de la sexualité pour ceux qui ne peuvent pas la vivre normalement, et ici donc on suit un cas assez extrême (tiré d’une histoire vraie), avec un homme atteint de la polio et qui ne peut bouger que sa tête, mais qui voudrait tout de même pouvoir faire l’amour à une femme avant d’atteindre la quarantaine. Sur le sujet, je n’ai pas grand chose à redire : c’est traité avec une certaine pudeur, mais sans pour autant renier à parler de sexe, il y a ce qu’il faut d’humour pour que ça passe bien, et l’écriture autour du duo Hawkes/Hunt fonctionne. Idem côté casting, c’est bien interprété : Hawkes gères bien un rôle pourtant pas facile, et William H. Macy en prêtre moins réticent que la moyenne rend ses scènes sympathiques.

Et puis ça fait plaisir de revoir Helen Hunt, qui était une actrice que j’appréciais beaucoup à la fin des années 90/début des années 2000 (entre le dernier film où je l’avais vu et celui-ci, il s’est passé plus de dix ans mine de rien), et elle assure en personne à mi-chemin entre la prostituée thérapique et la coach sexuel. La scène où elle décide d’arrêter de voir Hawkes c’est quand même une belle preuve que c’est toujours une chouette actrice. Tout ça aurait pu donner un film de qualité, mais malheureusement c’était sans compter sur le fait que le tout est filmé de la façon la plus banale possible : photo impersonnelle, une caméra qui se contente généralement d’être posée et de cadrer avec des valeurs de plan basiques, il y a régulièrement la sensation de regarder quelque chose de l’ordre du téléfilm ou du petit film de plateforme (alors que ce n’est pas le cas, c’est bien sorti au cinéma). En bref, un film qui attire la sympathie par son casting et le traitement de son sujet, et qui permet de passer une séance agréable, mais c’est oublié aussi vite que c’est vu.


5,5/10
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Film: Sessions (The)
Note: 6/10
Auteur: caducia

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Seule dans la nuit - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 18 Nov 2024, 00:23

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Wait until dark (Seule dans la nuit) de Terence Young
(1967)


Si l’histoire a plus retenu le nom de Terence Young pour ses James Bond (faut dire que les trois qu’il aura réalisé auront chacun marqué la saga chacun à leur façon), il serait dommage d’oublier qu’il a eu avant et après une prolifique carrière avec quelques films notables, dont celui-ci, qui est peut-être bien le film que je préfère du réalisateur. Un film qui a, de plus, un certain héritage culturel dans le thriller ou dans le film d’horreur, puisque le concept (une femme aveugle face à des truands) a maintes fois été repris, je pense notamment au See no Evil de Richard Fleischer ou au Hush de Mike Flanagan, mais nul doute qu’il y en a beaucoup d’autres. Bref, si le pitch peut paraître un peu banal aujourd’hui, ça devait être sacrément original en 1967, et c’est dingue de constater à quel point le métrage est encore très efficace de nos jours.

Pourtant, le film aurait pu tomber dans quelque chose d’aisément indigeste : on parle de l’adaptation d’une pièce de théâtre avec un lieu unique (si on excepte l’introduction), des personnages qui se comptent sur les doigts des deux mains, un final censé se dérouler dans le noir intégral, bref il fallait un bon réal aux commandes pour gérer tout ça. Du coup, ce film est un peu la preuve que Young était un faiseur dans le sens noble du terme : il a beau s’effacer derrière son récit (l’appartement étroit comme seul décor est une réelle contrainte), il livre néanmoins une copie parfaitement maîtrisée, et peut-être bien l’un des meilleurs huis clos de son époque, avec quelques scènes mémorables comme les vingt dernières minutes qui sont un joli sommet de tension. Le côté théâtral n’est jamais dérangeant, c’est justement assez bien réalisé pour s’affranchir de cette perception.

C’est, de plus, très bien écrit avec une dynamique qui fait qu’on ne s’emmerde jamais (il y a bien le tout début qui est longuet, mais c’est plus parce qu’on ne sait pas trop vers où ça se dirige, une fois que le personnage d’Alan Arkin dévoile son jeu, c’est lancé), la cécité de l’héroïne est super bien exploitée tout le long (j’aime bien le fait qu’on découvre petit à petit qu’elle a une ouïe plus développée que ne le pense ses assaillants, et donc le spectateur), et le script est bourré de fusils de Tchekhov très malins. Il y a même un personnage de gamine auquel on a pas envie de mettre des baffes, c’est dire si l’écriture est réussie. Le film est marqué par la prestation d’Audrey Hepburn qui trouve là un de ses meilleurs rôles, où elle se donne à fond (gros travail de non-expressivité du regard, alors qu’elle jouait beaucoup à travers ça dans ses autres films) au point qu’on a vraiment la sensation qu’elle est aveugle. Dommage qu’elle ait stoppé sa carrière juste après (son prochain film sera près d’une décennie plus tard) car elle atteignait vraiment une certaine maturité en tant que comédienne. Sinon, il y a Richard Crenna parmi les bad guys, et un Alan Arkin qui en fait un peu trop, c’est le seul perso qui dénote un peu par rapport au reste. Un thriller particulièrement recommandable, dommage que ça ne soit pas sorti en HD chez nous.


7,5/10
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Chien des Baskerville (Le) - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 18 Nov 2024, 22:03

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The Hound of the Baskervilles (Le chien des Baskerville) de Terence Fisher
(1959)


Petite critique pour celui-ci vu que je n’ai pas grand chose à en dire. C’est le second film de Terence Fisher que je découvre, et c’est à nouveau une petite déception. Après, ça l’est quand même moins que Dracula que j’avais vraiment trouvé moyen, mais tout de même : je m’attendais à quelque chose de l’ordre de la meilleure adaptation de Sherlock Holmes, et j’ai un peu l’impression de voir un film du même niveau qualitatif que le Wilder ou Young Sherlock Holmes, à savoir du sympa sans plus. Ce qui me fait me demander, n’ayant lu aucun écrit de Arthur Conan Doyle, si le matériau de base oblige forcément une adaptation bavarde et littéraire si elle veut être totalement fidèle. Car c’est bien le problème ici : ça se suit sans déplaisir, l’enquête est intéressante et surtout intrigante, mais à côté de ça il faut avouer qu’il ne se passe pas grand chose, et que le film est composé à 80% de dialogues filmés de façon assez peu excitante (film de studio oblige). Ça marche relativement bien car on a des bons acteurs à l’écran, Cushing en tête (très bonne idée de le faire incarner Sherlock), mais je ne pourrais pas pour autant dire que le film m’a réellement passionné. Il y a en plus l’impression que c’est formellement sur des rails : le tournage en studio fait qu’on a un joli travail sur l’ambiance, mais c’est filmé sans envie de faire plus que du fonctionnel, alors qu’il y avait de quoi faire. Peut-être que je tenterais un jour une adaptation avec Rathbone en lead, d’ici là, si certains ont des recommandations, je suis preneur.


6/10
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Juré n°2 - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mar 19 Nov 2024, 12:05

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Juror #2 (Juré n°2) de Clint Eastwood
(2024)


Cela faisait un moment que je n’avais plus de grands espoirs pour Eastwood en tant que réalisateur. Cela faisait depuis son diptyque Iwo Jima que je n’avais pas réellement apprécié un de ses films, et même s’il y a eu des trucs à peu près corrects depuis (Sully, Richard Jewell) il y a surtout eu des catastrophes indignes de son auteur. Ici donc, je pense qu’on est en droit de parler de petit miracle tant Eastwood n’avait pas retrouvé un niveau qualitatif équivalent depuis longtemps. Pour un réalisateur de 94 ans, c’est inespéré, d’autant que le métrage, contrairement au précédent, ferait un parfait candidat pour conclure une impressionnante filmographie.

Sur le papier, on pense forcément au 12 angry men de Lumet, non seulement par le sujet (un juré qui doit convaincre les autres d’aller dans son sens), mais aussi parce que ça donne la sensation que la boucle est bouclée : j’ignore quel est le rapport d’Eastwood au film de Lumet, mais ce dernier est sorti alors que l’acteur commençait à avoir ses premiers rôles au cinéma. A partir de là, on peut supposer que le métrage l’a grandement marqué à l’époque, et le voir potentiellement terminer sa carrière là où Lumet l’a commencé, ça fait quand même un certain symbole. Ceci dit, Juror #2 n’est pas non plus un remake ou une réadaptation, et même si le contexte ressemble au Lumet l’intention n’est pas vraiment la même. Ici, on est clairement plus dans une réflexion d’ordre morale sur la culpabilité et sur la notion même de justice, ça peut paraître un peu bateau sur le papier, mais à l’écran ça marche du feu de dieu.

Pour le coup, c’est vraiment un film très bien écrit : l’affaire est intéressante, elle devient passionnante grâce à l’idée que l’un des jurés puisse être le véritable coupable, et une dose de complexité est ajoutée d’une part avec le fait que le juré a de réelles raisons d’éviter d’être découvert (quand bien même on capte qu’il a un sens de la justice, il n’a pour autant pas envie de condamner sa femme et son enfant, son choix il le fait pour sa famille avant de le faire pour lui). A partir de là, en plus d’être un jeu du chat et de la souris, c’est un film captivant sur comment un personnage peut, avec les meilleures intentions du monde, être perverti dans sa façon d’agir : dès qu’il sait qu’il ne peut pas innocenter le suspect, et qu’il a conscience qu’il ne faut pas que le procès soit renouvelé, c’est là qu’il commence à être sur la pente descendante. Le must étant qu’on embarque le public au passage, puisque ce dernier est rallié à la cause de Hoult : on peut penser ce qu’on veut du mec et de ses agissements, on a tout de même envie de le voir s’en sortir.

Tout ça débouche sur un film très intelligent sur ce qui est juste ou non, sur le bon choix à faire, et qui prend vraiment tout son sens sur les quinze dernières minutes, avec d’une part un dialogue entre Hoult et Collette qui vient brouiller les pistes sur les notions de bien et de mal, et d’autre part une ultime scène qui reste longtemps en tête, comme une obsession (cela fait près de trois semaines que j’ai vu le film, et je continue encore à me poser des questions, signe que le métrage donne matière à réfléchir). D’un point de vue formel, on ne peut pas dire que le film casse la baraque : Eastwood a toujours été un adepte d’une mise en scène classique, qui s’efface derrière son sujet (un peu comme Lumet en fait, même si leurs techniques diffèrent), mais sur cet opus, un peu comme Cry Macho, on sent tout de même l’âge qui fait que la bobine est visuellement plus fonctionnelle que d’habitude. Ça ne gâche pas le film, loin de là, mais nul doute que le Eastwood du début des années 2000 aurait donné à ce récit une épaisseur et une élégance supplémentaires grâce à sa mise en scène, chose que l’on est en droit de regretter.

Le bon point quand même c’est que Eastwood semble avoir zappé cette fois sa tendance des dernières années à des photos morne/terne, ici on a un film éclairé certes assez basiquement, mais au moins ce n’est pas désaturé de fou comme ses précédents films. En revanche, Eastwood n’a rien perdu de sa capacité à diriger des acteurs : tout le monde est bon, jusque dans les seconds rôles, ce qui permet au passage à Nicholas Hoult de confirmer une nouvelle fois quel putain de comédien il peut être quand on lui donne un bon rôle, la scène où il révèle à demi-mot ce qui se passe à sa femme, c’est fort. Un super film qui confirme que Eastwood a encore de l’énergie à revendre, c’est dommage que le film soit assez mal traité en termes de distribution (peu de promo en France, et sortie très limitée aux States) car pour le coup c’est vraiment une bobine qui mériterait d’être mise en avant.


7,5/10
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Film: Juré n°2
Note: 7,5/10
Auteur: Scalp

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Mark Chopper » Mar 19 Nov 2024, 12:10

même s’il y a eu des trucs à peu près corrects depuis (Sully, Richard Jewell) il y a surtout eu des catastrophes indignes de son auteur.


Je vais me répéter, mais je te trouve difficile si tu n'aimes pas La Mule (un grand film à mes yeux). Et je mets toujours une pièce sur le fait que tu peux aimer Jersey Boys...

Ainsi que Une nouvelle chance (il ne l'a pas réalisé, mais il porte bien sa marque).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Val » Mar 19 Nov 2024, 13:08

Richard Jewell était pourtant une grande réussite.

Je vois aussi régulièrement écrit que Juré N°2 n'aurait pas eu droit à une campagne médiatique digne de ce nom en France. Cela me semble assez faux. Il y avait par exemple des spots TV chaque soirs sur France 5 pendant près de 10 jours, chose que je n'ai pas vu pour d'autres films (pas aussi longtemps en tout cas). Et cela semble fonctionner puisque le film est un carton en France.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Mark Chopper » Mar 19 Nov 2024, 14:10

Et puis il y a cette idée que c'est le dernier film de Clint...

Alors qu'il n'a pas annoncé sa retraite et que, selon Toni Collette, il a lu des scénarios pendant la grève à Hollywood. Un retraité ne ferait pas ça.

Et comme il finira centenaire, il tournera encore.

Par ailleurs, l'obsession de "finir" sur un bon film, je ne la comprends pas. Il a signé des classiques... Un mauvais film à la fin d'une carrière, ça ne change rien à son importance en tant que metteur en scène. Tarantino y croit lui et, résultat, ça le bloque et ça limite sa productivité.

Plein d'écrivains ont terminé leur vie sur un mauvais roman et on s'en fout un peu. L'histoire retient leurs chefs-d'œuvre.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2024

Messagepar Alegas » Mar 19 Nov 2024, 19:20

Mark Chopper a écrit:Je vais me répéter, mais je te trouve difficile si tu n'aimes pas La Mule (un grand film à mes yeux). Et je mets toujours une pièce sur le fait que tu peux aimer Jersey Boys...

Ainsi que Une nouvelle chance (il ne l'a pas réalisé, mais il porte bien sa marque).


La Mule, comme Richard Jewell vu que Val l'évoque, ce sont des films que j'ai plutôt bien aimé en salles, mais absolument zéro envie de les revoir. D'où le sympa sans plus. Après tant mieux si vous appréciez plus que moi, mais bon le Eastwood post-2007 c'est compliqué, d'où ma grande surprise devant ce nouveau film.

Jersey Boys, c'est effectivement encore un des rares films du réal que je n'ai pas vu. Faut que je rattrape ça. Idem pour Une nouvelle chance même si ça me tente beaucoup moins pour le coup.

Val a écrit:Je vois aussi régulièrement écrit que Juré N°2 n'aurait pas eu droit à une campagne médiatique digne de ce nom en France. Cela me semble assez faux. Il y avait par exemple des spots TV chaque soirs sur France 5 pendant près de 10 jours, chose que je n'ai pas vu pour d'autres films (pas aussi longtemps en tout cas). Et cela semble fonctionner puisque le film est un carton en France.


Je regarde pas le TV et je me base uniquement sur ce que je constate en région parisienne, donc ma vision est peut-être faussée. Sur Paris, hormis la BA vue 2-3 fois en salle avant la sortie, je n'ai rien vu du tout, genre même pas des affiches dans le métro.
Et ouais c'est top que le film fonctionne en France (il vient de franchir le million), mais d'un autre côté c'est peu surprenant car c'est finalement rare qu'un film d'Eastwood se plante chez nous.

Mark Chopper a écrit:Et puis il y a cette idée que c'est le dernier film de Clint...

Alors qu'il n'a pas annoncé sa retraite et que, selon Toni Collette, il a lu des scénarios pendant la grève à Hollywood. Un retraité ne ferait pas ça.

Et comme il finira centenaire, il tournera encore.

Par ailleurs, l'obsession de "finir" sur un bon film, je ne la comprends pas. Il a signé des classiques... Un mauvais film à la fin d'une carrière, ça ne change rien à son importance en tant que metteur en scène. Tarantino y croit lui et, résultat, ça le bloque et ça limite sa productivité.

Plein d'écrivains ont terminé leur vie sur un mauvais roman et on s'en fout un peu. L'histoire retient leurs chefs-d'œuvre.


C'est pas tant une obsession de finir sur un bon film, c'est surtout qu'en tant que cinéphile et plutôt amateur du réal, ça me ferait chier de le revoir faire un truc du style Cry Macho (que j'ai vraiment subi pour le coup).

Le temps fait qu'on retient effectivement les meilleurs films, mais j'ai envie de dire que c'est surtout pour le grand public. Genre dans la tête de la plupart des gens Hitchcock est un mec qui a fait que des bons films, alors qu'il suffit de chercher un peu pour voir qu'il a fait un bon paquet de trucs pas terribles/moyens.
Étant du genre à creuser les filmos des réals, à m'intéresser à l'histoire du cinéma, je regarde les carrières dans leur ensemble, et c'est le cas aussi avec Eastwood.
Bien sûr que le fait qu'il fasse un mauvais film en fin de course n'efface pas ce qu'il a fait de bien, mais j'aurais aussi préféré qu'il ne signe jamais un truc comme Le 15H17 pour Paris. :mrgreen:

En vrai, tant mieux s'il fait un ou plusieurs autres films après. Vu comment est traité Juré n°2 aux States, je pense que c'est compromis, ou qu'il devra aller ailleurs que chez Warner, mais s'il y arrive ça laissera de quoi espérer.
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Cinq jours ce printemps-là - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 20 Nov 2024, 00:29

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Five days one summer (Cinq jours ce printemps-là) de Fred Zinnemann
(1982)


Dernier film de la carrière de Zinnemann, qui aura une sortie tellement décevante (même pas un million de recettes pour un budget de dix-sept, ça c’est du flop qui fait bien mal :shock: ) et dont les critiques auront tellement dégoûté le réalisateur qu’il décidera lui-même de se mettre à la retraite. Franchement, à la vision du film, c’est quand même dommage qu’il y ait eu cet accueil à l’époque, car le métrage n’a beau pas être du niveau des films emblématiques de Zinnemann, ça reste tout de même un drame plutôt solide. J’imagine que le souci était le fait de vendre le film, car effectivement le pitch de départ n’évolue pas vraiment tout le long du récit : c’est l’histoire d’un triangle amoureux, avec notamment un couple illégitime, un oncle cinquantenaire et sa nièce, suivi d’un guide d’alpinisme séduisant qui tombe sous le charme de cette dernière.

Voilà, c’est vraiment ça tout le long du film :mrgreen: , mais ce n’est pas dérangeant car pour le coup c’est du pur film de personnages, qui se joue sur les relations qui vont évoluer entre chaque personne, et en ce sens ça reste toujours un minimum intéressant à suivre, avec par exemple l’oncle qui ne veut pas penser à son âge, ou la nièce qui se rend compte qu’elle pourrait avoir tant d’autres hommes plus jeunes. Il y a en plus une volonté de parler de ces problèmes au sein d’un décor tout ce qu’il y a de plus majestueux, à savoir les Alpes suisses, et du coup il y a un vrai parallèle entre ces personnages dont les problématiques tournent autour de l’âge, et des montagnes qui sont là depuis des millénaires et qui ont vu passer moults autres humains (la scène du corps congelé retrouvé, c’est clairement un écho au final du film, et à la possible situation dans laquelle peut se retrouver le personnage de la nièce).

On touche alors à ce qui m'apparaît être la grande force du film, à savoir son tournage qui a été fait entièrement (ou quasi entièrement) sur place. L’alpinisme au cinéma, surtout au début des années 80, c’est quelque chose qu’on fait généralement en studio pour des raisons de sécurité, et on y perd forcément en authenticité (même un film comme Cliffhanger est bourré de scènes tournées en studio). Sur ce film, j’ignore comment il se sont débrouillés, mais absolument tout donne l’impression d’avoir été fait en vrai, et c’est même tellement bien fait qu’on ne capte jamais à quel moment on passe des acteurs ou doublures. Ça donne du coup au métrage non seulement un vrai sentiment de danger, mais aussi une ampleur via les décors qui donnent, forcément, un côté vertigineux, qui permet de rendre petit les personnages face à ce qu’ils gravissent, et donc qui va entièrement dans le sens du propos.

Franchement, hormis deux plans sur la fin où on capte l’utilisation d’un mannequin pour une chute, j’ai été soufflé par l’authenticité du film, ça donne grave envie de voir un making of pour voir comment ils se sont débrouillés. Dommage du coup que j’ai découvert le film dans une copie 35mm particulièrement délavée où, d’une bobine à l’autre, la neige devenait soit orange soit bleue :eheh: . S’il y a possibilité de revoir le film dans de meilleures conditions dans quelques années, je la saisirais sûrement. Sinon, c’est un film qui permet d’avoir une distribution assez improbable, puisqu’on a Sean Connery face à un tout jeune Lambert Wilson, c’est clairement le genre de rencontre que je ne pensais pas possible :mrgreen: . Pas un grand film, mais tout de même une bobine qui se défend bien, et qui mérite à mon sens le coup d'œil, ne serait-ce que pour ses sublimes scènes d’alpinisme.


6/10
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Film: Cinq jours ce printemps-là
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Gardiens de la galaxie Vol. 3 (Les) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 20 Nov 2024, 23:32

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Guardians of the Galaxy Vol. 3 (Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3) de James Gunn
(2023)


Pour le coup, j’avoue être assez surpris par ce troisième opus qui mérite un minimum l’engouement qu’il y a eu à sa sortie. Le premier était une sympathique surprise (et encore l’un des rares films du MCU sur lesquels je ne crache pas), mais le second avait bien baissé le niveau, et j’étais persuadé que cette conclusion (car tout indique que ça en est une) suivrait la pente descendante. Heureusement, je me trompais. Alors bon, il y a des défauts inhérents au fait que c’est un film produit par Marvel : c’est un film qui ne se suffit pas à lui-même (qu’il dépende des deux autres, ça s’entend, mais il faut avoir aussi vu les derniers Avengers et l’épisode de Noël pour capter les apparitions de nouveaux personnages, ça en est épuisant…), c’est encore une fois pas ouf niveau écriture avec des enjeux peu engageants et un bad guy en mousse (alors qu’il y avait un certain potentiel), la forme est assez quelconque (et ce n’est pas une baston en faux plan-séquence qui viendra changer la donne) et il y a un côté overdose d’humour (quand bien même ce soit ici plus justifié que dans d’autres films Marvel).

Du coup, qu’est-ce qui fait que j’ai trouvé ça bien ? Déjà, ça ne part pas dans tous les sens, avec un récit centré sur Rocket qu’il faut sauver d’une mort imminente, donc pas d’univers à sauver, de planète à détruire, pas de Thor qui vient faire un coucou ou que sais je. Un choix qui permet aussi de mieux se concentrer sur les personnages : la notion de groupe/famille est bien présente (c’est tout de même la seule saga du MCU où chaque nouveau personnage apporte réellement un petit quelque chose à l’ensemble), et surtout on a tout ce qui tourne autour des origines de Rocket, selon moi LA grande force de cet opus. J’ignore à quel point mon côté 30 millions d’amis y est pour quelque chose, mais cette histoire d’animaux qu’on charcute pour créer une soi-disant race parfaite, et qui trouvent la force de survivre dans leurs cages via leur amitié, ça m’a touché alors que je ne m’y attendais absolument pas, et j’ai même trouvé tout le climax en mode “on abandonne personne” efficace sur le plan émotionnel, alors que sur le papier ça n’était pas évident et aurait pu aisément tomber dans le ridicule.

Et puis c’est fun pour de vrai, avec de l’action plutôt généreuse, un rythme bien géré (c’est un peu long pour ce que ça raconte, mais on ne s’emmerde pas pour autant), et de l’humour très efficace (Drax et Mantis me font le film, j’adore ces deux personnages :mrgreen: ) sans pour autant dénaturer la dramatisation, c’est tout ce que les Thor version Waititi n’arrivent pas à offrir. On a vraiment le sentiment que Gunn a réussi à offrir à ces personnages le baroud d’honneur nécessaire, et j’ose espérer que le MCU ne cherchera pas à les rassembler de nouveau, car là c’est vraiment une conclusion qui marche parce qu’on sait que c’est la dernière fois qu’ils sont ensemble. J’en ressors donc plutôt enthousiaste, et avec le sentiment d’avoir vu le meilleur Marvel depuis dix ans, comme quoi tout arrive.


6,5/10
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