Mark Chopper a écrit:Tu lui prêtes une intelligence qu'elle n'a pas. C'est une grosse bourrin qui ne réfléchit pas. Rien n'a été réfléchi en fait.
Ton féminisme à fleur de peau te fait excuser tout et n'importe quoi.
C'est difficile de débattre face à tant de certitude et de jugement.
Et puis mon féminisme, mon féminisme, c'est vite dit. Je ne suis engagé qu'à défendre mon point de vue et les films que j'apprécie. J'aime la radicalité de Fargeat, et cette année j'ai autant aimé le formalisme pop de Guadagnino que beaucoup ici et là se daignent à qualifier de poseur, lui aussi. Comme Chazelle, l'année dernière, était vulgaire et prétentieux, lui aussi. Franchement à une époque de cinéma doudou qui brosse les gens dans le sens du poil, moi ça me fait plaisir de voir des propositions aussi tranchées et jusqu'au boutiste, c'est un truc que je respecte au-delà d'une cause.
Je m'interroge sur ta tendance à défendre aveuglément un certain type de film ces derniers temps.
Je pourrais totalement te rendre le compliment mais pour le coup, dans l'autre sens, et je l'ai dit, et je le redis, je comprends tout à fait le rejet. C'est un film qui provoque des réactions extrêmes. On est devant un film polarisant, impossible de trouver ça moyen ou tiède. Le genre de film propice au débat. Et rejeter totalement le débat en disant que tfaçon, le film est con, la réal est conne, next, je trouve ça dommage.
osorojo a écrit:Le film aurait été dérangeant si à la place de deux femmes elle avait mis en scène deux hommes, ça aurait justement permis une identification forte pour le public ciblé par cette charge contre le mâle gaze, et je pense que pour le coup ça aurait été plus intéressant (amha encore une fois).
J'entends, mais du coup la réal fait un pamphlet sur le corps de la femme, pas de l'homme. Qu'est-ce qu'on aurait dit si elle avait filmé des mecs avec des slips moulants avec des gros plans, on aurait dit pareil, "c'est vulgaire et vain et bête. Quel intérêt ? On a compris le parallèle/la symétrie". C'est une femme, elle use de la caméra pour nous dire par l'image que les hommes sont des porcs, des trous de balle qui ne pensent qu'avec leur bite, qu'ils ne regardent les femmes qu'avec l'envie de les ken, que c'est tellement lourd que d'une ça salit le corps des femmes, ça distord le regard qu'elles peuvent avoir sur leur propre corps (là dessus la scène de Demi Moore devant le miroir est vraiment forte et lourde de sens sans dire un mot), et que de deux y'en a ras le cul, et que c'est tellement répétitif, que ça change jamais, que ça fait tellement longtemps qu'on le dit que "si je crache là si je vous le dis là je le hurle vous l'entendez que votre regard pervertit le notre ? Oui, non, merde ? Faut que je vous le gerbe à la gueule que je l'étale là devant vos pieds que je vous salisse avec ma gerbe" etc etc et c'est interminable parce que la situation est interminable et tout est interminable c'est insupportable et violent et sale et ça finira jamais, c'est ça que j'entends moi dans son cri et même si on le sait déjà, oui, bien sûr qu'on le sait déjà, mais on sait que les hommes ont marché sur la lune, on sait que Kennedy s'est fait assassiné, on sait tout un tas de trucs et pourtant on refait des films et des séries et de l'art avec toujours les mêmes sujets en boucle ça gêne personne plus que ça si la proposition est intéressante. Pour moi cette proposition là est intéressante. Le geste est intéressant. Le cri a de l'écho. Et puis c'est pas que ça, c'est aussi du pur cinéma. On aime ou on aime pas, tant mieux au moins ça créé du débat.