[Alegas] Mes Critiques en 2024

[Olrik]

Plutôt d'accord avec ta critique de Joker 2. Je m'attendais à un truc imbuvable, j'ai plutôt bien marché durant les vingt premières minutes avant de commencer à décrocher à cause des numéros de comédie musicale. C'est dommage car sans eux et davantage resséré, le film aurait pu être bien meilleur. En tout cas ce n'est pas non plus la grosse bouse décriée un peu partout.

[Alegas]

Oui pareil je trouve la réception assez abusée pour le coup, que j'attribue à la nature même du film d'aller à contre-courant des attentes.
Bon, je suis pas comme Tarantino à dire que ce sera considéré comme un masterpiece dans quelques années , mais je pense effectivement qu'il y aura une petite réévaluation lorsque les esprits se seront refroidis.

[Alegas]

L'innocent de Louis Garrel
(2022)

C’est un film sur lequel je ne misais pas grand chose à la base (raison pour laquelle je l’avais zappé en salles malgré les retours plutôt positifs) mais c’est finalement bien sympa. Faut dire aussi que je commence à bien changer d’avis sur Louis Garrel : il y a encore peu de temps c’était pour moi un acteur qui rimait avec Christophe Honoré et globalement tout un pan de cinéma français que j'exècre, mais après l’avoir vu dans Les Trois Mousquetaires (l’un des rares acteurs à sauver du casting) et le récent Dupieux, je constate qu’il y a une sympathie indéniable chez ce mec. Chose qui se confirme avec ce film, comédie dramatique à l’écriture assez étonnante à défaut d’être parfaite, et dont on ressort avec le sourire aux lèvres.

Y’a rien de grandiose à vendre dans ce film, mais on sent que c’est une bobine faite avec le cœur, et ça prend clairement le pas sur les éventuels défauts qu’on peut noter. Globalement, si Garrel ne s’impose pas spécialement comme un réal à suivre (c’est joliment emballé, mais sans réel plus, et j’ai trouvé quelques choix de montage curieux) ni comme un grand scénariste (c’est peut-être dû à la courte durée du film, mais je n’ai pas été super convaincu par la fin dont Roschdy Zem s’intègre dans la famille), il peut remercier un super casting qui y croit à fond et qui permet de faire décoller certaines scènes bien casse gueules sur le papier (le climax avec le dialogue entre Merlant et Garrel qui joue sur deux niveaux de lecture, c’est fort). C’est plutôt cool de voir un film avec un ton maîtrisé, c’est drôle la plupart du temps, c’est sérieux quand ça a besoin de l’être, et le passage de l’un à l’autre se fait de façon très fluide. Noémie Merlant est fabuleuse, Zem est toujours crédible dans ce registre, et la relation entre Garrel et Anouk Grinberg sonne authentique, rien à redire là-dessus. Pas un grand film, mais tout de même une comédie sympathique qui change de ce qu’on se tape d’habitude.

6,5/10

[Jed_Trigado]

il y a encore peu de temps c’était pour moi un acteur qui rimait avec Christophe Honoré et globalement tout un pan de cinéma français que j'exècre, mais après l’avoir vu dans Les Trois Mousquetaires (l’un des rares acteurs à sauver du casting) et le récent Dupieux, je constate qu’il y a une sympathie indéniable chez ce mec.

T'as pas vu Le Redoutable ? Il est excellent en Jean Luc Godard.

[Alegas]

Là pareil, c'est un film que j'avais volontairement zappé, mais je note du coup.

[osorojo]

Je suis surpris par cette popularité sur le forum pour Louis Garell, je trouve qu'il est tout sauf naturel perso, j'ai du mal avec son jeu en général. Dans L'innocent, ça passe parce que le film lorgne vers la fable donc son côté lunaire fonctionne mais sinon dans des rôles sérieux, je le trouve moyen. Idem dans la moustiquaire, je l'ai trouvé hors du film, comme si on conviait Kamelott à la soutenance d'un thésard en histoire.

[pabelbaba]

Je l'adore en Louis XIII.

[Alegas]

Pareil. Le fait que ce soit humoristique n'est pas dérangeant, on est dans Les Trois Mousquetaires après tout.
Après je peux pas dire que je l'ai beaucoup vu dans des rôles dramatiques, ou alors ça remonte à trop longtemps. Là où je l'apprécie c'est justement quand il est dans le second degré.

[Mr Jack]

La moustiquaire.
Pareil que toi Alegas sur le film, petite surprise sympathique et vraiment Merlant dans ce film est, comme tu dis, fabuleuse. Elle a ce petit truc en plus, un peu difficile à décrire, un peu comme Romy dans les Sautet, peut-être ? Y'a une fêlure et un charme naïf, c'est très dur à aller chercher ça, je trouve, et elle le fait avec beaucoup de naturel.

[osorojo]

Je vous rejoins pour la friture, j'aime la voir au casting dans un film français depuis ce film, elle a un truc à part.

[Alegas]

Meet the parents (Mon beau-père et moi) de Jay Roach
(2000)

Madame avait envie de se refaire la trilogie, je n’avais jamais vu aucun de ces films, why not, d’autant qu’avec Ben Stiller et Robert De Niro, il y avait moyen d’avoir quelque chose d’un minimum sympa. Et ça tombe bien, parce que c’est exactement ce que j’ai eu. Je vais clairement pas parler d’une grande comédie, ce n’est pas le cas, ça a même pas mal de défauts, mais pour une séance chill ça fait tout de même le taf, bien aidé par un concept qui parle à tout le monde. Le film entier tourne donc autour de la sacro-sainte rencontre entre un futur gendre et ses beaux-parents : l’envie de faire bonne impression, de sympathiser rapidement, de montrer son attachement envers l’être aimé, préparer la demande en mariage, sauf que c’est forcément plus compliqué quand le gendre en question accumule les gaffes malgré lui, porte le nom de famille Focker, et que son beau-père s’avère être un ancien agent de la CIA peu commode et qui a tendance à vouloir tout contrôler. A partir de là, le film est lancé, et quand bien même ça reste sur des rails tout ce qu’il y a de plus classique c’est assez fonctionnel pour remplir son objectif de divertissement.

Là où le film aurait pu être plus efficace, c’est sur son ton : on sent le film trop sage, trop convenu, ça manque d’un peu de folie dans l’humour. D’ailleurs, les moments les plus drôles s’avèrent être ceux où ça casse un peu les barrières et que ça part dans des gros délires : tout ce qui tourne autour de Owen Wilson , le passage avec Stiller qui incendie le jardin et le transforme en fosse septique à ciel ouvert, l’urne des cendres de la grand-mère , le chat qui tire la chasse (ou pas), la valise perdue, etc… Pour le reste, on est typiquement dans de la comédie familiale grand public, avec tout le monde qui s’apprécie à la fin, et le beau-père qui tire quelques leçons de l’aventure, bref c’est pas foncièrement désagréable mais rien de bien original sur l’écriture. Formellement, c’est du Jay Roach donc du travail de yes man sans grand intérêt, c’est mis en boîte dans un objectif tout ce qu’il y a de plus fonctionnel. Avant que le film ne se fasse, il était question que Soderbergh ou Spielberg réalisent le film (ce dernier ne fera finalement que le produire via Dreamworks), ça paraît complètement improbable quand on voit le film . Stiller est comme d’habitude très à l’aise dans ce genre de rôle, idem pour Wilson, quand à De Niro il confirmait à l’époque une certaine envie de se tourner vers la comédie, genre dans lequel il est à l’aise sans pour autant exceller. Ici, le fait que son personnage soit très froid et méfiant fait que ça marche bien, mais en termes de prestation comique j’ai quand même tendance à le préférer dans Analyse this. Rien de fou donc, mais un film sans prétention qui fonctionne tout de même.

6/10

[Mark Chopper]

J'aime bien la VF de ce film.

Bon, les suites sont de moins en moins bonnes, mais celui-ci fonctionne bien. Owen Wilson vole le show.

[Alegas]

Ah bah tu vois je préfère le second volet de mon côté : le fait d'ajouter les parents de Stiller apporte une dynamique supplémentaire, ça donne un film mieux rythmé et plus fourni en gags.

[Mark Chopper]

Faut aimer les acteurs qui jouent ses parents. Ce n'est pas mon cas. Gros malus.

[Alegas]

Meet the Fockers (Mon beau-père, mes parents et moi) de Jay Roach
(2004)

Le premier film ayant été un gros succès commercial (plus de 300 millions pour un budget de 55), il était évident qu’une suite allait être lancée, d’autant que l’épilogue le teasait un peu. La confrontation entre Stiller et De Niro étant réglée, il fallait justifier un nouveau choc des cultures, et du coup quoi de mieux que de faire apparaître les parents Focker. Une idée qui peut paraître simpliste sur le papier, mais qui fonctionne, d’autant que le script y va plutôt à fond dans le fait que les Focker seraient des absolus opposés de la belle-famille, du coup bonjour la famille de babas cools qui aiment leur fils au point d’avoir un mur dédié à son absence d’exploits, qui sont contre l’utilisation de la chasse d’eau si on ne fait qu’uriner, et qui s’avèrent très libérés sexuellement .

Le trait est épais, mais plus c’est gros plus ça passe, et là où le premier film avait un peu cette impression de bobine trop sage la plupart du temps, ici ça lorgne sans honte vers la comédie complètement débile, genre le bébé qui regarde Scarface avec une bouteille d’alcool scotchée à la main, la storyline autour du possible fils latino de Stiller , ou le chihuahua évacué dans la fosse septique du camping-car, c’est le genre de choses qui pourraient se trouver dans un film des Farrelly sans que ça dénote. Un ton humoristique qui convient mieux à mon sens, et qui marche d’autant plus que les personnages se lâchent plus, en particulier le couple des Focker où Dustin Hoffman et Barbara Streisand forment un duo très drôle, alors que sur le papier ça n’était pas gagné. Narrativement, c’est encore une fois pas très original, les retournements de situation se voient venir à l’avance et le personnage de De Niro semble revenir en arrière par rapport à son évolution dans le premier film, mais le fait est que ça marche tout de même, c’est pas non plus le genre de suite où j’attendais une révolution côté script. En l’état, ça réussit son pari : c’est le premier mais en plus gros, plus trash et plus drôle.

6,5/10