THE SUBSTANCE de Coralie Fargeat

[Mark Chopper]

Fais-moi confiance.

[Jimmy Two Times]

Après Mr Jack et son Barbie Punk, t'es pas mal non plus pour couper l'envie de mater le film, Mark

[Mark Chopper]

Difficile de ne pas penser au Aronofsky dès que Demi Moore se met à la cuisine devant sa télé.

[Val]

Un film Giscard Approved.

[osorojo]

Ahhh j'suis plus tout seul Scalp, rejoins-nous dans la résistance, il ne faut pas que ce forum devienne trop bienveillant tout de même

[logan]

Je le vois lundi la côte pour que j'aime pas est de 1.50

[Jimmy Two Times]

1.01. Tu vas aimer le début et après tu vas tout rejeter et mettre 1 ou 2 au final

[Mark Chopper]

Ahhh j'suis plus tout seul Scalp, rejoins-nous dans la résistance, il ne faut pas que ce forum devienne trop bienveillant tout de même

Je mets une pièce sur Alegas aussi... Je prends un risque, mais j'ai lu sa critique de Revenge et il va pouvoir en recycler des passages :

mettre en valeur le physique de l’actrice principale, et en particulier son postérieur. Bon, soit, mes yeux n’ont pas souffert, loin de là, mais bon de la part d’une femme derrière la caméra j’espérais un truc plus sobre qu’un traitement digne de Michael Bay . Ensuite vient la menace, là aussi on pourrait se dire que ça va la jouer subtil, mais non : les trois acteurs qu’on voit le long du métrage sont caractérisés comme tels : un gros dégoûtant qui passe son temps à bouffer,

[osorojo]

Effectivement ^^ Et c'est ça qui m'échappe dans The Substance, critiquer le mâle gaze en l'embrassant totalement, ça m'ennuie. Je loupe surement quelque chose.

[Mark Chopper]

Nan mais Kechiche peut revenir là. Il est féministe en fait.

Enfin, faut croire que Forgeat kiffe les culs.

(Alegas et Scalp qui citent Michael Bay sans se concerter, c'est magique.)

[Scalp]

Je me rappelle pas du premier film de la meuf, à part que c'était nul, mais là les plans cul à tout va et surtout la façon de les filmer c'est du Bay.

[Mr Jack]

Parce que les êtres qui crient, qui hurlent, qui crachent, on ne s'approche pas d'eux pour les écouter et les comprendre. On s'en éloigne et on les oublie bien vite.

Ah oui. Et la musique punk, le metal, c'est donc tous des teubé qu'on oublie vite ? RATM c'est con et oubliable ? Quand je dis qu'elle crie, c'est toujours par l'image. Par le biais de sa mise en scène. Je sais pas, j'ai l'impression qu'on passe rapidement la qualité de metteuse en scène de Fargeat. C'est maitrisé et les acteurs sont bons, "mais"... Bah déjà non, je trouve qu'on s'y arrête pas assez. C'est une putain de formaliste. Rien n'est gratuit. Tout est généreux. Elle colle ses références les unes par dessus des autres, c'est son style. Elle utilise la caméra pour incarner presque de manière organique le male gaze pour nous questionner sur la nature même de ce qu'on regarde avec ce jeu de montage, typiquement pendant la séance clipée de sport en string ou les plan full frontal dans la salle de bain. C'est quoi qu'on regarde ? De la beauté ? De la monstruosité ? Son regard installe de l'inquiétude et elle ne cesse de porter l'ambiguïté dans le traitement de ce qu'elle filme. C'est un exercice de style, c'est un geste. Regardons le, quand même.

Le meilleur moyen de faire passer un message, de susciter une réflexion qui perdure, c'est de le faire avec subtilité. Et la subtilité suppose une intelligence que je ne vois pas ici, bien au contraire.

Je crois pas. Je pense pas qu'on soit obligé d'être subtil et intelligent (selon quels critères ?) pour faire passer un message ou susciter une réflexion qui perdure. La vulgarité n'insinue pas la bêtise. Le film est radical, outrancier, vulgaire, oui. Mais bête, je ne crois pas. On a accusé nombre de réalisateurs formalistes, avant elle, de bêtise. Et pas toujours à raison. La différence ici, c'est que Fargeat est sincère. C'est ce qui l'empêche d'être vaine. Et le film parle par l'image, il montre ce qu'il a à dire. Au cinéma, pour moi, c'est une forme d'intelligence.

[Scalp]

Le film ne montre pas grand chose par l'image, il est même complètement con, un truc tout bête : on lui répète 50 fois vous êtes la même personne, et ben dans le film on a JAMAIS cette impression, et puis pourquoi elles sont obligées de rester nue comme des clochardes sur le carrelage de la salle de bain, ça veut raconter quoi ça, le seul truc qu'elle sait filmer c'est des culs, ça on peut pas lui enlever.

[Mark Chopper]

Elle utilise la caméra pour incarner presque de manière organique le male gaze pour nous questionner sur la nature même de ce qu'on regarde

On ne voit vraiment pas la même chose. Elle n'interroge rien, elle fait du male gaze, point.

Elle en fait même plus que Michael Bay, c'est chaud.

Tu lui prêtes une intelligence qu'elle n'a pas. C'est une grosse bourrin qui ne réfléchit pas. Rien n'a été réfléchi en fait.

Je m'interroge sur ta tendance à défendre aveuglément un certain type de film ces derniers temps. Ton féminisme à fleur de peau te fait excuser tout et n'importe quoi dans des films à la note d'intention peut-être louable, mais à l'exécution trop maladroite.

Sinon, un ou une styliste qui filme du creux sur du vide, ça ne m'intéresse pas. C'est le Aronofsky des débuts. Pas envie de m'attarder sur ça donc. Qu'elle apprenne à développer un personnage, ce serait déjà un début. 2h20 pour zéro évolution, c'est chaud.

[osorojo]

Le film aurait été dérangeant si à la place de deux femmes elle avait mis en scène deux hommes, ça aurait justement permis une identification forte pour le public ciblé par cette charge contre le mâle gaze, et je pense que pour le coup ça aurait été plus intéressant (amha encore une fois). Là comme Mark, le fait qu'elle objectifie à outrance deux femmes (et pas que par la mise en scène de leurs corps, mais surtout par le fait que ce sont deux coquilles vides qui n'expriment rien) pour prouver que c'est pas cool de faire ça, je trouve qu'on tourne en rond. Après, oui le film est bien foutu, c'est clean, enfin surtout dans la première heure, la première transfo si l'on excepte le tranchage de filet par la colonne super clean, est chouette (la pupille qui se dédouble c'est cool picturalement parlant), mais ça ne va nulle part et c'est beaucoup trop long.