Lust Caution Ang Lee - 2007
Ang Lee fait son Black Book mais bon il remplace un réel suspens par le kamasutra et ça a vite des limites, surtout quand le film dépasse les 2h30, en même temps Ang Lee serait un grand réalisateur ça se saurait depuis le temps, il a une filmo très inégal et je dirai même il a seulement 2 bons films à son actif et Lust Caution en fait pas parti. Après tout n'est pas à jeter, le contexte historique fait qu'on est quand même devant un thriller d'espionnage, un peu bancal, mais espionnage quand même et c'est cool l'espionnage.
Ca débute avec une partie de Mah Jong très bavarde où ça parle beaucoup mais où chaque parole et chaque regard sera important pour la suite, on a ensuite un long flashback de 50 minutes ( la partie faible du film, nécessaire pour l'histoire mais beaucoup trop longue, ainsi on aurait put s'attarder un peu plus sur l'apprentissage de Jia-zhi qui devient espionne en 3 secondes ) dans cette partie on suit des jeunes étudiants qui prit dans un élan patriotique décide de régler son compte à un collabo mais ça va s'avérer plus compliqué que prévu, mais cette partie se termine avec un meurtre qui marque définitivement la fin de leur innocence, c'est une des seules scènes réellement réussies du film, tuer c'est pas facile, et c'est bien retranscrit.
La seconde partie est un peu plus intéressante bien que sans surprise dans son déroulement, la faute à Ang Lee beaucoup trop explicite dans sa façon de filmer, on comprend tout direct et puis les scènes de cul c'est bien une fois mais bordel là ça s'éternise tellement que ça devient encore plus voyeur que du De Palma, et alors que ça se voudrait sulfureux c'est juste froid et plutôt chiant. L'histoire se limite donc très vite à cette relation sadomaso entre les 2 personnages et des fois on a un peu d'espionnage quoi, c'est pas aidé par une gestion des ellipses complètement approximative. Les scènes de sexe seraient non simulées, ce qui en soit ne change strictement rien à la qualité du film mais bon ça avait fait parler à l'époque mais force de constater que 10 ans la sortie du film malgré son Lion d'Or à Venise, le film est complètement oublié. Le véritable soucis du film c'est que alors que ça dure 2h30 ça raconte finalement pas grand chose, je veux dire on nous vend un truc d'espionnage avec une histoire d'amour mais y a pas de rebondissement, tout s'éternise et alors que le contexte de l'époque aurait pu permettre des digressions intéressantes, on reste collé à cette histoire d'amour loin d'être des plus passionnantes car bon on parle quand même de l'occupation japonaise, y avait des tas de trucs à faire pour rendre le tout un peu plus riche et vivant.
La réalisation de Lee j'ai trouvé ça assez faiblard à plusieurs moments, toutes les scènes de tension, il les foire notamment, quelle idée de vouloir instaurer du suspens lors du flashback, c'est complètement inutile. Il a l'air plus impliqué pour filmer le cul de son acteur que le reste du film, la dernière scène chez le bijoutier c'est un bel exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire.
La reconstitution par moment ça fait un peu toc (le ciel est horrible), mais par moment y a des jolies plans ici ou là.
Heureusement le casting est bien, Tony Leung dans un rôle de bel enculé, avide de chair fraîche et qui ,nous montre son cul sous tout les angles possibles , filmé sous tout les angles possibles que même Verhoeven il oserait pas. Tang Wei est vraiment la révélation du film, elle porte le film et apporte beaucoup de nuances à un rôle clairement pas facile, et elle arrive bien à retranscrire l'ambiguité de son personnage qui finalement tombera amoureuse de cet homme . Joan Chen a un bon second rôle.
Beaucoup trop long pour ce que ça veut raconter, beaucoup trop convenu et prévisible, le genre de truc qu'on a déjà vu 50 fois et qui c'est pas des scènes de culs qui vont transcender tout ça.