[Scalp] Des bons films Inch Allah 2024

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Si c'est gogol un peu ça peut le faire.

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6/10

Jeon, Ran de Kim Sang-man - 2024

Film de sabre coréen + Netflix, sur le papier ça part pas très bien, car bon les Wu Xia Pian coréen c'est vraiment pas la joie et c'est dur d'en trouver 3 qui tiennent la route, quand en plus c'est sur Netflix c'est vraiment pas bon signe, mais j'ai trouvé ça très correct. Alors le film est scénarisé par Park Chan-wok, alors c'est pas un argument pour moi vu que j'aime plus grand chose de lui mais fallait le noter.
On se retrouve devant un film sans surprise mais qui fait le taf, on va suivre le destin de 2 personnages, un noble et son esclave, ils ont grandit ensemble et sont donc devenus amis mais il y a toujours le statut de maître et esclave et forcément ça posera problème à un moment, et ce moment c'est les invasions japonaises (des japonais encore sans pitié mais à noter tout de même le personnage du bad guy qui est assez classe et qui veut notamment des duels réglo) qui vont déclencher tout ça et qu'ils vont donc devenir ennemis. Alors sur le papier on est devant un film ambitieux mais il a pas le budget au niveau de ses ambitions, si bien que l'invasion est pas trop montrée et qu'on se bouffe une ellipse de 7 ans et c'est un peu frustrant. Le film préfère se concentrer sur la lutte des classes et là c'est un peu manichéen et pas très subtil mais il y a quand même quelques passages sympas et puis malgré les plus de 2h on se fait pas chier.
Dommage qu'on ait des effets numériques dégueulasses, sinon le film serait vraiment pas mal sur la forme (bonne reconstitution historique notamment), les combats de manière générale sont cool, alors y a pas de maestria technique mais c'est vraiment carré et on a des bons duels, j'ai bien aimé la scène de l'embuscade suivi du 1 vs 1 et puis le climax final est vraiment pas mal avec du 1 vs 2 qui tient ses promesses et on tombe pas trop dans le pathos (y avait moyen). Mais le film souffre d'un défaut un peu relou pour espérer être mieux que sympa, on parle quand même des invasions japonaises, donc on devrait avoir des grosses batailles et le film n'est jamais épique, les combats sont toujours en nombre réduit.
Le casting je suis à la rue, j'ai l'impression de plus connaître un seul acteur coréen et clairement pendant le premier tiers du film j'ai eu du mal à la reconnaître, surtout que même les japonais sont joués par des coréens du coup, j'essayais de me repérer avec les habits et armures (putain de coréens qui se ressemble tous), les nobody font le taf, rien de bien marquant mais personne plombe le film et j'aime bien les seconds rôles (la meuf au bâton, le mec et son lance pierre).
Au final j'ai passé un moment sympa, ce qui est déjà pas mal pour un film de 2024, donc un bon 6 mérité.

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5/10

Men at Work de Emilio Estevez - 1990

"Aww, lookie here. Looks like somebody threw away a perfectly good white boy!"

Une comédie avec un peu d'action comme on en trouvait pas mal dans les 90's, alors c'est clairement pas fou, ça part dans tous les sens, l'action est pas très bien réalisé mais y a un vrai capital sympathie pour le duo (même trio avec Keith David qui se greffe rapidement à l'intrigue) et ça arrive à être drôle.
En 90 Estevez et Sheen sont encore des acteurs à la mode (ça va pas durer bien plus longtemps), après Young Guns (film que j'apprécierais toujours) ils se retrouvent donc dans ce film écrit et réalisé par Emilio. C'est clairement concon, un duo de potes éboueurs qu'on prend le temps d'introduire (on a donc leur quotidien où ils marrent beaucoup et font chier leurs collègues) vont retrouver le corps du voisin de Sheen qui s'avère être un politicien corrompu et ils vont mener l'enquête avec Keith David en mode énervé et là malheureusement ça manque de rigueur narrative. Ca vole pas très haut et c'est plus le bonne humeur des acteurs qui rend le truc pas trop pénible à suivre. Il y a des scènes qui font vraiment sourire (la découverte du corps, Sheen qui va chez la meuf, le pizzaman) mais ça traine quand même un peu trop sur la fin, il y a un gros manque d'efficacité lors du climax, c'est con car avec un climax mieux foutu le film aurait tout de suite été plus sympa.
Après quand ça part dans l'action c'est vraiment pas folichon et Estvez est vraiment pas un très bon réalisateur. Mais il se rattrape devant la caméra et là clairement son duo avec son frère fonctionne bien, et même avec coupe mulet et bandana ils sont cools et puis Keith David vole le film quand il ouvre la bouche.
Petit buddy movie bas du front qui se regarde sans trop d'ennui.

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7/10

Last Flag Flying de Richard Linklater - 2017

Avec les années j'ai appris à apprécier le cinéma de Linklater et je trouve qu'il a vraiment une chouette filmographie, alors tout est pas forcément réussi mais il a quand même une belle diversité de films et il y a donc à boire et à manger.
Ici on est pas dans un récit original, c'est encore une histoire sur des ex du Vietnam et leur trauma, on a déjà vu ça mais quand c'est bien fait c'est pas un souci et ici on va donc suivre 3 personnages qui s'étaient pas vu depuis 30 ans et qui se retrouvent pour ramener le cercueil du fils d'un d'entre eux. Alors on est devant un film où il se passe pas grand chose, c'est un road movie avec 3 vieux qui vont refaire connaissance, ils vont exhumer le passer pour le confronter à la réalité sans concession de leur vie aujourd'hui, parler de leur amitié, de comment ils en ont chier pour une guerre à la con, il a forcément un propos anti guerre et anti politique en faisant un parallèle avec la guerre en Irak (le film se déroule en 2003) mais c'est pas nian nian, ça sonne vrai. Bon après on peut trouver que c'est un peu trop long (2h, il aurait pu couper un peu) et que c'est forcément très bavard mais c'est jamais chiant car on a l'impression de participer aux conversations avec eux. Et surtout le film ne tombe jamais dans la pathos, ça sort pas les violons, il a pas besoin de ça pour être émouvant.
Bon la réalisation de Linklater on va pas épiloguer, il se contente d'illustrer, alors souvent il se contente de poser sa caméra et capte l'essence de la scène et laisse ses acteurs faire le taf (et ils le font) et on sent qu'il les films vraiment avec affection.
Bryan Cranston au cinéma on peut pas dire que ce soit une grande réussite, là sans checker sa filmo j'ai aucun rôle qui me vient à l'esprit (et après checker c'est pire, c'est un peu une filmo de la honte) et ben il trouve ici son meilleur rôle dans le rôle qu'on pourrait appeler le connard de service, c'est le mec sans filtre qui veut toujours dire la vérité ou ce qu'il pense et c'est pas toujours l'idée du siècle, c'est le coté extraverti de son personnage qui fait que le rôle est marquant par contre plus que réellement sa prestation (mais il joue bien hein), Steve Carell lui signe une prestation qui lui ressemble et je le préfère largement dans ce genre de rôle que dans les comédies, et puis on a Lawrence Fishburne qui a accepté un peu tout et n'importe quoi depuis 30 ans, et des fois il fait il est bon, c'est le cas ici dans le rôle du pasteur avec un bon gros balai dans le cul qui au contact de ses anciens amis va réapprendre à être plus naturel.
Un petit film à l'ambiance douce amère qui fonctionne, une sorte d'odyssée tragi-comique à la fois drôle et mélancolique ('équilibre du film est parfait), belle petite réussite.

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Canary Black de Pierre Morel

Arrêté après 1h, c'est Taken avec Kate Beckinsale sans aucune violence, en cheap et avec un casting au rabais, triste de savoir que c'est le dernier film de Ray Stevenson.

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7/10

Tennessee's Partner de Allan Dwan - 1955

Un film qui a 2 titres français, tous les 2 à coté de la plaque, le bagarreur du Tennessee ou un Mariage pour Demain et dans les 2 cas ça a aucun rapport avec le film, alors ok le héros est du Tennessee mais c'est tout sauf un bagarreur.
Une histoire d'amitié avant d'être un western, un joueur de saloon raffiné se lie d'amitié avec un cowboy rustre après que ce dernier lui ai sauvé la vie en tuant une gâchette payé par un joueur rival. Il va se rendre compte que la bien aimée de ce cowboy veut l'arnaquer. A partir de là il va essayer de faire partir cette mante religieuse sans se mettre à dos son nouvel ami. En parallèle on a des joueurs qui sont jaloux des gains de Tennessee et font tout pour le provoquer en duel et s'en débarrasser en état de légitime défense.
Dwan fait plus que le job derrière la caméra avec notamment une partie de carte bien mieux filmer que celle de Casino Royale, super scène bien tendue qui se termine merveilleusement bien, bon dommage le climax final est un peu décevant, y avait moyen de faire mieux. Une nouvelle fois c'est John Alton à la photo et c'est le plus joli des films en couleur de Dwan que j'ai vu (après peut être que c'est aussi parce que la copie est plus propre).
John Payne c'est un peu le mec qu'on prenait quand Clark Gable et Gary Cooper était pas disponible, il a cette même prestance mais il coute moins cher et bon même si il a pas le niveau des 2 acteurs cités il est bon et parfait dans ce rôle de joueur cynique (sa dernière réplique est génial), on retrouve une nouvelle fois Ronald Reagan chez Dwan, bon je suis pas un grand fan de l'acteur mais ça va il s'en sort pas trop mal dans ce rôle de cowboy profondément naïf qui ne voit le mal nul part. La sculpturale Rhonda Fleming en tenancière de bordel (qui s'appelle maison à marier dans le film, surement pour contourner la censure, d'ailleurs y a une très très érotique pour l'époque quand elle est dans sa baignoire et pousse la chansonnette) est parfaite en plus d'être sacrément jolie (le personnage est intéressant en plus), Coleen on peut pas en dire autant et son personnage est un peu trop expédié.
Un western mélancolique (et même tragique) qui préfère s'intéresser aux relations entre les personnages plutôt que les colts et les chevauchées.

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5.5/10

The Silent Hour de Brad Anderson - 2024

C'est plutôt sympa comme Die Hard Like, alors j'avais pas regardé le trailer et je savais pas de quoi ça parlait juste que Kinnaman était un flic qui devenait sourd (c'est quand même marrant, chez Woo il était muet), du coup au début du film je comprenais pas trop l'intérêt de ce truc narratif, je me disais ça sert à rien et puis quand le film commence vraiment et que ça devient un huis clos j'ai capté l'intérêt et j'ai même trouvé que c'était une idée sympa.
Mais voilà ça reste une idée sympa mal exploitée, alors quand on voit le nom derrière la caméra on comprend, Brad Anderson qui s'est fait connaître au début des 00's, il a jamais confirmé après The Machinist (qui est un thriller efficace et qui va plus loin que c'est le film où Bale pèse 40 kilos). Ici on est devant un film de metteur en scène, ou du moins ça devrait être un film de mec qui sait filmer, car tout passe par l'image, ben ouais on a 2 personnages principaux sourd du coup plus qu'un élément narratif ça doit être un élément de mise en scène mais voilà des fois le mec oublie ce détail. Exemple tout con à un moment y a des coups de feu alors qu'ils sont en train de s'enfuir et ils sursautent mais c'est complétement con, ils sont sourds !!! ils peuvent pas entendre la détonation, c'est un détail parmi d'autres et des fois c'est bien utilisé et d'autre fois non.
Alors en gros ça raconte l'histoire de Kinnaman flic devenu sourd qui va accompagner son ancien collègue (Mark Strong qui se foule pas trop) pour servir d'interprète avec un témoin de meurtre (une actrice réellement sourde pour le coup), elle habite dans un immeuble quasiment désaffecté et suite à une astuce narrative (qui passe) Kinnamam et la femme vont se retrouver pris au piège dans cet immeuble avec des tueurs et des ripoux (dont Mekhi Phifer qui plus il vieillit plus il devient nul, c'est con je l'aimais bien avant), et ils vont devoir survivre sans arme et téléphone. Alors à partir de là (après une bonne grosse trentaine de minutes) le film devient vraiment un Die Hard Like avec une partie de cache cache dans cet immeuble, où les bonnes idées vont succéder aux idées à la con, le film souffle donc continuellement le chaud et le froid. Mais là où c'est vraiment dommage c'est qu'on a pas vraiment de mise en scène efficace, y avait vraiment un truc à faire avec l'handicap des personnages, notamment en jouant plus sur le son (ou plutôt l'absence de son) mais pour ça faut faire confiance à ce qu'il y a dans le cadre et là les limites de Brad Anderson font que c'est trop pépère, j'aurai aimé voir ce film (avec le même script remplit de faiblesses pas grave) dans les mains d'un formaliste.
Enfin en l'état ça reste un thriller divertissant qui fait le taf car il a quand même une vraie originalité de départ.

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4.5/10

I Walk the Line de John Frankenheimer - 1970

Il y a un truc qu'on peut pas reprocher à Frankenheimer c'est de faire le même film à chaque fois, il a vraiment une filmographie très diversifié et là il sort une histoire d'amour chez les redneck. Alors le film est vraiment pas exempt de défaut et c'est pas toujours passionnant mais il y a des idées.
Le premier problème que j'ai avec le film c'est Gregory Peck, alors c'est toujours un acteur que j'ai trouvé un peu limité dans l'acting mais son coté très statique, très solennel faisait des miracles dans Moby Dick ou quelques westerns (en gros quand il joue des mecs mutiques) mais en vieillissant il a pas gagné en épaisseur et là on a du mal à croire en son personnage (il est ridicule dans les scènes sentimentales). Il joue un vieux shérif qui clairement se fait chier (et on se fait chier avec lui du coup) dans sa ville de plouc (ville où on a l'impression que le temps s'est arrêté, on est en 70 mais on a l'impression que tout le monde vit encore en 1950) et il va tomber amoureux d'une femme très jeune, alors Tuesday Weld à l'époque du tournage a plus de 25 ans mais elle fait vraiment juvénile (et on nous fait le parallèle avec la fille de Peck qui est jeune) du coup y a un petit coté incestueux qui fait j'ai du mal à trouver cette histoire très crédible, si encore elle avait un coté vénéneux qui tente vraiment des choses pour le séduire, là elle fait vraiment trop gamine et j'y crois pas une seconde. Peck avait pourtant ici un personnage en or, il pouvait signer une prestation ambigu et même malsaine mais il en fait rien.
Le film n'est pas qu'une histoire d'amour, cette fille a un père bootleggers qui pousse sa fille dans les bras du shérif pour qu'il ferme les yeux sur leur petit trafic, une partie pas vraiment captivante mais qui nous emmène au final un peu tragique (et encore). Un fin pour le coup qui est réussit mais bon on s'est fait chier pendant 1h20 avant ça, donc ça prête pas à l'indulgence.
J'ai même l'impression que Frankenheimer s'emmerde un peu, il tente bien des trucs comme les doubles focales quand on a le père et son fils et on sent qu'il voudrait bien tout faire péter comme quand il bute le chien mais il reste sur la réserve malheureusement.
Reste la BO de Johnny Cash (la classe) avec son titre le plus célèbre qui revient plusieurs fois dans le film (qui illustre un peu les pensées du personnage de Peck), les couleurs automnales du Tennessee qui donne un petit truc au film, malheureusement ça reste un peu trop chiant pour être marquant et puis Peck quoi, il plombe le film.

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1/10

What Happened to Monday de Tommy Wirkola - 2017

On est devant un bon gros nanard qui fait bien marrer, alors quand on voit le nom du réal c'est pas une surprise (Dead Snow quoi) mais le début du film laissait penser qu'on allait avoir un truc un peu sérieux et réfléchit, ben non. Alors on est dans un film futuriste avec son régime totalitaire qu'on a vu des dizaines de fois, tout a été déjà vu ailleurs en mieux, et par charité je vais pas parler des bad guy tellement c'est paresseux (Glenn Close en fait j'ai l'impression que sa filmographie entière c'est de la merde, heureusement qu'elle a fait The Shield).
Le film a donc un argument, enfin pour moi c'est plus un défaut, on a 7 Noomi Rapace pour le prix d'une, l'idée du film c'est de faire jouer 7 soeurs à Noomi Rapace (7 comme les 7 jours de la semaine et chacune pourra sortir un seul jour dans la semaine, paye ton postulat concon dès le début), alors même si je suis pas forcément fan de l'actrice, enfin c'était à cause de Millenium que je trouve à chier depuis des fois je la trouve pas trop mal. Bon ici c'est casse gueule elle doit jouer 7 personnages et clairement y a une scène on se croirait dans le professeur Foldingue, personne ne peut jouer 7 personnages en mode sérieux, du coup ici on a Noomi blonde, Noomi cheveux court, Noomi geek, Noomi relou, voilà au bout de 4 j'ai du mal à les différencier, y a trop de personnages et aucun sort du lot et c'est pas des clones ou des robots où on pourrait se dire ils peuvent avoir la même personnalité, non ici on a 7 personnages bien distincts mais ça fonctionne pas il y a 0 relation entre elle, quand une meurt on se dit balek y a encore du stock. D'ailleurs dans les 7 personnages on en a aucun qui est ex force combat ou flic, non c'est des meufs lambda et vlà pas qu'elles foutent la branlée à tout le monde.
Car le film vu que c'est Wirkola c'est pas un thriller tendu et intelligent non c'est bas du front avec plein d'action (mal foutue) et y a des morts rigolotes. La photo est moche, l'univers est moche, la zic est pourri, on est sur un grand chelem.
On est devant un festival de facilités : hop on envoie que 3 mecs pour buter les soeurs, un exemple parmi tant d'autres et puis quand la soeur (Monday ou ptet pas, je savais jamais qui est qui mais balek) revient pour se taper contre sa soeur c'est tellement prévisible (et con) que ça en devient presque génial sur le coup.
Le point c'est parce que j'ai quand même bien rigolé par moment mais j'ai rarement vu de film aussi mal écrits et c'est pas faute d'en avoir vu. Je pense qu'on est devant un cas d'école de tout ce qu'il faut pas faire, c'est limite un film à conseiller à tout le monde.

[Scalp]

2/10

The Far Horizons de Rudolph Maté - 1955

Sur le papier on est devant un film qui fait envie et c'est le genre de film qui mériterait un remake, ou du moins un nouveau film sur un tel sujet, puisqu'ici on parle d'une des expéditions les plus épiques de l'histoire ricaine à savoir l'expédition de Lewis et Clark. Une expédition qui était la découverte de l'Ouest ricain (en gros), ils sont partis du Missouri (en 1804) pour aller jusqu'au côte du Pacifique et répertorié le continent et les espèces végétales et animales (donc un vrai potentiel pour faire un super film), c'est un voyage qui a duré 1 an et demi et qui les a donc vu traverser de nombreux Etats. De ce voyage il y a eu un journal de bord qui relate tous les évènements, des faits qui doivent surement être plus épiques que ce film tout mou (que c'est bavard putain).
Alors qu'on aurait du avoir un vrai grand film d'aventure, on se retrouve avec une histoire d'amour dans les bois, je caricature à peine, ce qui intéresser les réalisateurs ici c'est vraiment son histoire d'amour, une histoire écrit à la truelle, alors ok c'est Charlton Heston et il est bon comme souvent mais en face de lui on a Donna Reed avec une tonne de maquillage pour faire indienne et on y croit pas du tout. Et vu que l'histoire d'amour monopolise l'écran, on se fait chier, et on se fait doublement chier car on est devant un film qui devrait être un grand film d'aventure et qu'il ne livre jamais la marchandise (on a une pauvre escarmouche contre des indiens et un duel contre un trappeur français), et puis quitte à faire une histoire d'amour entre une indienne et un blanc allait ptet en parler intelligemment et ben même pas.
Le duo Lewis et Clark est interprété par Fred MacMurray et Charlton Heston, alors Heston fait du Heston et son personnage on y croit, mais alors Fred MacMurray quand il est pas dans un film noir j'ai du mal à croire à son jeu, dans un western je le trouve tout simplement pas à sa place et ici il est vraiment terrible et fait pâle figure face à Heston, en plus ils ont un conflit, Heston ayant piqué la meuf de MacMurray mais c'est vraiment tout gentillet.
On suit donc le film sans grand intérêt et quand l'expédition arrive sur la côte Pacifique, on se dit ah ouais déjà mais ils ont pas galéré (ils arrivent tout fringuants) et puis on sait même pas où ils sont quand ils font une halte.
Reste quelques beaux paysages naturels (Wyoming) et une photo pas dégueulasse mais ça fait bien peu pour un film avec un tel potentiel.
Alors même si c'est pas la vraie expédition vaut mieux regarder The Big Sky de Howard Hawks, bon le film est pas ouf (j'espère que le roman est mieux je viens de le choper) mais c'est clairement plus sympa que ce truc.

[Alegas]

5,5/10

The Big Sky de Howard Hawks - 1952

Hawks aura réalisé 5 westerns, 2 restent des chefs d'oeuvre (ou presque), si tu sais pas lesquels je peux rien faire, les 3 autres sont kif kif, ce Big Sky est donc dans les 3. Il a pour lui une certaine originalité, on suit des trappeurs dans un far west encore remplit de tribu indienne, ils vont descendre un fleuve pour ramener une indienne à son peuple, c'est pas gratuit mais négocier du troc.
Le rythme du film est pépère, on descend un fleuve quoi. Alors bien sur il va y avoir quelques petits problèmes : d'autres trappeurs qui veulent une part du butin, des indiens et quelques rivalités interne. Rien de bien fou mais le soucis du film c'est de dépasser les 2h et pas développer grand chose finalement, on a un semblant de triangle amoureux mais je trouve que ça fonctionne pas du tout (Hawks lui même reconnaissait que la rivalité amoureuse était pas bien mise en avant). Par contre dans le positif on a un respect des langues appréciable, ainsi le chef du bateau est français et du coup ça parle pas mal français, c'est pas si fréquent pour des film hollywoodien de cette époque.
Malgré un rythme tranquille, on ne s'ennuie pas trop, Hawks film ça sobrement et on a souvent des jolies passages assez mélancolique. Malheureusement ça manque clairement de tension dans les climax, on a jamais peur pour les persos et c'est assez quelconque alors que dans Rivière Rouge ou Rio Bravo on avait des grandes séquences ici on doit juste se rattacher au charisme de Douglas.
Le film est bien entendu dominé par un Kirk Douglas alors au début de sa carrière, Hawks voulait Brando et Mitchum pour les 2 trappeurs, alors si avec Douglas il perd rien au change, on peut pas dire pareil de l'autre acteur qui se révèle bien fade et se fait bouffer par le charisme de Douglas. Arthur Hunniccut campe avec talent un old timer qui philosophe sur la vie et les indiens et ce film c'est encore une preuve qu'on a pas attendu aussi longtemps qu'on veut bien le dire les film pro indien, bon là c'est pas que c'est pro indien c'est qu'on a un point pro indien c'est qu'on les fait pas passer pour des méchants juste là pour tuer nos héros. Par contre la meuf qui joue l'indienne on y croit jamais, alors c'était l'époque où le maquillage suffisait pour faire l'indien et c'est pas une réussite.
Road movie tranquille qui se cale sur le rythme du fleuve, pas un indispensable mais ça se suit, c'est déjà pas mal mais 2h c'est trop pour ce que ça raconte là.

[Scalp]

7,5/10

Juror #2 de Clint Eastwood - 2024

C'est vraiment une bonne chose que la carrière de Clint ne se termine sur le très médiocre Cry Macho, et de manière générale la carrière de Clint depuis Gran Torino c'est pas foufou, je sauve pas grand chose (La Mule était sympa et Sully pas nul, mais alors le reste y a vraiment des purges indéfendables) et donc si (on s'y dirige) Clint finit sur ce film, il fera comme Sidney Lumet en terminant son immense carrière sur un très bon film, bon après on a un peu l'impression que Clint est immortel. Lumet est d'ailleurs un nom auquel on peut penser en voyant ce film, alors on est loin de 12 Hommes en Colère qui reste insurpassable.
On est devant un thriller très classique dans l'idée et si on peut un chipoter sur le postulat de départ, il faut reconnaître que c'est rapidement prenant et le film est d'une efficacité totale. C'est un film qui s'intègre parfaitement dans la filmographie de Clint, il s'est sans questionner sur la figure du héros américain, ici on est un peu dans ça avec ce juré présenté comme l'homme parfait mais qui s'avérer être plein d'ambivalence et même carrément égoïste. Le film pose les bonnes questions et il réussit à ne jamais juger ses personnages, tout le monde a ses raisons et Clint ne se pose pas en bon père de la morale, c'est à chacun de faire son choix et à ce point la fin est parfaite et ouvre la porte de l'ambiguïté. Clint signe un film finalement très désabusé sur le système judiciaire et de manière plus globale sur l'homme qui choisira toujours l'option qui le favorise. C'est vraiment un film qui est toujours dans la zone grise et c'est ce qui le rend intéressant, car on pouvait vraiment facilement tomber devant un plaidoyer bas du front comme la Vie de David Gale. Le film n'a pas de twist à la con, pas de rebondissement sorti de nulle part, quand il commence finalement on sait où ça va nous emmener mais tout est fait de façon intelligente pour que ce soit prenant de bout en bout. Car on est à la place du numéro 2, comme lui on connait la vérité et l'intérêt est de voir ce qu'il va faire et comment il va essayer de sauver sa peau en sauvant celle de cet homme accusé à tort.

J'imagine qu'on parlera de film académique de façon peu condescendante, comme si il fallait faire tourner sa caméra dans tous les sens pour être digne d'intérêt. Clint n'est pas académique, il est pragmatique, il sait comment filmer, il sait où placer sa caméra, il sait donner de la place à ses acteurs et il sait être efficace. Ici lors des scènes de procès il utilise un artifice tout con de montage mais c'est tout simplement efficace et la meilleure façon de filmer la scène, d'ailleurs le film évite le coté joute verbal de ce genre de film pour quelque chose de bien pensé (les avocats sont ici amis et picolent ensemble). De même quand il utilise les flashbacks c'est pas pour les 2 teubés du fond, non c'est utile et intelligemment utilisé. Le film ne tombe jamais dans le lacrymal et la sobriété est la force du film avec un personnage principal toujours dans la retenue mais qui sait très bien ce qu'il fait (la dernière scène de dialogues avec Toni Colette est parfaite).

Nicholas Hoult au début de sa carrière j'étais pas convaincu et c'est peu de le dire (X-Men, Jack le Chasseur, Mad Max, que des trucs qui m'ont saoulé) et puis comme souvent avec les années il a prit de la bouteille et est devenu un vrai bon acteur, là il est absolument parfait dans le rôle de ce type idéaliste qui doit choisir entre son idéalisme et sa vie. La galerie de second rôle ça fait le taf, JK Simmons jamais mauvais, Toni Colette parfaite dans un rôle pas facile, Chris Messina et Kiefer Sutherland (très petit rôle par contre), Amy Aquino (la chef de Harry Bosch) est parfaite en juge.

Très surpris de voir le nom de Mark Mancina à la BO, il signe un score très éloigné de ses glorieuses BO des 90's et s'inscrit dans les BO très sobre de Clint.
Evidemment on est loin d'être devant un film qui entre dans le top 5 de Clint mais c'est vraiment un thriller efficace, voir très efficace, pour comparer d'autres films de Clint comparable, c'est bien meilleur que Les Pleins Pouvoirs mais c'est pas Mystic River. Et preuve ultime que c'est un bon film de procès c'est pas une adaptation de Grisham. Ca donne un film plein d'amertume sur le système judiciaire. Le dernier film de la dernière légende du cinéma tout simplement.

[lvri]

Le dernier film de la dernière légende du cinéma tout simplement

Dernier film... Il est encore capable d'en sortir un autre le père Clint !

[Alegas]

5,5/10

Interview with the Vampire: The Vampire Chronicles de Neil Jordan - 1994

J'en gardais un meilleur souvenir mais voilà c'est un film de Neil Jordan donc c'est déjà pas mal. Car oui Neil Jordan s'est quand même pas un bon réalisateur, il signe ici largement son meilleur film mais c'est pas grâce à ses talents, il peut dire merci à Tom Cruise et au livre.
Enfin j'espère que le livre est mieux quand même car ici je trouve que ça raconte finalement pas grand chose, ça reste en surface de tout, le interview du titre sert à rien, on aurait exactement le même film sans Christian Slater.
Je trouve que le film perd vraiment en intérêt quand Lestat disparait, et ça pour 2 raisons, Cruise vampirise (huhu) le film et Pitt signe peut être bien sa pire prestation en carrière (et quand on voit les autres films de Jordan on se dit que c'est vraiment pas un bon directeur d'acteur car c'est pas la première fois que des bons acteurs sont nuls chez lui). Pitt est une endive pendant tout le film, il ne fait pas grand chose de la figure mythique et romantique du vampire, on dirait juste un dépressif avec des canines, il est sauvé par le cadre historique avec les beaux décors et les beaux vêtements mais Pitt est nul tout simplement. Alors on pourrait dire que Cruise en fait des caisses (ce qui est rare avec lui) mais ça colle avec le personnage et il est vraiment l'intérêt du film, du coup quand il disparait on doit se rabattre sur Kirsten Dunst et j'avais oublié qu'elle pouvait être bonne. Alors c'est une actrice que j'ai jamais aimé, qui est toujours un malus pour moi et ici elle signe tout simplement la meilleure prestation de sa carrière (et ouais), du coup ça aide pour passer la seconde heure.
C'est fou que le film ne raconte rien, alors j'exagère mais tout reste en surface, l'amour impossible, la vie éternelle, devoir tuer pour survivre, après on peut souligner le couple à 3 carrément couillu, aujourd'hui ce serait clairement impossible à faire tant on aurait tous les woke qui viendraient se plaindre. Mais quand le film part en Europe ça devient vraiment pas terrible (en plus y a Rea qui est aussi nul que d'habitude) avec notamment un Antonio Banderas lui aussi pas très bon, en plus le personnage est pas ouf.
Jordan fait pas grand chose d'intéressant avec sa caméra, heureusement il a un bon chef op, qu'il filme des beaux acteurs car putain que c'est plat, le mec a même pas choisit de prendre un scope (et ça c'est impardonnable). Des fois il y a quand même un beau plan ou une idée (la mort de Dunst) où Pitt qui décapite les vampires.
Le score de Elliott Goldenthal sauve la réalisation plate de Jordan.
Un film à voir pour Cruise parfait, Dunst surprenante et puis voir Pitt qui est nul c'est pas courant donc c'est à voir, je vais être généreux car j'adore la première heure mais vraiment la seconde heure c'est compliqué

[Alegas]

7/10

The Wolf of Wall Street de Martin Scorsese - 2013

J'avais un peu peur de la revision et clairement j'ai moins apprécié qu'au cinéma, alors c'est toujours un rollercoaster de 3h, d'ailleurs quand on voit ce film et les suivants de Scorsese on peut se dire que ce film l'a vidé tant après il a fait des trucs pépères et même un peu chiant. Ici on dirait le film d'un jeune réalisateur qui a tout à prouver et qui y va à fond. Il signe donc son film le plus vulgaire, le plus m'as-tu-vu, c'est un film bourré d'idées, incroyablement fun et généreux, porté par des acteurs en forme, mais car il y a bien évidemment un mais. Mais j'ai du mal à m'intéresser pendant 3h à la vie de ce connard, alors on est dans le même schéma que dans Les Affranchis mais Henry Hill est malgré tout plus attachant et quand il y a de l'émotion ça fonctionne. Ici quand le film essaye de faire un peu d'émotion il y a un gros coté balek. Car le perso de Di Caprio est tout simplement un connard, et quasiment du début à la fin et du coup il a pas l'empathie nécessaire pour donner un peu de force à la fin, d'ailleurs je trouve que le dernier acte est le moment le plus faible du film car justement on est plus dans l'humour mais dans le drame et que ça fonctionne pas des masses. Et c'est certainement pas les autres personnages qui vont remonter le niveau, par ailleurs tous très bien interprété, alors ce film c'est évidemment la découverte de Margot Robbie et elle aurait du en rester là car elle est meilleure quand elle ferme sa gueule et c'est clairement pas une grande actrice, c'est une Cameron Diaz qui a joué nue quoi.
Du coup je me retrouve devant une comédie certes très drôle (les passages où ils sont drogués sont toujours aussi fendards, le tout porté par les idées de Scorsese sur la forme et dans la montage, plus la voix off jamais aussi bien utilisé que chez lui et ici clairement ça fonctionne et on est pas devant Deadpool) mais où je m'en fous de ce que je vois et vu que le film dure 3h, c'est clairement la dernière fois que je le regarde car oui aujourd'hui la durée est vraiment un truc rédhibitoire et je préfère me mater un truc plus court et moins bon.
Enfin ça reste une sacrée comédie qui réussit l'exploit de pas être chiante alors que ça dure 3h et c'est le dernier bon film de Scorsese (non parce que les trucs de grabataires ça va quoi).